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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour combien tu deviens Mac ?

C'est un peu le dilemme qui se pose à Marcus, cadre moyen de L.A. quand son frère lui lègue sa blanchisserie qui, manifestement, ne fait pas reluire que le linge. Pas vraiment téméraire le Marcus, et tous ses principes s'opposent à conserver cette activité qu'il découvre. Sauf que…

Sauf que les dettes s'accumulent, qu'il vient de se faire virer de son poste de directeur d'usine, que le commerce de sa femme Jan bat de l'aile, qu'il faut opérer sa belle-mère Lénore mais qu'elle n'a pas de couverture santé et que leur fils Nathan rêve d'une grande fête pour sa bar-mitzvah.

Alors lassé de manger son pain noir, Marcus saute le pas et opte alors pour le pain de fesses, tout en essayant de mettre un peu de paternalisme social dans son univers de filles à louer : mutuelle, plan de retraite, club de lecture où l'on échange sur Anna Karénine entre deux passes. Marcus est mort, vive Papa Mac !

Un patron modèle de Seth Greenland – traduit par Jean Esch – est ma deuxième incursion chez l'auteur et j'y ai retrouvé ce qui m'avait enchanté dans le génial Mécanique de la chute : un roman drôle, enlevé et sans morale, mais enrobé dans une sous-couche à peine cachée satirique et politique.

Car au milieu de sa grosse poilade, Greenland décortique cette Amérique moyenne qui regarde vers le haut en craignant d'être absorbée par le bas, prête à s'asseoir sur ses principes moraux, religieux ou sexuels pour s'éviter la dégradation sociale.

Faussement naïfs, ses personnages sont immédiatement empathiques, probablement car ils sont parfois un peu de vous, et peut-être même un peu de moi. de la littérature barrée et déjantée qui fait réfléchir, c'est précieux.

Et on me murmure dans l'oreillette qu'un nouveau Greenland débarquerait en France à l'automne…
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Marcus Ripps est un homme assez terne, sans beaucoup de caractère. Il occupe néanmoins un bon poste dans l'entreprise Wazoo Toys (qui a connu un grand succès grâce au concept des « présidents en prières », figurines parlantes de présidents américains déclamant des passages de la Bible) fondée par Roon, un de ses amis d'enfance, et possède une jolie maison dans un quartier plutôt cossu. Mais sa petite vie de routine banlieusarde touche à sa fin le jour où Roon lui donne le choix : émigrer en Chine où va être relocalisée son usine, ou perdre son job.
Son épouse refusant de quitter Los Angeles, Marcus pointe donc rapidement au chômage et s'endette. le salut arrive quelques mois plus tard lorsque Marcus apprend que son frère, Julian, avec lequel il n'avait plus de contact depuis plusieurs années, est mort en lui léguant sa blanchisserie. Une blanchisserie qui, Marcus le comprend vite, n'est qu'une façade pour un autre type de commerce, bien plus rentable et bien moins légal : Julian était un mac. Et Marcus, financièrement acculé, décide donc de reprendre le flambeau en injectant tout de même dans l'entreprise un peu de déontologie.

« Chez Wazoo, Roon s'était montré cupide dans ses rapports avec le personnel : salaires bas, avantages minimums, conditions de travail médiocres. Marcus, lui, serait bienveillant. Roon considérait ses employés comme des éléments interchangeables dans une machine économique. Marcus les considérerait comme des individus et les traiterait avec dignité. le style de management de Roon était tyrannique, dénué de compassion. Marcus serait attentionné. Il essaierait de comprendre sa main-d'oeuvre et de travailler avec elle. Il fit le serment d'être un potentat éclairé, qui dirige son entreprise en fonction des critères les plus exigeants du management à l'américaine, et non pas comme Roon, qui dirigeait Wazoo avec des méthodes de mac ».

On le voit, c'est un objectif ambitieux que se fixe Marcus, qui mettra petit à petit en place pour ses employées un plan d'épargne-retraite, une couverture santé et même un club de lecture. Et c'est bien là la facette la plus intéressante de ce roman : comment un employé timide, heureux de son confort, décide finalement, après avoir subi la loi du marché, de se relancer grâce à une entreprise a priori amorale en moralisant son rôle de patron. Bien entendu, cela a des répercussions sur sa vie de famille et en particulier sur ses relations avec sa belle-mère (qui soigne son glaucome en fumant de la marijuana et qui prend des cours de pole-dance) et, surtout, son épouse qui savoure son ascension sociale.
On suit donc les péripéties de Marcus et de sa petite famille avec un regard d'autant plus amusé que Seth Greenland dispose d'un bon sens de la formule et mène plutôt bien sa barque même si le récit tend parfois à trop s'étirer et à pencher peut-être un peu trop par certains aspects (en particulier les efforts de Jan, la femme de Marcus, pour faire vivre sa propre entreprise et pour se faire accepter par les rupins du quartier) du côté des Desperate Housewives. Reste que, dans l'ensemble, Un patron modèle est un roman à la lecture agréable, au ton léger et détaché mais pas bête, et l'on est curieux de jeter un oeil aux autres ouvrages de Seth Greenland.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Mes dix mots inspirés par cette lecture : Jubilation- Corrosif - Cynisme - Réel - Improbable - Rebondissements - Justesse - Palpitant -Décalé - Osé
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Je vous préviens : je suis un aficionados de l'auteur américain Seth Greenland.
Ah… Mister Bones, son premier opus. Quels délicieux moments de lecture.
Et Mécanique de la chute, son dernier roman à ce jour (2018) ? Une claque. du grand art. Vraiment.
Un patron modèle est son deuxième livre. Paru en 2008. Chez Liana Lévi. Comme l'ensemble de ses romans traduits en français.
Alors que retenir de ce patron modèle ? Toujours ce même plaisir à découvrir une peinture au vitriol de la société américaine. Marcus, le héros de l'histoire est un Américain moyen. Qui a du mal à joindre les deux bouts. Alors qu'il trime comme les autres. Jusqu'à cette délocalisation en Chine de l'entreprise qu'il dirige. le début d'une descente aux enfers ? Au début oui. Car bien évidemment, Marcus refuse de s'expatrier. Sauf qu'il hérite au même moment d'un pressing qui cache en réalité, un réseau de prostitution. Et là, Marcus va se révéler.
Je n'en dis pas plus. Au risque de trop en dévoiler. Mais Seth Greenland prend un malin plaisir à démonter tout le modèle tellement hypocrite de nos lointains cousins US. Jubilatoire.
Lien : https://twitter.com/SWANNBLUE
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La vie de Marcus Ripps n'est pas franchement géniale, il travaille depuis des années en tant que directeur d'une usine de jouets, sa belle-mère habite avec sa famille depuis son veuvage et perd la vue, sa femme refuse toute relation sexuelle depuis des mois... Lorsqu'il apprend que Wazoo Toys est délocalisé en Chine et qu'il doit soit suivre, soit perdre son travail, Marcus est désespéré.
Par un providentiel coup du sort, son frère avec qui il était brouillé depuis des années, meurt en lui léguant une affaire prospère.
Une blanchisserie ? voilà l'occasion de rebondir ! Cependant, la façade de ce commerce cache quelque chose de très lucratif... et de parfaitement illégal.

Marcus nous apparait dès le début comme un homme sympathique, à l'écoute de sa famille, gentil avec sa belle-mère... il aimerait rendre tout le monde heureux mais il n'est pas quelqu'un qui s'impose. Féru de philosophie, aussi peu doué en filouterie que son frère la maitrisait sans peine, il se retrouve à la tête d'une entreprise qui fait de lui un mac.
Ce nouveau statut lui pose bien sûr problème, car rien ne l'avait préparé à un tel destin. Alors il fait à sa façon, avec une candeur qui l'entraine dans des situations aussi drôles que dramatiques.
J'ai beaucoup apprécié l'humour de l'auteur, celui-ci se moque ironiquement d'une certaine classe sociale qui se croit au-dessus des autres, uniquement en se basant sur la richesse, sans trop vraiment chercher si cet argent est gagné honnêtement, et surtout qui ne veut absolument pas le savoir.
Le personnage de Jan, la femme de Marcus, est également très intéressant, ainsi que son amie Plum. Tous ces protagonistes ont du renoncer à des rêves, et bizarrement la nouvelle carrière de Marcus va les pousser dans des directions insoupçonnées.
Et que dire de Lenore, la belle-mère adepte de pole dancing et qui n'a rien contre fumer un petit joint thérapeutique ?
Pour compléter ce tableau, il y a Nathan, le fils de Marcus et Jan, un petit garçon qui idéalise sa bar mitsvah et qui est peut-être le plus sage de tous malgré son jeune âge.
Un patron modèle est une belle critique de l'Amérique, grinçante et qui fustige l'hypocrisie d'un pays où le sexe fait vendre, mais où il ne fait pas bon faire fortune avec (à part quelques exceptions). C'est aussi un roman drôle, qui fait réfléchir, et qui se lit très facilement.

Pourquoi lire Un patron modèle ?

Si un petit tour à Los Angeles en compagnie d'une bande de losers magnifiques qui s'adaptent à un environnement inattendu vous tente, ce roman est parfait !
Bien sûr vu le sujet, certains passages sont à réserver à un public averti, mais franchement, je n'ai pas trouvé que l'auteur en faisait trop. C'est un roman au sujet détonnant qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Lien : http://racontemoilalecture.o..
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L'histoire d'un honnête looser au bord de la faillite qui hérite d'un réseau de prostitution à la mort de son gangster de frère. Il reprend l'affaire avec ses propres valeurs, progressistes, mais doit se heurter à la concurrence. le livre toujours très drôle vire alors au polar. Un régal.
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Marcus, directeur commercial d'une petite entreprise de figurines de « Présidents en prière », voit son destin basculer quand son directeur lui annonce qu'il va délocaliser sa dernière usine en Chine et qu'il va lui falloir quitter son petit pavillon de banlieue et son bonheur tranquille. Il se retrouve donc au chômage avec une femme qui tient une boutique qui perd de l'argent au lieu d'en gagner, un fils qui rêve d'une bar mitsvah ruineuse et d'une belle-mère chômeuse et sans assurance-maladie à charge. La mort de son frère aîné qui a mal tourné va peut-être le tirer d'affaire car elle lui permet d'hériter d'une laverie qui va se révéler la simple couverture d'une affaire autrement lucrative.
Un roman social humoristique. le ton est décalé. On rit beaucoup de tous les déboires du pauvre Marcus, homme intègre se retrouvant à gérer un tas de situations inhabituelles pour lui. Les style est vif, agréable, l'intrigue bien ficelée (on verrait bien une adaptation pour le cinéma) et le suspens toujours présent. le livre peut donner à réfléchir sur notre société qui sanctionne avec la plus extrême sévérité les petits qui quittent le droit chemin alors qu'elle est pleine d'admiration et de mansuétude pour les gros truands, les délinquants en col blanc par exemple. A quoi tient la réussite d'un homme ? Petit reproche : le happy end détonne un peu.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Auteur américain totalement inconnu pour moi avant les Carnets de Route de Busnel aux Etats-Unis, j'ai passé avec Seth Greenland un très agréable moment de lecture.

Un patron modèle était le seul titre disponible de cet auteur dans ma librairie, et je ne regrette pas son achat, même si la couverture ne me séduisant pas au départ. Je n'aime pas les couvertures vives, le rose bonbon et les bas résille déchirés attirent le regard, mais ne me donnaient pas une bonne impression de son contenu. J'ai eu tort, je l'avoue.Avec la lecture de la quatrième de couverture, je m'attendais à un roman social. Licenciement, compte en banque dans le rouge sur querelles familiales...mais c'était sans compter sur l'histoire décalée scotchée par l'auteur sur ce fond de crise. Je n'ai pas arrêté de sourire à la lecture de ce roman.

Seth Greenland nous décrit une famille de la classe moyenne, un couple avec un enfant pris dans le train train quotidien, qui cohabite plus qu'il n'habite ensemble. Madame tient une boutique de vêtements qui ne correspond pas vraiment au quartier où elle est implantée, Monsieur vient de se faire renvoyer pour n'avoir pas suivi son patron et ami dans son entreprise en Chine.
A la mort de son frère, Marcus hérite d'une petite blanchisserie. Il découvre dès la première visite qu'elle n'est qu'une façade pour une entreprise bien plus lucrative que le nettoyage à sec. Julian était un mac, Marcus hérite donc de la façade, des fille et d'un studio de 'travail'. Son compte en banque dans le rouge l'incite à étouffer la petite voix de sa morale. Il paternalise ce métier, tout en mentant à sa femme.
Un coup dur l'amène à la mettre dans le secret, et il gère désormais une "entreprise" devenue "familiale". Tout semble leur réussir, mais toujours avec l'idée que cela ne peut durer qu'un temps, celui de mettre de l'argent de côté. Mais face à l'adversité qui ne peut manquer de survenir, tout le monde se sert les coudes.

D'homme effacé et sans influence, Marcus prend de l'assurance, devient habile, manipulateur.

Une peinture sociale cocasse, au ton vif pour présenter des situations décalées et une question: jusqu'où est-on prêt à aller pour s'en sortir quand on est au chômage?
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Que du bonheur, un roman très drôle et d'un décalage pertinent.
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Pour une fois, le quatrième de couverture ne ment pas :
- Le Figaro : « le don des répliques qui font mouche et le sens du détail incongru. »
- le Magazine littéraire : « Ce livre, l'un des plus drôles de cette rentrée, soutient la comparaison avec les films de Tarantino. »
- Télérama : « Quand nos amis américains empoignent la société, la décortiquent et la critiquent, ils cognent dur, sans remords, et avec jubilation. »

Le deuxième livre que je lis de cet auteur, après Un bouddhiste en colère, que j'ai lu rien que pour le titre.
Décalé et donc inclassable 😊
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