«Moi !
Je vais aller chercher le maître de l'Eau ! ».
Brisant ainsi les querelles des deux agriculteurs, s'accusant de la mauvaise répartition inexpliquée de l'eau du Falaj, Aquil venait de saisir son « ticket » vers l'aventure.
L'eau n'arrivait plus dans les champs comme d'ordinaire, le canal Falaj qui tirait sa source de la Montagne verte commençait à se tarir dangereusement pour les villageois et le manque d'eau risquait de peser lourdement sur les récoltes et sur la paix du village.
Le savant Abou Haroun, maître respecté du savoir des canaux et des écluses du Falaj se trouvait probablement sur l'autre versant de Djebel Akhdar « la Montagne verte », cherchant à préserver là où le besoin se faisait savoir par le bouche à oreille, gérant l'entretien de cette distribution vitale pour tous.
Le jeune Aquil, employé par l'un des agriculteurs en furie, voyait là l'opportunité d'explorer par monts et par vaux les horizons de cette masse de pierre aride qu'il a l'habitude de contempler du rocher des Djinns. Il n'eût en seul héritage qu'un pendentif étrange qui ne demandait qu'à délivrer son langage savant, son père jouait régulièrement avec la nuit tombée, scrutant les étoiles.
Cela ne faisait aucun doute, Abou Haroun, héritier de la connaissance des savoirs perses, devait connaître le secret de cet objet. Peut-être que Aquil qui avait la tête dans les étoiles comme son père, pourrait-il lire leur histoire, cette histoire qu'il n'eût pas le temps de lui transmettre.
: Fabian Grégoire, auteur au combien connu et reconnu pour les amateurs de cette collection encyclopédique, Archimède chez l'Ecole des Loisirs, nous plonge de nouveau dans les secrets d'Histoire au travers de l'aventure d'un jeune enfant. Avec ces récits illustrés, il se place dans la même démarche que le propos de cette histoire sur la transmission du savoir et de la connaissance et ce, au profit des plus jeunes (et des moins jeunes également, cette vulgarisation du savoir est agréablement à portée de tous!). Abou Haroun se montre vital pour tout ces villages où l'eau se montre extrêmement primordiale pour la vie des familles et le commerce. Il est « technicien » des eaux et des canaux mais aussi professeur d'histoire, celle des Perses. Il profite de leurs enseignements, leurs trouvailles scientifiques, leurs techniques et Aquil s'en rend compte, il n'a pas un moment à lui tant les besoins sont nombreux pour des raisons d'éboulements ou d'aqueducs rompus. D'ailleurs pour cela, il conserve également le secret du mortier pour les rétablir, tiré des Perses également. Avec l'ouvrage et la part documentaire de fin, les jeunes lecteurs se rendront compte que le peuple Perse se montrait extrêmement en avance depuis le Vè siècle sur les disciplines intellectuelles, écriture, philosophie, mathématique et Astronomie. Les personnages nous livrent des logiques toutes différentes pour les mesures du temps dictées par les besoins du quotidiens et non le simple besoin de connaître l'heure. le temps, c'est de l'argent ou de l'effort, et chaque mesure correspond à une parcelle de terre irriguée par l'eau précieuse du Falaj. C'est un vrai travail que d'entretenir ces canaux, les images du documentaire nous le démontre, replacées dans l'Iran d'aujourd'hui. Avec «
le secret de l'Astrolabe », dont Haroun connaît évidement l'origine et l'utilisation, c'est tout le problème de la transmission qui se repose à la fin de l'histoire. Haroun, élève lui-même du grand savant
Omar Khayam, personnage illustre qui a nourri l'avancée des sciences, cherche un élève pour que leur connaissances essentielles et vitales ne se perdent pas, continuent de faire vivre les gens dans les meilleures conditions.
Aquil va t-il accepter d'aller sur les chemins et quitter son village, laisser parler sa soif de connaissance ?
Une fiction documentaire très intéressante, inspirée de faits réels comme l'offre l'ensemble de la collection.