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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1er roman d'une Italienne de 47 ans qui écrit en français (pour ne pas que son père colérique lise ses écrits), La douceur des hommes a été sévèrement dégraissé puisqu'à l'origine il faisait 500 pages et qu'à l'arrivée, il se loge dans 150 pages aérées. On peut prendre légitimement peur dès l'abord du livre car le titre n'augure a priori rien de bien excitant. La 4e de couverture n'est guère plus enthousiasmante. On sent qu'on va flirter avec le poncif, les bons sentiments, le symbole éculé, les sorties théâtrales, le raffinement des gens tellement chics (la mort à Venise, les palaces décrépits, les Rolls-Royce à bout de course…). Heureusement, la minceur de l'opuscule rassure. Puis, dès le livre ouvert, les citations en exergue exercent une première aimantation, légère mais réelle. le soliloque de l'empereur Hadrien fait mouche : « […] Tâchons d'entrer dans la mort les yeux ouverts ». Il est aussitôt tempéré par une phrase du chanteur Lucio Battisti : « […] tant de bras t'ont étreint tu le sais pour devenir ce que tu es ». Entre la gravité et la légèreté, on sait qu'on va danser de concert avec Fosca sur le fil de sa vie, juste après le grand saut, par la voix et l'écriture de sa confidente des derniers instants, Constance. Les pages défilent. On n'y prend garde. On reste désarmé face à une vie vécue au plus près de l'amour et de la vie, avec la raison chevillée au corps. L'attraction du livre va grandissante à mesure que la lecture l'effeuille. Certaines phrases ciselées et calibrées possèdent le grain de la beauté : « A trois heures du matin, l'heure à laquelle les sentinelles s'endorment, les malades se réveillent, les amants se tournent le dos, Fosca me regarda… » ; « Celles qui s'appartiennent peuvent se donner » ; « […] la jeunesse tenait lieu d'hygiène, la beauté de morale ». On pourrait ainsi en égrener des chapelets pour tenter de conjurer le mauvais sort fait à la vie qui s'enfuit, inexorablement, infiniment, aveuglément. Par la grâce d'une écriture déliée, sans emphase et sans pathos, les fils de la vie de Fosca et de Constance se détricotent avec un certain bonheur, une vraie douceur, un grand respect. Prise dans le filet des mots, l'ombre s'ajoure alors un court instant et devient lumière.
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En italien :"La dolcezza degli uomini"

Histoire de deux femmes, une histoire délicate et parfois émouvante.
Leurs récits semblent murmurés à l'oreille du lecteur agréablement attiré par cette écoute.
Deux femmes éloignées dans le temps, de générations différentes mais unies par les mêmes émotions, par leurs expériences, leurs faiblesses et leurs naissances.
Leur amitié spontanée est née dans un restaurant, à Venise , face au canal de la Giudecca.
Elles se sont trouvées, elles ne se quitteront plus.
"L'âge n'est pas autre chose qu'une facette de l'être humain".
Fosca est là pour un dernier rendez-vous, Constance est de retour de Casablanca, elle doit découvrir des lieux touristiques pour les tour operator. Pour elle, voyager "a toujours été un intervalle qui permet de voir les choses différemment".
Constance accompagne la fin de vie de Fosca, sa grand-mère d'adoption. "Fosca a été la ligne de démarcation entre le temps d'avant et le temps d'après ".

Ce livre se lit facilement et me laisse un sentiment de douce mélancolie.
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Un roman sur la vie et notamment sur l'amour, découlant des rencontres qu'a connu Fosca tout au long de son existence. Elle est l'un des personnages principaux, avec Constance, une femme qui sera à son écoute tout au long du voyage. Naît alors un échange entre les deux protagonistes où l'une, semblant perdue dans une vie ne lui apportant pas ce qu'elle désire, écoute l'autre dans l'attente de 'conseils'.
Les échanges entre Fosca et Constance nous entraînent dans un voyage entre la France et l'Italie, entre la vie vécue de l'une et la vie à vivre de l'autre, entre le passé et le présent.
L'écriture de Simonetta Greggio est authentique et simple - dans le sens noble du terme. Elle a ce don de pouvoir mettre des mots, comme Benoîte Groult dans Les Vaisseaux du coeur, sur la beauté des relations humaines, mais aussi sur la légèreté et parfois la dureté de nos quotidiens, de nos sensations, de nos moments de bonheur ; que ce soit la chaleur sur notre peau que peut apporter le soleil ou l'être aimé - parfois il est le même - ou une odeur qui éveille nos sens et nous transporte dans des contrées lointaines, dans un temps très court, un temps de bonheur.
Un livre à la fois sur la nostalgie d'une vie et sur la véracité de vivre tant que nous pouvons le faire.
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La Feuille Volante n° 1262
La douceur des hommesSimonetta Greggio – Stock.

Constance, jeune femme trentenaire narre l'enterrement de Fosca, une vielle dame de 87 ans rencontrée par hasard à Venise. Par un effet d'analepse Constance se souvient de cette rencontre et d'un voyage en Italie qui a suivi où Fosca, une épicurienne devenue un peu sa grand-mère de substitution a abondamment parlé d'elle, de sa vie, de ses amants...Elle a péroré sur l'amour, sur le mariage qui ne tient pas ses promesses et enfante souvent du malheur contrairement aux apparences ou précipite dans les amours de contrebande, sur la souffrance qui n'est pas rédemptrice contrairement à ce qu'on nous a affirmé avec force dans les confessionnaux, sur le désir… Constance prend parfois le relais et parle de ses pérégrinations souvent solitaires autour du monde, se pose des questions sur elle-même, sur son parcours, ses aventures amoureuses, face à cette vieille femme qui semble plus jeune qu'elle mais qui veut lui communiquer son message comme elle le ferait à une parente, à un amie chère, avant de mourir. Elle lui parle avec tendresse des hommes qu'elle a aimés mais cette plongée dans le passé a pour Fosca des accents de testament, ce voyage en Italie, des relents de dernière séance et pour le lecteur, cette profusion de mots transalpins et chantants est une invitation au voyage, au dépaysement. Cette immersion intemporelle s'accompagne de photos en noir et blancs, aux bords dentelés, avec des annotations au dos, une date, un nom, un lieu pour réveiller la mémoire et derrière les sourires, une histoire, des lettres reçues, témoins de passions, d'amertumes ou de regrets, un journal intime aux pages jaunies qui gardent la trace secrète des émotions et des remords…

J'ai lu ce roman avec curiosité et attention, le titre était engageant, je n'ai pas souvent entendu des auteures parler ainsi de la douceur des hommes, mais, le livre refermé je ne l'ai pas vraiment ressentie tout au long de cette lecture. Fosca a peut-être tendrement aimé ces hommes mais ceux qui sont passés dans sa vie semblent l'avoir fait rapidement, en y laissant seulement une trace comme l'empreinte d'un pied dans le sable, vite effacée par la vague et sa mémoire en a conservé un souvenir à la fois fort et fragile. Quant à ceux que Constance évoque, c'est la même chose, la même marque furtive, vite envolée ! Il faut dire que le sujet s'y prête, les relations entre les hommes et les femmes, leurs liaisons amoureuses sont des sujets récurrents et largement traditionnels dans les romans. le mariage , tenté deux fois par Fosca, qu'on nous présente comme un point de passage obligé dans la vie de chacun d'entre nous, au nom de la perpétuation de la race et de l'enrichissement du pays, en nous faisans croire que le bonheur passe par lui, est un leurre. Cette certitude initiale, si souvent répétée au point qu'elle est ancrée en nous, a pourtant des accents d'hypocrisie et d'échec, même si nous trouvons toujours de petits arrangement pour la faire perdurer. Quant à l'amour qui en principe préside à tout cela, il n'est lui aussi qu'une illusion fugace, qu'une image virtuelle dont les traits se dissipent rapidement sous les coups de la réalité. Il ne se conjugue pas avec « toujours », même si on le voudrait bien et souvent c'est la solitude qui prévaut parce qu'avant, ou à la place, il y a eu des attentes, des atermoiements, des faux-pas, des renoncements des trahisons et bien sûr des larmes . Elle est l'antichambre de cette mort qui nous attend tous parce que nous ne sommes que les usufruitiers de notre propre vie, même si nous voulons toute notre vie l'oublier.

Simonetta Greggio n'est pas une inconnue pour cette chronique où son talent d'écrivain a déjà été apprécié. J'ai retrouvé, dans ce qui est son premier roman (paru en 2005), avec plaisir son style fluide et agréable à lire, avec des accents poétiques émouvants et une somme d'aphorismes bien sentis et pertinents.
© Hervé Gautier – Juillet 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Premier roman de Simonetta Greggio qui signera ensuite La Dolce Vita et les nouveaux monstres. Premier essai où Constance nous raconte la vie bien remplie, triste et joyeuse de Fosca au crépuscule de sa vie.
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Premier livre que je lis de cet auteur, et je vais continuer à la lire.
Je donnerais un conseil pour ce livre ne pas tenir compte de la quatrième de couverture. C'est bien plus que ça ce livre.
Pour moi ce roman se passe en deux temps, en premier, l'histoire de Fosca, 87 ans, qui au cours d'un voyage en voiture de la France vers l'Italie, raconte à Constance, une jeune femme de trente ans, sa vie. Qu'elle a aimée, voulue, choisie, subit quelque fois, le tout sans pudeur, avec sa joie de vivre, son rayonnement et le sourire, toujours. En second, Fosca n'ayant pas eu le temps de tout révéler à Constance, lui laisse un courrier qui la conduit sur des carnets. Je ne vous dirais rien de plus.
C'est un livre sur l'amour, mais surtout une très belle histoire d'amour qui se cache dans cet ouvrage au milieu de toutes les histoires qui nous sont racontées. A découvrir !!!
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Aimons. C'est ce que ce livre m'auras appris. Aimons, aimons-nous, aimons-les ! Je lis beaucoup de romans féministes ces temps, et je pense que celui-ci m'a ramené un peu de ce pays. Non, les hommes ne sont pas parfaits, parfois, on les déteste... mais on les aime aussi ! Que soit un amant, un mari, un père, un fils... nous aimons nos hommes. Alors certes, dans le livre, il est sujet d'amour romantique, érotique. Mais que la femme parfaite en ce qui concerne ce mot si mystérieux me jette la première pierre ! Simonetta Greggio m'a conquise par sa plume et par le portrait qu'elle dresse des relations de sa protagoniste. Je n'ai qu'un mot à propos de ce livre : aimons l'imperfection, vivons et pardonnons !
C'est un grand OUI pour cette autrice que je découvre maintenant, et que je vais probablement continuer à lire.
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Il s'en ai fallu de peu que je passe complètement à côté de ce livre. La quatrième de couverture me laissait à penser que c'était l'histoire d'une femme qui aimait la vie, les hommes. Une histoire que je m'imaginais tumultueuse, pleine de fantaisie, de dynamisme et de bonheur. C'était vrai et pas vrai à la fois.

Et si j'ai bien failli abandonner la lecture quelques fois je suis bien contente d'avoir poursuivi jusqu'à la fin où j'ai pu mieux comprendre et apprécier la tournure des événements.

Bref ! s'il y a bien des histoires d'amour dans ce livre c'est la rencontre de ces deux femmes qui va être le centre de l'histoire. Fosca est une vieille dame, elle arrive au bout de sa vie mais reste animée par une éternelle jeunesse. La deuxième c'est Constance qui est d'ailleurs la narratrice. Elle a la trentaine, d'un esprit assez indépendant, sans attache et bien moins enthousiaste que Fosca.

Leur rencontre ne m'avait pas parue bien claire au départ car tout n'y est pas vraiment expliqué. Mais depuis un lien semble les unir et les dernières années que va vivre Fosca, Constance sera à ses côté.

Lorsque l'histoire démarre Fosca est déjà morte. Constance retrace alors leur derniers moments en chemin pour un voyage en Italie. Elle raconte les confidences de Fosca sur sa vie, ses amours, ses amis, ses déboires et ses désenchantements. En même temps il y a le voyage qu'elle raconte également avec la santé de Fosca qui décline, les personnes qu'elles rencontrent, les endroits où elles s'arrêtent, et les tracas qu'elles subissent. Tout paraît quelques fois un peu en désordre et sans but précis. Les passages impudiques m'ont parfois surpris.

On ressent à travers tous ces mots une envie de faire partager, de transmettre quelque chose de la part de Fosca. On ressent également cette différence de tempérament qui différencie les deux femmes mais les rapproche tout à la fois.

Mais Fosca n'aura pas le temps de tout révéler à Constance. Elle lui laisse le soin de le faire par elle-même à travers un courrier qui la conduit à lire les lettres que Fosca à conserver depuis de nombreuses années. Les révélations seront alors pour Constance une porte ouverte sur l'avenir. En tout cas c'est comme cela que je l'ai ressenti.

J'ai trouvé cette histoire comme une belle leçon de vie et un bel élan vers le bonheur. Chose que Fosca cherchait à transmettre à Constance.
Lien : http://unepauselivre.over-bl..
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Dès les premières pages, le lecteur fait la connaissance de Constance, puis de Fosca, deux femmes intimement liées par une très grande amitié malgré leur différence d'âge. de retour en France après un ultime voyage sur la terre natale de Fosca, en Italie, Constance déplie la dernière lettre laissée par sa grand-mère de coeur. Resurgit alors la trame de ce périple, teinté des souvenirs d'une existence passée dans les bras des hommes qui ont partagé, de près ou de loin, la vie de Fosca. Comme elle le décrit si bien, elle a bien vécu et a pleinement profité de la vie autant qu'elle a pu. Mais plus que tout le reste, Fosca retrace son parcours amoureux, en songeant aux hommes qu'elle a connu, qu'elle a aimé, qui l'ont aimée… Sans pudeur ni vulgarité, elle livre sans détours ses peines, ses plaisirs et ses désillusions à Constance, à l'aube de la fin de sa vie.

Ce qui fait la force de ce roman, c'est la tendresse et la passion dont il est empli. le lecteur pourrait peut-être se trouver gêné des souvenirs formulés sans ambiguïté par cette vieille dame, mais il n'en est rien (et je suis pourtant d'un genre assez pudique dans mon vocabulaire). Ce qui prime avant tout, c'est la tendresse et la passion ressenties par cette femme envers les hommes, ces êtres qui ont donné un sens à sa vie. Il ne s'agit pas seulement d'un récit des souvenirs d'une personne sur le point de mourir, non. L'histoire va bien au-delà de ça. le personnage de Fosca a su prendre du recul sur son vécu, pour en tirer les enseignements nécessaires et faire le bilan de sa vie. Tout prend son sens au fil des pages pour aboutir à un joli dénouement qui vient finir d'éclaircir les dernières questions laissées en suspens dans l'esprit de Constance…

Ainsi, c'est une belle histoire que nous a livré Simonetta Greggio
Lien : http://lismoisituveux.wordpr..
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