La mauvaise rencontre

Loup et Mando partagent une amitié fusionnelle, intense, sans compromis, une amitié qui est née presqu'en même temps qu'eux comme dirait Loup, à l'époque du bac à sable. « C'est cela l'amitié vraie : être l'autre, absolument. Il en a toujours été ainsi entre nous deux et il en sera ainsi jusqu'à la mort, au-delà même. »

Pourtant dès le premier paragraphe, on devine que quelque chose a mal tourné: "Il n'y a pas eu de filles dans cette histoire. Juste deux garçons et ça n'a pas été plus simple pour autant. (...) Rien n'aurait dû les séparer, croix de bois croix de fer, à la vie à la mort. Il n'y a pas eu de rivalités imbéciles, c'est autre chose qui les a déchirés, quelque chose qui était là depuis le début, mais que personne ne pouvait encore imaginer."

L'histoire se dévoile comme les brides d'une conversation dont la teneur n'est restituée qu'à la fin. Loup, le narrateur, remonte le temps, il évoque ses relations avec les gens qui lui sont chers, son ami d'enfance bien sûr mais aussi celle qu'il considère comme sa seconde mère, Nine, ainsi que Gaby, "sa vieille amie des bridges du mercredi"; des relations égrainées de promesses manquées, celles dont l'aiguillon de la culpabilité s'enfonce dans la chair. de son écriture feutrée, l'auteur nous entraine dans les recoins de la conscience et l'inconscience, sur les chemins de l'amitié, de la culpabilité et des apparences trompeuses ou de l'art et la manière de se voiler la face, c'est selon. Une lecture plaisante mais j'en attendais certainement plus de profondeur. J'ai parfois eu l'impression que l'intrigue prenait le pas sur la densité des personnages, jusqu'à cette apothéose finale, joliment amenée et particulièrement intense.

Une belle rencontre pour moi, que cette "Mauvaise rencontre". Rencontre d'un auteur à la faveur d'un échange de livres avec une amie française également installée en Grèce.

Psychanalyste de formation, Philippe Grimbert bâtit son roman autour de la phrase de Lacan : "On ne devient pas psychotique on l'est". Cela peut être ignoré jusqu'à une "mauvaise rencontre". Mais attention, il s'agit bien d'un roman et le sujet n'est dévoilé que peu à peu, avec habileté. L'amitié passionnelle qui lie Mando à Loup, dès leur petite enfance, semble ne devoir souffrir d'aucune entorse, et pourtant.... Par deux fois Loup, le narrateur n'aura pas été à la hauteur de la force du sentiment que lui porte Mando. Puis, un choix divergeant de formation universitaire va éloigner les deux amis, jusqu'au jour où Loup reçoit un appel à l'aide.

Une histoire écrite à la première personne, qui vous attrape et ne vous lâche pas. le portrait de deux enfants que l'on voit grandir, et devenir adultes chacun à sa manière, la découverte d'un secret, les questions que l'on se pose au sujet des êtres aimés, les remords que l'on peut ressentir parfois, c'est tout cela qui m'a intéressée et qui a fait de la lecture de ce livre, un vrai plaisir.
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Roman sur l'amitié fusionnelle de deux enfants, Loup et Mendo, inséparables depuis la petite enfance.
Ils vont grandir en duo, comme deux jumeaux jusqu'au jour où Loup choisit de s'éloigner pour suivre des études de psychologie. Menso suivra une autre voie.
Loup ne s'apercevra pas du trouble émotionnel de son ami qu'il ressent comme une rupture.
Un roman sur la sensibilité de deux adolescents décrit avec émotion et délicatesse.

L'histoire d'une amitié vraiment forte entre deux garçons, où l'auteur va nous raconter les événements qui ponctuent ce lien. Une amitié qui est très bien décrite et qui m'a donné envie de savoir la fin. Je regrette les quelques longueurs dans le récit. A prendre en compte que j'ai certainement eu ce sentiment parce que je voulais savoir la fin.

Parc Monceau, la rencontre de deux enfants qui jouent et scellent d'emblée un pacte d'amitié. « A la vie à la mort ».
Ils grandissent et partagent tout. Mais quelque chose est pourtant là dès le début. Il se sont promis de ne jamais rien faire l'un sans l'autre. Mais les promesses non tenue par Loup, vont faire basculer Mando.
Philippe Grimbert met en lumière, par petites touches le trouble, les blessures.
Loup qui a étudié la psychanalyse voudrait tant aider Mando, d'autant plus qu'il se sent responsable de l'état de son ami. Ce sont ses trahisons qui ont poussé Mando vers le point de non retour.
Loup s'en veut d'être impuissant face à la dérive psychique et psychotique de son ami d'enfance, d'avoir été le déclencheur de tout ça, d'avoir été « la mauvaise rencontre », d'avoir failli à leur amitié.

Une amitié virile entre Loup et Mando, qui prend ses racines dès les premières années de l'enfance. Mais parfois, dans les amitiés fusionnelles comme dans les passions amoureuses, l'un des deux est plus attaché à l'autre, plus accro, "à la vie, à la mort".

Rien d'extraordinaire dans ce récit, cela m'a paru relativement vide, dilué (à l'instar de la typo utilisée) et "déjà vu" chez d'autres écrivains dont la jeunesse se situe à la même époque… jusqu'au dernier quart où l'on se prend une claque lorsque l'histoire bascule et devient bouleversante. Il est bien dommage que l'histoire prenne si tard de l'épaisseur.

Ce 'roman' (auto-fiction ?) m'a beaucoup moins captivée que 'Un secret', du même auteur. J'avais également apprécié, dans un autre registre, 'Chantons sous la psy' (décryptage psy de quelques chansons françaises, dont "L'aigle noir" de Barbara)...

Lorsque j'ai commencé ma lecture, j'ai immédiatement repensé à Un secret, publié cinq ans avant La mauvaise rencontre, mais que je n'ai lu qu'il y a quelques mois. Les thèmes me semblaient très proches : la psychanalyse, la façon dont le narrateur y arrive, le poids du passé et des secrets, le tout narré de façon à distiller le malaise et à susciter la curiosité du lecteur. Même si j'ai eu le sentiment que l'auteur avait commencé à trouver son style, à l'affirmer davantage que dans son second ouvrage, j'étais déçue qu'il n'ait pas su se renouveler au niveau thématique.

Malgré cette déconvenue, j'ai persisté et ai fini par me prendre dans le filet de cette intrigue, entre ses mailles finement tressées pour piéger le lecteur. le malaise ambiant m'a gagnée et je tournais les pages avec inquiétude, craignant de découvrir la suite. Les actes manqués du narrateur, Loup, se succédaient, m'attachant à lui sans que j'y prête attention. Puis vint le moment de la révélation : elle m'a surprise, aucune de mes hypothèses ne s'est avérée juste, et l'histoire a pris un tournant tout à fait différent d'Un secret. Les indices étaient pourtant présents tout au long du roman, tissant leur toile insidieusement, secrètement, mais je n'ai rien vu venir. Enfin, la fin, assez ouverte, me laisse époustouflée par ce livre, par la façon dont Grimbert m'a menée jusqu'à cette conclusion inquiétante et cette question lancinante.

Une rencontre qui avait plutôt mal commencé, mais qui a finalement su me convaincre.
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Le livre n'a pas emporté l'émotion et la surprise du fameux « Un secret » prix Goncourt des lycéens (2004), c'est avant tout un roman d'un écrivain psychanalyste, sur un thème très peu abordé dans la littérature, le sujet, son traitement (de la petite enfance à l'âge adulte) m'a fait tout de suite penser à la magnifique chanson « Ton autre chemin » de Jean-Jacques Goldman, le roman de Philippe Grimbert entre en parfaite résonance avec ce titre (le plus long de l'album « Positif » sorti en 1984, plus de sept minutes avec des envolées musicales mémorables, ce titre clôture d'ailleurs magnifiquement l'album) ; à tel point que je ne peux m'empêcher de penser que ce titre a inspiré l'écriture de ce roman.
Ceci étant dit, le livre n'aborde que partiellement l'amitié profonde, fusionnelle, passionnelle entre les deux protagonistes, le thème de l'amour maternel, de la complicité féminine malgré les différences d'âge (on peut parfois penser à une revisite de « Harold et Maude » de Colin Higgins autre petit chef d'oeuvre du genre, publié en 1971), les thèmes de la mort et de la vie de l'esprit sont aussi abordés avec la psychanalyse aussi toujours en toile de fond, et ce bien plus que dans « Un secret », mais là où la psychanalyse et la parole salvatrice jouait pleinement son rôle dans le roman autobiographique de 2004, elle ne trouve ici qu'un effet temporisateur. Je n'ai pas retrouvé la promesse d'une belle émotion telle celle rencontrée à la lecture de « L'ami retrouvé » de Fred Uhlman par exemple, petit récit dans lequel l'amitié est aussi le thème central et la lecture de « la mauvaise rencontre » bien que très prenante, ne m'a procuré l'émotion attendue, parce-que cette histoire est peut-être trop personnelle pour pouvoir être partagée et émotionnellement comprise par un large lectorat (les critiques de la presse semblent pourtant l'avoir bien apprécié), le thème même de l'amitié sur fond de maladie mentale est difficile à comprendre vu de l'extérieur et là où l'émotion de la chanson de JJ Goldman faisait mouche à chaque écoute, elle est ici plus difficile à appréhender et à s'approprier, d'autant que la belle histoire d'amitié est un peu diluée avec celles des autres personnages qui gravitent autour du narrateur. J'ai donc été un peu déçu, d'autant qu'à la lecture du 4eme de couverture, très « alléchant » je m'attendais même à une intrigue tout différente, sans référence aucune à la maladie mentale, enfin voilà, ce livre réjouira tout de même et j'en suis certain les amateurs du genre.

C'est l'histoire d'une longue amitié entre deux hommes qui débute dans l'enfance. Amitié étouffante pour l'un, stabilisante pour l'autre . Loup culpabilise de ne pas répondre avec autant d'intensité aux sentiments de ceux qui semblent ne vivre que par lui. le roman m'est apparu comme est un long mea-culpa. Malgré tout je suis allée au bout du livre qui par chance n'est pas bien épais. Par contre l'écriture est agréable et fluide.

Un étrange récit, le comble d'un psy : faire face à son meilleur ami qui tombe dans la maladie psychique.
Tout en pudeur, comme c'est son habitude, Philippe Grimbert raconte l'histoire d'une amitié fusionnelle. Depuis sa rencontre avec Mando à l'âge de quatre ans, le narrateur évoque les aventures de ces deux petits garçons qui grandissent ensemble. Mais petit à petit un problème se pose, l'exclusivité ne supporte pas la moindre faille. Pour différentes raisons, il lui arrivera de se détacher de son ami en étant quelque fois gauche comme le font les enfants. La trahison, la culpabilité et les remords vont venir abimer cette relation parfaite. Cette perfection inatteignable n'est pas intégrée par Mando, il n'en prend pas conscience. La réalité deviendra alors une souffrance à tel point que son intégrité psychique sera mise à mal.
En étant la béquille d'un autre, celui qui lui permet de tenir dans cette vie, le narrateur est rendu à l'état d'esclave du bien-être psychique de son ami. Sans en avoir conscience, en se détachant naturellement par le simple fait de vivre sa vie et se faire ses expériences, il condamne celle de l'autre. Une description parfaite de l'attachement à la vie à la mort, Grimbert vient dans ce roman rappeler une thématique chère à Stefan Zweig.
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