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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pour poursuivre ma découverte de la littérature Russe, je me suis plongée dans la lecture de Tarass Boulba de Nikolaï Gogol. C'est un texte violent et sans états d'âmes, les cosaques sont avant tout des guerriers, l'esprit de corps règne.
J'y ai découvert toute une organisation et une façon de penser qu'il m'a été difficile d'admettre mais autre temps, autres moeurs. J'ai été sidérée par cet homme qui fier de ses fils part avec eux rejoindre les troupes cosaques. Voir la malice qu'il met à créer une opportunité pour ses fis de combattre, tout les moyens sont bons pour arriver à ses fins. L'un d'eux commettra une faute et mourra de bien triste façon. Quand à l'autre, son triste destin ne provoquera qu'un surplus de haine des polonais, une envie d'en découdre et un désir de vengeance qui mènera Tarass à sa propre perte, jamais il ne se sentira coupable de tout ce gâchis.
J'ai bien aimé la plume de Gogol et ses descriptions, par contre je ne me suis pas attachée à ses personnages, j'ai tendance à penser que par son style l'auteur voulait surtout nous montrer des guerriers purs et durs qui font ce qu'ils ont à faire : se battre sans se poser de questions.

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Tarass Boulba, Cosaque d'Ukraine, entretient la lutte contre la domination polonaise en ce XVIIème siècle et pour endurcir ses deux fils Ostap et André, les enrôlent dans une bataille contre l'occupant catholique qui dévoie la religion orthodoxe de ces fiers et présomptueux Cosaques. L'armée ainsi constituée se lance dans l'aventure sans vraiment de stratégie sauf celle de revendiquer sa foi et son indépendance, malgré la catastrophe annoncée.

A la fois récit historique et d'aventure, Gogol revisite la tradition et l'histoire cosaques avec cette histoire familiale où la figure du père, autoritaire, nationaliste et quelque peu romantique, cherche à rétablir grandeur et gloire du peuple cosaque. Au delà des combats cruels et particulièrement sanglants, Gogol évoque cette épopée qui a permis à l'Ukraine de s'émanciper du joug de l'occupant mais il traduit également un certain nationalisme et des traditions jouant sur la nostalgie, mais sans négliger toutes les cruautés de l'époque, tortures, batailles au sabre, décapitations, viols et mises à sac des villages récalcitrants.
Tarass Boulba est un roman violent, exalté, mené tambour battant par un Cosaque aveuglé par ses projets de revanche et qui précipite les siens dans une épopée cruelle et funeste.
Un roman instructif sur l'époque et la mentalité ukrainienne mais qui n'est pas exempt de certaines longueurs.
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Je découvre Gogol avec Tarass Boulba. le contact est un peu brutal…

J'ai été plus sensible à l'absurde qu'à l'épique dans ce texte, même si c'est anachronique. Les cosaques sont de purs prédateurs ; toute une société organisée pour la destruction. Et les destructions se succèdent donc, tant du côté des cosaques que de leurs opposants.

L'héroïsme individuel ne peut s'exprimer que dans l'assaut collectif basé sur la haine - du Tatar, du Turc, du Catholique, du Juif. Gogol transmet aussi bien la haine inhérente à la meute que l'héroïsme et le romantisme de l'individu.

J'ai particulièrement apprécié l'écriture, pleine de clarté, que ce soit pour décrire la beauté féérique de la steppe traversée par les cosaques ou pour dérouler les batailles.

PS : Je reviendrai peut-être sur cette critique quand j'aurai "digéré" ce roman.
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"Taras Boulba" fait partie des premiers écrits de Gogol, à un moment où il se passionnait pour l'histoire russe et ukrainienne. Logiquement, le sujet aborde l'histoire du peuple cosaque au XVe siècle. Mais ce conte sera réécrit quelques années plus tard, alors que Gogol bascule dans le mysticisme et le prêche religieux. C'est cette dernière tendance sectaire qui m'empêche de m'enthousiasmer pour cette oeuvre. Bien que quelques passages soient remarquables par leur construction, notamment les scènes de combat où les Cosaques zaporogues font le siège d'une ville polonaise, combats en plans rapprochés où l'on chemine soldat après soldat, agonie après agonie dans une longue séquence (digne du plus grand cinéma), le ton patriotique et exalté de Gogol peut agacer et même irriter. Les non-cosaques, les non-orthodoxes sont des sortes de traîtres cupides et affreux qu'il faut à tout prix exterminer et opprimer pour honorer la très Sainte Russie. Turcs et Tatars musulmans, Polonais catholiques et Juifs s'apparentent donc au mal absolu, ennemis de la patrie. L'intérêt de Taras Boulba se situe plutôt dans ce folklore ukrainien, dans ce mythe des Cosaques, caste guerrière des bords du Dniepr, formidablement peinte par Gogol, où le respect des règles de camaraderie primait sur les liens du sang, et où faire la guerre, se saouler et piller c'était vivre.

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Tarass Boulba, chef d'un clan cosaque, accueille ses deux fils qui reviennent chez eux après avoir suivi quelques années d'études dans un séminaire. Pour lui, ces études ne sont là que pour donner un semblant d'éducation, et il va faire des hommes de ses fils par le seul moyen qu'il estime valable : les emmener à la guerre.
Manque de chance, à ce moment la paix règne entre les Cosaques et leurs trois ennemis traditionnels : les Tatars, les Turcs et les Polonais. La paix avec les Turcs est d'ailleurs garantie par un serment des Cosaques sur leur religion, la seule valeur qu'ils respectent… Qu'à cela ne tienne, Tarass s'emploie à faire destituer le vieux « kochevoï », le chef militaire des Zaporogues, et à le remplacer par un jeune moins regardant sur les principes : les hostilités reprennent rapidement contre les Polonais.
Au cours de cette guerre, Tarass Boulba perd successivement ses deux fils. Ne pensant plus qu'à la vengeance, il se lance avec ses hommes dans une folie meurtrière, écumant la campagne polonaise et massacrant aveuglément hommes, femmes et enfants, jusqu'à ce qu'il soit capturé et finalement exécuté. (Cette partie de l'oeuvre rappelle curieusement la vie de Geronimo, le chef apache qui avait déclaré une guerre sans pitié contre les Blancs, responsables du massacre de sa famille.)
Voilà donc une histoire très « virile », avec une référence constante au « sens de l'honneur », qui consiste à prendre pour prétexte la défense de la religion orthodoxe pour se livrer à la violence et au pillage contre les ennemis traditionnels, et quelquefois en étendant les exactions aux Juifs qui ont le tort de se trouver là. C'est ce même sens de l'honneur qui est parfois évoqué pour des caïds de la pègre ou de la mafia. J'avoue être assez peu sensible à cette argumentation : un mafioso, même s'il prend soin de sa famille et se rend régulièrement à la messe, est avant tout un malfaiteur et parfois un assassin ; et Tarass Boulba n'est qu'un chef de guerre qui recherche une gloire personnelle, sans aucun sentiment pour sa famille (voyez comment il traite son épouse !)
Alors, que penser du livre ? Gogol l'a-t-il écrit pour exalter une image de la « nation » cosaque à laquelle il croyait lui-même, son « Tarass Boulba » étant l'équivalent de notre « Chanson de Roland » ? On peut noter en particulier au chapitre 6 la description des combats qui m'a beaucoup fait penser au style de l' « IIiade » :
« Ainsi qu'un épervier qui, après avoir tracé des cercles avec ses puissantes ailes, s'arrête tout-à-coup immobile dans l'air, et fond comme une flèche sur une caille qui chante dans les blés près de la route, ainsi le fils de Tarass, Ostap, s'élança sur l'officier polonais et lui jeta un noeud coulant autour du cou. le visage rouge de l'officier rougit encore quand le noeud coulant lui enserra la gorge. Il saisit convulsivement son pistolet, mais sa main ne put le diriger, et la balle alla se perdre dans la plaine. Ostap détacha de la selle du Polonais un lacet en soie dont il se servait pour lier les prisonniers, lui garrotta les pieds et les bras, attacha l'autre bout du lacet à l'arçon de sa propre selle, et le traîna à travers champs, en criant aux Cosaques d'Oumane d'aller rendre les derniers devoirs à leur ataman. »
On peut aussi penser qu'il y a une certaine dose de dérision dans ce roman, et un contraste voulu entre la vie de bravache de Tarass Boulba et sa mort misérable.
Je me garderai de trancher. Je laisse à Gogol le bénéfice du doute … Quoi qu'il en soit, je reconnais avoir lu ce livre avec plaisir, non pas pour le fond qui n'est (peut-être) pas en accord avec ma nature pacifiste, mais pour le talent de narrateur de l'auteur : les descriptions sont de véritables tableaux, les personnages sont vraiment réalistes et je ne me suis pas ennuyé une seconde.
Je le recommande à tous les amateurs de littérature russe.

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Je n'ai pas réussi à m'interesser à ce roman sur la vie et les moeurs des Cosaques en Ukraine à une époque incertaine. Trop de violence, d'antisémitisme latent et de machisme avec pour seule explication: Ben oui, c'est comme ça chez les Cosaques. Aucun second degré, on cherche en vain une ombre de remise en cause, rien. . Je préfère encore la version de Gotlib (Cinemastock tome 1) qui a au moins le mérite de ne pas se prendre au sérieux :))
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Enfant, j'avais toujours été intriguée par ce livre dans la bibliothèque de mes parents (et surtout amusée par le nom de l'écrivain, qui ne faisait pas très sérieux à mes yeux *oui, je sais, c'est pas très malin, mais je n'avais pas encore atteint ce degré de sagesse qui me caractérise désormais !^^*). du coup, c'est presque naturellement que j'ai choisi ce roman pour le tour de mars en Russie du challenge Virée littéraire en Europe.

Cette nouvelle met en scène les cosaques zaporogues qui sont de redoutables guerriers ne vivant que pour la guerre, et plus particulièrement Tarass Boulba et ses deux fils, Ostap, l'aîné, doué pour le combat, et Andry, plus téméraire et fougueux que son frère, et qui viennent juste de finir leurs études à Kiev. Fier de ces deux grands gaillards, Tarass avance leur départ pour la setch, afin de les présenter à l'ensemble des cosaques.

Ceux-ci sont décrits par l'auteur comme un rempart utilisé par les princes polonais contre les invasions barbares et dont les valeurs militaires comme le courage et la fraternité sont exaltées ; personnellement ils ne me sont apparus que comme des barbares rustres et incultes, portés sur la boisson et les horions, des brigands cruels se livrant à divers pillages et atrocités sur les populations civiles :


”On massacrait les enfants, on coupait les seins aux femmes ; au petit nombre de ceux qu'on laissait en liberté, on arrachait la peau, du genou jusqu'à la plante des pieds.
(page 50)

En outre, tout le roman est empreint de relents antisémites relayant tous les préjugés odieux à propos des juifs qui sont persécutés, car accusés de souiller les églises, entre autre (après coup, je me suis souvenue que de nombreux pogroms avaient été perpétrés contre les juifs en Russie et en Ukraine) . le fanatisme religieux des cosaques, qui sont de confession orthodoxe, vise également les Polonais catholiques ou les Tatars musulmans.

Bref, avec ce récit, Gogol nous invite à une épopée tragique et grandiose. Néanmoins, malgré la très grande qualité littéraire de l'oeuvre, je n'ai jamais réussi à éprouver d'empathie pour les personnages, à part pour la vieille mère brutalisée par son époux, bien qu'elle n'apparaisse que fugitivement ; je n'espérais qu'une chose : que ces affreux cosaques soient honteusement défaits par les Polonais !!

Tarass Boulba a un comportement si outrancier et dénué de pitié que je me suis demandée à un moment si Gogol n'avait pas en fait écrit un livre satirique, tout comme je me suis plusieurs fois interrogée sur la part d'idéologie et celle de nécessité narrative composant la trame du récit ? Au regard de certaines scènes, pouvait-on espérer discerner une quelconque dénonciation de l'intolérance religieuse ou des exactions militaires ?
J'avoue qu'en refermant le livre, aucune de mes questions n'a trouvé de réponse (mais en lisant sa biographie, si, et l'on se dit que l'auteur aurait peut-être dû s'arrêter à la 1ère version de son histoire, que j'aimerais bien du coup découvrir)...

Concernant l'édition (Feedbooks pour le format epub), j'ai rencontré des soucis de mise en page, sans saut de ligne pour distinguer les dialogues du texte, ce qui m'a beaucoup gênée dans la lecture, m'obligeant à des retours en arrière pour comprendre certains passages.


Lien : http://parthenia01.eklablog...
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J'avais découvert le personnage de Tarass Boulba dans la Rubrique-à-brac de Gotlib et je n'avais pas compris grand chose. Bon, en lisant le roman, on comprend mieux.
C'est uns histoire d'honneur et de combats, de défense de la foi orthodoxe et de festivités cosaques. L'intrigue ne m'a pas particulièrement plu, le style non plus. C'est instructif sur l'Ukraine à l'époque de la domination polonaise, mais même pas daté dans le roman : 1200 ? 1500 ? 1700 ? Je ne saurais dire, six mois après avoir lu le livre...
Bref, pourquoi pas mais sans plus.
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Je dois avouer qu'avant de plonger dans cette lecture, le nom de Tarass Boulba ne m'était connu que parce que je l'avais entendu résonner quelques fois autour de moi. Mais à vrai dire, un peu comme quand on assiste à une discussion sans rien y comprendre, ce nom ne m'envoutait guère.
Il y a un an, j'avais la chance de partager la scène d'un thèâtre avec de vrais comédiens (contrairement à moi), dans une pièce "remix" si je puis dire, de quelques textes de Gogol, grand auteur Russe.
Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque je me rendis compte que Gogol est en fait l'auteur de Tarass Boulba...
Mais venons en à l'oeuvre.

L'histoire est trés simple, il s'agit de l'éternelle rivalité entre cosaques et polonais. Un vieux cosaque, Tarass Boulba, enseigne à ses fils l'art de la guerre (voir l'art de la haine) et se prend à rêver d'un grand combat initiatique. Ce grand combat arrive, et l'on s'attend à ce que le vieil homme comprenne alors l'absurdité de la guerre, et sa dangerosité, les siens tombant comme des mouches. Mais le personnage est plus sordide encore, et même l'amour de ses fils ne lui ferait pas renoncer à ce bonheur de se battre, et d'affirmer l'honneur des cosaques.

Pour la critique personnelle, je dirais que ce roman est assez différent de ce que je connaissais de Gogol, mais les personnages sont toujours aussi forts, toujours autant emplis de rêves et d'espoir. Et comme souvent dans Gogol, la fin n'est pas des plus heureuses. C'est une description que je pense assez fidèle de la condition de vie de l'époque, et des réalités qui entouraient l'homme.
Je dois ajouter, que j'ai réussi à être plonger dans l'action malgré des combats assez bordéliques, il faut le dire, et j'ai découvert une façon d'entrer dans ces passages...
Attention, je dévoile mon secret du moment....

Et bien voilà, lorsque les passages devenaient trop compliqués parce que trop détaillés entre des personnages aux noms imprononçables et un champs de bataille semblable à un jeu de billard, lorsque les boules vont dans tous les côtés et qu'on ne comprends pas pourquoi celles qui rentrent dans les trous ne sont jamais les bonnes, et bien à ce moment là, je me suis mis à lire à haute voix. Un peu comme si je me racontais cette histoire à moi-même, et, oh miracle, j'ai marché.

Donc je conseille vivement ce livre qui au delà de son histoire fait quand même parti des grands livres de notre humanité.
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Je termine la lecture de ce roman de Gogol avec un sentiment mitigé. Très mitigé même. Cette histoire, qui met en scène les cosaques zaporogues, est traversé par un (violent) souffle épique qui aurait pu me plaire. Certaines phrases sont admirablement traduites par B. Jérome (mon édition date de 1947 avec des illustrations de M. Lecoultre) et évoque parfois la guerre du feu de Rosny Ainé, salammbô de Flaubert, ou d'autres récits épiques écrit au XIXème.

Mais, souvent aussi, ce côté épique frise un peu le ridicule. En tout cas, il a eu du mal à prendre avec moi. Par ailleurs, les aventures en elle-même ont un aspect invraisemblable, presque cocasse (la servante ennemie qui se balade seule dans le camp endormi des cosaques, le tunnel pour aller dans la ville assiégée, etc) et donnent un peu l'impression sur ce plan de lire de la littérature pour ado.

Si on ajoute à cela un relent d'antiféminisme assez marqué (la femme dont tombe amoureux le fils cadet est de celle qui précipite votre perte), un antisémitisme sans complexe (tous les juifs sont sales, fourbes et cupides) et une description des cosaques plus mythique et caricaturale que réelle, je ne peux pas dire que j'ai apprécié ma lecture ni que je la recommande.

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