D'une certaine façon, il n'était rien d'autre. Un détenu dans une geôle de six cent mille kilomètres carrés. L'Ukraine.
La destruction, quand elle est effectuée avec conscience, est un boulot accaparent.
La science de la violence et de l'humiliation. Du mot qui frappe et du coup qui porte. Chaque syllabe était un coup de boutoir dans les fondations de la dignité humaine.
A la Gestapo, on n'était pas assis sur un siège éjectable, mais plutôt sur sa propre tombe.
C'était un coup à se retrouver promu, ou au fond d'un trou. Tout dépendait de comment on gérait l'information.
"Il vaut mieux tuer un innocent que manquer un coupable "
Un nouveau dément dans le paysage, pas de quoi casser une patte à un aigle SS.
Jadis, les méchants étaient derrière les barreaux et les gentils les surveillaient. Aujourd'hui, c'est le contraire.
L’autopsie c’était le temps de la vérité crue. Plus de vêtements, plus de sang, plus de feuilles mortes pour dissimuler les mutilations insoutenables et les béances figées. Du net, du blanc, du noir. La froide brutalité de l’abattoir.
Parfois, elle se souvenait de ses illusions lorsqu’elle était en fac. La folie est une fenêtre ouverte sur l’art, l’intelligence, l’imagination. Quand elle pensait démence, elle pensait Robert Schumann, Guy de Maupassant, Vincent Van Gogh, Friedrich Nietzsche… Elle sauverait les génies (et les autres) et libérerait la parole de la folie…