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Citations sur Léviathan (116)

Il fallait, pour renouveler son plaisir, que son repos fût traversé de nouveau et qu'elle pût dans la lutte savourer le goût du triomphe ; il fallait en un mot que la proie se révoltât et tentât de se libérer. De là venait le mépris que nourrissait Mme Londe à l'endroit de ses clients. Elle n'avait que faire de leur soumission, elle ne prisait leur obéissance que dans la mesure où elle bataillait pour l'obtenir et la conserver.
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Je vois bien que vous ne m'aimerez jamais, dit-il enfin.
Elle ne répondit rien ,et il lui sut gré de son silence, cruel sans doute, mais moins déchirant que ses paroles.
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Certaines phrases, certains mots qu'elle disait à elle-même, et qui formulaient son amour, lui paraissaient d'un ridicule intolérable, alors qu'elle admettait l'existence de cet amour qui lui consumait les entrailles. Elle redoutait les termes précis dont il eût fallut faire usage pour parler de son état d'âme et préférait, en général, rejeter sa passion dans le chaos des choses inavouées, mais à présent, il ne lui était plus possible de se dérober aux réalités de sa vie;
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Pendant des mois elle avait refusé de comprendre ce qui se passait en elle, parce qu'elle avait peur; elle avait toujours eu peur de la vie; si elle 'avait pas eu peur, elle aurait été moins dure envers les autres, mais sa méfiance naturelle l'avait portée à voir des ennemies en tout ceux qui l'approchaient et jusqu'en elle même. A cinquante ans passés, elle en était encore à croire qu'on peut se défaire de ses passions en n'y songeant pas, de même qu'un juge fait jeter un criminel au cachot et s'en va dîner.
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Quelle atroce ordonnance régissait le monde ! Sûrement, il y avait sur cette terre des prés verdoyants, des forêts où l'on pouvait se cacher et se perdre, des femmes jeunes et belles qui l'auraient aimé peut être, mais une nécessité haineuse isolait les êtres, fermait les portes, s'amusait à pousser dans une rue ceux qui dans la rue voisine eussent trouvé le bonheur, à faire naître les uns des années trop tôt, les autres trop tard. La pensée que le bonheur, son bonheur, était quelque part en ce monde et qu'il n'en savait rien le mettait hors de lui.
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Dans les souvenirs qui lui revenaient à présent, il ne trouvait plus que l'amertume des premières déconvenues, les misères d'une réalité avare, l'horreur des paroles, des gestes, de l'argent donné et reçu sans un mot; puis le mariage, ses blessures et ses rancunes, la patience qu'il fallait déployer pour vivre tous les jours avec un être dont il était las depuis des années, l'empoisonnement graduel de sa vie entière.
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Au bout d'une journée comme celle-là, il avait le sentiment que des années s'était écoulées dans l'espace de quelques heures et que, tout d'un coup, il était devenu vieux. Alors, des larmes montaient brusquement à ses yeux, et il songeait à sa jeunesse que le temps lui volait.
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Le premier espoir du matin s'évanouissait : après avoir souhaité l'apparition de cette lumière qui grandissait par-dessus les têtes des tilleuls, elle n'avait de cesse à présent que la nuit ne vînt l'engloutir de nouveau. Quel supplice n'était-ce pas d'être astreinte à suivre les heures dans leur interminable voyage, alors que tout en elle bondissait et voulait courir.
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On ne sait jamais quand la vie va vous trahir ; inutile de compter sur le lendemain, ni meme sur l'heure qui va suivre ; il n'y a de certain que la mort.
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De ce calme et de cette frénésie résulte une impression ou la force se mêle a une douceur que le langage humain ne peut rendre. C'est un repos sans langueur, une excitation que ne suit aucune lassitude ; le sang coule plus joyeux et plus libre, le cœur se passionne pour cette vie qui le fait battre. A ceux qui ne connaissent pas le bonheur, la nature dans ces moments généreux leur en apporte avec les odeurs des bois et les cris des oiseaux, avec les chants du feuillage et toutes ces choses ou palpite l'enfance.
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