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EAN : 9782848355054
144 pages
inpress (07/11/2018)
3/5   3 notes
Résumé :
Comment inventer sa vieillesse ?
« Depuis que j’avance en âge, j’avoue que rien de ce que je découvre n’est conforme à ce que l’on en dit. Rien. » Partant de ce constat, Paule Giron, jeune auteure de 89 ans, tisse son propos pour cerner une question essentielle : comment créer sa vieillisse ? Comment l’inventer ? Les idées reçues sur la vieillesse sont nombreuses : on parle de la vieillesse comme s’il n’y en avait qu’une ; et tous les spécialistes des différe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Créer sa vieillesse » quel titre intéressant me suis-je dit même si je ne suis pas encore arrivée à ce « stade »là ? Une fois le livre réceptionné (merci à Babelio pour la masse critique et à l'éditeur pour sa participation), le nom de la collection m'a bien fait rire avec un malin jeu de mots, puisqu'elle se nomme « old-up ». Tout un programme s'annonçait déjà !

Ce petit livre, qui se lit très rapidement, a été écrit par une jeune auteure de 89 ans. Elle a été journaliste et n'en est pas à son premier livre ; le précédent a pour titre « Vieux et debout ! ». Paule Giron pleine d'entrain et à la capacité d'analyse dont bon nombre de jeunes gens manquent parfois cruellement a l'âme d'une militante. Cela se ressent dès le début de la lecture.
Pour information, cette collection (dirigée par d'anciens psy, médecins, fondateurs de revue…) est portée par une association du même nom et scande pour principal message « les vieux, levez-vous, reprenez la place qui est la vôtre, profitez des années qu'il vous reste au lieu de vous plaindre de vos rhumatismes et de la solitude, il y a tant à découvrir, à faire encore… ».

Dans ce livre, on nous explique tous les bons côtés de la vieillesse, sans nostalgie, ni mélancolie. Plutôt que ressasser le passé, il faut se « bouger » pour donner naissance à un nouveau cycle, avec des activités qui si elles seront forcément adaptées à l'âge ne manqueront pas de dégager une belle énergie. La vieillesse ça se visiterait, ça se dégusterait, ça s'inventerait au jour le jour, même avec peu de moyens.

L'auteure et érudite nous cite du beau monde : Tobie Nathan, Boris Cyrulnik, et j'en passe. Elle donne son avis sur la spiritualité laïque, le prêt-à-penser, le jeunisme, et introduit une partie « psy » qui m'a bien intéressée et qui résume, à mon avis, l'ensemble de la question. Elle nous propose, en fin de vie, de « partir à la recherche de notre âme ». C'est une mignonne proposition, mais, même si l'idée est gracieuse, je pense que ce type de démarche n'est pas accessible à tous, intellectuellement, pécuniairement.

Les chapitres sur « les mouroirs que sont les maisons de retraite », « les miroirs feutrés qui sont la honte d'une civilisation » sont touchants.
« Créer sa vieillesse » est un grand cri, un coup de gueule poli mais ferme pour ne plus considérer les vieux « comme des animaux ou des plantes » (!). J'ai apprécié l'engagement et le courage de cette vieille dame qui d'ailleurs a fait longtemps du bénévolat chez les malades du sida, puis dans les services de soins palliatifs. On sent un important niveau d'instruction et de mise à distance des débâcles de la vie. Ce n'est pas n'importe quelle personne qui peut parler de la vie après le décès de son époux en citant Baudelaire :
« Sois sage, ô ma douleur
Et tiens-toi plus tranquille... »

Autobiographie d'une éblouissante forme psychologique (à défaut d'une bonne forme physique ?), Paule GIRON met en exergue, sans le savoir, tout ce qui permet à Homo Sapiens de devenir très très vieux : donner du sens à sa vie (en écrivant des livres), continuer à faire travailler ses méninges (en se cultivant encore et encore), avoir une vie sociale (en rencontrant les copines et les copains lors des ateliers de l'association Old-Up), avoir de l'humour (« On se promène mieux quand on sait rire » dit-elle avec malice), aimer tout ce qu'on a décidé de faire (du plaisir qui booste le système immunitaire). CQFD.

J'ai vraiment apprécié cette courte lecture, car elle m'a revigorée, j'aurais aimé qu'elle dure plus longtemps, et que des précisions, des exemples, des détails soient donnés, développés. Non Madame GIRON, nous n'oublierons pas que les « vieux sont la lampe témoin de la marche du temps », car « même quand ils sont archi usés le vieux reste un phare ».
Madame, continuez à écrire mais dans des essais plus conséquents pour nous parler des relations intergénérationnelles, des utiles introspections sur « qui suis-je ? », « vivre n'est-ce pas trouver un juste équilibre entre ce qui meurt et ce qui vit ? », etc … développez votre sujet, je vous suivrai.

La vie est une création de chaque instant, alors ce n'est pas la vieillesse qui va nous mettre des bâtons dans les roues. Votre message est clair.
« Hashtag vieillesse créative » et « hashtag balance pas tes vieux ».
À bien y réfléchir, ce livre (mis à part le chapitre sur mai 68 qui aurait pu être évité) a boosté ma volonté et empêche quiconque de s'apitoyer sur soi-même et sur sa solitude.
C'est une belle réussite !


Lien : http://justelire.fr/creer-sa..
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Comment échapper à toutes les idées reçues sur la vieillesse ? Paule Giron, qui a exercé le métier de journaliste au Monde, à l'Express et à Historia, connaît bien la vieillesse, puisqu'à 89 ans, elle la vit au jour le jour ! Membre de l'association Old'Up, qui souhaite donner sens et utilité à la vieillesse, elle a pris la plume et note toutes ses réflexions, dans le petit ouvrage Créér sa vieillesse, sur la place réservée à l'homme ou la femme qui vieillit, dans notre société.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt Créer sa vieillesse. J'ai beaucoup aimé les réflexions, regroupées en seize chapitres, dont : La vieillesse ?... Laquelle ? ou Qu'est-ce qu'on fait du passé ? A propos de la mort, Logés, nourris, blanchis, soignés. Et après ?.....Nous ne sommes pas dans le même monde…
Un nouvel hashtag : »Balance pas tes vieux ».
Le ton est toujours vif, l'humour est souvent présent, et pourtant quelquefois le propos se teinte d'une vraie tristesse.
Créer sa vieillesse, c'est surtout, comme l'exprime Paule Giron, et cette expression m'a marquée « essentiellement travailler à déblayer tout ce qui nous borne, nous enferme, nous limite dans une image de vieux irrespirable et qui ne donne envie à personne ». Chacun serait donc responsable de la personne qu'il devient lorsqu'il vieillit.
Je suis d'accord avec toutes les pistes de réflexion amorcées par Paule Giron, par son refus d'accepter la vieillesse comme une « fatalité » , par son effort quotidien pour faire en sorte que l'être qui vieillit soit la continuité de l'enfant, de l'adulte qu'il a été. Pour autant, mon expérience –celle de ma famille, de famille d'amis, – m'a montré que rien ne se passait vraiment comme cela pour la grande majorité des personnes vieillissantes. Quelques personnes vieillissent à l'abri de la maladie physique et psychique. Celles-ci ont peut-être la possibilité de choisir la vieillesse qui leur convient ; pour les autres, tout est beaucoup plus compliqué. C'est pourquoi je me garderai bien de condamner systématiquement les maisons de retraite, leur personnel, ou les enfants qui « placent » - j'ai horreur de ce terme mais je l'emploie - leurs parents âgés.
Comme le souligne Paule Giron tout au long de « Créer sa vieillesse », vieillir est une attitude qui doit prendre en compte autant ce qu'il y a derrière soi, que devant soi. Les associations comme Old'up jouent un rôle de tout premier plan ; mais chacun de nous, qu'il soit âgé, « aidant » de personne âgée, ou tout simplement, être humain qui, un jour, vieillira, peut aussi participer à cette réflexion – la vieillesse n'est pas un sujet tabou – c'est la vie.
Je remercie les Editions In Press – et Masse Critique de Babelio, de m'avoir permis de lire Créer sa vieillesse, de Paul Giron, comme je l'avais fait pour Vieux et Debout – et d'en faire la critique.
Je profite de cette critique pour adresser toute mon affection et ma compréhension aux Babeliotes qui vivent près de personnes âgées, qu'ils soient aidants, enfants ou autres, peu importe.

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Paule Giron est une femme de 90 ans membre d'Old'up une association "pour donner sens et utilité à la vieillesse". Avec son dernier livre intitulé "Créer sa vieillesse" je m'attendais à un ouvrage plutôt positif voire constructif (comme on peut attendre d'un essai pour qu'il soit utile).
Mais cette dame, ancienne journaliste, a écrit ce livre pour cracher son venin. Je trouve qu'il est bien de se rebeller mais pour cela il faut argumenter ses critiques.
Bref, vous avez compris que je n'ai pas du tout aimé ce livre. Je n'ai d'ailleurs pas pu le terminer alors qu'il ne fait qu'une centaine de page.
Je n'aime pas faire des critiques négatives mais comme on me demande mon avis je m'explique.
Paule Giron en a marre de voir publier des guides sur la vieillesse comme s'il n'y en avait qu'une. Elle dit qu'il y a autant de situation que de personnes différentes alors qu'il est communément admis que la vieillesse est unique et une voie de garage parce que le corps s'affaiblit. Mais que fait-on de l'esprit dans un monde où le jeunisme est exacerbé? Avec le soutien d'une des thèses de Mathieu Ricard pour essayer d'être un peu meilleur, l'auteure dit que même si les vieux aiment raconter le passé ils ont aussi un devenir.
Jusque-là ça va, je partage ce constat même si ça ne mange pas de pain et que l'on n'apprend pas grand-chose (mais ça va mieux en le disant).

Et puis elle tombe dans le panneau de ce qu'elle reproche aux guides pour la vieillesse couramment publiés à savoir des généralités, des généralités et encore des généralités. L'auteure reproche aux autres de faire des déclarations définitives mais c'est exactement ce qu'elle fait. Ce qui est pire c'est qu'elle fait d'un exemple une vérité. Je suis surtout particulièrement choquée par ses propos sur les maisons de retraite. Je pense que l'auteure a très peur d'y aller et qu'elle cherche à exorciser ses angoisses en écrivant ce livre.
Il y en a vraiment marre d'entendre que les maisons de retraite sont des mouroirs ou que les vieux y sont emmurés vivants !!!
Je suis bien placée pour en parler parce que mes deux parents sont en Ehpad. Il y a effectivement encore beaucoup à faire pour améliorer les conditions de vie des personnes y résidant mais il y a aussi un grand nombre de professionnels dévoués et compétents alors qu'ils manquent souvent de moyens. Pour ma part, j'ai quand même le sentiment de leur avoir sauver la vie.
Il faut donc militer pour de meilleures conditions d'accueil de personnes qui ne sont plus autonomes mais quand je lis dans ce livre que les maisons de retraite ressemblent aux camps de concentration, là je trouve que c'est tout à fait inacceptable.
Et puis, ce n'est pas parce que l'amie de Madame Giron qui se trouve dans l'impossibilité de bouger a été laissée face à un mur blanc qu'elle peut dire des choses comme cela. Si certaines situations sont plus que regrettables où doivent être dénoncées je constate qu'il n'y a aucun chiffre ni aucune analyse dans ce livre en ce qui concerne les maisons de retraite. Il est honteux de les stigmatiser de la sorte.
Je suis d'autant plus convaincue du manque de qualité de cet essai que je viens de lire l'excellent "La touche étoile" de Benoîte de Groult sur le même sujet.

Le seul point positif c'est le petit mot laissé par Amélie des éditions In Press qui m'a offert ce livre dans le cadre d'une opération masse critique. Je la remercie et je regrette de ne pas avoir apprécié ce cadeau.


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et si ça existait, la jeunesse de l'âme ?
"On met très longtemps à être jeune"
Picasso

Je me suis longtemps demandé ce qu'il voulait dire, ce Picasso fine mouche qui savait observer le dedans du dehors et le dehors du dedans.
Je commence tout juste à comprendre. Il ne parlait pas de la jeunesse de la carte d'identité, il en évoquait une autre. Celle qui me semble se dessiner au fur et à mesure que j'avance dans mon périple de vieille dame…
Entre ce que je crois être, ce que je voudrais être, ce que je donne à voir et ce que je suis, entre le paraître et le réel qui ne peint plus son visage en rose pour se faire valoir, entre mes souvenirs vrais et ceux que je m'invente pour oublier les cruautés du temps, entre mon vrai visage et son masque, la vue coule surchargées de vieilleries qui encombrent son cours….
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Moralité : la créativité n'empêche pas les gens de vieillir. Mais il semble bien qu'elle leur offre une nouvelle fraîcheur d'esprit.
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Parler de la vieillesse est une gageure. Quelle vieillesse? La mienne ou celle de ma voisine? De même qu'il n'y a pas deux vies pareilles, il n'y a pas deux vieillesses semblables.
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Je suis fabriquée par mon passé, je voudrais juste qu'il n’encombre pas mon devenir, sans pour autant le renier.
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