J'avais commencé à lire le Tome 3 car plus géographe qu'historien , les Balkans et la Grèce contemporaine m'intéressaient plus particulièrement. Finalement les 816 pages du tomes filent très vite au fil de la lecture, les analyses et les parties s'enfilent très facilement. le mode d'écriture est captivant malgré qu'elle soit celle d'un historien, on ne s'ennuie pas durant la lecture de ce pavé. A tel point que l'on attaque un nouveau tome malgré que l'ordre chronologique n'est pas respecté. J'ai enchaîné avec le 1er tome ensuite.
Pour le tome 3, il faut émettre un bémol sur l'aspect politique qui prend une très large place dans l'ouvrage avec une analyse et un flot d'informations liés aux évènements politiques et les conflits/luttes de partis politiques qui deviennent assez lourds en approchant le XXI ème siècle.
Les parties qui expliquent les conflits Turcs, Ex-Yougoslavie, Kosovo, Chypre sont très utiles pour bien comprendre les tensions dans ces pays.
Le tome 1 est moins touché par ces informations de vote et d'élections. La lecture était alors encore plus facile, coulante ce qui explique que j'ai terminé le tome en 1 semaine... Captivant, le tome 1 aborde en 700 pages tout ce qu'il faut savoir sur les Balkans et son histoire. Un ouvrage déterminant et accessible à tous, à condition d'être un minimum intéressé et un peu connaisseur de ces pays!
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Or il est vrai que si la Grèce d'Homère, de Platon ou d'Aristote, de Périclès et d'Alexandre, la Grèce des sites archéologiques et des musées demeure un élément fondamental de la culture classique occidentale, l'histoire des Grecs et de la Grèce après ce "moment" antique est bien peu connue en France. Il y a certes des études byzantines, riches et passionnantes, mais ce millénaire d'histoire et de culture tient au mieux en quatre pages d'un manuel de classe de 5ème tandis que, en matière de documentaires ou de fictions, Byzance demeure singulièrement absente de nos imaginaires et de nos écrans. Comme si l'Occident de l'Europe ignorait son Orient, comme si la vieille faille restait active entre l'Empire romain qui parlait latin et celui qui parlait grec, entre l'Europe catholico-protestante et l'Europe orthodoxe.
Dès lors, le problème financier ne fait qu'empirer. Ni la fondation de la Banque nationale de Grèce en 1841, grâce à l'aide du philhellène franco-suisse Eynard, ni la nomination, exigée par les Puissances, d'un Français au contrôle des Finances ne peuvent éviter au royaume de se déclarer dans l'incapacité d'honorer sa dette. Au début de septembre 1843, la conférence de Londres impose à l'État grec une réduction drastique de ses dépenses, notamment militaires (qui aboutira au licenciement de nombreux officiers grecs, mais pas des bavarois !), ainsi que la mobilisation de l'essentiel de ses ressources douanières et fiscales au remboursement des emprunts...
Rien, désormais, à Athènes, ne se décidera plus sans l'aval des ambassadeurs des trois Puissances, dont chacun utilise son parti local afin d'assurer son hégémonie : la bavarocratie a cédé la place à ce que les Grecs nomment la xénocratie — le pouvoir des étrangers.
Si l'on attribue généralement à Winston Churchill l'aphorisme selon lequel les peuples des Balkans produisent plus d'histoire qu'ils ne peuvent en consommer, les États d'Europe occidentale, et singulièrement le Royaume-Uni, ainsi que la Russie, ont donc été — par leurs ingérences, leurs pressions, leurs médiations, l'utilisation de l'arme financière — largement coproducteurs de cette surabondance.
Ils le seront tout autant à partir du début du XXème siècle qui commence par une guerre balkanique où s'affrontent canons Krupp et canons Schneider, jusqu'à nos jours où les politiques économiques dictées par l'Union européenne aux anciens pays du bloc soviétique en échange de leur adhésion, puis à la Grèce depuis 2010, contribuent à limiter singulièrement, en Europe du Sud-Est, l'exercice de la souveraineté comme celui de la démocratie.
Vu d'Orient, le pape n'a jamais été que le patriarche d'Occident, et personne n'a jamais compris (ni ne comprend davantage aujourd'hui) pourquoi ni comment les textes évangéliques relatifs à l'apôtre Pierre fonderaient quelque autorité romaine que ce soit.
Dans ce texte, comme dans sa carte, se dessine une République hellénique comprenant non seulement la péninsule grecque et l'archipel, mais aussi l'Asie Mineure, l'ensemble de la Roumélie et les principautés danubiennes. Une République... byzantine ou ottomane en somme, dotée d'un drapeau tricolore et d'un emblème : la massue d'Héraclès portant "liberté, égalité, fraternité", et autour "pour les lois et la patrie", qui font référence aux héritages antique et byzantin autant qu'à l'inspiration française.
Le Club du Mercredi - 6 avril 2020
CORONAVIRUS : Vers la fin de l'UE ? Quelle situation en Grèce ? Olivier Delorme
Olivier Delorme, historien, écrivain et auteur de "30 bonnes raisons de sortir de l'Europe" nous accorde un entretien autour de la crise du COVID19. Notre invité a la particularité de vivre en France et en Grèce, il donc particulièrement bien placé pour comparer la gestion de crise des deux pays.
Entretien où vous apprendrez notamment que Macron s'y prend moins bien que son homologue grec.
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