AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782847349726
262 pages
Tallandier (13/09/2012)
4.5/5   5 notes
Résumé :
Bien avant la victoire des troupes allemandes contre les Russes en septembre 1914 eut lieu la première bataille de Tannenberg (Grunwald). Cet affrontement, l’un des plus importants de l’Europe médiévale, prend place dans la « Grande Guerre », qui, de 1409 à 1411, oppose la Pologne chrétienne et la Lituanie païenne à l’Ordre teutonique. Le 15 juillet 1410, durant sept heures, des milliers de combattants s’affrontent sur un terrain restreint, aveuglés par la cohue et ... >Voir plus
Que lire après Tannenberg : 15 juillet 1410Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'était le 15 juillet 1410. Ce jour-là, eut lieu la grande confrontation de la coalition polono-lituanienne enfin réalisée et de l'ordre des Chevaliers Teutoniques.
Tannenberg : 15 juillet 1410, c'est l'histoire d'une défaite, celle de ces chevaliers au manteau blanc à croix noire, depuis longtemps espérée et depuis peu programmée.

Sans emploi depuis la perte en 1291 de Saint-Jean d'Acre, dernier reste des États des Croisés en Terre Sainte, l'ordre Teutonique après avoir tenté sa chance en Transylvanie, a trouvé sa terre d'élection à Chelmno (Kulm), à lui accordée par Conrad de Mazovie, prince polonais, pour lutter contre les Pruthènes, peuple païen qui vivait sur les territoires situés à l'est de la Vistule et jusqu'en Livonie. La conquête par les Teutoniques commença en 1226, comme nous l'indique la Bulle d'Or de Rimini, seule source fiable quant au lancement de cette poussée germanique vers l'est (Drang nach Osten).
L'implantation première avait commencé avec un petit noyau de trois chevaliers, mais bientôt ils étaient venus plus nombreux. Pour bien marquer que cette conquête était pour eux le premier pas vers la constitution d'un véritable État teutonique en Europe de l'Est, l'ordre installa son siège à Marienburg (Malbork sur la Nogat) et non à Königsberg, par un transfert, réalisé par le grand-maître Siegfried von Feuchtwangen entre 1309 et 1313, depuis Venise, où se trouvait la maison-mère depuis 1291.
Le château de Marie, parce que ce nouveau grand-maître voulait transmettre à l'ordre la forte dévotion qu'il avait pour la mère de Jésus-Christ (il habitua les frères à réciter l'Ave Maria et à chanter le Salve Regina). Jusque-là, les relations avec le royaume de Pologne avaient été bonnes, car les Teutoniques s'étaient limités à la prise de possession de la zone qu'on leur avait désignée. Mais voilà qu'en 1309, les Teutoniques s'intéressèrent à une terre sur laquelle la Pologne voulait faire valoir ses droits, la Pomérélie, et cela créa forcément un premier point de friction avec les Polonais, surtout que, sous prétexte de venir au secours des habitants de Gdansk (Dantzig), qui faisait l'objet d'un siège par les troupes germaniques du margrave de Brandebourg depuis août 1308, les chevaliers Teutoniques s'emparèrent de ce port proche de la mer Baltique, et qui était en même temps l'un des principaux centres commerciaux de la région.
Mais le royaume de Pologne n'avait pas les moyens de renverser la situation à lui tout seul. Il rechercha donc l'alliance avec les Lituaniens pour mieux combattre les chevaliers Teutoniques. C'est à la fin du XIVème siècle, en 1386, que le rêve se concrétisa au travers de l'union entre Edwige d'Anjou, reine de Pologne, et le grand-duc de Lituanie, Jogailo (rebaptisé Wladyslaw ou Ladislas en recevant le baptême chrétien) Jagellon. Ladislas Jagellon, qui venait de se réconcilier avec Vytautas ou Witold, lui-même converti au christianisme, céda à ce dernier son titre de grand-duc de Lithuanie. Vytautas n'attendit pas longtemps pour croiser le fer avec les Teutoniques en cherchant à protéger dès 1409 la Samogitie, située en Lituanie inférieure et normalement cédée à l'ordre en 1398 par le traité de Salinwerder parce que cette zone était encore largement livrée au paganisme. La reprise aux Polonais en 1409 de Dobrzyn par les Teutoniques alluma les feux de la guerre entre le royaume de Pologne et l'État teutonique. Ladislas Jagellon reconquit Bydgoszcz et une rencontre secrète avec Vytautas à Brest-Litovsk, pour préparer le plan de campagne, démontra que les deux alliés se fixaient comme objectif principal la prise de la principale forteresse des Teutoniques, par moins que Marienburg, dont on comptait s'emparer par une attaque-surprise. La campagne devait démarrer aux beaux jours de l'an de grâce 1410. le franchissement de la Vistule eut lieu le 2 juillet, à l'aide d'un pont mobile de cinq cents mètres de long, mais l'on ne put passer la Ventza à Kauernik, point solidement gardé par les troupes de l'ordre, et les forces lituano-polonaises s'emparèrent d'abord de Dabrowno (Gilgenburg). Comprenant seulement alors le plan élaboré par l'ennemi, le grand-maître d'alors, Ulrich von Jungingen se porta à la tête de l'armée teutonique, renforcée par des hommes d'armes venus de toute l'Europe occidentale, au-devant de son adversaire. Les chevaliers Teutoniques avancèrent à marche forcée de Lubawa à Grunwald, parcourant de 25 à 30 km dans la nuit du 14 au 15 juillet 1410. le temps était à l'orage, les chaleurs suffocantes des jours précédents ayant entraîné de fortes pluies. C'est avec la fatigue de ce long trajet accompli de nuit que l'armée teutonique, d'environ vingt mille hommes, positionnée du nord-ouest au sud-est entre Grunewald et Tannenberg, fit face aux Polono-Lituaniens (vingt mille Polonais à gauche et dix mille Lituaniens à droite), soutenue par des contingents tatars recrutés pour l'occasion.
La bataille commença avec l'affrontement entre l'aile gauche teutonique et les Lituaniens, dont les lignes furent littéralement enfoncées. Une partie des Polonais se portèrent à leur secours, mais elle fut à son tour défaite et la bannière rouge à aigle blanc du royaume de Pologne tomba même entre les mains de von Lichtenstein, avant que des charges de cavalerie polonaises, assez furieuses, ne la lui reprissent. C'est alors que le grand-maître de l'ordre, Ulrich von Jungingen décida d'entrer dans la mêlée en contournant les combattants et en se portant vers le point où se trouvait Ladislas Jagellon. Ce dernier fit alors donner son infanterie, une piétaille qui devait, semble-t-il, réussir à cerner le grand-maître et à le tuer sur place.
Ce fut l'heure de la curée. L'ordre perdit sur ce champ de bataille la fine fleur de sa chevalerie, subissant ainsi une grave défaite. Mais le plus gros restait à faire, tenter de s'emparer de Marienburg, et là, Jagellon rencontra un os. En effet, un chevalier valeureux mais plus ou moins bien aimé, Heinrich von Plauen, réussit à prendre les commandes de ce qui restait de forces militaires dans la forteresse - environ quatre mille hommes - et à tenir tête à l'armée polono-lituanienne, la mettant en échec au terme d'un siège de deux mois.
L'an suivant, en 1411, la paix signée à Torun, n'entama pas substantiellement les possessions de l'ordre, mais vida presque entièrement ses caisses. Il fallut cependant attendre 1457 pour que la Pologne se fît livrer les clés de la place forte de Marienburg.
La vassalisation des terres, puis la déconfessionnalisation de l'ordre avec l'adoption de la foi réformée par le grand-maître marquèrent la fin du pouvoir militaire et politique d'un groupe qui avait vainement tenté de germaniser la Prusse orientale, la Lituanie et la Pologne.

Saluons les travaux novateurs de Sylvain Gouguenheim sur ce sujet, du moins en France. L'un de ses ouvrages, Aristote au mont Saint-Michel, avait soulevé une certaine polémique. Mais sachons bien que le reste de sa production est excellent. Et que l'auteur est digne d'intérêt.

François Sarindar, auteur de Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)


Commenter  J’apprécie          684


critiques presse (1)
Lexpress
19 octobre 2012
Les pertes humaines, dans les deux camps, sont monstrueuses. L'impéritie des commandements, navrante. Le récit de la bataille est haletant. Son analyse, lumineuse : Charleroi n'aura pu être une défaite occultée que parce que celle de la Marne fut une victoire.
Lire la critique sur le site : Lexpress

Lire un extrait
Videos de Sylvain Gouguenheim (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sylvain Gouguenheim
Quel fut le rôle de l'empire byzantin dans l'essor culturel de l'Europe latine à l'époque de l'art roman ? C'est à Byzance, en effet, que fut recopiée la quasi-intégralité des œuvres de l'Antiquité grecque. Et c'est dans la cité impériale que la culture antique continua pendant des siècles à servir de socle à l'enseignement scolaire, la paideia παιδεία certes réservée à une élite. Ce bagage byzantin fut transmis aux cours royales et aux abbayes de l'Europe à l'époque romane. On rencontre ainsi les influences artistiques byzantines à travers toute l'Europe des Xe-XIIe siècles, dans les vallées de la Meuse ou du Rhône, en Allemagne, jusque dans les royaumes scandinaves. De nombreux textes antiques furent alors traduits en latin puis commentés. Les routes et les intermédiaires humains par lesquels cette transmission s'est effectuée montrent un couloir de circulation reliant la Sicile, l'Italie du Sud, la vallée du Rhône, la cour de Champagne, les abbayes d'Île-de-France et de Normandie, le monde rhénan... C'est toute l'influence byzantine sur le monde latin, visible dans les fresques et les enluminures, dans la transmission d'ouvrages, d'abord religieux, puis savants que retrace dans cet essai magistral Sylvain Gouguenheim.
+ Lire la suite
autres livres classés : LituanieVoir plus


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

Oyez le parler médiéval !

Un destrier...

une catapulte
un cheval de bataille
un étendard

10 questions
1560 lecteurs ont répondu
Thèmes : moyen-âge , vocabulaire , littérature , culture générale , challenge , définitions , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}