Au Balto, bar du village, vit une famille heureuse.
Paulot, le père, boute en train et joueur d'harmonica, Odile, la mère et leur trois enfants.
Mais voilà, Paulot attrape la tuberculose et doit abandonner son bar.
Il part avec sa femme au sanatorium d'Aincourt.
Les deux plus jeunes sont placés en famille d'accueil.
C'est la descente aux enfers.
Mathilde va demander son émancipation et s'occuper de toute la famille avec un courage exceptionnel.
C'est une douloureuse histoire.
Dans le contexte des trente glorieuses, avec en fond l'indépendance de l'Algérie et ses tragiques conséquences, c'est aussi le début de la sécurité sociale, hélas pas encore pour tout le monde.
Valentine Goby a très bien su reconstituer cette époque.
Par contre, je n'ai pas réussi à être émue par les personnages malgré le contexte dramatique.
Est-ce du à l'écriture ?
Je pense que oui.
Elle fait partie de ces écrivains qui ont du talent mais que je n'arrive pas à savoir si je les aime ou pas.
Avec elle, j'ai l'impression de lire en apnée .
Les phrases sont longues, répétitives, saccadées et je pense que c'est ce qui me freine à entrer dans l'émotion.
Je ne nie pas le travail incroyable de recherche pour avoir su écrire cette histoire, à priori sortie d'un témoignage.
Ce style particulier sait séduire plus d'un lecteur, heureusement, mais ne me convient pas spécialement à moi.
J'avais déjà ressenti ça dans
Kinderzimmer.