Chronique de fous rires en cascades
Honte à moi qui n'avais encore jamais lu
Nadine Monfils ! Pourtant Dieu lui-même m'en avait parlé par le biais des fans absolus de cette auteure belgo-montmartroise.
Alors pour lui faire hommage, tentons une chronique à la hauteur du bonheur que m'a procuré cette lecture.
Mémé Cornemuse, croisement réussi entre
Annie Cordy, dont elle est fan, et Carmen Cru dont elle défend les mêmes valeurs : culture douteuse, inhumanité, vocabulaire, ruse, « exploiteuse » (si si ça existe) de gentillesse etc … de quoi faire pâlir de jalousie les plus acariâtres occupantes des maisons de retraite !
« Plus que le pognon dont elle n'avait jamais été l'esclave, Cornemuse aimait foutre la pagaille. S'éclater était son but principal et l'avait toujours été. »
Fan absolue des zéros de la télé-réalité, elle ne vit que pour se marier un jour avec JCVD ! Et si elle y arrivait ?
Dans cet opus, jubilatoire, Dame Monfils nous livre pléthore de références télévisuelles : séries, émissions, télé-réalité, tout y passe.
« Sauf que la madre ignorait que son petit génie se passait « Breaking Bad » en boucle sur son ordi, parce qu'il kiffait Jesse Pinkman, le jeune camé qui aidé Walter White à fabriquer des amphétamines […] les parents ne regardaient pas les feuilletons américains, version made in France, rien ne vaut « The Voice ».
Musculation des muscles faciaux assurée ! Meilleurs que le botox, les fous rires procurés par cette lecture m'ont rajeunie de 20 ans !
Une plume qui n'a rien à envier à Mister Dard : des jeux de mots truculents, un humour familier voir vulgaire mais sans pour autant choquer (sauf peut être la grenouille de bénitier qui a autant d'humour qu'une porte de prison dans un quartier haute sécurité des States).
Pour autant on y apprend des choses au contact de la chieuse, sa passion pour le peintre Magritte m'aura permis d'élargir mon horizon au-delà de la pipe ! (allusion involontaire à la pratique sexuelle préférée de notre héroïne nymphomane !)
Alors pas de tueur en série mais une tueuse, Mémé Cornemuse sème les cadavres pour arriver à ses fins : mettre plein de sous-sous dans sa popoche pour traverser l'Atlantique, rencontrer Jacky Stallone, lui piquer les coordonnées de son artiste du bistouri et se faire refaire la tronche et le reste (y a du boulot) pour enfin d'épouser JCVD (qui, jusque-là, lui a refusé cet honneur).
De son nouveau mari plein aux as, aux clients de son hôtel de lux-ure, personne ne pourra se mettre en elle et son cher et tendre bodybuildé !
Pas d'hémoglobine, pas d'enquête, mais un roman noir tout en humour.
Nadine Monfils jongle avec les mots « Elle avait vu une voyante qui lui avait prédit un grand avenir, à elle et à son rejeton. Il était de la trempe d'
Obama, c'est sûr et certain, il allait casser la baraque. ». Elle nous sort des lectures plus conventionnelles pour nous faire passer un vrai moment de bonheur.
À une période où il est de plus en plus difficile de rire de tout,
Nadine Monfils le fait avec brio et ça a été, pour ma part, un vrai bonheur.