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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'histoire de Tarass Boulba, chef cosaque imaginaire, est racontée dans ce court récit par Gogol, dont on connait le brio et l'esprit. Boulba considère que la vie ne vaut rien sans la guerre, qui sert à défendre ses valeurs contre les infidèles. Il ne supporte pas les temps de paix, les trêves, les armistices. Une fois ses deux fils éduqués, il n'attend plus qu'une chose: qu'ils aillent guerroyer. Comme les temps sont plutôt à la concorde, il va devoir trouver des prétextes pour rompre ce calme, et va entraîner le peuple cosaque à reprendre la lutte contre ses nombreux ennemis historiques, les Juifs et les Polonais. Evidemment, la chose tournera mal.
Ce récit est très plaisant, - même si certains passages, notamment les récits d'affrontements guerriers, sont parfois un peu confus - et non dénué d'humour. On retient surtout l'absurdité du personnage, prêt à tout pour se battre, de façon désespérée, et lecteur comprend vite que la catastrophe sera au bout de la route.
Roman (ou nouvelle) à redécouvrir pour le plaisir. Vu d'aujourd'hui, c'est une curiosité, un peu baroque, mais qui nous rappelle que Gogol a été un auteur de premier plan, à ne pas oublier si l'on s'intéresse à la littérature russe.
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J'ai un avis mitigé . J'ai peu aimé le style très narratif, sans paragraphe, avec peu de dialogues. L'histoire est très pro-russe et montre une intolérance gênante de tout ce qui n'est pas ukrainien. de plus elle donne une image très idyllique des cosaques, on a affaire à des surhommes; il s'agit d' un mythe plutôt que d'une histoire à proprement parler.
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Lu avec des yeux d'adulte ce livre est loin du livre pour la jeunesse que j'avais lu à cette époque de ma vie. Hormis les faits d'armes bien restitués cette oeuvre met en avant l'âme russe et le coeur humain
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Tarass Boulba, bien sur, c'est d'abord Yul Brunner qui a contribué à la légende hollywoodienne. Ensuite, les cosaques zaporogues, c'est une sorte de vision culte de la communauté anarchiste et rebelle anti-état.
Dans ce roman de Gogol, la présentation des zaporogues, de leur mentalité et de leur mode vie est à la fois conforme à une certaine vision mythique de la fidélité jusqu'au boutiste à la communauté et assez violemment sectaire, antisémite et ignoblement mysogine des valeurs de ladite communauté.
C'est très certainement un roman d'aventure épique qui a marqué son époque par son originalité et l'intérêt historique et ethnologique. Lu en 2023, on peut difficilement ignorer une forme d'apologie de la violence, du machisme et du sectarisme chrétien qui constituent les fondements de la culture cosaque (le parrallèle avec "les fous d'allah" est évident).
Reste un livre qui se lit avec plaisir, des scènes d'affrontements guerriers dignes de Kagemusha et quelques interrogations quand même sur le rapport de Gogol lui-même avec ce qu'il glorifie ici...
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Grosse déception à la lecture de Taras Boulba. Je veux bien comprendre que, autres temps, autres moeurs, mais dans l'univers mis en mots par Gogol, personne ne trouve grâce à ses yeux: juifs, polonais, catholiques, turcs, tartares... Si vous n'êtes pas russe et orthodoxe, vous êtes un suppôt de Satan. Et les cosaques ? Décrits comme l'idéal de la vigueur russe, ils m'apparaissent à moi comme une bande de pochtrons abrutis. Résultat: pendant toute ma lecture, je n'attendais qu'une chose, que les polonais foutent une raclée à ces cosaques et que Taras Boulba meure enfin et que Gogol nous laisse tranquille avec ses délires mystiques orthodoxes.
Il reste quand même une chose formidable : la steppe ukrainienne et l'envie de la traverser au galop. Parce que, oui, la langue, l'écriture est merveilleuse, quand même.
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De l'héroïsme masculin dans toute sa splendeur. Dans la violence, les combats, les sacrifices et l'honneur... Dans une déclinaison Russe Cosaque vs Polonais et Tartares.
De quoi éduquer de bons garçons à ces belles valeurs, de quoi les pousser dans la compét' du monde.
Tout ça est bien rendu, Gogol décrit bien les passes entre ces joueurs tueurs.
La femme est tellement belle qu'elle fait tourner casaque au cosaque censé faire partie des êtres plus exceptionnels encore que d'autre.
Adam et Eve...
Bon, si vous voulez, ça ne ressemble pas du tout aux romans russes tels que les écrivent Dostoïevski, vous n'avez pas de personnages souffreteux au bord de la folie et qui y verse à fond les ballons de façon choc électrique. Non, rien de tout ça. Faut dire que c'est censé s'adresser à la jeunesse, mon édition en faisant foi.
Je mets 3 étoiles tout de même parce que je considère certaines qualités aux éléments de l'histoire. Pour ne pas répéter les mêmes conneries. Et puis voilà.
Que ce livre soit celui d'un ancien monde !
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Le personnage principal - ses deux fils apparaissent bien peu pour avoir une consistance psychologique réelle, et les autres Cosaques ont des caractères assez interchangeables - ne m'a vraiment pas plu. Je n'ai pas vu son sens de l'honneur comme quelque chose d'héroïque, mais comme le prétexte pour battre sa femme, humilier ses enfants, boire et se saouler. Les personnages féminins ne sont que trois à parler, mais sans même avoir de nom, et ne sont que des types : la "servante juive", la jeune fille, la mère.
Je n'ai pas lu un roman historique, mais un roman nationaliste dans le contexte du XIXème siècle d'affirmation des nationalités : comme si le romancier s'était chargé de glorifier la nation russe face à ses rivaux Polonais et Turcs. Je sais qu'il faut prendre en compte le contexte, mais ici, j'ai trouvé assez difficile de lire ces phrases pleines d'antisémitisme violent et de xénophobie et même de racisme, qui permettent d'excuser tous les massacres et toutes les horreurs.
Et sur le plan de l'écriture romanesque, j'ai eu l'impression d'un roman de série B. J'ai conscience du caractère négatif de ce que j'écris, mais je n'ai pas retrouvé l'écriture subtile et spirituelle de Gogol que j'avais découverte dans ses nouvelles. C'est peut-être parce que le rythme est très - trop - rapide, les événements s'enchaînent très vite, sans avoir le temps d'approfondir la psychologie des personnages et les conséquences de leurs actions. Ce n'est que dans les dernières pages, quand les combats s'arrêtent, que Boulba devient plus intéressant, lorsqu'il éprouve enfin des sentiments pour son fils.
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Tarass Boulba est un fier cosaque, plus précisément un cosaque zaporogue, du nom de la caste de soldats qui contribuèrent à rattacher à la fin du XVIIe siècle la Petite-Russie ukrainienne à l'Empire russe, un digne représentant -presque un symbole- de l'ardeur guerrière que réveillèrent les ravages provoqués par les incursions mongoles dans la Russie méridionale. C'est un homme au caractère rude, entier, et belliqueux, aimant le fruste mode de vie des cosaques, et un défenseur acharné de l'église russe orthodoxe.

Quand ses deux fils Ostap et Andry rentrent du séminaire, où ils ont acquis discipline et un minimum de vernis social, il estime qu'il est temps de passer aux choses sérieuses et de les initier à ce qui donne son véritable sens à l'existence du cosaque : le combat. Aussi, au grand désespoir de leur mère, il les emmène à la Setch, sorte de république autonome où se réunissent tous ceux qui ne vivent que pour faire la guerre, fief de ces zaporogues qui ne font jamais de très vieux os, ne connaissant pas de mort naturelle.

Un expédition est bientôt organisée à l'encontre des chevaliers polonais -ennemis puisque catholiques-, dont les cosaques assiègent une des villes. le jeune Andry s'éprend alors de la magnifique fille du gouverneur, et trahit les siens en rejoignant les rangs adverses, provoquant chez son père une inflexible et froide fureur, la fraternité cosaque passant au-dessus de tout, y compris des liens du sang.

Récit fictif aux accents historiques, "Tarass Boulba" se dote par ailleurs d'une dimension légendaire grâce à la figure charismatique de son héros, mais aussi au portrait coloré que l'auteur dresse de ces cosaques à la fois fraternels et violents, épicuriens et valeureux. Lorsqu'ils n'écument pas les territoires de leurs ennemis, semant la terreur et la dévastation, ils s'enivrent à outrance, chantent et dansent, dissipant dans les cabarets les richesses pillées à leurs victimes. Leurs exploits sont dépeints comme de sanglantes épopées, au cours desquelles les villages sont incendiés, des enfants massacrés, les seins des femmes coupés... ceux qui sont épargnés se voient arracher la peau du genou à la plante des pieds...

On peut reprocher à ce court récit un certain manque de subtilité, et un traitement un peu expéditif de certains aspects de son intrigue, l'auteur se focalisant sur la mise en évidence des traits les plus remarquables des cosaques, aux dépens d'épisodes secondaires qui, plus développés, aurait pu rendre son texte plus dense, et moins caricatural. "Tarass Boulba" est néanmoins l'occasion d'une incursion plaisante, car épique et aventureuse, au coeur de l'univers -personnellement méconnu pour moi-, des zaporogues.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je voulais en savoir plus sur les cosaques. J'en sais sans doute plus après la lecture de Tarass Boulba, mais j'ai l'impression que Gogol, descendant lui-même cosaques, en donne une vision assez déformée par l'idéologie tsariste à laquelle il adhère. Dans Tarass Boulba (version définitive) l'Ukraine n'est que "la petite Russie" et les cosaques zaporogues se sentaient russes bien avant leur intégration à l'Empire. Il faudrait une discussion d'historien pour nous éclairer.
La haine des polonais et des juifs est très présente dans le roman et semble justifier toutes les violences commises par les cosaques aux yeux des acteurs du récit... voire aux yeux de Gogol. Assez gênant, mais chacun est le produit de son époque et il ne faut surtout pas édulcorer ce texte qui constitue un document intéressant pour l'histoire des mentalités, il me semble.
Les scènes de bataille de cette longue nouvelle sont bien menées et les fiers cosaques sont portraiturés (caricaturés?) avec une palette colorée et énergique. On ne s'ennuie pas mais le manichéisme du propos apparente ce récit sanglant à un conte pour enfant. Quoi qu'il en soit, cela donne envie de s'intéresser à l'histoire de la région, c'est dépaysant et plus intéressant que les nouvelles de Petersbourg à mon avis.
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Livre à la base choisi pour le challenge solidaire 2020, je n'ai pas pu en venir à bout en 2020.
Gogol raconte l'histoire d'un épisode imaginaire d'une bataille entre les cosaques zaporogues et les Polonais, dans l'Ukraine du XVII ème siècle.
Taras Boulba fait partie du premier camp, et est très attaché aux traditions de son peuple, au point de pousser ses fils à la guerre, à peine revenus d'un an d'école. Un maître mot : l'honneur cosaque.
Dans les premières pages, il apparaît méprisant envers sa femme, qui ne doit pas dire ce qu'elle pense et qui ne doit que nourrir et abreuver ses guerriers, et accepter les décisions de son mari.

Cet homme est obstiné, misogyne, orthodoxe.
Ses fils, Ostap et André, ont des caractères différents :
Ostap, l'aîné, est vaillant, guerrier, bon et meneur ;
André, le cadet, est sensible, inventif, impulsif, rusé et rêve d'amour.

Ce dernier est tombé amoureux de la fille du gouverneur de Kouro (Lituanie), une Polonaise catholique, et va donc trahir les siens.
Taras Boulba, intraitable même avec ses propres fils, va le renier.

Taras Boulba va tout faire pour protéger Ostap, qu'il imagine en successeur.

Mais ses actions vont le mener à sa propre perte.

La citation qui résume le mieux le livre est une interpellation directe de Gogol au lecteur :
"Mais nous n'allons pas troubler l'esprit des lecteurs en leur faisant un tableau de ces supplices infernaux, propres à faire dresser les cheveux sur la tête. Ils étaient le fruit de ce siècle grossier et féroce, où l'homme menait encore une vie sanguinaire, uniquement faite d'exploits guerriers, qui avaient trempé son âme, mais le rendaient inaccessible au moindre sentiment d'humanité. C'est en vain que de rares voix, isolées au milieu de leur siècle, s'élevaient contre ces atroces procédés."


Je découvre ici un Gogol épique, mais n'étant pas fan des récits de guerre je n'ai pas accroché à ce récit. Pourtant, il ne manque pas d'actions et de rebondissements, avec ce Taras Boulba qui ne pense qu'à l'honneur sans penser au bonheur de ses fils et de sa femme.
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