L’Asie qui est le plus étendu et le plus massif des continents (44.500.000 km2) n’a été constituée dans ses grandes lignes que vers l’ère tertiaire. Aux époques antérieures nous ne voyons s’affirmer encore qu’un certain nombre de« faîtes » ou « môles » apparus sur la périphérie du tracé actuel : au nord le « faîte sibérien » ou de 1’Angara, attesté dès l’époque algonkienne et qui pendant l’ère secondaire s’élargit en un vaste continent sino-sibérien, charpente de la future Asie ; au sud, le « continent de Gondwana » qui réunit longtemps l’Inde péninsulaire à Madagascar. Entre ces deux masses émergées s’étendait une Méditerranée asiatique, la « Thétys » des géologues qui, largement étalée pendant toute l’ère secondaire, couvrait encore à l’oligocène l’Asie Mineure, l’Iran, l’emplacement de l’Himalaya, la Birmanie et l’Insulinde. Au miocène la régression de cette mer et la surrection des chaînes alphimalayennes, courant en Asie du Caucase aux arcs malais, soudèrent le môle sino-sibérien à l’Inde péninsulaire, créant ainsi le continent actuel.
En Phénicie l’influence de la Mésopotamie rencontrait celle de l’Egypte, comme le prouvent les récentes fouilles d’Ougarit (Ras-Shamra), en l’espèce l’étage d’Ougarit II, contemporain de la XIIe dynastie pharaonique (2000-1788) et qu’il faut déjà rapporter au peuple sémite des Phéniciens. Plus tard, au XIVe siècle les Phéniciens d’Ougarit dégageront, des cunéiformes mésopotamiens, une première ébauche d’écriture alphabétique.
Au milieu de ces bouleversements le bouddhisme continuait à pénétrer en Chine. Les missionnaires indiens, apportant avec eux le trésor des Écritures sanscrites que des générations de traducteurs allaient faire passer en chinois, affluaient maintenant par la route maritime comme par la route de l’Asie Centrale.
On a découvert depuis 1921 dans l’Inde du Nord-Ouest, à Harappa (au Pendjab) et à Mohenjo-daro (dans le Sind), une puissante civilisation urbaine protohistorique, de caractère énéolithique et dont les synchronismes attestés avec la Mésopotamie permettent de placer l’apogée entre 2800 et 2500 avant J.-C. Cette civilisation semble en effet se relier par le Béloutchistan à celles de la Susiane et du monde sumérien. Elle nous a livré des cachets avec une écriture pictographique particulière et avec des représentations d’animaux indigènes dont le naturalisme rappelle l’art suméro-akkadien.
Le paléolithique le mieux représenté de l’Asie Antérieure est jus-qu’ici celui de Palestine. La Palestine possède aussi une culture méso-lithique locale, le natoufien (vers 12000 av. J.-C. ?), et une culture énéolithique propre, le tahounien.