Tout d'abord, je tiens à remercie les éditions Nathan pour ce partenariat.
Ensuite, je crois que ce livre et moi étions faits pour nous rencontrer. Est-ce qu'il m'a touchée ? Oui. Est-ce que j'ai pleuré ? Oui. Est-ce que c'est un coup de coeur ? Je ne sais pas.
J'ai tous les symptômes du coup coeur, mais le sujet, lui, m'a brisé le coeur.
Hazel dit d'elle-même :
"J'ai l'impression d'être une grenade, maman. Je suis une grenade dégoupillée et, à un moment donné, je vais exploser. Alors j'aimerais autant limiter le nombre de victimes."
C'est ce qu'est la maladie, une bombe prête à exploser, et moi je suis celle qui s'est pris les débris il y a quelques années…
Hazel a 16 ans et elle est atteinte d'un cancer, ses poumons sont foutus, elle ne vit que par ses bouteilles d'oxygène. Sa mère veut absolument qu'elle assiste aux séances de soutien. Bien ou pas, c'est là-bas qu'Hazel va rencontrer Augustus. Un adolescent aux beaux yeux bleus et à l'humour décapant.
"Ne me lancez pas sur le sujet de mon corps parfait. Il faut éviter de me voir nu. Hazel Grace m'a vu nu et ça lui a coupé le souffle, a-t-il dit avec un petit signe de tête en direction de ma bombonne d'oxygène."
Dès les premières pages, le ton est donné, j'aime ça. Pas besoin de passer par quatre chemins pour parler du cancer, votre propre corps qui se retourne contre vous, et Hazel l'a bien compris. Elle passe son temps à lire, à dévorer le même livre, Une impériale affliction. C'est d'ailleurs ce qui va les rapprocher, elle et Augustus.
"Il arrive qu'à la lecture de certains livres on soit pris d'un prosélytisme étrange, tout à coup persuadé que le monde ne pourra tourner rond que lorsque tous les êtres humains jusqu'au dernier auront lu le livre en question."
Entre la maladie, l'amour, l'humour et la littérature,
John Green nous entraîne dans les méandres d'une autre réalité. Vivre avec quelqu'un qui est malade, c'est évoluer dans une autre sphère temporelle. La vie ne s'écoule pas de la même façon, chaque minute compte et les jours s'égrènent comme s'ils étaient les derniers.
La fleur bleue que je suis vous dira qu'elle a craqué pour ce couple « improbable », car ils sont tellement beaux dans leur jeunesse et leur douleur. Ils comprennent ce qui est précieux, ils savent que rien n'est acquis.
"Je suis tombée amoureuse pendant qu'il lisait, comme on s'endort : d'abord doucement puis tout d'un coup."
"Je ne t'en voudrais pas, Hazel Grace. Ce serait un privilège d'avoir le coeur brisé par toi."
J'avoue naïvement que
John Green m'a eue, je ne m'attendais pas au retournement de situation qu'on découvre dans le dernier quart du livre. Je me doutais que la fin n'allait pas avoir le goût d'un happy end, mais je me suis quand même pris une claque.
Malgré le malheur et la tristesse, l'auteur finit sur une touche que j'appellerais « espoir ».
"Dans ce monde, mec, ce n'est pas nous qui choisissons si on nous fait du mal ou non, en revanche on peut choisir qui nous fait du mal. J'aime mes choix. J'espère qu'elle aime les siens.
Je les aime, Augustus."
D'une certaine façon je me suis retrouvée dans Hazel par rapport au point de vue qu'elle a de sa maladie. Elle est « froide » et distante, au fond on sait qu'elle en souffre, mais elle reste forte, tout ce qu'elle veut c'est ne pas nuire aux autres.
"N'est-pas pas justement l'héroïsme ? Comme le dit le serment d'
Hippocrate : « Avant tout, ne pas nuire."
On ne peut que fondre pour Augustus, ses yeux bleus, son charisme. La joie de vivre transpire par tous les pores de sa peau. Je crois qu'il nous fait comprendre combien la vie est belle, combien c'est magique de rire et qu'il faut profiter de tous ces moments comme s'ils étaient les derniers. Hazel, en tout cas, a appris cette leçon, elle vit plus sereinement et attend la mort en paix.
La relation qu'ils ont avec leurs parents m'a également bouleversée et je pense que cette citation parlent d'elle-même.
"La seule chose qui craint plus que crever d'un cancer à seize ans, c'est d'avoir un gosse qui crève d'un cancer."
Isaac ferme le trio, c'est grâce à lui que nos deux amoureux se sont rencontrés, avec Hazel, ils avaient leur propre mode de communication :
"Isaac et moi communiquions par soupirs interposés."
D'une certaine façon j'ai été étonnée de la façon dont ces trois adolescents gèrent leur maladie, ils essaient tant bien que mal d'en rire, même si parfois la réalité leur revient de plein de fouet.
C'est la première fois que je lis cet auteur. Alors bien sûr, il y a la traduction, mais la force est quand même là.
John Green vous balance la réalité à la tronche et vous avez du mal à avaler votre salive. Il a mis des mots sur cette réalité : oui c'est difficile, oui il y a des gens qui guérissent, mais à un moment, ils ont tous dû ressentir ça…
"- C'est quoi ça ?
- le panier à linge ?
- Non, à côté.
- Je ne vois rien à côté.
- C'est ma dernière parcelle de dignité. Elle est toute petite."
J'ai refermé
Nos étoiles contraires il y a quelques semaines. Ce soir là, je voulais déjà écrire ma chronique, et je voulais surtout le relire au cas où tout cela n'aurait été qu'une mauvaise blague de la part de l'auteur. L'histoire aurait peut être changé entre temps. J'ai gardé cette boule dans la gorge pendant plusieurs jours en repensant à ce roman, encore maintenant quand je me repasse toutes ces pages que j'ai tournées. Je ne peux m'empêcher d'avoir le coeur serré en pensant à cette triste mais magnifique histoire. Je finirai sur une citation :
"Sans douleur, comment connaître la joie ? "
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