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128 pages
Royer (01/01/1789)
2.5/5   2 notes
Résumé :
Fable servant d'illustration à la réflexion : un village de primitifs, reposant sur la solidarité, la stabilité et l’autosuffisance, se trouve perturbé quand un homme excommunié pour avoir séduit la femme de son voisin, revient avec de nouvelles connaissances technologiques.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ce court essai, l'auteure illustre ses réflexions par une fable philosophique, suivant en cela l'exemple des philosophes des Lumières qui ont nourri et nourrissent les débats philosophiques et politiques des débuts de la Révolution. Voltaire pour le genre du conte philosophique, Montesquieu pour le modèle du peuple primitif des Troglodytes, bien-sûr Rousseau dans son dialogue sur l'origine et le fondement des inégalités. de la même manière que ce dernier, elle part d'une vision de ce qu'ont pu être les premières sociétés, au néolithique, pour expliquer ce qu'est l'homme d'aujourd'hui, ce qui le mène à être mauvais.

La fable est cependant trop peu développée pour soutenir vraiment la réflexion dont les bases sont trop facilement prises dans la morale chrétienne. L'auteure tombe parfois dans le conventionnel, à commencer par cette faute première d'un homme qui désira la femme de son voisin par ennui. Elle défend ainsi les liens sacrés du mariage, la monarchie contre la démocratie. La reconstitution de la naissance des sociétés humaines est trop rapide et en partie inspirée de la Bible.

La société agricole, réglée par l'austérité, l'équité, la solidarité, est déjà une société très civilisée. Elle rappelle finalement les communautés paysannes, hippies, les néo-paysans, les rêves de décroissance qui existent aujourd'hui même. Elle illustre ainsi l'utopie plus que la société primitive. Et donc l'idée chrétienne d'un monde qui se détériore. C'est principalement par ce tableau que l'essai de de Gouges demeure plaisant.

Ce qui a déréglé ces sociétés idéales est ainsi l'envie d'excès d'un homme qui ne se satisfait pas du minimum garanti par le collectif. Ce vice de l'homme, celui de vouloir plus, de rechercher le luxe, est la chose à combattre dans une société qui se voudrait plus équilibrée. Tout en paraissant tiré de la morale chrétienne, la dénonciation de ce vice touche au monde moderne : ce goût des besoins inutiles.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je ne dédaigne point les sciences, quoique la bizarrerie de mon étoile ait voulu que je fusse ignorante ; mais c’est l’abus que je condamne. Quel est l’homme qui n’est point savant actuellement ? Quel est le Laquais, le Tailleur, & le Fruitier qui ne veulent pas être philosophes ? La fureur de s’instruire est devenue actuellement une maladie nationale. Tous les hommes vont aujourd’hui au même but ; on ne distingue presque plus le sage d’avec l’insensé. On dit et on fait tant de choses inutiles, que je ne vois que confusion d’idées et de projets. Je compare ce siècle à celui de la tour de Babel ; cependant les hommes assurent que jamais la langue ne fut plus épurée, les idées plus claires, & qu’on est monté au suprême degré de connoissances humaines. Tant de lumières entraîneront peut-être de grands inconvénients. (p. 22)
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Si l’homme n’a pas la liberté de penser, il faut lui ôter la raison. Nous croyons tous voir la même vérité, quand tous nous voyons différemment. Il en est ainsi des Religions. Que de cultes divers ! Mais le vrai Dieu, tel que l’on doit se l’imaginer, est, ce me semble, un Dieu généreux & bienfaisant ; il laisse prospérer toutes les Nations, sous quelque forme que l’on veuille l’adorer. Quelque bizarrerie que les hommes puissent mettre dans les vœux qu’on lui adresse, ces vœux n’en vont pas moins à lui. Seul Être suprême, il ne peut les partager avec personne. (p. 3)
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On ne devrait instruire les jeunes gens que quand ils commencent à développer leurs connoissances, leurs goûts, & leurs penchants : ceux qui seroient nés pour faire de grands Hommes, le deviendraient sans fatiguer leurs organes ni leurs Instituteurs. J’ose croire que de tous les temps, les hommes se sont perdus, quand ils se sont trop écartés de la Nature. (p. 56)
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Si Paris est composé d’un million d’habitants, il y en a au moins un tiers qui sont Domestiques. Le quart au plus est occupé ; & le reste sont des hommes oisifs, des femmes débauchées, & qui contribuent pour beaucoup à la perte totale d’un tiers des citoyens de la Capitale. Les campagnes sont abandonnées ; les villes sont trop habitées ; le plus grand nombre des hommes néglige les choses essentielles, pour s’occuper de découvertes inutiles à l’humanité. Le luxe, né des arts agréables, enfans de la molesse, a entraîné la dépravation des peuples les plus policés. (p. 53)
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Videos de Olympe de Gouges (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olympe de Gouges
A l'occasion des 6 ans du mouvement #MeToo et pour la sortie du livre #MeToo l le combat continue aux éditions du Seuil, Mediapart a organisé une soirée spéciale le 19 octobre 2023 à la salle Olympe de Gouges dans le 11ème arrondissement de Paris.
#MeToo : À quoi servent les médias ?
- Rose Lamy, autrice de « Défaire le discours sexiste dans les médias » - Valence Borgia, avocate et membre de la force juridique de la Fondation des femmes - Alexis Levrier, historien des médias et maître de conférences à l'Université de Reims - Laure Heinich, avocate - Camille Aumont Carnel, autrice et animatrice de @Jemenbatsleclito
00:00:00 - 00:09:35 : Introduction par Lénaïg Bredoux co-directrice éditoriale de Mediapart, et présentation des invités par Marine Turchi journaliste au pôle Enquêtes de Mediapart.
00:09:35 - 00:17:53 : A quel moment la presse a-t-elle commencé à s'intéresser aux questions de violences sexuelles et sexistes ? avec Alexis Levrier.
00:17:53 - 00:27:31 : Comment percevez-vous le mouvement Metoo ? avec Rose Lamy.
00:27:31 - 00:37:15 : Quel est le rôle des médias et des réseaux sociaux dans ces affaires de violences sexuelles et sexistes ? avec Camille Aumont Carnel.
00:37:15 - 00:43:45 : Les médias accompagnent-ils le mouvement de libération de la parole et de l'écoute ? avec Valence Borgia.
00:43:45 - 00:50:15 : L'utilisation par les médias du langage judiciaire dans ces affaires, et la question de la présomption d'innocence, avec Valence Borgia.
00:50:15 - 01:00:25 : Comment voyez-vous le rôle des médias ? Quelle place pour que chacun et chacune puisse raconter son récit ? avec Laure Heinich.
01:00:25 - 01:08:15 : Présomption de culpabilité et tribunal médiatique, avec Laure Heinich.
01:08:15 - 01:15:50 : Quand est-ce qu'apparaît l'expression de "tribunal médiatique" ? Pourquoi cette expression est-elle un piège ? avec Alexis Lévrier
01:15:50 - 01:19:08 : Quid des "carrières brisées" ? Est-ce que les médias ne se trompent-ils pas d'analyse lorsque de nombreux mis en cause sont toujours invités sur les plateaux et les victimes mises au ban ?
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