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sur 701 notes
Comment ne pas être touché, séduit, emporté par ce récit solaire lu en deux jours inspiré d'un témoignage?
Où comment se rendre compte que les fameuses "trente glorieuses "ne furent pas que du bonheur?
Un hymne magnifique à l'amour fou, à l'amour filial qui interroge à travers le personnage exceptionnel de Mathilde, la cadette de cette famille ,sur la capacité à puiser au fond de soi pour mieux rebondir?
Malgré les privations, l'ostracisme, le dénuement, le mépris, les bassesses et la misére......


Nous sommes au milieu des années 50. C'est l'histoire d'un couple, aimant et doué pour le bonheur Paul et Odile Blanc et leurs trois enfants Annie, Mathilde et Jacques, tenanciers du café le Balto qui fait les beaux jours de la Roche -Guyon. On s'y réunit , on y fait la fête, Paul joue de l'harmonica et égaye les soirées de tous........

Las! Bientôt , une maladie silencieuse , dévastatrice et pernicieuse s'invite :la tuberculose , la famille Blanc n'a pas cotisé à la Sécurité Sociale que la France vient d'inventer.En "cigales" ils ont vécu leur bonheur au jour le jour, amoureux, gais et insouciants.
Lorsqu'ils partent au sanatorium , ce paquebot blanc niché au milieu des arbres, les nuages s'accumulent , les dettes s'amoncellent, l'état de santé de Paul connaît des hauts et des bas. Ils laissent leurs deux plus jeunes enfants dans la précarité.

Mathilde au bord du gouffre, tant affectif que matériel entre lycée, placement en famille d'accueil;petit frére et parents au sana tente de mettre fin à ses jours. Dés son réveil, elle décide de continuer plus que jamais à faire face à la cruauté de l'existence et se bat avec détermination.
L'auteur nous décrit , à travers la personnalité exceptionnelle de Mathilde une tentative fort réussie de sauvegarde de la dignité, une personne combative, volontaire, forte, pleine de vitalité, droite, qui luttera seule face aux huissiers et autres fâcheux , , qui fera "tout"pour réunir sa famille brisée.
Sa détermination force l'admiration.
Un roman rude, fort, lumineux et tendre , un style à la hauteur des personnages, dépouillé, simple , à la troisième personne souvent ,qui donne de la vie et de l'épaisseur aux personnages.

L'écrivain les transcende comme elle sait si bien le faire grâce à sa plume d'une sensibilité infinie.
L'écriture franche, directe, vivante, vibrante dans sa sobriété déjoue le pathos, ne tombe jamais dans le misérabilisme ou le naturalisme , elle se concentre sur la seule volonté de l'héroïne.
Un ouvrage extrêmement bien documenté , pétri d'humanité qui combine merveilleusement portrait de femme, soif de liberté et émancipation des corps !
Oeuvre sociale riche, précieuse et populaire, du Grand Art !
Quel roman! Un vrai coup de coeur que je n'oublierai pas comme "Kinderzimmer".
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A cinquante kilomètres de Paris, début années cinquante,une famille heureuse, Odile et Paulot et leurs trois enfants, Annie, la fille aînée, seize ans, Mathilde, le garçon manqué, neuf ans et le petit dernier,Jacques. le couple gère le Balto, l'Épicerie-Tabac-Bar de la Roche, le centre du bourg, où le bonheur et la fête bat son plein. Et puis un jour, Paulot s'effondre sur une chaise....c'est le début de la fin, pour lui et la famille, il a des bacilles plein le poumon......La maladie et l'ombre de la contagion qui s'ancre au-delà de la conscience, va isoler la famille et endommager leur commerce.....Ils vont errer d'une solitude à l'autre. "La pire est....celle du paria, paraiyar, hors caste parmi les siens dans la langue tamoule du XVIe siècle", l'exil aurait été moins cruel.....
Mathilde, la fille du " tubard" qui pour lui plaire a pris la place du mort, cinquante ans après revient sur ces années-là, les " tubards des années 1960 en marge des Trente Glorieuses, de la Sécurité sociale et des antibiotiques". C'est son histoire et celle de sa famille pour qui elle va se battre.

Inspiré d'une histoire vraie, un livre qui nous noie dans la Vie et ses violents soubresauts. du jour au lendemain, tout bascule, sans pourquoi, ni aucune justification, ceux qui vous "adoraient" vous ignore,......dans cette chute lente et continue,jusqu'à la débâcle totale en 59, où toute joie est infectée de mélancolie , où l'existence semble "une pièce aux fenêtres murées", comment préserver sa dignité, comment avoir la volonté pour poursuivre une existence de misére profonde, où injustice et méchanceté vont de paire ....
C'est l'époque aussi de la guerre d'Algérie, et Goby nous rafraîchit la mémoire avec des images qui nous rappellent "des choses laides"....., des images qui vont en paire avec l'histoire de la maladie.


Première rencontre avec Valentine Goby,dont j'avais lu beaucoup de belles critiques sur son précédent livre , "Kinderzimmer ", un livre que je n'ai pas abordé à cause du sujet. Celui-ci acheté uniquement attirée par son titre et la magnifique photo de couverture d'Ellen Kooi, sans rien savoir du sujet ( heureusement d'ailleurs,sinon cette rencontre n'aurait jamais eu lieu ) a été une belle surprise. Des phrases sèches et précises,d'où l'émotion gicle et frappe fort.Une troublante proximité physique aux personnages , sans être explicite, qui nous fait sentir chaque battement, chaque vibration. Des épisodes poignantes, comme celle du vol à l'étalage à l'épicerie,et la suite, qu'on lit la gorge nouée.....
J'ai lu quelques informations sur sa vie. Une personnalité intéressante,engagée, émouvante ,comme son livre, sensible et ouverte aux maux de ce monde .... du coup ça me donne une grande envie de découvrir le reste de son oeuvre.





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Tout premier roman que je lis de cette auteure, à l'oeuvre déjà fort abondante...
En parcourant le quatrième de couverture, je constate que ce "Paquebot dans les arbres" est son douzième roman, sans parler de ses nombreux écrits pour la jeunesse...

Il en faut du talent pour accrocher durablement l'attention du lecteur avec de tels sujets: les bacilles, la tuberculose, les sanatoriums !!...

J'avoue avoir une franche résistance à ces sujets...
Eh bien, vous ne me croirez sans doute pas, mais j'ai dévoré ce livre en à peine deux jours !!!

L'histoire en question va bien au-delà du drame social, c'est un livre regorgeant d'Amour et d'émotions vives...Le destin d'une famille, d'une fratrie, éclatée, divisée,séparée par l'épreuve de la maladie, de la tuberculose, à une époque où la médecine était souvent impuissante sans parler du rejet social, de la peur panique des autres qui excluaient les personnes atteintes... comme dans un temps ultérieur, les mêmes isolements, rejets inhumains se sont faits pour le SIDA...

Une fratrie de 3 enfants: Annie, la fille aînée et la préférée du papa... Mathilde, le "p'tit gars", intrépide, casse-cou, qui joue au garçon pour plaire à son père et atténuer le chagrin de la perte d'un fils, tout bébé...,avant sa naissance...

Et le plus petit, Jacques...qui ne réalise pas bien tous les drames qui touchent ses parents....

Annie part très vite faire sa vie, construire une famille à elle; Elle ne peut s'empêcher d'avoir peur que ses parents contaminent son bébé...elle se protège donc de toutes
ses forces , aussi vigoureusement que Mathilde va "aux barricades" pour les siens.

Il reste donc l'enfant du milieu, la Vaillante, une sorte de "Mère-courage", qui va se battre de toutes ses forces pour préserver, protéger ses parents, son petit frère, elle renoncera même à son amoureux, Mathieu...

Un texte bouleversant, qui en dépit de la trame sombre du récit, offre un récit prodigue d'amour et de lumière.

Amour de Mathilde pour son père, homme joyeux, joueur d'harmonica, ayant créé avec son épouse, Odile, un café rempli de musique , de rires et d'amitiés...
Malheureusement, si peu s'en souviendront, lorsque la tuberculose, et les épreuves les toucheront de plein fouet...
Amour indéfectible, inépuisable d'Odile pour son héros, son "roi" de mari, Paulot...

Fiction inspirée par une histoire réelle...

"Elle se demande qui se souviendra d'eux, ces tubards des années 1960 ,en marge des Trente Glorieuses, de la Sécurité sociale et des antibiotiques. Cinquante ans
jour pour jour que Paulot est mort.
Elle voudrait raconter. elle voudrait qu'on l'écrive, cette histoire. "(p. 265)

Un roman, un texte d'une rare force, dégageant une exceptionnelle émotion... tout en nous replongeant dans un passé, une étude des mentalités à un moment donné...

La lâcheté, la couardise de certains (de la majorité, en fait), la générosité, la compassion des plus humbles... En arrière-fond, le drame algérien: la photographie
de la société française dans les années 1960... et cette calamité que représentait la tuberculose, où une partie de la population était exclue, traitée comme des pestiférés.Une fiction des plus denses humainement...

Comme je l'écrivais au début de ce "ressenti", première découverte de cette écrivaine qui me donne une "furieuse curiosité" pour les thématiques abordés dans ses autres ouvrages. Et plus particulièrement, ces problématiques liées au "corps", et au courage, à la vaillance des femmes, qui se révèlent des plus incroyables !...
Je ne voudrai pas omettre de souligner un autre élément d'admiration: la masse de recherches, d'informations médicales et historiques, fournies au fil de ce texte.

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Au Balto, seul le son harmonieux et enjoué de l'harmonica fait valser les coeurs. L'on danse, le sourire aux lèvres et plus que jamais, Paulot, le Hohner glissant d'une joue à l'autre, se réjouit de cette folle ambiance. le Balto ne désemplit pas et Mathilde, en pyjama, cachée au fond du bar, observe son père. L'imite. Dans ses yeux, un amour inconditionnel pour celui qui l'appelle mon p'tit gars. Sa soeur aînée, Annie, bat le carrelage de la pointe du pied. Sa maman, Odile, le petit dernier dans les bras, enveloppe d'un oeil attendri cette assemblée dansante et surtout Paulot, son grand amour. C'est encore le temps du bonheur et de l'insouciance à La Roche-Guyon avant ce dimanche tragique où Paul s'effondre. le médecin, quelques jours plus tard, lui fera passer des examens. Un verdict sans appel pour cet homme au grand coeur. Des mots qui heurtent et changeront à jamais le destin de cette famille: pleurésie et bacille.

S'inspirant de l'histoire familiale d'Élise Bellion, Valentine Goby dresse avec émotion le portrait de cette famille en proie à cette maladie silencieuse et pernicieuse qu'est la tuberculose. Une famille en marge d'une société salariée qui peut bénéficier de la Sécurité Sociale. Au coeur de cette famille, Mathilde, alors âgée de 9 ans au début des années 50. Une jeune fille qui se battra coûte que coûte pour maintenir à flots cette famille. Une jeune fille, à la fois forte et fragile, qui voue une admiration sans bornes à son papa. Dans ce roman dense, intelligent et riche, Valentine Goby, à travers cette fille de tubards, dépeint avec force des destins hors du commun et fait la part belle à cet amour filial, à cette notion de partage et à la force de la vie. Une écriture descriptive et riche, des personnages fouillés et attachants. Une fresque sociale à la fois lumineuse et sombre, rude et délicate.
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Odile, Paulot, trois enfants, Annie, Jacques et Mathilde, une famille heureuse et unie.
Au Balto, le bar dont ils sont propriétaires, Paulot fait le bonheur des clients au son de son harmonica, les couples tournoient. Tout le monde s'y retrouve, tout le monde danse le Cha-cha et la rumba. Il suffit de pousser les tables et c'est la fête.
Il fait volontiers crédit Paulo et si quelqu'un pique dans la caisse, « c'est qu'il en a besoin ».
Mais voilà, Paulo va tomber malade, bientôt suivi par son épouse et ils sont hospitalisés dans le sanatorium d'Aincourt. le diagnostic est terrible : tuberculose.
La vie bascule pour les enfants, ils sont séparés et placés en famille d'accueil et Mathilde va se débattre avec des problèmes qui ne sont pas de son âge pour tenter de redonner un peu de cohésion et de dignité à ceux qu'elle aime en devenant peu à peu « la mère » de ses parents et de son frère.
La famille Blanc se retrouve sur la paille, car dans les années 1960, la sécurité sociale ne protège que les salariés.
Mathilde est un superbe personnage qui va se battre tout au long du roman pour survivre, pour assumer ce qui, en principe, revient aux adultes. Elle se rebelle contre les institutions ce qui jouera un rôle essentiel pour elle mais aussi pour sa famille.
J'ai été bouleversée par ce texte plein d'amour et d'émotion.
Valentine Goby nous propose une histoire triste, mais jamais larmoyante.
Je verrai bien ce livre couronné par un grand prix littéraire, pourquoi pas le
« Goncourt des lycéens » ? L'histoire de cette jeune fille ne devrait pas les laisser insensibles.
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La tuberculose. Pour moi, c'est une maladie ancienne et qui n'apparait que dans certains romans : la dame aux camélias, les misérables, etc...
Synonyme de pauvreté, mais synonyme aussi d'un autre siècle, loin de nous...
Et pourtant...
Merci à Valentine Goby qui nous relate cette partie de l'histoire qui n'est pas si loin de nous. L'après-guerre et la guerre d'Algérie, la tuberculose est aussi présente à cette époque. Elle détruit les familles et l'entourage, elle sépare les gens, insère le doute...
Pourquoi cela est il caché ? Pourquoi on n'en parle déjà plus ?...
Mes parents, nés en 1930 et 1928 ne m'en ont jamais parlé : pourquoi, par ignorance ?
L'écriture de Valentine Goby est addictive, entraînante. On se laisse emporter par ces descriptions, par son rythme. On suit Mathilde, on l'encourage, on vit avec elle... Quel courage !! Quel amour elle porte à sa famille, un amour sans condition, sans questionnement, un amour vital. Elle porte sa famille à bout de bras. Elle résiste face aux épreuves, face à la pauvreté, face à l'infection et cette "foutue" maladie, face à tout, et contre tous...
Courage et Amour, 2 mots qui portent cette histoire...
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J'avais oublié que j'ai passé toute mon enfance et mon adolescence dans un village surmonté d'un sanatorium devenu clinique universitaire.
J'avais oublié qu'étant petite, je faisais une « cuti » à l'école primaire, chaque année.
J'avais oublié que la tuberculose était une maladie encore très présente au 20e siècle.

Et en me rendant dans ce « paquebot dans les arbres », (le sanatorium d'Aincourt en Seine et Marne) grâce au roman magnifiquement écrit par Valentine Goby, j'ai renoué avec mon enfance des années 60.

Les années 60 en France ont aussi comme fond la guerre d'Algérie, la Sécu, les bals-musettes dans les cafés de village, les assistantes sociales et les bonnes soeurs très zélées et surtout très autoritaires et couturées de réglementations. Et puis les « sanas » et leurs « tubards », ceux qui sont passés à côté des antibiotiques à cause du manque d'informations.

Mathilde, l'héroïne - au sens premier du terme - de cette histoire, se bat pour faire vivre ses parents partis en sanatorium en laissant son petit frère et elle aux mains des assistantes sociales et des familles d'accueil. La grande soeur, elle, n'en parlons pas. Elle vit sa vie sans se préoccuper du drame familial en train de se jouer.
C'était une famille, avant, une vraie. le père tenait un café et jouait de l'harmonica pour faire danser ses clients, souvent avec la fille ainée, sous les yeux pleins d'envie de Mathilde. Celle-ci se mourait d'adoration pour son père, qui ne voyait que la grande soeur.
Mais la chance a tourné, et à 17 ans, Mathilde se sent responsable du bonheur de ses parents et de son frère.
De 1952 à 1962, la famille Blanc a évolué, la France aussi, et Mathilde tient, envers et contre tous.

Ce roman est tiré d'une histoire vraie contée avec de vrais beaux mots, un style imagé mais sans concession, une véritable histoire de vie, dure, forte, et malgré tout pleine de promesses.
Un roman très humain que j'ai beaucoup aimé.
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Après que la joie se fut éloignée.
Après la maladie de Paulot et Odile, sans sécurité sociale, qu'en ce début des années 50 leur statut de commerçants rend inaccessible.
Après la vente du café de la Roche Guyon,
Après le sana des parents, son placement et celui de son petit frère dans des familles d'accueil, Mathilde tente de réunir la famille que son extrême pauvreté écartèle plus encore. Ils comptent tous sur elle. Mais les longs mois consacrés au sauvetage des siens vont épuiser Mathilde.

Aujourd'hui, à seulement dix-huit ans, elle est usée. Doucement, l'envie de laisser filer la vie s'insinue dans son esprit. Elle renonce à vivre mais vit quand même, parce qu'elle ne peut faire autrement. " C'est seulement beaucoup plus tard, peut-être pas avant cette errance dans les décombres du sanatorium ravagé, ce jour mouillé et triste de 2012, que Mathilde prendra la mesure de sa volonté d'alors, de la force de son abnégation elle qui s'est persuadée de sa propre joie par unique désir de les rassurer après les avoir presque condamnés, au delà de la misère et de la souffrance physique, à un chagrin sans bornes. Par amour elle s'applique à être la Mathilde de la carte calligraphiée, solaire et puissante : une fille étymologique. "

En France pendant une sale guerre, il existe le chagrin et la grâce, l'amour désiré et l'amour donné de Mathilde. Magnifique Mathilde, juste et droite qui veut tout embrasser, tout assumer. A bord de son paquebot dans les arbres, Mathilde qui nous embarque et, sans mots inutiles (sans pathos surtout, je déteste ça) nous émeut.
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Le paquebot dans les arbres c'est le sanatorium d'Aincourt mais c'est aussi la deuxième maison de Paulot et Odile. Ils sont soignés tous les deux en raison de la tuberculose qu'ils ont développé, abandonnant leurs enfants à leur sort. Bien sûr Nathalie l'aînée et mariée et heureuse, et les deux plus jeunes, Mathilde et Jacques, sont pris en charge par les assistantes sociales. Mais cela ne suffit pas : ils sont tous à leur manière à la merci des bacilles, du désespoir, des problèmes trop lourds à porter. Mathilde surtout doit se battre, pour tout et tout le temps... Mais c'est après ce grand amour, celui qu'elle voue à son père, qu'elle court et qu'elle s'accroche...
Valentine Goby signe une fois encore un magnifique roman, d'une puissance et d'une émotion rares. On apprend tout autant sur la tuberculose, les débuts de la sécurité sociale, l'indépendance de l'Algerie qu'on se prend d'une réelle affection pour Mathilde, qu'on aimerait tant porter vers un peu de lumière... Valentine Goby nous touche avec ses mots et nous donne une belle leçon d'humilité...
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Valentine Goby écrit un roman sur les dégâts engendrés par la tuberculose dans les années 1950 en France.
Un couple de cafetiers , Odile et Paulot ,est installé dans un village au bord de la Seine. Paulot anime des bals avec son harmonica. Il se montre très généreux avec les clients qui tardent à régler leur ardoise, avec les campeurs qui peuvent déposer leurs tentes chez lui.
Ils ont trois enfants, Annie, Mathilde et Jacques qui vivent en électrons libres dans toute cette animation.
Un jour, c'est la catastrophe inattendue : Paulot est atteint par la tuberculose. Non couverts par l'assurance-maladie, la famille va s'appauvrir. Paulot va devoir entrer au sanatorium d'Aincourt.
C'est d'ailleurs sur les ruines du sana que commence et finit le roman où Mathilde, la fille des cafetiers revient 50 ans après la mort de son père.
L'auteure s'est documentée sérieusement sur la maladie et les soins dans ces années ainsi que sur les sanas installés autour de Paris, comme sur le regard jeté par les gens sains sur ces malades hélas contagieux. Les faits sont d'ailleurs inspirés d'une histoire vraie, apprend-on à la fin du livre dans les remerciements.
C'est une histoire poignante racontée avec un très beau style d'écriture.
Seul petit bémol, le roman est écrit à la 3ème personne et donne ainsi une distance un peu trop grande aux sentiments que l'on pourrait ressentir.
Ce n'est qu'un avis personnel.
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