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3,84

sur 322 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Préambule : Ne savait pas que Gogol était né en Ukraine. Je l'ai lu en pensant qu'il était Russe. La liste, extrêmement utile des écrivains ukrainiens, fait référence à lui. En ces temps difficiles, mieux vaut suivre Chrystèle, @horde du contrevent, et parler de Gogol, quelque soit sa nationalité.

Le journal d'un fou, 58 pages, est génial en ce que nous, lecteurs, sommes prêts à voter pour la santé mentale du héros. Il se rend compte de l'intelligence des chiens, qui communiquent entre eux, par écrit, de plus.
En revanche, la fille de son patron, quand elle s'exprime, chante comme un canari. Elle lui plait bien, cette jeune femme, mais il n'a pas le manteau adéquat, juste une vieille capote démodée.
Car il a beau être de noble origine, il a beau être entouré de la bienveillance particulière du Directeur, il a beau tailler des plumes à ses supérieurs, il a beau revoir
et vérifier les paperasses qui s'accumulent, en fait… il est pauvre.
Or les fonctionnaires sont des cochons. Ils s'entassent comme des chiens, aussi bêtes que des paysans et lui le Conseiller d'Etat, leur fait envie.
Les autres, c'est des jaloux de son destin prestigieux.

Alors, il sait que non pas seulement des châteaux en Espagne l'attendent, mais en plus, que c'est le titre vacant de roi d'Espagne qui lui est offert. ( jamais une femme ne pourrait prétendre à régner, tout le monde est bien d'accord sur ce point)
Malheureusement, l'Inquisition a encore frappé, la bêtise du directeur, les antiques rites d'adoubement de la chevalerie, la légèreté des rois qui n'ont pas encore aboli certaines coutumes ancestrales n'arrangent rien. En France, c'est pire, de source certaine le mahométanisme a gagné tous les esprits.

Nous retrouvons avec bonheur les thèmes du manteau élimé ( merci Chrystèle) , dont Dostoïevski aurait dit : « Nous sommes tous sortis du Manteau de Gogol » et des nez (merci ODP31 ) qui sont partis sur la lune, après que le chien qui sait écrire, cet ignoble animal, pour un peu, lui mange le nez ! Et en plus de la hiérarchie imbécile qui ne va quand même pas lui arracher sous le nez les grades qu'il mérite !

Pas de souci l'Espagne l'accueille.
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Quelle nouvelle porte mieux son titre que celle-ci ?

Dans "Le Journal d'un fou", le génial Gogol déploie une nouvelle fois tout le mordant de son humour et toute la précision de sa plume lumineuse. On lui en voudrait presque de nous faire sourire et rire au spectacle de la folie, celui-là même qui devrait plutôt exciter notre compassion et susciter notre retenue. Mais comment en vouloir au talent ?

***ALERTE SPOILER***
Très brève, ce nouvelle parue en 1835 se découvre donc sous la forme du journal de Poprichtchine, un fonctionnaire russe. Ce récit chronologique gagne en incohérence au fil des jours et place le lecteur dans le cerveau dérangé de ce rond-de-cuir vain et oisif qui s'entiche de la fille de son directeur, entend des conversations entre chiens, vole et lit la "correspondance" de la chienne de compagnie de sa dulcinée et finit par se prendre pour le roi d'Espagne avant d'être interné à l'asile.

A travers ces quelques pages sans fioritures, on ressent de façon de plus en plus poignante le malaise qui englue cet esprit dérangé. Gogol a sciemment choisi le personnage d'un insatisfait incapable de faire aboutir ses révoltes intimes et qui se plaint de son chef, de son directeur, de sa fonction, de l'administration qui l'emploie, de ses concitoyens, de la politique, etc. et semble relancer par son comportement l'éternel débat : est-ce la société qui rend l'homme fou ?

Un texte marquant, servi par une plume superbe.

Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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Extraordinaire, quel talent ! Je me suis régalée et je reste admirative du génie de cet auteur, à nous conter une histoire aussi incroyable. Au fil des phrases, c'est l'esprit du personnage qui se perd dans les brumes de la folie. L'humour est à toutes les sauces, et ça permet à l'auteur de faire passer "ses humeurs" sur des sujets qui le taraude. Au début, on se demande qu'est ce donc que ce journal ? C'est si subtile que mine de rien on est pris au piège, et on se sent entraîner par la folie galopante du personnage.
J'ai adoré toutes les petites piques ici et là, "l'Angleterre pris, la France éternue" tant et tant de petites vérités pimentée parsèment ce récit. Et que dire de la plume, croustillante, savoureuse, onctueuse, un vrai régal.
Je verrais bien ce récit en pièce de théâtre, tellement c'est vivant, drôle, et à la fois sérieux, avec des situations burlesques. Excellent !

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15 novembre
Sapristi ! Cette nouvelle est juste géniale et magnifiquement écrite !
On suit le journal d'un homme fou d'amour qui commence à voir et entendre des choses étranges. On devient spectateur de la dégradation de sa folie, de son obsession et de sa paranoïa qui le conduiront à l'asile.
«Aïe ! aïe ! aïe ! ... c'est bon c'est bon… Je me tais.»
Je vous laisse découvrir la suite...
La nouvelle est drôle mais profonde, c'est avant tout une critique de la société et du monde sublimée par la plume de l'auteur.
Cette introduction dans l'univers de Nikolaï Gogol m'a plus que convaincue, je suis totalement sous le charme.
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Le Journal d'un fou
Il s'agit du seul récit à la première personne de Gogol et il le consacre à faire écrire un fou ! On peut prendre bien sûr la folie du narrateur au sens propre et Proprichtchine est un vrai cas clinique, avec une pathologie évolutive de plus en plus lourde qui le conduit à l'asile. Et on peut prendre également sa folie comme une figure carnavalesque. Propritchtchine serait un double grotesque de Gogol et d'une manière générale de ces petits fonctionnaires méprisés en quête de reconnaissance. Lui l'anonyme, l'avorton, la tortue à fourrure devient roi d'Espagne...avant la bastonnade.
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J'aime beaucoup le comique grinçant de Gogol, qu'illustre bien "Le Journal d'un Fou", une très jolie nouvelle !
Dans "Le Journal d'un Fou", Nikolaï Gogol met en scène un homme en train de devenir fou. Toute la nouvelle semble tourner autour d'une question obsédante : pourquoi un homme devient-il fou ? Et comment ? Gogol étudie avec pertinence et intelligence les processus qui mènent à la folie et, fait preuve d'une grand inventivité et d'un humour bienvenu.
C'est confirmé : l'auteur du "Nez" est un maître !
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Je ne connais pas du tout l'oeuvre de Gogol... je n'ai donc aucun point de comparaison, mais j'ai vu dans ce court texte une plume brillante et un conteur vraiment remarquable. le journal d'un fou, qui jour après jour, écrit ses lubies, ses impressions sur le monde qui l'entoure, et ce qu'il croit être la réalité. Amoureux éperdu, il volera au chien de sa bien-aimée, toute sa correspondance avec d'autres chiens, afin de mieux la connaître pour la séduire. C'est absurde, mais on y croit presque ! Voilà tout le talent de l'auteur. Et puis, s'ensuit une suite de dates qui deviennent de moins en moins crédible, et des faits tout droit sortis du monde fantasmé par le narrateur. Une belle idée que de nous faire croire que si l'Espagne n'a pas de roi sur le trône, c'est que celui-ci est simplement occupé ailleurs, en famille, ou parti à la campagne. J'ai vraiment souri à lecture, même si, dans le fond, la folie n'est pas drôle. Je n'hésiterai pas une seconde à me mettre un autre texte de Gogol sous la main, pour le plaisir de mes yeux !
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Drôle et triste à la fois, moments de détentes et de réflexions entremêlés, cette nouvelle est un petit chef d'oeuvre qui saura plaire à petits et à grands.Très belle morale.
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Quelle nouvelle! Ecrite il y a près de 200 ans (200 ans !!) le texte s'avère lumineux, rafraichissant et moderne! Quel comble ! Cette plongée somme toute joyeuse et absurde - pour l'essentiel - dans l'univers psychotique nous permet de découvrir une personnalité en proie à des éléments persécutoires, interprétatifs et mégalomaniaque d'un homme qui aura la conviction d'être le Roi d'Espagne. Pour qui aurait envie de se plonger dans la psychose j'en conseille la lecture avec en complément celle des "carnets du sous-sol" de Dostoievski qui présente une facette différente de la souffrance psychotique. Chez Gogol, l'effondrement est évité par la mégalomanie qui permet à notre héros de se placer au dessus de la mélée alors que chez ce bon vieux Fiodor, il n'en est rien.
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Un très court roman. le journal intime d'un homme, qui dérive vers la folie, de plus en plus profondément. Ce qu'il raconte, est-ce vrai ? Ou est-ce le résultat de sa folie ? Superbement écrit. Un moment de lecture très plaisant.
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