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Citations sur Léviathan (116)

Ces soir, sa patience était à bout. Toute sa vie elle avait vécu à Lorges; maintenant, elle ne sentait plus la force d'y passer un jour. Comme à la veille d'un départ elle comptait les heures et s'inquiétait de la lenteur du temps. Il était inutile de raisonner sur des projets d'avenir, l'essentiel était de quitter un endroit où chaque pierre, chaque visage lui rappelleraient son malheur.
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Le premier espoir du matin s'évanouissait : après avoir souhaité l'apparition de cette lumière qui grandissait par-dessus les têtes des tilleuls, elle n'avait de cesse à présent que la nuit ne vînt l'engloutir de nouveau. Quel supplice n''était-ce pas d'être astreinte à suivre les heures dans leur interminable voyage, alors que tout en elle bondissait et voulait courir !

Deuxième partie
Chapitre V
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Et, par une habitude de vieille femme dont le cerveau se trouble avec l'âge et les afflictions, elle remontait constamment le fil de ses malheurs et ramenait les plus petits déboires à une commune origine.

Deuxième partie
Chapitre III
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Pourquoi souffrait-elle ainsi ? pensait-elle . des années entières elle avait connu la tranquillité d'une vie facile et banale, où tout semblait réglé pour toujours, le lever, le coucher, les repas et même les plaisirs et les tristesses; et tout à coup, un grand désordre. Les habitudes les plus anciennes étaient remises en question, le fond de l'existence bouleversé. Chaque heure apportait une émotion nouvelle, chaque jour menaçait de se lever sur un désastre. Quelqu'un était venu qui avait apporté le malheur.

Deuxième partie
Chapitre III
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Elle allait d'un pas si léger qu'on l'entendait à peine et ne cédait qu'à l'extrême fatigue qui, vers la fin de la journée, la jetait parfois tout habillée sur son lit, pareille à ces oiseaux sans but que l'on voit tournoyer dans le ciel et dont une balle meurtrière interrompt les volées éperdues.

Deuxième partie
Chapitre II
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Toutes les phrases du petit drame intérieur qu'elle avait connu, elle aimait à les faire revivre en elle, mais la solitude était nécessaire à cette sorte d'exercice mental et c'était surtout pour ne pas être troublée dans sa méditation qu'elle s'éloignait de chez elle et s'enfonçait dans la campagne.
Peut-être aussi certains paysages exerçaient-ils sur elle un attrait dont elle ne soupçonnait pas toute la puissance. Etait-ce à dessein ou par hasard qu'elle s'asseyait sur la berge de la rivière tout près des arbres où l'on avait trouvé Angèle ? Quelle curiosité la poussait, quel espoir nourrissait-elle ? Elle était trop secrète, une éducation rigoureuse avait mis trop de barrières entre elle-même et son propre coeur pour qu'elle pût porter un jugement précis sur ses actes. Des impulsions irrésistibles lui dictaient sa conduite et l'envie lui manquait de prévoir les conséquences possibles de ce qu'elle allait faire. Seule importait la satisfaction de retrouver en tel ou tel endroit les souvenirs, les émotions qu'elle y cherchait. (....)
Elle savait pourtant la langueur qu'engendraient le lendemain, ces promenades solitaires, lorsque de longues heures de sommeil la rendaient à sa vie banale du matin et que tombait la délicieuse animation de la veille.

Deuxième partie
Chapitre II
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Pourtant quelque chose en elle réprouvait son plaisir, le souvenir d'une éducation austère où les bonnes oeuvres et la lecture de livres pieux avaient joué leur rôle. "Que je suis mauvaise !" pensait-elle avec un sourire involontaire; mais cette connaissance qu'elle avait d'elle-même ne modérait en rien son zèle à lire et relire dans le journal le récit détaillé de l'affreuse découverte.

Deuxième partie
Chapitre II
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a d'autres, à des âmes plus dociles, le don de profiter des circonstances était départi. Bien des gens apprenaient le bonheur comme on apprend un métier et se résignaient joyeusement à accepter le médiocre pour éviter le pire. De cette sagesse résultait les mariages féconds, les vieux jours tranquilles, les dîners de famille qui réunissent trois générations satisfaites.

Deuxième partie
Chapitre II
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On raconte que, dans les Alpes, des masses de neige s'accumulent et se retiennent au flanc des montagnes par un prodige d'équilibre qu'un frémissement de l'air peut faire cesser. Il suffit alors que la voix humaine retentisse dans le voisinage pour que ce mur s'écroule et crée par sa chute l'avalanche qui emportera un village. C'était ce cri qu'elle eût voulu pousser, cet appel qui eût rompu l'ordonnance des neiges immobiles.

Deuxième partie
Chapitre II
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(...), le ridicule était un des traits dominants de la vie de cette femme. Le nom même de son mari prêtait à la plaisanterie. Ses manies faisaient sourire et les meubles dont il avait empli sa maison ne trahissaient que trop la médiocrité de son esprit. Contre tout cela elle ne luttait pas; remplacer un fauteuil par un autre, ce n'était pas cela qui la rendrait heureuse. Le sort avait choisi de l'accabler; elle se rendait, victime furieuse mais passive, à toutes ses injustices. Au moins elle avait la fierté de faire bonne figure.

Deuxième partie
Chapitre II
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