Je tiens à remercier Babelio pour cette dernière opération "Masse Critique" suite à laquelle j'ai eu le plaisir de recevoir le dernier roman de
Julia Glass "
Une maison parmi les arbres" aux éditions Gallmeister de la rentrée littéraire 2018 !
C'est
une maison parmi les arbres, au coeur du Connecticut dans laquelle s'est réfugié Morty Lear, considéré par beaucoup comme le plus grand auteur-illustrateur jeunesse du XXème siècle ! Mais suite à un banal accident domestique, il trouve tragiquement la mort.
p.14 : " Tommy n'a jamais douté que Morty serait généreux avec elle, mais elle ignorait qu'il lui léguerait la maison et tout ce qui l'entoure ; et encore moins qu'il ferait d'elle son exécuteur littéraire. "
Tomasina Daulair (alias Tommy) était l'assistante de Morty depuis plusieurs dizaines d'années. Dans l'ombre de l'écrivain, elle n'était ni sa femme ni sa compagne puisque Morty avait d'autres préférences.
p 180 : " Elle arrivait même à se consoler avec la certitude d'être en présence d'un homme beau et talentueux qui la connaissait bien et la traitait avec gentillesse, même affection. Si Morty avait été attiré par les femmes, peut-être, malgré leur écart d'âge, se seraient-ils mariés. "
Mais elle vivait avec lui, dans l'abnégation, entièrement dévouée, souvent dans l'incompréhension de son entourage.
p. 235 : " Tommy savait en effet que, lorsqu'on vit avec un artiste, l'artiste est incapable de laisser son travail de côté sur son bureau ou dans un attaché-case. L'esprit est le bureau, l'âme ou le coeur l'attaché-case. "
Mais cette complicité autant professionnelle que personnelle, date de très longtemps. Une époque où Tommy emmenait son petit frère Dani jouer dans le parc de Greenwich Village...L'artiste lui avait alors demandé l'autorisation de réaliser un portrait de Dani, sans imaginer qu'il deviendrait l'icône d'un des plus grand succès de littéraires de Morty.
Mais ce matin, Tommy est épouvantablement inquiète et un brin sur la défensive à l'idée de recevoir Nicholas Greene, l'acteur britannique pressenti pour jouer le rôle de Morty dans un biopic, projet encouragé par ce dernier de son vivant. Leur correspondance avait aidé l'acteur à comprendre le personnage qu'il allait être amené à incarner, mais il avait besoin de se rendre sur place, malgré les circonstances, pour s'imprégner totalement du personnage et des lieux.
p 343 : " Il vient vaguement à l'esprit de Tommy que Nick a comme une fragilité enfantine, une aura à la Peter Pan qui pourrait expliquer pourquoi Morty est tombé sous son charme. "
En effet, les deux hommes avaient en commun les blessures d'une enfance délicate.
p. 130 : " [...] Nick a tourné une clé dans la psyché de Mort Lear. Et, à vrai dire, Lear en a tourné une dans la sienne. Séparés par une quarantaine d'années, un océan et une grande partie d'un continent, ils ont eu des enfances étonnement semblables, du moins du point de vue de l'essence émotionnelles. "
Le succès de ce roman réside, pour ma part, dans la manière dont
Julia Glass retranscrit la part d'ombre et de lumière que constitue la vie d'un artiste. Seul le lecteur va connaître au fil du récit, l'intégralité de la complexité du personnage.
Malgré un certain effort à entrer dans le roman, de par la multitude d'informations délivrées au démarrage de la lecture, celle-ci devient rapidement fluide, une fois le contexte posé. Chaque personnage a finalement une part d'ambiguïté à laquelle on s'attache et on se lie.
Je suis tombée sous le charme d'une écriture au style très "british", avec un brin humour subtil, une jolie dose de délicatesse, et un grand travail descriptif sur l'aspect psychologique des personnages.
Il est trop rare que soit également mis en lumière le travail des traducteurs, c'est pourquoi je tiens tout particulièrement à souligner ici celui de
Josette Chicheportiche, qui contribue, sans conteste, au succès de ce roman !
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