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Pour combien tu deviens Mac ?

C'est un peu le dilemme qui se pose à Marcus, cadre moyen de L.A. quand son frère lui lègue sa blanchisserie qui, manifestement, ne fait pas reluire que le linge. Pas vraiment téméraire le Marcus, et tous ses principes s'opposent à conserver cette activité qu'il découvre. Sauf que…

Sauf que les dettes s'accumulent, qu'il vient de se faire virer de son poste de directeur d'usine, que le commerce de sa femme Jan bat de l'aile, qu'il faut opérer sa belle-mère Lénore mais qu'elle n'a pas de couverture santé et que leur fils Nathan rêve d'une grande fête pour sa bar-mitzvah.

Alors lassé de manger son pain noir, Marcus saute le pas et opte alors pour le pain de fesses, tout en essayant de mettre un peu de paternalisme social dans son univers de filles à louer : mutuelle, plan de retraite, club de lecture où l'on échange sur Anna Karénine entre deux passes. Marcus est mort, vive Papa Mac !

Un patron modèle de Seth Greenland – traduit par Jean Esch – est ma deuxième incursion chez l'auteur et j'y ai retrouvé ce qui m'avait enchanté dans le génial Mécanique de la chute : un roman drôle, enlevé et sans morale, mais enrobé dans une sous-couche à peine cachée satirique et politique.

Car au milieu de sa grosse poilade, Greenland décortique cette Amérique moyenne qui regarde vers le haut en craignant d'être absorbée par le bas, prête à s'asseoir sur ses principes moraux, religieux ou sexuels pour s'éviter la dégradation sociale.

Faussement naïfs, ses personnages sont immédiatement empathiques, probablement car ils sont parfois un peu de vous, et peut-être même un peu de moi. de la littérature barrée et déjantée qui fait réfléchir, c'est précieux.

Et on me murmure dans l'oreillette qu'un nouveau Greenland débarquerait en France à l'automne…
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La vie de Marcus Ripps n'est pas franchement géniale, il travaille depuis des années en tant que directeur d'une usine de jouets, sa belle-mère habite avec sa famille depuis son veuvage et perd la vue, sa femme refuse toute relation sexuelle depuis des mois... Lorsqu'il apprend que Wazoo Toys est délocalisé en Chine et qu'il doit soit suivre, soit perdre son travail, Marcus est désespéré.
Par un providentiel coup du sort, son frère avec qui il était brouillé depuis des années, meurt en lui léguant une affaire prospère.
Une blanchisserie ? voilà l'occasion de rebondir ! Cependant, la façade de ce commerce cache quelque chose de très lucratif... et de parfaitement illégal.

Marcus nous apparait dès le début comme un homme sympathique, à l'écoute de sa famille, gentil avec sa belle-mère... il aimerait rendre tout le monde heureux mais il n'est pas quelqu'un qui s'impose. Féru de philosophie, aussi peu doué en filouterie que son frère la maitrisait sans peine, il se retrouve à la tête d'une entreprise qui fait de lui un mac.
Ce nouveau statut lui pose bien sûr problème, car rien ne l'avait préparé à un tel destin. Alors il fait à sa façon, avec une candeur qui l'entraine dans des situations aussi drôles que dramatiques.
J'ai beaucoup apprécié l'humour de l'auteur, celui-ci se moque ironiquement d'une certaine classe sociale qui se croit au-dessus des autres, uniquement en se basant sur la richesse, sans trop vraiment chercher si cet argent est gagné honnêtement, et surtout qui ne veut absolument pas le savoir.
Le personnage de Jan, la femme de Marcus, est également très intéressant, ainsi que son amie Plum. Tous ces protagonistes ont du renoncer à des rêves, et bizarrement la nouvelle carrière de Marcus va les pousser dans des directions insoupçonnées.
Et que dire de Lenore, la belle-mère adepte de pole dancing et qui n'a rien contre fumer un petit joint thérapeutique ?
Pour compléter ce tableau, il y a Nathan, le fils de Marcus et Jan, un petit garçon qui idéalise sa bar mitsvah et qui est peut-être le plus sage de tous malgré son jeune âge.
Un patron modèle est une belle critique de l'Amérique, grinçante et qui fustige l'hypocrisie d'un pays où le sexe fait vendre, mais où il ne fait pas bon faire fortune avec (à part quelques exceptions). C'est aussi un roman drôle, qui fait réfléchir, et qui se lit très facilement.

Pourquoi lire Un patron modèle ?

Si un petit tour à Los Angeles en compagnie d'une bande de losers magnifiques qui s'adaptent à un environnement inattendu vous tente, ce roman est parfait !
Bien sûr vu le sujet, certains passages sont à réserver à un public averti, mais franchement, je n'ai pas trouvé que l'auteur en faisait trop. C'est un roman au sujet détonnant qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Lien : http://racontemoilalecture.o..
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Je vous préviens : je suis un aficionados de l'auteur américain Seth Greenland.
Ah… Mister Bones, son premier opus. Quels délicieux moments de lecture.
Et Mécanique de la chute, son dernier roman à ce jour (2018) ? Une claque. du grand art. Vraiment.
Un patron modèle est son deuxième livre. Paru en 2008. Chez Liana Lévi. Comme l'ensemble de ses romans traduits en français.
Alors que retenir de ce patron modèle ? Toujours ce même plaisir à découvrir une peinture au vitriol de la société américaine. Marcus, le héros de l'histoire est un Américain moyen. Qui a du mal à joindre les deux bouts. Alors qu'il trime comme les autres. Jusqu'à cette délocalisation en Chine de l'entreprise qu'il dirige. le début d'une descente aux enfers ? Au début oui. Car bien évidemment, Marcus refuse de s'expatrier. Sauf qu'il hérite au même moment d'un pressing qui cache en réalité, un réseau de prostitution. Et là, Marcus va se révéler.
Je n'en dis pas plus. Au risque de trop en dévoiler. Mais Seth Greenland prend un malin plaisir à démonter tout le modèle tellement hypocrite de nos lointains cousins US. Jubilatoire.
Lien : https://twitter.com/SWANNBLUE
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Pour une fois, le quatrième de couverture ne ment pas :
- Le Figaro : « le don des répliques qui font mouche et le sens du détail incongru. »
- le Magazine littéraire : « Ce livre, l'un des plus drôles de cette rentrée, soutient la comparaison avec les films de Tarantino. »
- Télérama : « Quand nos amis américains empoignent la société, la décortiquent et la critiquent, ils cognent dur, sans remords, et avec jubilation. »

Le deuxième livre que je lis de cet auteur, après Un bouddhiste en colère, que j'ai lu rien que pour le titre.
Décalé et donc inclassable 😊
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Histoire délirante mais... crédible ! Et c'est là tout l'intérêt du roman et ce qui m'a tenu. Cette famille tout à fait ordinaire.
J'ai directement pensé à la série breaking bad. le personnage principal est tout aussi attachant et convaincant.
Je recommande cette lecture
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Un très bon livre, l'auteur dépeint la société américaine avec burlesque et drôlerie. Les personnages frôlent quelques fois l'absurde mais finissent par être attachants. Un bon moment et une belle découverte.
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Ce roman se lit avec plaisir, même s'il manque de rythme et si son humour est parfois un peu niais. Ça fait un peu téléfilm de France 2. C'est sympathique dans l'ensemble, mais ni très bien ficelé ni très vraisemblable. J'avais lu Mécanique de la chute du même auteur avant, qui m'avait enthousiasmé, et je suis déçu.
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Mes dix mots inspirés par cette lecture : Jubilation- Corrosif - Cynisme - Réel - Improbable - Rebondissements - Justesse - Palpitant -Décalé - Osé
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Première incursion chez Seth Greenland. Certainement pas la dernière. Chaudement recommandé par mon libraire préféré, et très emballée par la couverture haute en couleur, j'ai dévoré les péripéties de ce brave Marcus.
Cadre intermédiaire effacé, menant une vie plate, tant d'un point de vue personnel que professionnel, Marcus se retrouve coup sur coup licencié, sur le point de perdre sa maison, de voir son couple finir de se déliter. Bref, une très bonne année de galère... La mort de son frère qu'il ne voit plus depuis des années le met à la tête d'une blanchisserie. Surpris notre Marcus car au vu du caractère de son frère , il ne s'attendait pas à une telle activité. C'est en se rendant sur les lieux que la couverture (du livre comme de la réalité de la boutique) prend tout son sens.
S'ensuivent des atermoiements sur la moralité de reprendre ou non l'affaire. Puis la réorganisation de la blanchisserie commence. Marcus se révèle en définitive un patron modèle.
Seth Greenland dépeint dans ce roman savoureux toute une galerie de personnages, des scènes très drôles(le club lecture avec ses employées autour d'Anna Karénine m'a énormément plu). Il procure un moment de lecture très jouissif. On suit avec plaisir l'évolution de la société et de la petite famille. La belle - mère adepte du joint et du pole dance est particulièrement attachante.
Je ne peux que conseiller ce roman à l'écriture fluide, vive et pleine d'ironie. L'auteur n'oublie pas non plus d'égratigner au passage certains traits de l'Amérique contemporaine tels les dérives du capitalisme, l'hypocrisie du conformisme, etc. Une lecture distrayante et rondement menée.
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Peut-on atteindre le bonheur par une démarche amorale ? Pas un bonheur factice, non, le bonheur sans nuage, idéal. Voilà l'une des questions que pose ce livre, satire très réussi des classes moyennes américaines à l'heure de la mondialisation. Et Seth Greenland apporte une réponse pleine d'humour et de cynisme portée par un style plein de formules qui font mouche. Un mauvais esprit jubilatoire...
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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