AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Jacqueline Jacqueline (53)

Moi j'écris comme d'autres édifient des monuments pour honorer la mémoire de leurs disparus. Je tente ainsi d'ériger du bout de ma plume un palais de papier accessible à tous ceux qui n'ont pas eu la chance de te connaître, donc de t'aimer.
Commenter  J’apprécie          10
A certains moments, sans que rien m'y prépare, seul ou en compagnie, la honte, la honte s'abat sur moi et m'accable, chassant la douleur et le chagrin. La honte de qui ? La honte de quoi ? La honte de vivre encore alors que tu ne vis plus ? La honte du lâche qui accepte d'être au monde sans toi ? La honte de l'impuissant qui n'a rien pu faire pour toi ? La honte de celui qui, n'ayant rien pu faire, tente avec ses écrits dérisoires de te maintenir vivante sur le papier griffoné?
Commenter  J’apprécie          10
L'amour qui cependant résista, surmonta, et surmonta même l'usure, la fameuse usure des couples dont nos contemporains nous ont rabattu les oreilles. Ni usure, ni ennui, jamais, jamais au grand jamais, durant ces soixantes ans passées collés l'un à l'autre, agrafés pour ainsi dire dans le même pli creux, jamais, jamais on ne s'est ennuyé, ne fût-ce qu'une seconde; toujours captivés par l'autre, toujours discutant, se disputant, se réconciliant, échangeant toujours.
Commenter  J’apprécie          10
Quand le passé devient trop présent, il est grand temps d'oublier le futur.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai fixé un taureau blanc dont les courtes cornes décorant le sommet de son crâne lui donnaient l’air d’un marlou à casquette, fier d’exhiber ses couilles. Je l’ai fixé un instant, il m’a fixé à son tour, dédaigneux, comme s’il devinait l’état de mon oiseau désormais privé d’ailes à jamais. Il m’a fixé jusqu’à ce que je baisse les yeux. Moi qui marche sur trois pattes avec un parapluie comme canne, comment résister à son regard ?
Commenter  J’apprécie          10
« Ah je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions...»

Merde, je n'ai pas voulu au soir de ce 4 mai laisser le désespoir s'emparer de moi, et me voilà au bord des larmes, seul sur ce quai, alors que le train part et que j'agite mon mouchoir pour te dire au revoir.
Commenter  J’apprécie          00
J'en étais là quand Nadia, à l'âge de cinq mois, fut frappée par la mort subite des nourrissons. Dans la nuit qui suivit j'écrivis Chez Pierrot. Une pièce où ma douleur, ma rage, mon désespoir et mon dégoût s'exprimèrent sans retenue, comme malgré moi. Ce fut cette nuit-là que je découvris qu'on n'écrivait pas pour gagner sa vie, qu'on écrivait pour exprimer ce qu'on ne pouvait dire, qu'on écrivait pour crier sa douleur ou son amour, sa joie ou son désespoir, ou les deux. Et depuis je n'ai jamais pu revenir en arrière et écrire quoi que ce soit « pour gagner ma vie », ou la tienne.
Commenter  J’apprécie          00
Si j'écrivais non pas pour te ramener à moi - patati-patata pipeau et tralala -, mais bien plutôt pour tenter de réparer, l'une des dernières nuits de notre vie passée peu contre peau, unis dans notre lit matrimonial du siècle dernier. Oui, si c'était pour réparer ce que tu m'as demandé de réparer d'une voix amicale, aimante mais ferme, à savoir que selon toi, je n'aurais pas assez parlé de toi, de notre amour, disons, de l'importance de cet amour, dans ce que tu as eu la délicatesse de nommer « mon œuvre ».
Commenter  J’apprécie          00
C'est pourquoi j'écris, j'écris pour faire ce qu'il me reste à faire, ce que je crois savoir faire, pour te retenir, pour te garder encore, pour garder l'être aimé qui s'éloigne inexorablement, happé par les trous noirs du temps qui passe et qui efface ta douceur et ta beauté.
Commenter  J’apprécie          00
Depuis que tu es partie, je suis comme un enfant envoyé en colo pour le reste de sa vie , avec des moniteurs incompétents, condamné à vivre ainsi, en vacances, sans fin, comme un enfant abandonné parmi d'autres enfants abandonnés.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (261) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1739 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}