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3,85

sur 317 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Épopée graphique et révolutionnaire.
Tantôt saturés de tons ocres ou rougeoyants, tantôt versant dans le sombre, les dessins de cet album nous plonge tête baissée dans l'exaltation et les dangers de la "Révolution".

Premier tome d'une trilogie, intitulé "Liberté", ayant pour but de faire revivre les événements et l'esprit révolutionnaire qui agitait la France il y a plus de 200 ans, à travers toutes les strates de la société. On peut dire que cet album a rempli son contrat.
Une petite fille qui fuit comme le vent sert de fil conducteur à la succession des événements et des points de vue différents. Sous les ors de Versailles, dans le cloaque qu'était alors le Palais royal ou dans la fange sous les ponts de Paris, rien ne nous est épargné entre courses poursuite, rixes ou échauffourées, la bataille de rue va bientôt commencer, les barricades se dressaient alors que le retentit le son du canon... Abolition des privilèges, Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, prise de la Bastille, tout s'enchaîne à la vitesse des Lumières !

Superbes planches à l'allure de tableaux. Mise en scène maîtrisée. On sort hébété par la fureur de la Liberté et on attend la suite !
Fauve d'or du meilleur album au Festival d'Angoulême 2020.
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Une bande dessinée très ambitieuse tant du point de vue graphique que narratif.
Les auteurs mettent en scène des personnages de tous les milieux sociaux (bourgeois, aristocrates, miséreux et gueuses) avant que la Révolution française n'éclate. C'est bien sûr l'occasion de montrer les conditions de vie , durant l'Ancian Régime, d'une grande part de la population dominée par une poignée de privilégiés qui ne veulent surtout pas entendre parler de réforme ou de mesures qui verraient ces privilèges rognés.

Les personnages sont très crédibles et attachants, certaines scènes sont d'une précision vraiment fabuleuse. Et le dossier en fin d'ouvrage éclaire le projet graphique, littéraire et historique.
Toutefois, le nombre de références mentionnées dans le récit font de cette bande dessinée un récit non seulement complexe mais pas forcément abordable pour qui n'aurait pas un minimum de clés et de connaissances sur cette époque.

Le nombre de critiques déjà rédigée et l'obtention du Fauve d'Or rendent inutiles le fait de s'étaler trop sur cet enième avis. Je me contenterai donc modestement d'ajouter une voix pour signaler que c'est une BD qui vaut vraiment le détour.
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Très beau travail graphique à quatre mains de Grouazel et Locard avec des planches en demi-teintes et des nocturnes superbes avalant ombres et silhouettes. le regard se perd à l'ouverture dans la violence des premiers troubles qui enfièvrent les faubourgs de la capitale alors que les Etats Généraux ne sont pas encore ouverts à Versailles : des bruits contradictoires ont couru dans Paris sur la baisse des salaires chez Réveillon provoquant des émeutes à St Antoine que la Garde réprime immédiatement. Révolution raconte sans dogmes des trajectoires individuelles ignorées de la grande Histoire. C'est une vaste fresque populaire et sensible où s'entrecroisent intrigues et complots multiples dans un climat social et politique délétère minutieusement et très sérieusement documenté. On crie encore ici et là “Vive le roi” ou “Vive Necker” dans les bulles quand débute le volume alors que la disette et la colère contre les spéculateurs de la faim gronde partout, que les débats et les joutes oratoires vont bientôt enflammer la salle du Jeu de Paume, que la soldatesque se masse à la périphérie de Paris, que courent les plus folles rumeurs et les libelles les plus désastreux... le dessin parfois frénétique et le scénario suggèrent toujours les événements majeurs sans faire de référence explicite aux dates dont toutes les mémoires conservent peu ou prou la chronologie explosive. Comme une respiration bienvenue dans la furie générale d'un album sous tension chaque début de chapitre (il y en a onze) recadre “en off” les événements grâce aux souvenirs écrits d'un voyageur Anglais fictif, Nathanaël Pym, témoin extérieur à la Révolution et devenu l'ami de l'un des deux protagonistes bretons auxquels on s'attache vite, Abel de Kervélégan, que son scepticisme à l'égard des nouveaux faiseurs de constitutions siégeant à Versailles oppose fraternellement à son jumeau Augustin (qui a bien existé), député de Quimper élu du Tiers et farouche défenseur d'une représentativité qu'il appelle à se renforcer rapidement.

Révolution est un roman labyrinthique de trois-cent-vingt-sept pages où l'oeil peut s'égarer facilement dans des cases grouillantes et fourmillantes, à travers des mouvements de foule spectaculaires oppressants (chapitre VI et VII), où l'attention est sans cesse sollicitée et bousculée. S'y côtoient personnages fictifs et réels d'horizons distincts avec quelques figures historiques à l'occasion (Barnave, Lameth, Mirabeau, Marat, Cazalès, Robespierre...), évoluant dans l'atmosphère survoltée du Paris contrasté de la fin du dix-huitième siècle : aristocratique, industrieux et miséreux (dont Marie la fillette borgne de la première page fait partie) : Avenues élégantes, chiens errants et cochons vautrés sur le pavé, hôtels particuliers, carrosses et ruelles mal famées ou encombrées d'échoppes d'artisans ou de masures, attelages et charrettes, carrioles en files serrées aux barrières d'octroi, relégués et fous et folles de Bicêtre ou de la Salpêtrière. Mais Paris prête aussi son cadre topographique et architectural exceptionnel aux deux auteurs qui s'en saisissent ici magistralement pour faire exister la ville dans l'oeuvre – ses toits et ses ponts, ses boyaux souterrains, ses églises, une carte des faubourgs avec le mur d'octroi offerte en double page ici, les Bains chinois (p. 68) ou le Café Amaury (Versailles) disparus aujourd'hui redécouverts là, la mairie d'avant le grand incendie de la Commune, le quartier du Palais-Royal etc.) Au tout début et à côté de Marie il y a aussi Louise désemparée, qui perd son emploi de servante et la famille de Sabournin, un étrange complotiste (qui ressemblerait presque à Éric Zemmour) éditeur d'une feuille de propagande “Le Lys ardent” et, plus loin un bel aventurier ancien disciple de Diderot rallié à la cause des émeutiers ; quelques autres figures, dames poissardes (Reine Audu) ou fort des halles, plus hautes en couleur, complètent une galerie dont le Tome 2 décidera de la suite du destin... La loi martiale brutalement proclamée par l'Assemblée clôt ce volume épique dont seule l'épaisseur pourrait être discutée, éternel débat, qui ne doit rien entamer de la curiosité à le découvrir.

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Révolution, Liberté est le premier tome d'une trilogie consacrée à la Révolution française. Écrite et dessinée par deux auteurs, cette bande dessinée lauréate du fauve d'or d'Angoulême, a obtenu le prix du meilleur album en 2020. Il me tardait d'en découvrir le contenu.

L'histoire débute par l'affaire Réveillon en avril 1789, on assiste à divers événements avant-coureurs de la révolution tels que l'ouverture des états généraux ou encore le renvoi du ministre des finances Jacques Necker. On poursuit avec d'autres actes restés tristement célèbres comme le massacre du gouverneur De Launay lors de la prise de la Bastille, jusqu'à l'adoption de la loi martiale par l'Assemblée en octobre 1789.

Dans ce récit, il y a plusieurs personnages. J'ai eu parfois des difficultés à tous les identifier. Les plus marquants (parmi ceux qui représentent le peuple) sont Marie, une petite fille reconnaissable à son oeil crevé et aux haillons qu'elle porte et sa soeur Louise un peu plus âgée qu'elle. On rencontre également celle que l'on appelait la Reine Audu, personnage historique que je ne connaissais pas : "Et voilà reine Audu ! La maquerelle en chef des dames poissardes, plus crainte que respectée par ses consoeurs dont elle se dit la reine."

Dans un autre milieu social, on fait la connaissance d'Augustin Kervélégan appartenant au club breton, avocat et député du Tiers État, et de son frère fictif Abel. D'autres personnages imaginaires comme celui de Virgile de Saint-Roch ou encore de Jérôme Laigret, ultraroyaliste, pamphlétaire et fervent défenseur de la noblesse (dont les traits m'ont étrangement fait penser à quelqu'un...).

En résumé : "C'est un authentique voyage dans la société feuilletée d'Ancien régime auquel nous sommes invités, de la Cour aux salons parisiens, des coteries d'aristocrates s'accrochant à leurs privilèges aux députés bourgeois, venus de leur province, tel ce Kervélégan, pour refonder le pacte social entre le roi et ses peuples." (Extrait du texte situé à la fin de l'ouvrage)

Un livre très intéressant. Je regrette cependant d'être passée un peu à côté à cause des dessins qui ne m'ont pas emballée (très fournis, peu de nuances dans les couleurs). Je me suis perdue parmi les personnages... D'un point de vue historique, le travail de recherche est à saluer. Il m'a manqué quelques notes de bas de page à l'apparition d'un nouveau personnage (et oui je suis friande de ces petites explications qui me permettent de mieux apprécier un ouvrage sur une thématique historique). Je pense lire le deuxième tome tout de même et essayer de m'accrocher au récit.
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Liberté est le premier tome de Révolution, une trilogie de Florent Grouazel et Younn Locard sur la Révolution française. Ce roman graphique de plus de 300 pages est riche et intéressante. Il mêle les destins de plusieurs personnages à celui de la nation. Une oeuvre imposante !
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Quand j'ai réservé cette BD à la médiathèque, qui fonctionne encore en Drive, je n'ai pas vérifier le nombre de pages. Et j'ai été assez impressionnée quand j'ai vu l'épaisseur du livre... et comme d'habitude face à une BD un peu conséquente, j'ai pris peur et j'ai tardé à la lire.. et c'est la date d'échéance pour le retour du document qui m'a poussé à enfin faire tourner les pages.
C'est dense aussi bien au niveau de ce qui est raconté qu'au niveau du dessin. C'est une nouvelle version de la révolution française, avec différents points de vue : le peuple, et les représentant du peuple... on ne voit jamais les gouvernants de ce début de révolution, on en entend parler. Un peu comme si nous suivions les évènements au travers de publication sur les réseaux sociaux de ceux qui font les événements !
J'ai beaucoup aimé et il me tarde la suite.
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BD qui présente la révolution française au travers de la destinée de quelques personnages fictifs : Louise, servante (?), Kervelegan, aristocrate breton en rupture de ban, frère jumeau d'un député, Marie, jeune borgne, pauvre parmi les pauvres, et un journaliste pro ancien régime, intolérant, ignoble avec sa femme et ses enfants, mais lucide sur ce qu'il se passe.
C'est truffé de détails historiques, c'est parfois un peu confus tant dans le scénario que dans le dessin lui même. Ce dessin est trés particulier, à la fois hyper détaillé, mais qui peut rebuter. Intectuellement c'est vif et bien fait. GRaphiquement, je suis plus mitigée.
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Hé bé, 300 pages de BD et seulement pour le tome 1 ! Voici l'été 1789 vu à hauteur d'hommes et de femmes de toutes les conditions: tous ou presque ont existé mais ce sont des personnages secondaires, tel député du Tiers État, tel autre de la noblesse. Lafayette et Robespierre apparaissent furtivement. du roi, on ne voit que le carrosse. Ce n'est pas une énième chronique; c'est le récit de deux processus: le processus démocratique à l'assemblée des États généraux et le processus de la violence. Il ne s'agit pas de désigner les gentils et les méchants, le Peuple superbe ou la Horde sauvage mais de montrer les mécanismes individuels, souvent contradictoires, que les circonstances amènent à s'amalgamer en événement historique imprévisible. le rôle de la rumeur y est très bien traité. C'est très complexe; j'ai parfois eu du mal à reconnaître les personnages (surtout qu'il y a des jumeaux !) et je regrette au moins une chose: certaines intrigues sont amorcées (qui est Marie bordel ?!, pourquoi la femme de Laigret est-elle en train de croupir à la Salpetrière ?...) mais laissées en plan au profit du récit purement historique.
C'est très bien pour les historiens, les profs d'histoire, les passionnés mais un peu trop élitiste. Pour ceux que ça intéresse, c'est post-facé par Pierre Serna.
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Le premier tome de Révolution que j'ai lue récemment m'a plus à moitié. Bien sur, comme son titre l'indique, Liberté est le premier de trois tome sur la révolution française. L'histoire y est assez rigoureusement raconter, que ce soit du coté de la bourgeoisie ou du peuple. Je dirais que je ne me suis que très peu attachés aux divers personnages et ce, jusqu'à la moitié de ce roman graphique superbement illustré. En fait, j'ai commencée à apprécié quand est arrivé le personnage de Jacques Louis David, peintre qui deviendra très connu. Fan du travail de cet artiste, je me suis mis à regarder Révolution d'un autre oeil et à recherchée chaque mention du peintre néo-classique. Comme Florent Grouazel n'en a fait qu'un personnage secondaire j'ai été quelques peu déçue même si ont voit sous nos yeux la prémisse de l'intrigue qui mèneras à la peinture de «La mort de Marat». C'est cet aspect parlant d'histoire de l'art qui m'a d'avantage intéressée que la véritable histoire avec un grand H et c'est pourquoi je donne une note un peu moins généreuse.
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Je reste mitigée sur cette lecture. Je souligne le travail énorme réalisé par les auteurs de mettre en BD la révolution française; on sent une recherche historique poussée et le rôle du peuple est très bien en avant. Les différents points de vue sont également bien présentés ainsi que la montée de la violence et des récriminations populaires. Cependant, j'ai trouvé un manque d'accessibilité à cette BD par une insuffisance de clarté parfois sur les événements, sur les personnages entre ceux réels et fictifs. J'aurais apprécié un texte un peu plus didactique, plus de précision sur les dates et lieux des événements.
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