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Éric Chédaille (Traducteur)
EAN : 9782267052022
384 pages
Christian Bourgois Editeur (19/01/2023)
4.15/5   117 notes
Résumé :
Il existe à New York une rue au nom évocateur : Division Avenue. Elle se situe dans une partie spécifique de Brooklyn, le quartier juif orthodoxe. C'est là que vit Surie Eckstein, qui peut s'enorgueillir d'avoir vécu une vie bien remplie : mère de dix enfants, elle passe des jours tranquilles avec sa famille. Alors qu'elle pensait être ménopausée, Surie découvre qu'elle est enceinte. C'est un choc.
Une grossesse à son âge, et c'est l'ordre du monde qui semble... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Miracle à Brooklyn
Surie Eckstein est une femme épanouie. Mariée à Yidel depuis de nombreuses années, elle est mère de 10 enfants et grand-mère de 32 petits-enfants. Investie dans sa communauté juive hassidique à Brooklyn, elle pratique son culte avec beaucoup de bonheur (et quelques entorses parfois !).
Mais, quand elle se découvre enceinte de jumeaux à presque 60 ans, c'est tout son monde qui s'écroule…Comment accepter de mettre au monde des enfants quand elle ne peut pas échanger avec son mari autour de Lipa, son cher fils disparu ? Comment mener une grossesse quand votre corps est celui d'une femme de 57 ans ? Enfin, comment faire accepter cet état à sa famille et surtout à sa communauté si prude et si fermée ?
Surie est bouleversée, ne sait pas quoi faire, n'arrive pas à en parler, se noie dans ses activités de bénévole à l'hôpital et finit par découvrir un autre monde que le sien. de nouvelles perspectives s'offrent à elle…
Division avenue est un roman qui m'a beaucoup plu. J'ai apprécié de découvrir cet environnement religieux que je ne connaissais pas, très codifié, avec ses rites et ses traditions. J'ai aimé aussi le portrait de cette femme à la croisée des chemins, pilier de sa famille, courageuse, perturbée par l'annonce de cette grossesse qu'elle n'attendait plus.
Enfin, la plume de l'autrice, d'une grande fluidité et d'une belle justesse, m'a totalement convaincue. Un texte que j'ai dévoré tant j'avais hâte de connaitre l'issue de cette histoire tendre et émouvante.
Une très belle découverte, traduite avec beaucoup de talent par Eric Chédaille.
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Mais quel roman !
Surie Eckstein , cinquante - sept ans , dix enfants se rend compte avec consternation qu'elle est enceinte de jumeaux , elle qui a plus de trente petits - enfants , une fille aînée , rigide, lui conseillant d'entreprendre un régime hypocalorique….
C'est un choc! Juste au lendemain du mariage d'une de ses filles.

Pourtant liée d'un amour inconditionnel pour son mari Ydel, tendre, toujours amoureux , attentionné , elle craint les réactions indignées de ses voisins, proches, de ses enfants….

Surtout qu'elle espérait vivre les années qu'il lui reste assez sereine , —- enfin—— tranquille auprès de son Ydel.

Nous sommes au coeur de la communauté juive orthodoxe , partie spécifique de Brooklyn., communauté si prude , fermée.

Cette situation revêt un côté abominable, empreint d'opprobre, il y est quasi impossible de vivre sa différence à l'image de son fils Lipa, disparu , immédiatement rejeté pour son homosexualité.

Il a fui, incapable de supporter cet état, plaie toujours ouverte au coeur de Surie ….Se répétant ne pas avoir été capable de le protéger , de l'accepter tel qu'il était .
Au contact de la sage - Femme de l'hôpital Val , Surie tentera de comprendre , de s'éveiller à l'autre , elle s'émancipera à tout petits -pas…..
J'ai beaucoup aimé l'empathie de l'auteure , maniant à la fois une sorte d'ironie douce ,son humour, sa tendresse ,ses questionnements ,sa manière fine et élégante de ne porter aucun jugement.

Elle nous fait pénétrer avec émotion dans un univers peu connu , les rites et les coutumes austères de cette communauté, sans véritable ouverture vers l'extérieur .

Surie est un personnage magnifique , profondément humaine, prisonnière de son obésité , son corps déformé par le cancer et les très nombreuses maternités , exemplaire, pétrie d'amour pour les siens …..confrontée à un dilemme , hantée par le souvenir de son cher enfant Lipa.

Un portrait délicat, , nuancé, bien écrit, passionnant de bout en bout , qui questionne avec une belle dose d'autodérision les limites de certaines pratiques religieuses ,un monde à part que l'on découvre avec bonheur tellement l'auteure nous dresse un portrait inattendu , tendre et saisissant!

Elle nous parle aussi avec passion de l'amour sous toutes ses formes ,les rapports sexuels à un âge où beaucoup s'imaginent que cela n'existe plus .
Un livre à la fois subtil, profond pétri de secrets et d'interdits où l'émancipation se fait tout à fait discrète mais puissante .
Je le recommande !

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J'avais déjà entendu parler de la communauté juive hassidique, mais cela ne m'évoquait par grand chose de concret.
Grâce à Surie Eckstein et à sa très grande famille, j'ai découvert ces gens, leur mode de vie, leurs traditions, leurs habitudes alimentaires, leur façon de s'habiller, de penser, de se comporter au sein d'une communauté extrêmement soudée, qui vit exclusivement dans quelques rues de New-York, et qui rejette tous ceux qui présentent une particularité ou simplement qui aspirent à une vie différente de celle qui les attend.
Tout commence par la découverte d'une grossesse tardive, Surie se découvre enceinte à 57 ans, alors qu'elle est déjà mère de dix enfants, grand-mère d'une trentaine de petits enfants et qu'elle pensait être ménopausée surtout après avoir survécu à un cancer.
Une grossesse tardive pourrait être vue comme un miracle si elle ne survenait pas dans cette communauté fermée où la simple idée que des gens de plus de cinquante ans puissent avoir encore des rapports charnels était considérée comme d'une impudeur totale.
Et parce que sa famille a déjà connu la honte et le déshonneur il y a quatre ans à cause d'un de ses fils, Surie ne se résout pas à avouer sa grossesse à son mari et encore moins à ses enfants.
Nous allons l'accompagner durant plusieurs mois au cours desquels elle va repenser à sa vie toute tracée, à son fils disparu, à ses choix, à ceux que ses enfants ou petits-enfants seront libres de faire ou pas, et elle va peu à peu s'affranchir du regard des autres, même si cela restera à l'état larvaire ou presque, tant le décalage qui existe entre les membres de cette communauté et le reste des habitants de New-York est immense.
J'ai notamment appris que la radio et la télévision étaient interdits, de même que les livres n'ayant pas trait à la religion, que les filles n'avaient pas le droit d'étudier, qu'elles étaient toutes destinées à devenir seulement des épouses, des mères et des grand-mères, et que le pouvoir de cette communauté était tel que l'individu n'y avait aucune existence propre.
J'ai pris beaucoup de plaisir à accompagner Surie dans son cheminement et sa grossesse, même si sa vie ne me fait aucunement envie, car j'ai bien du mal à imaginer qu'on puisse accepter une vie dédiée exclusivement à la maternité.
J'ai été triste pour elle à cause des secrets qui la rongent de l'intérieur, j'ai été révoltée par l'intolérance de ses proches, j'ai été bouleversée par les vies gâchées de ceux qui ne se sentaient pas tout à fait comme les autres, j'ai été heureuse avec elle lors des fêtes de famille et j'ai attendu la fin avec une grosse boule dans le ventre, ne sachant comment se terminerait cette histoire qui allie une qualité d'écriture, du suspense et beaucoup d'émotions.
Je remercie Babelio et les éditions Christian Bourgois pour cet envoi.
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La vie est loin d'être un long fleuve tranquille pour Surie. À l'heure où d'autres s'apprêtent à devenir grand-mère, elle, qui l'est déjà depuis longtemps, apprend qu'elle va donner la vie. Pour la onzième fois...
Elle, qui aspirait à souffler un peu, à avoir du temps pour elle, va devoir une fois de plus changer des couches, nourrir et s' occuper d'un être qui comptera avant tout sur elle. Et Surie fait aussi un étrange choix, celui de n'en parler à personne, pas même à celui qui partage sa vie depuis quarante ans. Durant cette grossesse surprise remontera aussi le souvenir de son fils Lipa, trop tôt disparu. Faut-il pouvoir se réconcilier avec son passé pour vivre sereinement l'avenir ?

Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en ouvrant ce livre qui m'a en quelque sorte sortie de ma zone de confort. Je savais que l'histoire se passait dans la communauté juive hassidique, communauté dont je ne connaissais pas grand chose pour ne pas dire rien. Et je me suis totalement retrouvée immergée dans la vie et les codes de cette communauté pourtant si éloignée des miens.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a emmenée dans des contrées que je n'imaginais pas, non pas dans la jungle ou au fin fond des États-Unis, mais simplement à Brooklyn, New York, sur cette Division Avenue qui porte décidément très bien son nom. Car avant même d'être américaine, Surie est juive hassidique et doit obéir aux règles des siens. Sa vie est rythmée par les traditions, les fêtes, les rites, le regard des autres, ce qui est autorisé ou non de faire, avec en toile de fond la Shoah qui reste très présente à l'esprit. L'auteure à en effet eu l'excellente idée d'intégrer au début de son récit un arbre généalogique de la famille, remontant aux grands-parents, ce qui fait que l'esprit de famille, certainement une des choses les plus importantes pour les juifs hassidiques, reste très prégnant dans la tête du lecteur lambda qui ne peut finalement suivre la trajectoire de Surie qu'à travers ce prisme.

La plume de Goldie Goldbloom est très agréable, teintée d'humour- j'ai ri ou souri à plusieurs reprises- tout en étant pleine de pudeur et de finesse. le texte est parsemé de mots yiddish mais ça n'a pas gêné ma lecture. Il existe un glossaire en fin d'ouvrage mais si vous êtes comme moi, c'est à dire un peu feignasse sur les bords, et que vous n'allez pas voir systématiquement la traduction du mot, cela ne gâchera en rien votre lecture.

En résumé, j'ai passé un très bon moment avec ce roman qui parsème çà et là des indices et nous emmène inexorablement vers la vérité, du moins la vérité de Surie. Il serait tentant, et facile, de ne pas se sentir proche de cette communauté, de la juger aussi car on ne la comprend pas, mais le personnage de Surie est tellement dense et complexe qu'il en devient attachant dans sa dualité. C'est un très beau portrait de femme que nous offre l'auteure, une femme forte, intelligente et surtout courageuse. Ce que je garde en mémoire près d'une semaine après avoir tourné la dernière page est la tendresse infinie que je ressens pour Surie, cette anti-heroïne des temps modernes qui ne lâche rien.

Et un dernier mot sur la couverture, un poil désuète, mais tellement en phase avec le roman.

Un grand merci à Babelio pour cette masse critique ainsi qu'aux éditions Christian Bourgois pour l'envoi de ce livre.

Lu en février 2021
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Troublant portrait que celui de Surie Eckstein, 57 ans, mère à de nombreuses reprises, et grand-mère d'une trentaine de petits-enfants. Elle attend des jumeaux. Son secret. Car il faut protéger la communauté et la famille avant tout, quoiqu'il en coûte.
Cette communauté, c'est la communauté juive hassidique du quartier de Williamsburg situé à Brooklyn et dont l'artère principale est justement Division avenue.
Et pour nous lecteurs, c'est le poids de ce silence et des traditions qui peu à peu nous saisit, nous happe au rythme des fêtes et rites religieux si nombreux, si riches culinairement parlant, au rythme des visites de Surie chez la sage-femme, Val, la seule au courant de son secret, au rythme de ses réflexions.
Cette grossesse bouleverse son mode de vie et ses habitudes cloisonnées mais elle est aussi une pause finalement pour elle, le temps de prendre le temps de regarder en arrière, de se réconcilier avec une période de son passé, de se pardonner.
On apprend beaucoup à travers ce portrait tout en finesse, sur les conditions de vie d'une femme dans un milieu religieux insulaire, sur comment fonctionne une famille juive ultra-orthodoxe. Une communauté tout en contradiction, qui prône le bonheur et la fête, la solidarité mais une communauté aux nombreux tabous, qui manipule les plus jeunes et qui empêche l'individu de se définir. Interdit le changement. Interdit la différence. Interdit l'homosexualité.
« Une profonde aspiration à lui parler des jumeaux l'emplit, comme l'eau s'engouffrant dans une cruche tenue sous la surface d'un bassin, mais elle persista à ne rien dire. Il y avait en elle deux désirs qui s'entortillaient, celui de parler et celui de se taire. Braver son secret et en être libérée ou le conserver et s'assurer ainsi une parcelle de pouvoir. »
Un roman riche, profond et fouillé, peut-être un peu trop. Goldie Goldbloom est elle-même juive-orthodoxe. Elle emploie beaucoup de termes en hébreu, expliqués sous forme de notes en fin d'ouvrage. Quel dommage de ne pas les avoir mis en bas de chaque page concernée. Si on n'est pas initié, ça hache franchement la lecture. Beaucoup de sujets abordés mais peu exploités qui pourront peut-être en laisser quelques-uns sur le bord de la route.
Une lecture intéressante, mais avec quelques bémols malgré tout !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
15 février 2021
Par Goldie Goldbloom, le portrait délicat et empathique d’une femme en transition.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
02 février 2021
La romancière australienne explore la vie d’une femme juive hassidique de New York dans un roman sensible et piquant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
- J'aime beaucoup être grand-père, murmura-t-il. Il aimait un grand nombre de choses. Il raffolerait aussi des jumeaux. On se lassait parfois de l'entendre évoquer ses engouements ainsi que de trébucher au sous-sol sur les reliefs de ses multiples activités. Les carreaux de mosaïque. Les machines à tricoter les chaussettes. L'amoncellement des outils don't il se servait pour faire du parchemin font cette ponceuse rotative qui l'avait rendu sourd. Les pots de peinture entamés. Au moins s'essayait-il à des choses. Certains hommes avaient grand-peine à s'extraire de leur lit le matin. Et il y avait quelque chose de touchant dans le côté juvénile avec lequel il se laissait emporter par ses tocades. (page 61)
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«  La sage- Femme dit à la femme hassidique : «  Vous arrivez à terme le 13 juillet .
N’est - ce pas une perpective réjouissante ? » .Surie marqua un temps d’hésitation.
«  Non, dit- elle .
J’avais espéré avoir enfin un peu de temps pour moi,
——-Est - ce que vous n’avez pas déjà des petits -enfants ?
Vous devez être très prise de toute façon .
Qu’est - ce qu’un enfant de plus dans une famille comme la võtre ? » .
Surie se borna à répondre avec douceur q’un enfant est un monde en soi . »
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« Mes enfants et mes petits-enfants auront toujours un foyer.
- Mais que se passerait-il, lui objecta Val, que se passerait-il si un de vos enfants se détournait de la religion ? Ou s'il devenait un Hitler ou un Oussama ben Laden ? »
Surie fit la grimace.
« Comme vous y allez ! Vous n'avez rien de plus raisonnable ?
- D'accord. Que se passerait-il si vous aviez un fils qui soit gay ? Vous connaissez le mot gay ? Est-ce qu'il pourrait rester parmi vous ? Est-ce que vous l'aimeriez tout pareil ? »
Surie sentit son visage se pétrifier, un vent glacé lui parcourut les côtes.
« Oui, nous continuerions de l'aimer.
- Mais n'est-il pas exact que votre communauté rejette les enfants qui sont comme ça ? C'est ce que j'ai entendu dire. Les jeunes qui se démarquent d'une manière ou d'une autre ? »
Au fond de la poche de son manteau, Surie serrait les lunettes vert citron au point qu'une des charnières métalliques lui blessait la paume de la main. Elle secoua la tête.
« Mais si ! insista Val. Les journaux publient des articles à ce sujet. Il y en avait un il n'y a pas longtemps, un écrivain qui disait avoir été "élevé comme un veau" et ensuite conduit à l'abattoir quand il n'est plus entré dans le moule. »
Les lunettes entaillaient la chair de Surie. Un fluide brûlant se répandit sur sa main glacée.
« Si ce n'est pas soumis à conditions, qu'est-ce qui l'est ? "Sois comme moi et on t'aimera." N'est-ce pas votre credo ? »
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C'était à croire que Yidel possédait des antennes finement réglées sur elle. Il savait presque toujours quand quelque chose la tracassait ou si elle avait ne fût-ce que mal à un pied. Cette communication tacite dans laquelle il excellait. Pourtant, il n'avait rien relevé des signes de sa grossesse : les nausées matinales, les crises de larmes, les varices douloureuses et les pieds gonflés, les courses jusqu'à la salle de bains, les sommes dans l'après-midi, les poussées de boutons, un dégoût pour la carpe farcie, le ventre rebondi, les mouvements des bébés, d'insupportables démangeaisons.
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Elle ne se sentait pas comme la Surie qui s’était rendue à Manhattan plus tôt dans la journée. Elle ne se sentait plus comme la femme qui avait préparé ce matin-là cinq omelettes et un énorme pot de café. Mais elle n’aurait su dire en quoi elle était différente. Sa seule pensée était qu’elle allait traverser le pont à pied au lieu de prendre le bus et que l’air frais ferait du bien à son organisme.
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