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EAN : 9782848354392
139 pages
In Press (01/01/2017)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Il paraît que les vieux perdent la tête, qu'ils ont mal partout, se plaignent tout le temps, égarent leurs clefs, bousculent les gens dans le métro...
C'est contre cette image caricaturale que Paule Giron, toute jeune auteure de 88 ans, dresse le portrait de "nos vieux" d'aujourd'hui, ces personnes bien vivantes qui désirent vivre autrement qu'en sursis. Il y a trois manières de vivre sa vieillesse : la refuser, s'en plaindre ou l'accepter. Commençant par ba... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je remercie Masse Critique de Babelio, et les Editions In Press « Inventer sa vieillesse Old'Up » de m'avoir adressé le livre Vieux et Debout de Paule Giron, et ainsi de m'avoir permis d'en faire la critique.

Paule Giron, quatre-vingt huit ans, a été journaliste au Monde, à L Express, à Elle et à Historia. Dans Vivre Vieux et Debout, Paule Giron a choisi de traiter le thème de la vieillesse avec finesse. Elle dépasse l'image caricaturale qu'on peut avoir des personnes âgées, qui se plaignent à longueur de temps de leur santé, de leur solitude…. elle nous propose de porter sur elles un regard bien différent. Elle regrette les ravages du « jeunisme » dans notre société, que ce soit dans le monde du travail, mais aussi au sein même des familles où l'on se sent vite dévalorisé, vite dépassé. Elle nous rappelle que « les vieux » peuvent trouver une place dans notre société, qu'ils ont un rôle à y jouer si on pense encore à eux comme des adultes à part entière, témoins du monde d'Autrefois.
Elle nous décrit les actions concrètes de l'association OLD'UP (Vivre debout) dont elle est membre, les belles rencontres, les thèmes qui sont développés, la façon dont les participants (participantes) expriment leur ressenti, peuvent échanger et ainsi briser leur solitude. Philippe Gutton, président d'OLD'UP, dans la postface de Vieux et debout reprend les analyses de Paul Giron et reprend en détail le concept d'OLD'UP et ce qu'il appelle "le vieillissement créateur".

Une lecture au ton original, qui m'a vraiment intéressée, et me donne à réfléchir, je suis concernée, ma famille compte trois séniors dépendants. Il faut savoir briser les tabous qui entourent la vieillesse, envisager d'autres façons de considérer les personnes âgées – les enjeux sont importants. Par des actions concrètes, montrer que l'on peut vraiment vieillir autrement, que chacun, à sa manière, est capable de mettre de la vie et du sens dans les années – et non pas seulement d'ajouter des années à la vie.
Ne jamais sous-estimer le pouvoir de l'humour….
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Merci à Babelio et aux Editions In Press de m'avoir fait découvrir « Vieux et debout », 139 pages, tout juste sorti de l'imprimerie et inscrit au catalogue de la toute jeune collection « Old'up, inventer sa vieillesse », dont le nom humoristique laisse entrevoir la ligne éditoriale : la vieillesse n'est pas la fin de tout ! Un seul mot d'ordre : debout les vieux !
L'auteure, Paule Giron, jeunette de 88 ans, signe ici son premier livre, après avoir été journaliste. Précisons d'emblée qu'elle dit page 108 que ce témoignage sur la vieillesse n'engage qu'elle.
Dans la première partie, sur un ton enjoué et en utilisant une expression plutôt familière, elle décrit les trois catégories de « vieux », pour utiliser son propre vocable : les premiers, qu'elle nomme avec une pointe de raillerie les « refusants », n'acceptent pas cette étape qu'est la fin de vie (qui pour certains commencent très tôt) ; viennent ensuite ceux qui se plaignent. Ces deux groupes donnent une image plutôt déprimante de la vieillesse, même si leur état de santé est tout à fait correct. Car Paule Giron a fait le choix de ne parler que de ceux qui ne sont pas malades, le cas de ces derniers étant bien entendu très différent.
P.Giron aborde plusieurs aspects de cet âge de la vie. Elle commence par ruer dans les brancards contre le jeunisme qui fait des ravages, que l'on soit encore en activité d'ailleurs ou en retraite. Puis, elle explique que les vieux cherchent essentiellement à créer du lien et qu'ils se font souvent rabrouer lorsqu'ils posent des questions. Je ne suis pas sûre d'être aussi optimiste qu'elle sur la question. En effet ma propre expérience a parfois été autre : des aînés qui donnent leur avis sur des questions personnelles sans qu'on le sollicite et passent leur temps à dire que c'était mieux avant. Ce qui n'a pas disparu, c'est le rapport de force de toute relation ; or, du fait de leur supériorité en âge, certains s'octroient tous les droits et estiment ne rien avoir à apprendre de plus jeunes qu'eux. L'âge n'autorise pas à jouer les « Tatie Danielle » !
Alors, bien sûr il y a la peur, d'être une charge, de ne plus contrôler son corps. Cela conduit certains d'entre eux à restreindre leurs déplacements et réduit leur monde, rétrécit leur horizon et leur esprit. C'est un cercle vicieux qui s'installe car l'étroitesse d'esprit va éloigner davantage la famille. Or la solitude et le manque d'échange sont difficiles à vivre.
Elle aborde ensuite la question de la fracture numérique liée à l'âge. Mais si on ne fait pas le moindre effort, peut-on y arriver ? Je connais des gens de 80 ans qui utilisent un ordinateur, même de façon basique, et d'autres qui n'ont même pas envisagé d'essayer, partant du principe qu'ils allaient être dépassés. Et pourtant voilà un terrain intergénérationnel si l'on veut bien mettre son orgueil dans sa poche et accepter que quelqu'un de plus jeune vous enseigne quelque chose !
Après un état des lieux de la vieillesse (du monde occidental), ce livre dans sa seconde partie explicite le message du titre, est beaucoup plus positif et nous fait découvrir l'association Old‘up, créée pour donner sens et utilité à la vieillesse, qui peut être autre chose que l'antichambre de la mort. Elle peut être par exemple une période de transmission de savoirs ou de savoir-faire. Comme le montre le nom de cette association, l'humour est un ressort qui permet, à tout âge de la vie d'ailleurs, dans des situations difficiles (deuil, maladie, handicap, chômage) de faire face à l'épreuve et de relativiser. Comme le dit un ami de l'auteure : l'Alzheimer, c'est moins grave qu'un cancer, source de profonde angoisse, puisqu'en sortant du cabinet médical, on a déjà oublié ce que le médecin a dit !
Le chapitre qui m'a le plus touchée est le dernier, intitulé « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un grand voyage ». A dire vrai, je m'attendais à ce que la totalité du livre soit de cet ordre et suis un peu restée sur ma faim dans les chapitres précédents. La vision de la retraite a changé : elle n'est plus le bout de notre chemin terrestre, elle est devenue le début d'une nouvelle tranche de vie. Car même si c'est la dernière, la perspective est différente, la vision en est beaucoup plus optimiste. Car à mon sens, ce n'est pas comment sont les choses qui importe mais comment on les voit. Et si la vision de la retraite a changé, il me semble logique que celle de la vieillesse ait également changé.
Un livre qui a le mérite de susciter la réflexion sur le sujet de ce que l'on appelle pudiquement (ou hypocritement ?) le troisième voire le quatrième âge. J'émettrais pour finir une critique de la postface de Philippe Gutton qui tient davantage du cours théorique de philosophie que du ressenti et tranche singulièrement avec le parler direct et familier de l'auteure. Je m'en serais volontiers dispensée.
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Je remercie Masse Critique et les Editions In Press. A 88 ans Paule Giron, ancienne journaliste au Monde, écrit Vieux et debout, une histoire touchante mais bien réelle. C'est un récit sur la jeunesse qui porte un regard assez négatif sur les anciens. Les jeunes estiment que les vieux ne savent que se plaindre. Mais les personnes âgées vieillissent avec finesse, elles ont un autre regard sur la vie. A l'heure actuelle, les anciens ont une place considérable dans la société, on a besoin d'eux. On peut très bien vieillir autrement de la manière que chacun veux. Pour les personnes âgées, la vie n'est pas finie, elle commence, ils lui donnent un autre sens. Ce roman bien que réel m'a fait beaucoup sourire. J'ai adoré.
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Créée en 2007 par des "plus si jeunes, mais pas si vieux", OLD'UP s'est fixé pour but de donner du sens et de l'utilité à l'allongement de la vie. Cette association, rassemblant des personnes âgées de plus 75 ans, se définit par cet objectif: inventer sa vieillesse, viser le vieillissement participatif. L'auteure, Paule Giron (88 ans), est membre de OLD UP.
Selon elle, il n'y a que deux façons de vivre sa vieillesse. On peut la refuser en faisant du "jeunisme" ou en se plaignant de son corps (jusqu'à devenir hypocondriaques). Au contraire, on peut l'accepter et la vivre le mieux possible. L'essentiel est de cultiver les liens avec les autres: la famille, les amis, les voisins… Il ne faut jamais cesser de rencontrer, échanger et s'exprimer...
Notre société met en avant le "jeunisme", l'illusion de l'immortalité, la volonté de considérer les vieux comme des "has been"; ceux-ci ne sont acceptés que s'ils sont encore performants... Mais les personnes âgées n'ont pas à s'excuser de ce qu'elles sont, dit Paule Giron. La sagesse des vieux, c'est de conserver tout le discernement possible par rapport à l'ambiance de notre époque et par rapport à la façon trop courante de considérer les seniors.
Paule Giron s'émerveille de vieillir: elle regarde avec lucidité le processus de transformation intérieure qui se fait en elle et qui la conduira à la mort, celle-ci restant un mystère.
La postface de ce livre a été écrite par le président de OLD UP; elle n'est vraiment pas aisée à lire. Elle évoque les relations entre les générations sur un plan philosophique, en s'appuyant aussi sur la psychanalyse. Elle insiste sur la transmission de valeurs d'une génération à l'autre.
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Plaidoyer de cette auteure pour un regard totalement différent sur les personnes âgées, et aussi pour apprendre, avec l'aide de ces associations comme OLD UP, à mieux vivre sa vieillesse, à se prendre en charge sans faire de chantage affectif à ses enfants.
L'auteure dit clairement que bien évidemment les personnes âgées (ou plus jeunes) avec des pathologies très lourdes ne pourront pas mener ces actions.
Mais il faudrait mieux les considérer globalement au lieu de les "cacher" de la société.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
En enquêtant sur la vieillesse, il m'est apparu qu'elle se vivait de trois façons différentes, très distinctes, selon l'idée que chacun en a;
Ainsi, dans la première catégorie, j'ai placé les "refusants", ceux qui ne veulent pas en entendre parler, qui refusent par tous les pores de leur peau cette catastrophe naturelle, véritable injure à l'idée qu'ils se font d'eux-mêmes.
. Puis arrivent les seconds : ceux qui subissent leur sort sans tenter d'y échapper mais qui vont transformer leur vie en une longue complainte qui monte d'un cran chaque année jusqu'à ce que mort s'ensuive.
. Enfin ceux qui acceptent leur sort tranquillement et tentent de gérer au mieux ce qui pour eux n'est ni naufrage ni catastrophe mais la logique et naturelle fin d'une vie humaine. Ce sont les plus sages et les plus "écologiques".
J'en propose quelques portraits où chacun pourra se reconnaître ou se refuser, selon ce que lui renvoie le miroir !
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Cette vieille petite dame , au milieu des pains chauds de la boulangère , incarnait ces vers fameux de Victor Hugo que l'on ne cite plus jamais.
< Car le jeune homme est beau.
Mais le vieillard est grand.
Le vieillard qui revient vers la source première,
entre aux jours éternels et sort des jours changeant......
Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes , mais dans l'œil du vieillard on voit de la lumière. >
P19
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Ce constat d'impuissance, d'insuffisance concernant la place des vieux dans nos sociétés modernes, beaucoup l'ont fait sans trouver de remèdes. Les maisons de retraite "en pointe" sont de plus en plus chères et l'on n'y fait rien d'autre que gérer la vieillesse. Or la vieillesse ne se gère pas. Elle se vie. Question à soumettre à tous les concernés...
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Vieillir n'est pas qu'une évolution naturelle pleine d'embûches , c'est d'abord un signifiant culturel fort; dominant.
p122
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Dans une ruche, les scientifiques observèrent un jour qu'il y avait 80% des abeilles qui travaillaient avec acharnement, nuit et jour, dimanche comme jours de semaine. Et puis il y en avait 20% qui, non seulement ne faisaient rien, mais foutaient la pagaille. Nos scientifiques adeptes du "rendement" décidèrent d'éliminer les 20% inutiles. Le rendement allait évidemment s'améliorer d'autant. Eh bien! Que croyez-vous qu'il arrivât? La ruche mourut.
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