AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782875952189
39 pages
Lamiroy (01/12/2019)
5/5   2 notes
Résumé :
Sournois, rusé et manipulateur, Arnold Callembert fait partie de ces êtres malfaisants qui se nourrissent du malheur de leurs contemporains. Cette fois, il a jeté son dévolu sur « La Pinoche », une veuve sans le sou qui fréquente l’épicerie de ses parents.

Dans le genre parasite, la quinquagénaire n’a rien à envier au jeune homme et ses ragots venimeux font trembler dans le quartier. Face à une telle adversaire, Arnold va user de tous les stratagèmes ... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Le destin d'Agathe PinocheVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Se pourrait-il qu'il existe des gens qui se repaissent du malheur de leurs contemporains ? Apparemment, oui et Arnold Callembert est bien de ceux-là puisqu'il est rusé, manipulateur, sournois et toujours prêt à pourrir, l'air de rien, la vie de ceux qu'il rencontre.
N'ayant guère envie de travailler dans la boutique familiale, monsieur Arnold-le-fils prétend devenir fonctionnaire. Grâce aux relations de son paternel, il obtient un poste au bureau de poste (sic) où, en à peine trois mois, il va réussir à se mettre à dos les sept employés du bureau.
Retour à la case départ ! Son emploi à l'épicerie ne va pas l'empêcher de poursuivre son oeuvre de manipulation. L'une de ses victimes n'est nulle autre que dame Pinoche, une vieille veuve aigrie pour qui personne ne trouve grâce à ses yeux… Arnold sent qu'il va bien s'amuser…

Critique :

Qu'il est agréable de lire Francis Groff ! En une petite nouvelle, petite par la taille, grande par le style, il a vite fait de donner vie à des personnages que le lecteur voit agir au fil des pages par la magie de son écriture.

Francis Groff prouve qu'il n'est nullement nécessaire de se lancer dans un roman de mille pages pour raconter une histoire, avec un début et une fin, capable de donner au lecteur un film à « voir » tant ses personnages sont vivants sous sa belle plume. Allez donc lire l'un ou l'autre extrait.

Vous ne connaissez pas encore les oeuvres de Francis Groff ? N'attendez plus !
Commenter  J’apprécie          210
Si Agathe Pinoche est une langue de vipère qui passe son temps à colporter des ragots dans le village, Arnold Callembert, lui, n'aime rien tant que concocter des farces de goût douteux dont sont victimes les habitants de la région. Et justement, il en imagine une, énorme, dont il se délecte déjà et dont la cible sera la médisante.
Mais attention, ne dit-on pas souvent que « tel est pris qui croyait prendre » ?
Cette histoire n'est,en fait, qu'une brève nouvelle, éditée sous la forme d'un livret de petite taille, certes, mais luxueusement, sur beau papier crème. Elle ne compte que trente-neuf pages, mais quel bijou !
La justesse du ton et le mordant de l'ironie vous cueillent dès la phrase d'incipit : « Arnold Callembert était à l'humanité ce que l'ulcère est à l'estomac : une plaie qui se nourrissait des malheurs de ses contemporains en rappelant de temps à autre son existence de façon douloureuse... »
A la manière de la Bruyère, l'auteur focalise son attention sur trois caractères entre lesquels se joue une tragi-comédie des plus jouissive (pour le lecteur s'entend!)
Arnold Callembert, qui se réjouit de semer le mal autour de lui et dont tout l'art est de « manoeuvrer habilement pour dresser les gens les uns contre les autres ». Agathe Pinoche, « une quinquagénaire désagréable », dont le plus grand plaisir est « d'alimenter la chronique locale de quelques ragots nauséabonds ». Enfin, Justin Mathot, le boucher, « de nature joviale (…) un brave homme », mais accablé « d'un défaut majeur : une avarice aussi tenace que le péché originel ».
En dépit de la brièveté du texte, l'auteur arrive à glisser quelques anecdotes réjouissantes (enfin, pour nous) telles que le récit des hauts faits d'armes d'Arnold Callembert aîné, le prétendu héros de la famille, l'accident d'Émile Pinoche, qui passe plus de temps à « l'estaminet "Aux deux enclumes" » qu'à « nettoyer les allées du parc municipal. »
Des descriptions très brèves sont des pièces d'orfèvrerie : « le jeune poilu [qui] avait préféré mettre un peu de distance entre les combats et lui » est le digne descendant du Candide de Voltaire, qui, en pleine guerre, se croit tout simplement autorisé à aller se promener droit devant lui, bien loin des lignes ennemies. Émile fréquente un bistrot où « le rouge maison avait rarement le temps de prendre la température du verre ». Estomaquée, Agathe « ouvrit puis referma la bouche (…) comme le ferait une carpe en détresse d'oxygène », puis, flattée « ne sentit jamais le dard de la moquerie sous le miel des propos flatteurs. »
Francis Groff construit une intrigue qui mène à un point d'orgue, mais, lorsqu'on croit avoir atteint la fin, il sort de sa manche une carte à laquelle on ne s'attendait pas.
Cette nouvelle est un pur délice et je l'ai savourée le sourire aux lèvres. Ne vous en privez pas.
J'adresse un merci tout particulier à l'auteur qui a eu la gentillesse de me l'offrir.
Commenter  J’apprécie          76

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le jour de sa mort, il tentait d'étouffer les dernières protestations d'une conscience pourtant accommodante entre les bras d'une opulente prostituée prénommée Paulette lorsqu'un obus venu d'on ne sait où pulvérisa la toiture de l'établissement où la dame faisait commerce de ses charmes.
Arnold venait de connaître l'extase quand le lustre du boudoir de Paulette lui ouvrit le crâne d'un seul coup sous les yeux de la péripatéticienne qui comptait jusque-là les fleurs du papier peint.
Commenter  J’apprécie          90
Devant la violence des engagements avec l'ennemi, et légitimement alarmé par le taux de mortalité enregistré dans la région au cours des derniers jours, le jeune poilu avait préféré mettre un peu de distance entre les combats et lui lorsque vint l'ordre de retourner au front.
Commenter  J’apprécie          53
C'est ainsi qu'Arnold le déserteur rejoignit la cohorte des poilus morts pour la patrie et sacrifiés sur l'autel de la bêtise humaine.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Francis Groff (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Groff
Version intégrale de l'Interview du romancier Francis Groff à propos du 4e opus des aventures de Stanislas Barberian, bouquiniste aux facultés d'observation très développées, qui permet à la police de mettre la main sur les véritables assassins. Dans ce polar, la région de Waterloo où s'est déroulée la célébrissime bataille, voit l'assassinat d'un reconstituteur dans des circonstances terribles...
autres livres classés : humour belgeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20263 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}