Trois personnes dans cette pièce. le fils, la mère et le directeur de la maison de retraite. La mère est un peu perdue ce qui nous vaut quelques jolis moments de dialogues un peu absurdes. Mais ne le fait-elle pas exprès de temps en temps ? le fils est très présent et attentionné, le directeur obtus, limite veule. Ce qui compte pour lui c'est le rendement de son établissement.
La mère l'ennuie. Cette fois-ci elle a décidé des rester assise dans un fauteuil roulant alors qu'elle n'en n'a pas besoin. le directeur, si ! Pour un autre pensionnaire car des fauteuils roulants il en a peu. Il manque du personnel également. Il le dit au fils. En plus sa mère frappe les pensionnaires, à coup de parapluie. Pourquoi demande le fils ? Demandez-lui, répond le directeur.
Et la mère, à ses yeux, a une bonne raison. Car les pensionnaires utilisent ses WC privés et c'est un vrai défilé dans sa chambre (certaines ne tirent même pas la chasse) « Alors moi, quand j'en chope une, je lui colle des coups de pébroc sur la bosse pour lui ôter l'envie de venir pisser chez moi ! »
Cela pourrait faire sourire…Cela fait sourire mais on sent toute la détresse de la mère. Elle a une forte personnalité mais elle a aussi une lourde histoire qui la hante…
Un jour la mère disparaît. le directeur, de plus en plus antipathique, ne s'en affole pas plus que cela, on finit toujours par retrouver les petits vieux qui fuguent. le fils est angoissé, surtout qu'il vient d'apprendre que des gendarmes recherchent sa mère avec des chiens. Et ça ce n'est pas possible car la mère elle en a très peur des gendarmes et des chiens. Et elle va se cacher. « Je ne veux pas de gendarmes, c'est clair ? »
C'est son histoire qui remonte à la surface…
C'est un texte superbe. Il y a beaucoup de détresse dans ces dialogues, on sourit malgré tout -un peu- mais on est troublé par ce texte, criant de vérité.
A découvrir absolument.
Commenter  J’apprécie         40
On vient de me prêter cette pièce alors que j'avais presque lu tout Grumberg
Un succession de petites scènettes, dialogues entre le directeur de L'EPAD, le fils et sa mère. La mère a perdu la tête et enchaîne les actes et des propos qui prêtent à rire. Et les lecteurs que nous sommes n'y résistent pas. Et pourtant...
La situation n'est pas drôle et devrait appeler les larmes.
Quelques in ides savamment distribués au fil des pages : le bruit des bottes, les chiens qui aboient et la gendarmerie. Oui. La mère de cette pensionnaire a été arrêtée et déportée pour ne jamais revenir
Allez, j'en ai peut-être trop dit
Cette pièce nous bouleversé profondément après nous avoir fait sourire.
Commenter  J’apprécie         20
Pièce émouvante de Grumberg.
Commenter  J’apprécie         00
Mon fils a dit qu'il passerait s'il trouve le temps de venir voir sa maman. Je veux pas le louper, il vient si rarement. Il est très occupé, il court, il court, les affaires, le pognon, tout ça.
Et quand la dernière survivante aura rejoint les siens dans le ciel de Pologne, nous laissant seuls avec pour héritage sa chancelante mémoire, qu'en ferons-nous, nous les orphelins?
Et quand la dernière survivante aura rejoint les siens dans le ciel de Pologne, nous laissant seuls avec pour héritage sa chancelante mémoire, qu'en ferons-nous, nous, les orphelins.
(dernière page)
C'est avec un plaisir non dissimulé que je vous invite à rencontrer Jean-Claude Grumberg ce samedi 1er juillet dès 14h30.
Il assistera la veille à la dernière représentation de sa pièce La plus précieuse des marchandises, réalisée avec brio et justesse par le Théâtre le Public, et y rencontrera son public.
Jean-Claude Grumberg est le lauréat du Prix d'honneur Filigranes 2019 pour ce conte aujourd'hui joué dans le monde entier et prescrit dans les écoles. Il sévit avec succès dans le monde du théâtre depuis plus de 50 ans.
Scénariste et écrivain. J'ai eu la chance et le plaisir de le rencontrer en 2013 pour faire la promotion de son ouvrage hilarant et truculent Pour en finir avec la question juive. Depuis, nous ne nous sommes plus quittés.
De Pitchik à Pitchouk est une petite merveille, un bijou.
Voilà ce que j'écrivais en avril pour annoncer la sortie de ce conte pour vieux enfants :
« Tu es une source intarissable, tellement indispensable dans ce travail de mémoire que tu poursuis inlassablement , tellement et encore plus d'actualité aujourd'hui.
Tes écrits enjolivent notre quotidien et sont source de réflexion et de sagesse
Je sais combien te manquent Jacqueline et Maurice et tu l'écris avec beaucoup d'amour et de pudeur.
Tu es devenu un incontournable dans nos bibliothèques et je vous invite, TOUS, malgré la profusion de romans formidables parus ou à paraître, à lire et partager ce petit trésor disponible en librairie ce vendredi 7 avril. »
À samedi,
Marc Filipson
+ Lire la suite