Peau neuve

Les récits autour du passage de l'enfance à l'adolescence sont légions. le sujet a été maintes fois exploré, sous toutes les coutures, les formes sauf peut être en mettant en avant ce qui pose sans doute problème en premier : le corps.
L'histoire se déroule en 1990, à une époque qui, avec le recul, peut sembler un peu plus libre qu'aujourd'hui. Laura, entre en 5ème dans un nouveau collège provincial. Elle arrive de Paris et ne connaît personne. Lors de sa première journée, elle écope, comme toute sa classe, d'une punition donnée par une prof de français bordélisée et dépressive. Tous ces adolescents doivent raconter leurs vacances d'été. Sujet bateau par excellence, sauf que Laura, encore naïve, raconte son séjour dans un centre naturiste. En plus d'avoir la meilleure note et de passer ainsi dans le camp des bons élèves ce qui n'est jamais bon dans un groupe pour qui être à la limite du cancre est une gloire, Laura va se retrouver stigmatisée, passant pour une perverse.
"Peau neuve", chronique délicate mais sans concession, sur l'apprentissage de la vie et de l'intolérance, joue sur plusieurs tableaux. En entremêlant le récit implacable dans le collège avec celui plus heureux dans le camping naturiste, Elise Griffon pose le problème de l'image du corps chez les adolescents mais aussi dans la société toute entière. le récit des vacances, illustré de la façon la plus simple et la plus naturelle possible, pose un regard bienveillant sur les adeptes de la nudité, sans doute un soupçon pédagogique et militant dans les premières planches, mais possède surtout une justesse de ton et de regard qui émeut. Nous assistons au dernier été de totale liberté de Laura, nue et encore insouciante, même si se glissent les premières interrogations sur la sexualité. Lorsque l'on est nu, impossible de cacher les poils qui apparaissent, les seins qui poussent ou les confidences des copines un peu plus âgées (et pour les non initiés, ou pour ceux qui prennent leurs infos dans les reportages minables de TF ou M6, pas parce que les sexes sont en érection! Les centres naturistes ne sont pas des lupanars comme au Cap d'Agde.). le montage en parallèle avec sa rentrée au collège est d'autant plus fort que se joue là un épisode fondateur pour la vie future de cette jeune fille. Elle vivra en accéléré une initiation à la bêtise, à la violence, à l'intolérance, passage qui la laissera brisée, comme le camping à la fin de l'été qu'une tornade prémonitoire dévastera. Je ne dirai rien du final de cette histoire, sauf que les dernières planches sont un hymne magnifique au corps sous toutes ses formes, à la nature, à la liberté et à la vie ou comment une vieille dame et l'océan peuvent contribuer à une renaissance.
La fin sur le blog
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Une BD poignante sur les préjugés et sur l'adolescence. Laura 12 ans passe ses vacances avec ses parents et son petit frère dans un camp de naturiste. A la rentrée, elle raconte dans une rédaction ses vacances. Ses nouveaux camarades vont l'embêter avec ça. Graphisme simple, touche de couleur pour mettre l'accent sur les personnages importants.
A découvrir.

Joli petit bouquin sur un sujet original. Laura est une ado prépubère qui, chaque année, passe une partie de ses vacances dans un camp naturiste avec sa famille. Elle y retrouve les habitués et tout se passe sans accroc jusque-là. Malheureusement, plusieurs changements viennent troubler cet état de fait : Laura change de collège et, après avoir naïvement raconté sans filtre ses vacances dans une rédaction de français, se retrouve avec une réputation de "crado", de fille malsaine, de Marie-couche-toi-là et toutes les autres images que peut véhiculer le naturisme chez des ados ignorants et prompts à rejeter ce qui ne rentre pas dans la norme établie. Par ailleurs, lors de son dernier séjour au camp, Laura a été confrontée aux changements du corps de ses amis (et aux changements qui s'opèrent en elle, physiquement et psychologiquement) : quelle place donner à la nudité (celle des autres et la sienne propre) lorsque l'idée même de sexualité fait surface ? Élise Griffon n'apporte pas de réponse toute faite à cette question, et tant mieux, mais elle a le mérite de soulever un point qui nous touche tous à l'adolescence, que l'on pratique ou non le naturisme (il n'y a qu'à penser à la possible nudité dans les vestiaires en EPS au collège, à l'éventuelle promiscuité dans l'espace familial, etc.)

Je ne sais pas bien comment interpréter l'attitude des parents de Laura : l'absence de réaction vient-elle du fait qu'il ne se rende pas compte de ce qui se trame dans la tête de leur fille ? D'une bienveillance qui reste distante et neutre tant que Laura ne paraît pas vraiment malheureuse ? Il aurait été intéressant de creuser ces personnages-là, dont le modèle (ne serait-ce que ce rapport à la nudité) est forcément remis en cause par l'avènement de la puberté, quelles que soient les conclusions que tirera par l'adolescente.

En bref, cette lecture a le grand mérite de soulever des questionnements aux individus, aux parents, aux éducateurs et aux observateurs sociaux que nous sommes ou que nous pourrions devenir. Sans être un chef d'oeuvre indispensable à votre bibliothèque, Peau neuve est une belle réussite que je vous conseille de lire.

Dans un court récit aux tons sépias et kakis, Elise Griffon raconte l'histoire de Laura, 12 ans, adolescente des années 90. Alors qu'elle fait sa rentrée en 5ème dans un nouveau collège, Laura commet une erreur fatale : lors d'un travail de rédaction demandé par sa professeure de français, elle raconte ses vacances d'été… qu'elle passe chaque année avec ses parents et son petit frère dans un camp de naturistes… elle obtient la meilleur note de la classe ce qui lui vaut d'être immédiatement cataloguée tête de turc. Durant ses vacances au camp naturiste, Laura oublie tout et retrouve chaque année ses ami(e)s d'été, dans un joyeux méli-mélo, tous âges et origines confondus. C'est aussi l'époque des premiers émois amoureux, de la gêne face au corps qui change (et en camp naturiste c'est difficile à cacher), et des moments partagés autour de la table, toutes générations mêlées, sans artifices ni classes sociales. Se débarrasser des vêtements c'est laisser de côté les conventions sociales, c'est se retrouver avec soi-même, sans artifices. Une douce parenthèse que ne peuvent comprendre les camarades de Laura, petites frappes d'un collège difficile. En quelques mois, Laura va passer de l'enfance à l'adolescence, mal dans sa propre peau, harcelée et humiliée par les autres elle se renferme sur elle-même. Aux vacances d'été suivantes, c'est une jeune fille mutique, les cheveux courts, qui refuse d'enlever ses vêtements. Sur la plage, à la vue d'une vieille dame se baignant seule, nue, dans les rouleaux ; Laura finira enfin par enlever les couches de tissu sous lesquelles elle se dissimule, et littéralement, se jeter à l'eau, enfin en accord avec elle-même.

Un BD remarquable lu en quelques minutes! Les dessins sont d'une poésie incroyable!
Cette BD nous montre un autre aspect du Naturisme! Nous sommes loin des cliches que la télé peut véhiculer!
C'est aussi un BD sur l'adolescent et les bouleversements que nous sommes amener à connaitre un jour ou l'autre.
Je la recommande!