AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782365352574
88 pages
Warum (25/01/2017)
3.52/5   49 notes
Résumé :
Tu sais ce qu'on raconte... Il paraît que... Le fils Gabory... Vous n'êtes pas au courant ? Toute la ville ne parle que de ça. Il est revenu. Le môme qui ... ? Celui-là même. Ben, il manque pas de culot ! Attends, c'est pas clair cette histoire. Mais il veut quoi ? Ah ça ! Les gendarmes le savent ? Il faut faire quelque chose !
Que lire après Tu sais ce qu'on raconteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 49 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Ah, quand une rumeur circule dans un village et que chacun donne sa version, ça peut vite tourner au drame. Une BD originale, plaisante à lire
Commenter  J’apprécie          160
L'association entre Gilles Rochier et Daniel Casanave me paraissait improbable. Si j'apprécie les deux auteurs, je les imaginais mal ensemble. Quelle erreur ! le premier signe un scénario des plus originaux : raconter une histoire à partir de on-dit. Casanave dessine alors toute une galerie de personnages d'une bourgade qui discutent d'un fait divers… le tout pèse 80 pages et est publié chez Warum.

Quel bel ouvrage ! S'il est incontestablement expérimental dans sa narration, « Tu sais ce qu'on raconte » est également très accessible. Bien sûr, on se récupère que des bribes de conversation, qui construisent peu à peu l'histoire.

Le point de départ est simple : le fils Gabory est revenu prendre un café. de là, les événements s'enchaînent : pourquoi est-il revenu ? Peu à peu, on découvrir son histoire, sa famille, les raisons de son départ… Et les vieilles rancunes surgissent : et si le môme était venu se venger ?

La multitude des personnages permet de dynamiser la narration. Certains savent des choses, d'autres questionnent… le tout rebondit de case en case et happe le lecteur. À force de ressasser le passé, une nouvelle histoire surgit, dans le présent cette fois-ci. Ainsi, on découvre à la fois le passé du fils Gabory, mais on suit son retour…

On ne va pas se le cacher : quand on ferme l'ouvrage, on s'attendait à une fin plus percutante (quoique…). Une petite pirouette supplémentaire pour atteindre le nirvana des ouvrages conceptuels ? Malgré tout, la fin du livre suffit à combler nos désirs et fait de l'ouvrage une indéniable réussite, tant dans le concept que dans sa réalisation concrète.

Daniel Casanave avait la lourde tâche de dessiner ce livre original, où les personnages récurrents restent des anonymes que l'on voit trois ou quatre fois dans l'ouvrage. Il fallait donner vie aux personnages, même, en les voyant peu. C'est plutôt réussi. Son trait fait merveille pour dessiner une petite bourgade et ses habitants. le choix du dessinateur est particulièrement pertinent ! La bichromie est bien utilisée et met en valeur son trait dynamique.

« Tu sais ce qu'on raconte » est un beau bouquin, le genre que l'on pourrait citer en exemple de narration. Car si les racontars nous apprennent beaucoup de choses, il reste beaucoup de zones d'ombre et le fin mot de l'histoire ne sera pas révélé. Au lecteur, devenu habitant de la bourgade, de se faire son propre avis…
Commenter  J’apprécie          30
Une petite ville comme il en existe tant en province.
Ni grande, ni petite.
Tout le monde connaît tout le monde.
Tout le monde a un avis sur tout.
Et comme rien ne se passe, le moindre événement devient le centre de toutes les conversations.
L'événement en question: le fils Gabory serait revenu.
La rumeur enfle, de maison en maison. le fils Gabory est revenu. Comment ose-t-il après ce qui s'est passé ?
Casenave et Rochier on construit leur histoire comme un long dialogue dont les protragonistes changent sans cesse. A chaque case, nous changeons de lieux et de gens, mais la rumeur continue son chemin, chaque phrase amenant un élément nouveau, indiscutable parce que tout le monde le sait bien, même si personne n'a rien vu et si les événements se contredisent entre euc.
La rumeur n'a pas besoin d'être vérifiée. Elle grossit, empoisonne certains esprits.
Jusqu'à ce que...
Je dois reconnaître ne pas aimer les petites villes, pour en avoir pratiquée une pendant plusieurs années. Il y a toujours quelqu'un qui tient quelque chose de source sûre. de préférence quelque chose d'inavouable de préférence. C'est plus grisant.
Dans cette bande dessinée, Casenave et Rochier suivent la rumeur. La véritable héroïne de cette histoire. Les colporteurs et les rares contradicteurs ne sont que des anonymes. Certains auront l'honneur de voir leur rôle s'étoffer, mais pour la majorité, ils ne sont que des visages anonymes, comme on en croise tous les jours. Des gueules quelconques croquées avec talent par Casenave. On fil des pages, le lecteur est pris à témoin, découvre le que l'on reproche au fils Gabory. On découvre surtout toute l'hypocrisie d'une petite ville qui a ostracisé plus ou moins consciemment un indivivu marqué par les circonstances, mais qui a ignoré le comportement d'autres, mieux installés dans la hiérarchie.
Ce livre est la chronique de la violence sociale, lorsqu'un groupe décide d'exclure un individu. Ce mécanisme est implacable, d'autant plus qu'il repose sur uun effet de masse. Pour harceler efficacement, rien de mieux que la bonne conscience de quelques dizaines de personnes de bonne foi, et de petit esprit si possible.
Et la rumeur ne s'arrête pas.
Elle peut même en faire naître une nouvelle...
Commenter  J’apprécie          30
Franchement, le procédé m'a lassé jusqu'au plus haut point. On passe d'un personnage à l'autre qui n'ont aucun lien à part celui d'habiter dans le même village de commères pour nous raconter l'histoire d'un jeune homme au lourd passé qui revient. On dit qu'il a été aperçu au café. On dit qu'il est barjot comme sa mère. On dit qu'il revient voir sa tante. On dit beaucoup de choses peu intéressantes.

A un moment donné, on n'arrive plus à suivre le fil de ce qui est raconté d'une case à l'autre par différents habitants (de l'éboueur à la fleuriste en passant par l'aide-soignante et même la clocharde) dans des plans totalement différents à la manière d'une discussion continue. Cependant, à la fin, il semble qu'il y ait une petite action à savoir des hommes dans une voiture afin de l'intercepter. Et puis, le trou noir à savoir quelque chose qui se produit sans avoir aucun lien. La question est de savoir si la rumeur a provoqué la tragédie. On nous montre encore le village sous son mauvais côté avec ses habitants repliés sur eux-mêmes et friands de ragots.

J'avoue m'être royalement ennuyé avec cet exercice de style certes audacieux et maîtrisé. Tout cela pour nous indiquer que la rumeur est nocive. On le savait déjà.
Commenter  J’apprécie          60
Une très bonne idée de départ : comment une rumeur se propage dans une petite ville. On passe de personnage en personnage, et peu à peu une histoire semble se dessiner, un truc qui s'est passé, dans le passé... Chacun a son mot à dire semble-t-il, et l'agacement et la violence montent...
Une BD habile pour dire cette haine ordinaire et quotidienne, avec des dessins stylisés et soignés.
Commenter  J’apprécie          100


critiques presse (2)
BoDoi
10 février 2017
Avec ses airs de thriller local, le procédé est ultra efficace.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LeMonde
30 janvier 2017
A chaque case, le locuteur change, la rumeur rebondit. Un joli tour de force narratif.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La rumeur pousse comme une mauvaise herbe après un incendie de forêt.
Commenter  J’apprécie          40
"(...) Tu vas encore me traiter de réac, mais c'est peut-être ça le problème... hein... les parents.... (...)"
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Daniel Casanave (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Casanave
Dans le 163e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Je suis leur silence que l'on doit à Jordi Lafebre et qui est édité chez Dargaud. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l'album Loire que l'on doit à Étienne Davodeau et aux éditions Futuropolis - La sortie de l'album La Callas et Pasolini, un amour impossible que nous raconte le scénario de Jean Dufaux, le dessin de Sara Briotti et qui est sorti chez Dupuis dans la collection Aire libre - La sortie du premier tome sur deux de L'illusion magnifique, un premier tome intitulé New York, 1938 pour un diptyque que l'on doit à Alessandro Tota et aux éditions Gallimard - La sortie du troisième tome de Sapiens intitulé Les maîtres de l'histoire, adaptation du livre de Yuval Noah-Harari par David Vandermeulen au scénario, Daniel Casanave au dessin et qui est éditée chez Albin Michel - La sortie de l'album La distinction, adaptation libre de l'ouvrage du sociologue Pierre Bourdieu par Tiphaine Rivière et qui est édité chez Delcourt dans la collection La découverte - La sortie du nouvel album de Daniel Clowes intitulé Monica, titre qui vient prendre place dans la collection La bibliothèque de Daniel Clowes chez l'éditeur Delcourt
+ Lire la suite
autres livres classés : rumeursVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (77) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz spécial enfant spécial Hubert Reeves raconte la Forêt!

Laquelle de ses strates (niveau de vie) ne fait pas partie de l'écosystème forêt ?

L'univers
jusqu'à 15 cm (mousses)
De 15 cm à 1 m ( herbes)
jusqu'à 5 ou 6 m (arbuste)
Celle qui peut aller au-delà de 30m (grands arbres)

12 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Hubert Reeves nous explique, tome 2 : La forêt de Daniel CasanaveCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..