AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 102 notes
5
14 avis
4
11 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La jeunesse, l'âge adulte et la vieillesse. Trois étapes dans la vie d'un homme parsemées de joies, de peines, d'espoir et de désillusions, c'est ce que nous propose Jens Christian Grondahl dans ce très beau roman.
Dans une première partie, le narrateur dépeint ses jeunes années, les premiers émois amoureux, et la découverte de sa passion pour la littérature qui le mènera à devenir enseignant. Il devra affronter la mort de sa mère et la découverte que chacun de ses parents avaient une liaison. Un passage douloureux pour l'adolescent.

Puis vient « l'âge de raison » avec d'autres bonheurs, le mariage, la naissance d'un enfant. Et d'autres chagrins, le divorce où il s'installe dans une solitude sereine jusqu'à la rencontre avec Ivana qui va l'entraîner dans une passion charnelle.

Jeune grand-père et plus que jamais solitaire, c'est à Rome qu'il a choisi d'aller pour échapper à la célébration de son soixantième anniversaire. Voici venu le temps des souvenirs ; ils accompagnent ses déambulations dans les rues, surgissent à certains détours déjà empruntés lorsqu'il était marié.

Ce qui fait le prix et la grâce de ce magnifique roman, c'est la finesse de ses analyses psychologiques, rien n'est inutile, tout est juste, tout est dit avec pudeur et délicatesse.
J'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Jens Christian Grondahl que j'ai découvert il y a quelques années avec « Quatre jours en mars ».



Commenter  J’apprécie          301

Les Portes de Fer est le déroulement de la vie d'un homme dont on fait connaissance à dix-huit ans et que l'on quitte l'année de ses soixante ans. le roman est divisé en trois parties dont chacune est consacrée à une période de sa vie; l'adolescence où le narrateur, amateur de la littérature et de Marx, tombe amoureux de la fille de sa prof d'allemand et perd sa mère emportée par un cancer, on le retrouve enseignant et divorcé à quarante ans dans la deuxième partie et dans le dernier volet il est devenu grand-père qui décide de fêter ses soixante ans à Rome. Plusieurs retours en arrière comblent les années qui séparent les trois grands chapitres du roman et on ne perd pas du tout le fil narratif.

J'ai trouvé très intéressant ce portrait que le narrateur dresse de lui-même à travers ses réflexions et ses relations avec les femmes qui ont marqué sa vie: son amour de jeunesse, son ex-femme, ses maîtresses, cette jeune femme rencontrée à Rome, sans oublier sa mère et sa fille. J'ai aimé suivre ce prof amoureux d'art et de littérature, un peu singulier et plutôt solitaire, même s'il m'est arrivé de m'égarer dans les méandres de ses pensées. C'est un touchant voyage sentimental et culturel servi par une écriture agréable d'un auteur danois que je découvre.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
Commenter  J’apprécie          130
Le célèbre auteur danois Jens Christian Grondahl entreprend ici un récit ambitieux qui décrit un personnage dans trois moments clé de sa vie.
D'abord la jeunesse, une jeunesse danoise dans la classe moyenne, avec des penchants affirmés pour la littérature allemande, guidé en cela par sa professeure, réfugiée de la RDA, l'ancienne République Démocratique allemande.. ensuite l'engagement communiste.
Notre héros est romantique et va à Berlin rejoindre la fille de son professeur, avec qui il partagera une passion amoureuse.
L'entée dans l'âge adulte ensuite et le moment des engagements sentimentaux. le mariage, la naissance de sa fille, et ensuite le divorce.
Ensuite l'âge mûr: notre héros a une quarantaine d'années et s'installe dans sa vie d'enseignant. Il va accueillir dans sa classe un petit garçon serbe, Stanko, qui a vécu l'horreur de la guerre civile et du nettoyage ethnique.
Ce passage est particulièrement émouvant car le professeur se dévoue et s'implique personnellement pour que le garçon s'intègre bien dans la société danoise.
Enfin l'aube de la soixantaine et le séjour à Rome, où il rencontre une photographe.
Ce roman est intimiste et en même temps évoque des sujets graves de notre socitété: accueil des migrants, solitude, manque de communication dans le couple.
C'est un livre qui parle de désenchantement, du repli et du déclin de l'Occident.
Un très beau roman, dans la même veine que "Quatre jours en mars", que j'avais beaucoup apprécié, du même auteur.
Commenter  J’apprécie          101
J'ai une mémoire de poisson rouge - encore que, contrairement à l'idée répandue, il semblerait que les poissons aient bien plus de mémoire que ce qu'on leur attribue habituellement - et donc, alors même que j'ai fini "Les Portes de Fer" il y a à peine trois semaines, les souvenirs déjà s'estompent ...

Mais je garde malgré tout en tête l'image d'une belle lecture, dont j'ai surtout apprécié la narration, qui va suivre le personnage à trois moment clés de sa vie. C'est bien de cela qu'il s'agit, le roman d'une vie, une vie qui s'écoule, avec ses habitudes, pour ne pas dire ses scléroses, ces choix qui construisent un homme, qui déterminent le chemin que l'on va prendre - ou pas -.

L'adolescent, adulte en devenir, le père qui s'investit dans son métier d'enseignant, l'homme vieillissant qui se retourne sur son passé. Et à chaque étape de cette vie, des choix à poser, entre fidélité à un idéal ou volonté de se conformer à une culture, une société, une famille, à rester dans un cadre défini, dans un moule. Et à chaque fois, ce personnage - dont il me semble, mais je n'en suis plus certain, qu'on ne connaît pas le nom - s'interroge sur ce qu'il a à faire ou ce qu'il a fait.

Intéressante réflexion donc, qui nous concerne tous d'une façon ou d'une autre. Qu'ai-je fait de mes idéaux de jeunesse ? Ma vie est-elle telle que je l'avais rêvée ? Et si elle différente, en suis-je plus malheureux pour autant ? Et je crois me rappeler que le "héros" de cette histoire sans héros, s'il peut parfois paraître désabusé, frustré même, porte aussi un regard bienveillant sur son parcours. Car nous ne sommes jamais que des êtres toujours en devenir, toujours à la croisée des chemins.
Commenter  J’apprécie          90
Au rayon Nouveautés de ma Bibliothèque préférée, j'ai été attirée par la couverture du dernier roman de Jens Christian GRONDALH, auteur danois. Alors même que je ne me souvenais pas avoir lu de billet sur la toile, qu'il ne figurait pas sur ma liste de références, je me suis tout de même laissée tenter...

Nous sommes au Danemark, le narrateur est un lycéen qui vit à Copenhague. Il a une soeur aînée, Kirsten, qui souhaite devenir sage-femme. Il a une petite amie, Lisbeth, juste une affaire de sexe. Et puis, il y a sa maman dont les jours sont comptés, elle est malade d'un cancer. le narrateur souhaite lire Marx, sa professeure d'allemand, Gudrun, qui a découvert un potentiel chez cet adolescent, va lui confier des travaux particuliers qu'il lui remettra à son domicile, le samedi après-midi. Un jour, il fait connaissance avec la fille de Gudrun, Erika qui étudie la philosophie à Berlin. C'est son premier amour.

Une vingtaine d'années plus tard,il est divorcé et apprécie sa solitude. Il a une fille, Julie, qui vient passer le week-end ponctuellement chez lui. Il est enseignant et il accueille dans sa classe un jeune homme, Stanko, réfugié. Pour rendre service, il va même accueillir le lycéen chez lui quelques jours. Il va apprendre à le découvrir et entretenir une relation particulière avec sa mère, Ivana.

Vingt ans plus tard, il est à la retraite. Sa fille Julie est maman. Il refuse de fêter ses 60 ans. Il préfère s'offrir un voyage à Rome. Là, une formidable rencontre va lui ouvrir les yeux sur l'art de la photographie.

C'est un très beau roman sur le temps qui passe, sur les vertus de l'ennui et de la solitude. Vous l'aurez compris, les 3 parties du livres sont dédiées à 3 périodes de la vie d'un homme. Personnage très attachant, il est passionné de littérature et préfère s'isoler de la société danoise pour se ressourcer dans les livres, ses plus fidèles compagnons.

Il y a aussi les femmes, à commencer par sa mère qui malheureusement va s'éteindre alors qu'il n'est encore qu'un jeune adolescent. Il y a un magnifique passage sur ses sensations à l'annonce du décès :

"Même si c'était attendu, cela arrivait quand même comme une surprise, une chute. Une chute dans un autre temps. On marche sur un sentier au bord de la falaise, soudain, la terre meuble cède et, pendant une fraction de seconde, on parvient à saisir ce qu'est l'abîme avant de retomber sur ses pieds un peu plus bas, et l'on retrouve l'équilibre après avoir chancelé un instant." P. 102

Et puis, il y a celles avec qui il va découvrir l'amour et les déceptions de la vie à 2. Depuis l'adolescence et les aventures d'une nuit sans lendemain, il y a bien eu Maria avec qui il a eu Julie mais le lien au matériel a eu raison de leur union. Et puis quelques autres femmes lui ont succédé avec chaque fois, des sentiments particuliers. Il prend le temps de les interpréter et donne une définition du verbe aimer qui vous donnera à méditer...

"Il y a quelque chose de schizophrène dans le fait d'aimer. On converse en nous avec la voix de l'autre, avec l'image de l'être aimé et l'image que l'autre a de nous. On raisonne, on négocie, on vote sur ce qui est juste et judicieux, sur ce qui est bon ou mauvais dans la vie. Ma vie est aussi devenue celle de l'autre. L'autre a également le droit d'être pris au sérieux, il a gagné le droit d'être traité avec raison, et ce qui n'est qu'elle et moi, ce qui est subjectif et arbitraire, devient en mon for intérieur la vérité incarnée." P. 354

Ce très beau roman traite aussi de l'exil, la fuite, la lente reconstruction loin de ses origines, l'appropriation d'une nouvelle langue et de nouveaux territoires.

Il aborde aussi l'école comme un formidable lieu de vie et de développement :

"C'était ça dont l'école était capable. C'était un organisme vivant, plein d'expérience accumulée qui était transmise. Un processus incessant qui accompagnait les enfants dans leur métamorphose, les épanouissait et dévoilait ce qu'ils renfermaient, pour les déposer plus loin. Les envoyer dans la vie et, dans le meilleur des cas, les y lancer avec la conscience que l'on naît avec des forces que l'on peut utiliser. Nul besoin de savoir ce qu'elles sont, car on ne le découvre peut-être jamais tout à fait, mais on les sent en soi, et on sait qu'il convient d'essayer. Qu'il convient de continuer à essayer. C'était pour cela que j'étais devenu prof." P. 214

Enfin, la dernière partie aborde la soixantaine, cette période où les repères s'effacent et laissent la place à une nouvelle forme de liberté. La rencontre avec la jeune photographe et la qualité de leurs échanges sont absolument magnifiques, un roman qui finit tout en beauté.

L'écriture de Jens Christian GRONDAHL m'a beaucoup émue. Elle est remarquable pour sa finesse et sa sensibilité. Je n'avais encore rien lu de lui mais je crois que je vais poursuivre mes découvertes avec ses autres romans. J'adore la littérature pour sa capacité à vous surprendre...
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
Commenter  J’apprécie          84
l y a quelques temps j'ai eu envie de lire et de découvrir un écrivain contemporain d'Europe du Nord, latitude inexplorée tant sur le plan touristique que littéraire pour ce qui me concerne.
Les quelques recherches effectuées m'ont conduit a arrêter mon choix sur J.C Grondahl et sur ce livre.
Impression largement favorable qui m'a permis en creux d'approcher d'assez loin certes, un pays, une culture a travers 3 épisodes d'un récit autobiographique comme autant d'instantanés sur 3 décennies successives et avec elles l'évocation en toile de fond des soubresauts du monde.
L'écriture de Grondhal est à la fois déliée et précise et son regard sur les gens qui l'entourent ne se départit pas d'une réelle bienveillance et d'une acuité véritable avec une prédominance des personnages féminins au menu d'un récit qui mesure le temps qui passe - sensible et emprunt de mélancolie .

Commenter  J’apprécie          50
Après le très récent et remarquable Douce nuit du Norvégien Ragnar Hovland je vous propose le très bon Les Portes de Fer du Danois Jens Christian Grondahl, écrivain plus connu et dont j'ai déjà relaté Virginia. Portrait d'un homme à environ vingt, quarante et soixante ans, l'âge actuel de l'auteur, ce roman m'a passionné d'un bout à l'autre. La vie de cet homme est racontée à la première personne et apparait comme une confession, mais ce terme sonne trop comme un aveu. Disons plutôt comme un simple récit dont l'essentiel tourne autour de ses parents, de sa fille, et surtout des femmes de sa vie. Combien d'hommes ont écrit sur les femmes de leur vie? Ou combien auraient aimé le faire?

Un moment tenté par Karl Marx en ses jeunes années le narrateur perd sa mère et prend ses distances avec son père, non sans une certaine morgue à mon sens. "Alors que je me retournais sur le seuil de ma vie d'adulte je n'avais plus à me livérer e quoi que ce soit. Une mère morte et un pantin de père dans les bras d'une autre femme". Son goût pour les lettres en fera un enseignant. Son mariage avec Maria et la naissance de Julie n'empêcheront pas le retour de la solitude ordinaire, sans drame et sans effusions. Pourtant des visages traverseront ses jours, Benedicte, Viviane, Adèle, passagères d'un navire peu apte au vrai partage. C'est Ivana, peut-être, la mère de Stanko, jeune serbe réfugié à Copenhague, qui en quelques rencontres, l'approchera au mieux. Ivana, il l'aura surtout vue en vidéo sur un bateau sur le Danube, entre Serbie et Roumanie, ça s'appelle les Portes de Fer. C'était un peu avant la guerre.

Sexagénaire tout juste grand-père déambulant seul dans Rome, "Revoit-on les femmes de sa vie pour se voir tendre un miroir? J'ai réfléchi à la quetion, assis à la terrasse du Canova?" C'est devisant aimablement avec Jessie, une jeune photographe compatriote, devant les vestiges campaniens de Paestum, qu'on l'abandonnera, pas mal dans sa peau, finalement. "Tu ne ressemblais pas à quelqu'un de marié, avec ton café et ton livre. C'est caractéristique d'un célibataire d'avoir un livre avec soi quand on sort. Pour ne pas être obligé de regarder partout quand les autres ont quelqu'un à qui parler."

Promis! J'aime tant Les Portes de Fer que moi non plus, je ne sortirai plus sans un livre. Qui sait? Je fais déjà ça au cinéma cause trop de pub.
Commenter  J’apprécie          40
Les portes de fer est un très bon livre de Jens Christian Grondahl que j'ai beaucoup apprécié.

Un homme de soixante se remémore les moments forts de sa vie. C'est un homme seul que nous rencontrons, mais qui aura connu plusieurs histoires d'amour et qui a toujours la capacité de créer des liens.
Nous découvrons une personne profonde, touchante, mais éprouvant des difficultés à s'engager à fond dans une histoire d'amour. Et nous comprendrons comment il en est arrivé là.

Pourquoi j'ai aimé ce livre ? En partie parce que je suis dans le même moment de ma vie que le narrateur, (je parle de l'âge).
Mais aussi et surtout parce qu'il éclaire les relations entre humain, le désir, l'amour, la manière dont on peut vivre ce moment quand on est jeune et les répercussions qui arriveront plus tard.
J C Grondahl a su créer une atmosphère qui nous accompagne tout au long de la lecture du roman. Elle est faite de calme, de sérénité, mais aussi de profondeur, d'analyse. Rassurez-vous ! rien de théorique, les pensées du narrateur, que nous partageons, sont toujours en lien avec le moment de l'histoire, et au fond elles nous parlent facilement.

Emprunté en médiathèque, ce bouquin est de ceux que je m'achèterai, car j'aurai plaisir à m'y replonger à nouveau.
Commenter  J’apprécie          30
Trois étapes dans l'existence solitaire et bavarde du narrateur.
Les années lycée glissent entre joie et peine, entre les premiers flirts et les relations familiales tendues.
À la quarantaine, le héros, professeur de philosophie, divorcé, se passionne pour son métier. Il connaît des liaisons féminines difficiles et un tendresse infinie pour sa fille.
Dans la dernière partie du livre, vient, pour l' enseignant, la soixantaine grisonnante, le temps des regrets et de la solitude.
Le personnage du roman, sympathique et attachant, analyse finement ses faiblesses et souligne ses qualités.
Une vie masculine , dans Copenhague, écrite avec soin et précision. Une histoire très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          20
Un homme passe sa vie en revue, à trois moments de son existence: adolescence, âge adulte et au seuil de la vieillesse. Il nous relate les événements qui l'ont marqué, mais surtout s'interroge sur lui-même, sur son comportement par rapport à sa famille, aux enfants, aux nombreuses femmes qui auraient pu faire un bout de chemin avec lui. Une seule réussira à se l'approprier un peu, au cours des années les plus classiques de sa vie. Car notre homme, intellectuel danois, a du mal à aller au bout de ses rêves. Il veut rester lui-même et toute relation entamée le met mal à l'aise car il craint perdre sa liberté, sa personnalité. Seuls les enfants lui font perdre sa nostalgie permanente.
Le roman est une promenade dans cette existence, sans continuité dans le temps ni dans l'espace. Tout événement peut entraîner des souvenirs qui font méditer cet homme qui ne dévoile jamais son identité: il ne se dévoile d'ailleurs jamais entièrement.
Un livre à lire concentré, mais le (petit) effort en vaut la peine. Certaines longueurs pourraient sans doute lui être reprochées, mais on est vite replongé dans l'étude ce cette personnalité riche et hésitante à la fois.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (247) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

Herbjørg Wassmo
Jens Christian Grondhal
Sofi Oksanen
Jostein Gaarder

15 questions
150 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}