C'est une étude très intéressante pour qui s'intéresse à l'ennui. Voici mon compte-rendu de lecture :
"« Je hais le dimanche! » Pourquoi s'ennuie-t-on plus particulièrement ce jour là ? Selon
Robert Beck, la loi de 1906 sur le repos dominical en serait la cause principale. L'inactivité, le repos mais aussi l'obligation de bonheur lié à cette journée peuvent engendrer un sentiment de vide et d' attente déçue. L'ennui peut aussi se manifester là où on ne l'attend pas, lors d'expéditions scientifiques par exemple, expéditions qui, dans l'imaginaire collectif, devraient plutôt évoquer l'aventure. Mais les journaux des voyageurs rapportent aussi l'ennui de l'attente et du déracinement : « Mi sono emmerdé tutta la giornata » écrit un naturaliste italien parcourant l'Afrique. L'objet de ce recueil est de montrer que l'ennui a une histoire, qu'on ne le ressent pas de la même façon selon les époques, les milieux et les lieux. L'ouvrage réunit les interventions d'un colloque qui s'est tenu fin 2007 à la Sorbonne. Il s'ouvre sur différentes manifestations de l'ennui dans les champs de la philosophie, de la médecine, de la psychologie et de la littérature : neurasthénie, malaise d'une génération post-révolutionnaire ou posture esthétique. Il se clôt sur une sélection de « cadres modernes de l'expérience ennuyeuse » comme les gares, les cités, l'usine, une gendarmerie ou bien encore le bureau d'un cadre d'entreprise. Au delà de la description des différentes qualités d'ennui, les auteurs traitent aussi des stratégies mises en oeuvres pour l'éviter : sorties de l'ennui par la débauche ou la violence, par l'écriture, par la création mais aussi bien par le mariage ou, aujourd'hui, le coaching. On retiendra que, malgré sa variabilité extrême, le « sentiment de la permanence de l'ennui » semble se moquer des lieux, des moments et des niveaux sociaux, tant il se manifeste partout. "
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