"Les vrais durs meurent aussi" de Maurice Gouiran - La chronique qui ne fera pas de vieux os !
Le mistral souffle sur la Canebière, les olives se dégustent avec délectation, les boissons ont un goût anisé, les hommes qui ont soif parlent avé l'accent du Midi et les anciens légionnaires se font buter.
Nous allons donc suivre les investigations de Clovis - personnage récurrent de l'auteur - ancien journaliste, nouveau curieux, pour tenter de démêler les fils d'une intrigue qui, comme vous l'avez compris, dessoude salement du vieux légionnaire. Engagez-vous, rengagez-vous qui disaient. Ce n'est pas la meilleure façon de traiter le problème du financement des retraites, tout de même.
Maurice Gourian fait s'abattre la tempête sur la politique post-coloniale de la France en appuyant là où ça fait mal, les deux défaites de l'empire colonialiste français : l'Indochine et l'Algérie et sa gestion désastreuse des rapatriés.
Mélangeant la réalité à la fiction, on y apprend (moi, ne le savais pas) comment furent parqués, dans la ville de Sainte-Livrade, les exilés d'Indochine, notamment les réfugiés politiques aux yeux bridés. Les Harkis ne sont donc pas les seuls à avoir été bafoués par notre belle République. Ingrate et à la mémoire sélective.
L'avantage avec les lectures polardesques est que l'on apprend et se cultive toujours beaucoup et celui-là ne déroge pas à la règle.
Gouiran nous régale aussi d'une belle histoire d'amour contrariée, un torrent d'amour dévastateur entre le héros et sa donzelle, une belle au parfum de rose mais aux épines acérées. Ouch !
Maurice nous croque une bien belle galerie de personnages. Incarnés avec de la gouaille et tonitruants. Du genre a résonner longtemps dans la caboche.
"Les vrais durs meurent aussi", en plus d'un titre savoureux nous régale du "patois" marseillais (frappez-moi ou corrigez-moi, ami(e)s de La Provence, je ne connais pas son nom) des plus iconoclastes et à la langue bien pendue !
Donc, meurtres d'anciens légionnaires, relents de vengeance colonialiste et comme si ça ne suffisait pas, Maurice Gouiran nous ajoute une chasse au trésor palpitante d'un vieux magot nazi enfoui dans un lac. Belote, rebelote et dix de der ! Mais où s'arrêtera donc l'imagination de Maurice ?
Un Jigal ? Quel régal !
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