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4.02/5 (sur 45 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1951
Biographie :

CV résumé:
Catherine VIDAL est Neurobiologiste, Directrice de Recherche à l'Institut Pasteur .

Son activité de recherche fondamentale a porté sur les mécanismes de la douleur, le rôle du cortex cérébral dans la mémoire, l'infection du cerveau par le virus du Sida. Ses recherches actuelles concernent la mort neuronale dans la maladie de Creuzfeld-Jacob et les infections par les prions.

Catherine Vidal se consacre également à la diffusion du savoir scientifique à travers des publications, des conférences et des interventions dans les médias. Son intérêt porte sur les rapports entre science et société, concernant en particulier le déterminisme en biologie. le cerveau et le sexe.

Elle est membre du Conseil Scientifique de la Mission pour la place des femmes au CNRS, des Comités Scientifique et d'Orientation de l'Institut Emilie du Châtelet, de l'Association "Femmes et Sciences" et du Collectif "Pas de 0 de conduite pour les enfants de trois ans". Elle a été promue Chevalière de la Légion d'Honneur en 2009.

Elle est co-fondatrice du réseau international NeuroGenderings en 2010 et membre nommée au comité d'éthique de l'Inserm depuis 2013, où elle est co-responsable, avec Jennifer Merchant, du groupe de travail « Genre et recherches en santé ».

Lauren Bastide lui consacre une émission dans le programme Les Savantes sur France Inter le 15 juillet 2017.

Publications

- "Cerveau, sexe et pouvoir", par Catherine Vidal et Dorothée Benoit-Browaeys,

Editions Belin, 2005,

Prix de l'Académie des Sciences Morales et Politiques, palmarès 2006

- "Féminin/Masculin : mythes et idéologie" sous la direction de Catherine Vidal

Editions Belin, 2006

- "Hommes, femmes : avons-nous le même cerveau ? par Catherine Vidal

Editions Le Pommier, 2007

- "Cerveau, sexe et liberté" par Catherine Vidal

DVD, Editions Gallimard/ CNRS, 2007

- "Nos enfants sous haute surveillance", Evaluations, dépistages, médicaments...

par Sylviane Giampino et Catherine Vidal

Editions Albin Michel, 2009

- "Le cerveau évolue-t-il au cours de la vie ?" par Catherine Vidal

Editions Le Pommier, 2009

-"Les filles ont-elles un cerveau fait pour les Maths?" par Catherine Vidal

Editions Le Pommier, 2012

-"Nos cerveaux, tous pareils, tous différents !" par Catherine Vidal

Editions Belin collection "Égale à Égal", 2015

-"Femmes et santé : encore une affaire d’hommes ?" par Catherine Vidal et Muriel Salle

Editions Belin collection "Éga
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Source : http://biosex.univ-paris1.fr/programme-anr/comite-scientifique/cath-vid/
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Hommes, femmes, avons nous le même cerveau ? Neurobiologiste, Catherine Vidal est directrice de recherche à l'Institut Pasteur. Elle se consacre à la diffusion du savoir scientifique pour s'attaquer aux idées reçues sur les différences "innées" entre hommes et femmes.


Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Catherine Vidal
Dans une société dans laquelle des inégalités existent, la biologie peut être utilisée à des fins idéologiques. Il est plus simple d’expliquer celles-ci en disant « les hommes les femmes sont biologiquement différents par exemple dans leurs aptitudes à l’école » que d’accepter l’idée que ces inégalités sont dues à l’organisation de la société. C’est du fait de cette organisation, et non de la biologie, que les femmes s’occupent des enfants et soignent les personnes âgées tandis que les garçons sont ingénieurs et font de la politique. Si l’on explique ces différences par la biologie, cela veut dire qu’on évacue les raisons historiques, sociales et politiques. La société, et en l’occurrence les politiques qui l’organisent, ne sont dans cette optique pas responsables des inégalités hommes/femmes.
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Des expériences de psychologie montrent que la perception des conduites des bébés par des adultes dépend du sexe annoncé et non du comportement de l'enfant. Les garçons sont vus comme robustes et volontaires; les filles sont décrites comme fines et délicates, alors qu'il s'agit du même bébé, les expérimentateurs ayant maquillé l'identité des enfants en changeant de prénom et de pyjama.
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Les nombreux cas cliniques de plasticité cérébrale apportent la démonstration que les capacités mentales ne dépendent pas directement de la forme du cerveau, ni de l’épaisseur du cortex. Il s’agit là d’une notion importante à considérer pour interpréter les études en IRM. Voir des particularités anatomiques dans le cerveau d’un individu ne permet pas de prédire son futur, ni d’expliquer son passé. C’est pourtant ce que soutiennent certains courants scientifiques, principalement nord-américains, qui cherchent à localiser dans le cerveau les zones du mensonge, du jugement moral, du comportement antisocial, etc. Prétendre que les techniques d’imagerie permettront un jour de lire dans les pensées relève avant tout du fantasme. Mais l’idée est séduisante, tout comme l’était la phrénologie au XIXe siècle, qui affirmait que les capacités mentales se reflétaient dans les « bosses » du crâne. L’idéologie sous-jacente est toujours celle d’un déterminisme biologique des aptitudes intellectuelles, qui seraient précâblées dans le cerveau et immuables. Dans cette vision, les comportements « hors normes » des enfants ou des adultes seraient le reflet d’anomalies spécifiques de circuits neuronaux. L’IRM permettrait de les détecter, pour ensuite les corriger grâce à des traitements pharmacologiques. Ces conceptions sont en totale contradiction avec les progrès des connaissances sur la plasticité du cerveau. L’être humain, de la naissance à l’âge adulte, ne se réduit pas à une machine cérébrale autonome programmée pour assurer des actions et des comportements. C’est dans la relation avec le monde et avec les autres que se forge la personnalité et que se structure la pensée. Si des troubles du comportement se manifestent, c’est d’abord dans le contexte familial, social et économique qu’il faut aller chercher pour comprendre les problèmes et aider la personne en souffrance.
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Depuis les années 1990, de nombreux travaux menés en France, en Europe et en Amérique du Nord ont montré que les pratiques enseignantes contribuent à reproduire les stéréotypes sexués sur les capacités d’apprentissage des élèves. La croyance des maîtres dans la supériorité des garçons en mathématiques et dans celle des filles en littérature est décelée dès l’école primaire, alors même que les différences en performance sont inexistantes. Tout au long du cursus scolaire, les attentes des enseignants sont influencées par le sexe des élèves. Pour une majorité de professeurs, les garçons auraient spontanément plus de facilités pour réussir en maths, alors que les filles devraient déployer plus d’attention et d’efforts pour atteindre le même résultat.
Ces convictions des enseignants se reflètent aussi dans les interactions entre professeur et élèves. Dans la classe, les garçons sont davantage interrogés, guidés et félicités que les filles dans la réalisation des exercices de maths. Ces attitudes sont le plus souvent inconscientes et vont à l’encontre de la volonté des enseignants de traiter à égalité les filles et les garçons.
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Si l’on fait le bilan des travaux d’imagerie cérébrale sur les fonctions cognitives réalisés durant ces dix dernières années, on constate que, sur plus de dix mille études, seulement 2,6% ont montré des différences entre les sexes. La raison tient au fait que nous avons tous des cerveaux différents. En effet, le volume, la forme, le mode de fonctionnement varient tellement entre les individus d’un même sexe qu’il est impossible de dégager des traits propres à un cerveau masculin ou féminin. Un des grands apports de l’IRM est précisément d’avoir révélé à quel point le fonctionnement du cerveau est variable d’un individu à l’autre. C’est par exemple le cas lorsqu’il s’agit de manipuler en mémoire des représentations mentales pour résoudre un problème, comme dans le jeu d’échecs ou le calcul mental. Pour des performances égales, chacun de nous a sa propre façon d’activer ses neurones et d’organiser son raisonnement. De fait, les différences entre les cerveaux de personnes d’un même sexe sont tellement importantes qu’elles l’emportent sur les différences entre les sexes qui, en conséquence, font figure d’exception.
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Là où les qualifications, les compétences, la formation, les savoir-faire, les connaissances des hommes sont reconnus et rémunérés collectivement, les qualifications, les compétences, les savoir-faire et les connaissances des femmes sont naturalisés et individualisés, considérés comme propres à la personne, et non comme acquis ou conquis. Ces «qualités» sont recherchées et mises en valeur par les employeurs parce qu’elles ne bénéficient pas de reconnaissance sociale et sont rémunérées à un niveau inférieur à celles des hommes. Les femmes qui savent coudre et faire la cuisine ou élever les enfants ne sont pas reconnues comme qualifiées. Leurs compétences, pourtant exploitées dans l’industrie électronique, les cuisines industrielles, le ménage dans les écoles ou chez des particuliers, le travail d’aide-soignante, d’aide à la vie quotidienne ou d’agent hospitalier, ne sont pas rétribuées. Elles continuent à être perçues comme dépourvues de qualification. Pourtant un des acquis importants des analyses déjà anciennes de Pierre Naville, comme des analyses féministes plus récentes, montre que la qualification n’a rien de substantielle. Elle est le résultat de ce qui se joue en permanence dans les rapports sociaux: aussi bien le rapport de classe que le rapport de sexe. Et c’est bien dans l’articulation entre ces deux rapports sociaux que les qualifications se définissent. En ce sens la qualification et son prix (le salaire) est un des enjeux principaux de la «dialectique croisée de ces deux rapports sociaux». Et la prise en compte de la dimension sexuée de l’enjeu est de ce point de vue essentielle.
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La question centrale de ce livre peut se résumer ainsi : existe-t-il des différences significatives dans les capacités intellectuelles, sociales émotionnelles, physiques entre les hommes et les femmes, et ceci quelles que soient l’époque et la société auxquelles ils appartiennent ? Et si de telles différences sont scientifiquement démontrées, sont-elles innées ou acquises ?
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La première originalité du concept de rapports sociaux de sexe par rapport à d’autres conceptualisations (en termes de système de sexe / genre ou de mode de production domestique par exemple) réside dans le fait qu’il est construit explicitement en articulant de manière co-extensive et consubstantielle les rapports de classe, les rapports de sexe et les rapports de racisation
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Le clivage entre les sexes élaboré par les philosophes, théologiens, historiens et naturalistes des siècles passés est perçu par beaucoup comme le reflet d’une nature humaine éternelle.
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Le développement de la problématique de la division sexuelle du travail dans la sphère professionnelle comme dans la sphère domestique a eu pour conséquence, sur le plan théorique et épistémologique, de faire éclater des clivages apparaissant finalement peu opératoires, comme ceux entre production et reproduction, ou entre système productif et structure familiale. Elle fait éclater des catégories construites exclusivement à partir de la prise en compte d’une population masculine considérée comme norme ou référent universel (des catégories comme celles de travail, de qualification, de mouvement social, de temps social, de plein emploi, etc.). Le concept de division sexuelle du travail impose en particulier la nécessité de repenser le concept de travail de façon plus anthropologique et d’aller voir comment dans la société se répartissent les travaux d’hommes et de femmes. Enfin, comme la séparation des hommes et des femmes et la hiérarchie entre les sexes se retrouvent un peu partout, différentes chercheuses ont tenté de conceptualiser ces rapports sociaux spécifiques qui séparent et hiérarchisent systématiquement le groupe des hommes et des femmes: les rapports sociaux de sexe. Cette conceptualisation s’est progressivement imposée en France au cours des années 1980 dans les recherches menées en sociologie. Dans d’autres disciplines ce sont d’autres concepts qui dominent: en histoire, c’était l’histoire des femmes, en anthropologie, le sexe social, en littérature, le masculin-féminin, en philosophie ou en psychologie, la différence des sexes. Ces terminologies différentes étaient aussi le reflet d’options théoriques différentes. L’extension de l’usage du concept de rapports sociaux de sexe se heurtait surtout à la diffusion internationale du concept de genre. Comme nous l’avons montré dans le chapitre 3, celui-ci a fini par s’imposer en France comme un concept fédérateur interdisciplinaire, chacune des disciplines conservant cependant parallèlement son concept spécifique.
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