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Élodie Guéguen (Autre)Sylvain Tronchet (Autre)Erwann Terrier (Autre)
EAN : 9782413037651
160 pages
Delcourt (16/03/2022)
4.02/5   28 notes
Résumé :
Dans cette nouvelle enquête choc, 2 journalistes de la Cellule investigation de Radio France analysent les dérives qui empoisonnent la démocratie et alimentent la défiance à l'égard de toute la classe politique. Elodie Guéguen et Sylvain Tronchet ont enquêté sur l'argent du pouvoir (de N. Sarkozy à J-L. Mélenchon en passant par E. Macron ou S. Royal...). La loi française a beau être stricte, sans moyen la transparence est loin d'être acquise. Erwann Terrier utilise ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Comment ne pas être encore plus dégoûtés par la politique et nos chers élus ? Il suffit de lire cette BD pour friser l'indigestion morale et prendre les armes du combat contre autant d'injustices !

Cela ne serait pas la lecture à avoir en ce moment de crise pour la démocratie. Oui, car on est loin de s'imaginer qu'il y a toutes ces magouilles politiques afin de financer leur carrière, leur parti, leur frais de bouche pendant que le peuple se décarcasse en travaillant durement.

Et pourtant, on vote allègrement pour eux en les remerciant du fond du coeur. On les élit à leur poste de responsabilité afin qu'ils prennent les décisions difficiles à notre place. Tous pourris ? Non, pas tous. Les rares qui ne le sont pas n'accèdent pas vraiment au pouvoir suprême. C'est ce qu'il convient de retenir à cette lecture.

Plus on a des fonds, plus on a des chances de faire campagne et d'être élu. Or, pour avoir des fonds, il faut le faire dans un cadre bien précis qui n'est pas toujours respecté. Entre ceux qui gonflent leur frais de campagne, afin d'avoir le remboursement sur les fonds publics et ceux qui dépassent allègrement le plafond, il y a vraiment de quoi faire.

Même l'actuel Président n'est pas sans reproche, c'est dire. Je n'avais pas conscience avant de lire ce travail journalistique basé sur des faits de preuves concrètes que c'était aussi flagrant, aussi grave pour le fonctionnement de notre démocratie.

Parfois, il est mieux de rester dans l'ignorance. Ne lisez pas cette BD si vous désirez ouvrir les yeux sur ce qui finance ce monde politique nous imposant d'horribles contraintes, encore des efforts supplémentaires pour nourrir leur machine sans fin. C'est à vomir plusieurs fois. Je ne peux pas être plus catégorique.

Les gens les plus riches sont de généreux donateurs qui récupèrent leurs mises en réduction d'impôts avec l'assurance que leurs préférences politiques soient pris en compte comme par exemple faire travailler les gens plus longtemps au même tarif. Que dire également de la flat tax qui leur permet de payer beaucoup moins d'impôts ? C'est tout à leurs bénéfices ! Mais bon, ce sont quand même les premiers de cordées, des talents qu'il faut célébrer...

Le pire, ce sont ceux qui clament leur innocence droit dans les yeux avec un aplomb extraordinaire à la manière d'un Jacques Chirac ou d'un Nicolas Sarkozy. A noter que ce dernier a été condamné en septembre 2021 à un an de prison pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Oui, un véritable délinquant qui en cache beaucoup d'autres. A noter que ceux du passé n'ont pas vraiment été inquiété ce qui peut traduire une certaine injustice.

Dans le rayon des moralisateurs, on décernera également une palme d'or à François Fillon (condamné à 4 ans de prison en mai 2022 pour le « Pénélope gate ») mais également à François Bayrou qui voulait une loi de moralisation de la vie publique avant de démissionner de ses fonctions de ministre pour une affaire d'emploi fictif au MODEM. On n'oubliera pas également Marine le Pen ou Jean-Luc Mélanchon ainsi que ma préférée à savoir à savoir la fameuse dinde du Poitou.

Je crois que le pire était la décision du Conseil Constitutionnel sous la président de Roland Dumas qui a passé l'éponge sur les comptes de campagne d'Édouard Balladur et de Jacques Chirac en 1995 malgré des preuves flagrantes d'irrégularités mise en avant par de jeunes rapporteurs.

Maintenant, je crois que le problème serait de faire une loi qui répartirait les fonds de manière équitable au financement de la vie politique. Cela éviterait sans doute toutes ces magouilles qui jettent le discrédit sur les hommes politiques. Et puis, les pays scandinaves ou même le Royaume-Unis font beaucoup mieux. En Suède, un ministre a dû démissionner après avoir acheté une barre chocolatée avec sa carte de crédit de fonction.

L'instance crée pour surveiller le financement de la vie publique a été réellement une vaste supercherie comme on l'apprendra au cours de cette lecture assez démonstrative dans les éléments objectifs qui nous sont donnés. Aucun projet de renforcement de ses pouvoirs a été initié. C'est dire !

Mais bon, un élu ne reçoit pas un salaire mais une indemnité car représenter le peuple n'est pas un travail puisqu'on est censé être au service des autres dans le désintéressement le plus absolu. Et puis, les députés nous disent tous en choeur qu'ils ne s'enrichissent pas du tout avec cette minable indemnité. Une députée LREM a même indiqué qu'elle va moins souvent au restaurant, et qu'elle mange des pâtes tout en ressortant ses vêtements du grenier. La pauvre a même été obligé de déménager dans un quartier populaire. J'en appelle à la souscription d'un don ou d'une aumône à son égard.

Quand je pense que j'ai commencé ma vie avec mon Bac+5 en droit, major de promotion, avec à peine le SMIC (pour 60 heures hebdo) dans 9 mètres carrés. Il y a bien sûr pire dans notre pays : la caissière de supermarché surexploitée, l'infirmière des hôpitaux surchargés, les agents qui débarrassent nos poubelles, l'ouvrier sur le chantier public quel que soit les conditions météo...

Une lecture très instructive sur 40 ans de financement politique mené de brio par les auteurs qu'on félicitera pour leur travail d'analyse. Mais bon, on ne se sentira pas mieux au sortir de cette enquête bien au contraire !
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Vous avez vu combien coûte une campagne présidentielle ?
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Ce tome contient un essai complet, indépendant de tout autre. Il s'agit d'une enquête sur le financement de la politique en France, enquête réalisée par Élodie Guéguen & Sylvain Tronchet, dessinée par Erwann Terrier, et mise en couleurs par Degreff. La première publication date de 2022. L'ouvrage comporte cent quarante-six pages de bande dessinée. Il s'ouvre avec une introduction des deux journalistes : pour conquérir le pouvoir, l'argent est le nerf de la guerre ; il est aussi, généralement, celui par qui le scandale arrive. Il se termine avec un post-scriptum écrit par les auteurs évoquant le délai de sept à huit mois pour la réalisation et la parution du rapport sur les comptes de campagne de l'élection présidentielle de 2022, un entretien de deux pages avec Jean-Philippe Vachia (le président de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques), et un entretien croisé avec les anciens magistrats Jean-Louis Nadal (procureur général près de la cours de cassation, puis président de la Haute Autorité de la transparence de la vie publique) et Yves Charpenet (directeur des affaires criminelles des grâces du ministère de la Justice).

Lors de la campagne présidentielle de 2022, dans un salon de l'Élysée, Emmanuel Macron reçoit son équipe avec petits fours et champagne. Dans un petit groupe, un conseiller fait le point : fiscal year 16 a été une année de super croissance pour eux. Ils ont eu de très bons wins. Jamais personne dans l'histoire n'a fait un grand win sans grands efforts. Parce que la valeur travail, elle est au centre de leur équation. Mais c'est leur culture d'entreprise dont il est le plus fier. Elle est business-focus. Intense et ambitieuse. C'est une culture de fight. Ils n'ont pas peur de dire que construire une grande boîte c'est un combat. Et âmes sensibles s'abstenir. Un conseiller plus âgé s'éloigne pour aller se rafraîchir aux toilettes, tout en pestant contre ce jargon de la culture de Fight. Il retourne dans le grand salon mais cogne la porte contre le coude de Macron qu'il n'avait pas vu.

Christian Dagnat est au micro, un banquier qui lève des fonds pour le candidat. Il explique aux donateurs potentiels qu'ils peuvent donner jusqu'à 7.500€ par an, et qu'en faisant de même au nom de leur épouse, ils peuvent monter jusqu'à 15.000€. Puis c'est au tour de Macron lui-même de prendre la parole pour indiquer le montant de levée de fond qu'ils ont atteint à ce jour, et les modes de financement complémentaires à venir, y compris le fait qu'il va s'endetter personnellement à hauteur de 8 millions d'euros. Puis il remercie les participants, alors qu'un conseiller distribue des formulaires de dons. Sur un marché découvert parisien, des militants distribuent des tracts pour la campagne 2022. Sylvain arrive en trottinette et rejoint Élodie : ils ont rendez-vous avec Monsieur X, leur source. Ils l'aperçoivent en train de les attendre sur un banc. Ils lui rappellent qu'ils souhaitent échanger avec lui au sujet de leur enquête sur le financement de la vie politique française. En guise d'introduction, il répond que l'argent est essentiel à la conquête du pouvoir. Il a tout vu de l'arrière-boutique des partis sous la Ve république.

Pas facile de donner un aspect visuel à une enquête journalistique, encore moins quand il s'agit de quelque chose d'un peu abstrait comme le financement des partis politiques et des élections. Les auteurs ont pris le parti d'une forme de promenade dans Paris avec un arrêt pour prendre un café, au cours de laquelle les deux journalistes Élodie Guéguen & Silvain Tronchet se mettent en scène en train de discuter avec un monsieur en imperméable et chapeau mou, promenant son chien, qui incarne l'amalgame de plusieurs de leurs informateurs, sous les traits de Monsieur X, vraisemblablement la soixantaine, et ayant connu plusieurs décennies de fonctionnement des partis politiques, de l'intérieur. le lecteur bénéficie ainsi d'une longue promenade au cours de laquelle il reconnaît la tour Eiffel, des sorties de station de métro, le mur d'enceinte de l'Élysée, les arcades de la rue de Rivoli, la porte d'entrée du Conseil Constitutionnel avec sa magnifique sphinge, la place Vendôme, la pyramide du Louvre, les bouquinistes des quais de la Seine, la passerelle des arts, la place du colonel Fabien, Les Deux Magots, le jardin du Luxembourg, la promenade le long des quais de la Seine à Paris, le ministère des finances, la place de la Bastille, etc., pour finir place de la République devant le monument à la République du sculpteur Léopold Morice.

Au fil de cette déambulation, les trois interlocuteurs évoquent des affaires ayant été couvertes par les médias, les déclarations des hommes et femmes politiques mis en cause, ainsi que certains de leurs collaborateurs, le dessinateur reproduisant avec fidélité leur apparence, ce qui permet de les identifier aisément. Ces séquences souvenirs emmènent le lecteur dans des endroits très variés à chaque fois bien représentés : un salon de l'Élysée, un chantier de construction, la piscine de pièces d'or de Picsou, le plateau du journal de vingt heures, la roche de Solutré, l'hémicycle de l'assemblée nationale, les bureaux des quartiers généraux de campagne des candidats, des bureaux de police pour interrogatoire, le meeting de Villepinte où se produit Nicolas Sarkozy, le parlement européen, le festival d'Avignon, le circuit des vingt-quatre du Mans, une riche propriété avec une piscine, un loft luxueux, les marches du festival de Cannes, etc. Ces images peuvent illustrer littéralement ce que dit le texte, avec éventuellement une légère redondance, comme elles peuvent aussi introduire une touche d'ironie, de sarcasme, de caricature ou de moquerie ouverte. Par exemple, François Fillon effectue un trajet en voiture du Mans à Paris : il conduit une formule 1 sur le circuit automobile, et une jeune femme se tient sur la piste avec un panneau d'avertissement pour le pilote, sur lequel est marqué Rends l'argent !

D'un côté, les auteurs ont effectué un gros travail de préparation pour que la narration visuelle apporte des éléments supplémentaires au texte de l'enquête, que ce soit une prise de recul ou une touche humoristique. D'un autre côté, la narration visuelle est entièrement asservie à cette restitution d'enquête qui s'avère être à charge. le titre le laissait supposer : la formulation Très chers élus dirige vers le coût de la vie politique, le coût de la démocratie en quelque sorte. Les deux journalistes évoquent les affaires comme Elf. Cogedim. Urba. Françafrique. Fonds spéciaux Matignon. DCN. Luchaire. Etc. Les sources de financement avérés comme les entreprises de BTP, les offices HLM, Bygmalion, etc. Ils citent explicitement les affaires judiciaires avec condamnation et celles avec de forts soupçons, mettant nominativement en cause Patrick Balkany, François Léotard, Gérard Longuet, Alain Madelin, Claude Guéant, Christian Nucci, Roland Dumas, Éric Woerth, Sophia Chikirou, Wallerand de Saint-Just, Marine le Pen, François Bayrou, Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez, Philippe Laurent, Ségolène Royal, François Fillon, Emmanuel Macron, Anne-Christine Lang, et quelques autres. Ils reprennent chronologiquement les astuces et les malversations avérées pour financer les partis et les campagnes, soit en transgressant la loi, soit en la contournant : fausses factures, les marchés publics avec commission entre 3% et 5%, le brigandage municipal pour l'attribution de site pour grandes surfaces, les fonds secrets de Matignon, les surfacturations, les rétro-commissions, les mallettes d'argent en billets de banque, les sous-facturations, les assistants rémunérés par l'Assemblée Nationale ou le parlement européen, la création de micros partis pour cumuler les dons, les instituts de formation, les fondations adossées à des partis politiques, etc. L'inventivité en la matière force le respect, et constitue une ode à la créativité.

Les auteurs se sont fixés comme objectif de prouver la réalité des fraudes, de détournement d'argent public et d'abus de bien sociaux. Leur énumération de faits avérés fonctionne comme un faisceau de preuves, finissant par être accablant. Pour autant, le ton n'est pas au réquisitoire assoiffé de sang. Ils savent faire preuve d'humour, que ce soit avec des anecdotes énormes (deux Tupperwares remplis de billets, enterrés dans les bois par Didier Schuller et déplacés par des sangliers ayant creusé), un dépôt en billets dans une banque pour un montant de dix millions de francs. Ils ne se contentent pas de pointer du doigt pour accuser : ils se livrent également à une analyse de l'effet des différentes lois relatives à la transparence financière de la vie politique, du fonctionnement de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques créée en 2005. Ils reprennent l'analyse de Julia Cagé dans son livre le prix de la démocratie (Fayard, 2018), aboutissant à la conclusion que les généreux donateurs fortunés profitent à plein des réductions d'impôts et voient leurs préférences politiques massivement subventionnées par l'ensemble des contribuables, et en prime bénéficier d'une politique qui leur est financièrement favorable une fois leur candidat au pouvoir. À l'occasion d'une page ou d'une autre, le lecteur s'aperçoit également que les auteurs et l'artiste se sont coordonnés pour une autre forme d'interaction, la situation montrée commentant ironiquement les faits évoqués. Par exemple, François Mitterrand et son aéropage effectuent l'ascension de la Roche de Solutré, et le président doit se débarrasser d'un caillou dans sa chaussure, alors qu'il pense en même temps à la manière de blanchir son collaborateur Christian Nucci dont les actions génèrent une gêne comme un caillou dans une chaussure. de la même manière, les différentes activités dessinées en arrière-plan pendant la promenade dans Paris recèlent le plus souvent une action publique qui se trouve directement impactée si l'argent public est détourné.

Une enquête sur le financement des partis et des campagnes politiques en bande dessinée : certainement un essai touffu avec des illustrations qui peinent à apporter des éléments visuels supplémentaires. Au départ, le lecteur se dit qu'il y a un peu de ça, mais dans le même temps la lecture s'avère très agréable, sans le côté pesant qui peut accompagner des exposés denses en information. La balade dans Paris semble relever d'un dispositif artificiel gratuit, mais plusieurs séquences finissent par mettre la puce à l'oreille du lecteur : il y a un effet de résonance subtil et élégant entre les lieux traversés et les activités montrées, avec les malversations évoquées. La démonstration est à charge, ce qui est affiché explicitement dès le début, tout en expliquant des mécanismes très divers et très astucieux. Les auteurs ont l'honnêteté intellectuelle de poser la question caricaturale : Tous pourris ? Ils apportent une réponse nuancée et justifiée, et leur enquête fait autant la démonstration de l'utilisation détournée de fonds publics, que de l'amélioration lente mais aussi progressive de la transparence dudit financement, et de l'augmentation du nombre d'enquêtes, de procès et de condamnation. Extraordinaire enquête, restituée avec une intelligence malicieuse.
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Un docu-BD très dense qui s'attarde sur le financement de la vie politique française depuis le milieu des années 90. Des campagnes de Balladur ou Chirac aux emplois présumés fictifs du MODEM ou du FN sans oublier les célèbres Balkany ou la République en Marche, les auteurs, journalistes, pointent du doigts toutes les failles utilisées pour financer campagnes, partis, fondations et autres de nos dirigeants. Si les lois ont évoluées, les apports d'argent même devenus dans certains cas légaux, restent souvent emprunts d'un flou.
Sujets intéressants, complexes, ces méthodes de financement pas toujours morales sont en tout cas sous des dessins satyriques, rendus compréhensibles par les lecteurs.
Cet ouvrage de nous réconciliera pas avec la politique.
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Magouilles, extorsions, ventes d'armes illicites et rétro-commissions, emplois fictifs rémunérés par le parlement européen, fausses fondations, micros partis… tout était et reste bon à nos chers élus de quelque niveau que ce soit, du maire de village au président, pour palper d'avantage de flouze et accéder au pouvoir. Or si aucune morale ne prévaut à cette conquête, on peut aisément supposer qu'aucune ne lui succédera non plus après la victoire. Et d'ailleurs cette soif de pouvoir c'est-elle jamais dissociée de celle de l'or ?
L'Afrique bien sûr, proie facile, le BTP et ses fausses factures, les fonds secrets des ministères dans lesquels nos bons et hauts fonctionnaires puisent pour arrondir leurs fins de mois. La ronde des biftons de 500 flanque le vertige !
Comment tout cela est possible en notre belle démocratie. le conseil constitutionnel rebidouille les comptes de campagne. On pond des lois d'enfumage et les amnisties et sursis courent derrière en cas de condamnations.
Eh oui, dans notre belle démocratie, celle pour laquelle « on s'est battu pendant la Révolution » : pas d'argent, pas de visibilité donc pas de possibilité d'être élu à quoi que ce soit !

Un album nécessaire, complet et dense qui a eu la bonne idée de s'appuyer sur le physique et le cynisme du regretté comédien Jacques François pour nous guider dans le labyrinthe des coups tordus de nos chers élus.
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Il est difficile de croire que les politiques ne sont pas tous pourris. Les affaires ne manquent pas et se suivent depuis 40 ans. On ne se demande pas pourquoi tellement sont enthousiastes d'entrée dans des parties. le monde de requins s'affrontent pour gagner la cagnotte. Financement obscur des parties, aveuglement volontaire de ceux qui doivent valider les comptes de campagne, indemnités parlementaires en France et en Europe, extorsions, ventes d'armes illicites et rétro-commissions, emplois fictifs rémunérés, fausses fondations, micros partis... le choix ne manque pas. Même si quelques restrictions se font avec les années, cela ne change pas beaucoup les pratiques. Seuls les scandales mettent en lumière ces actes malhonnêtes et souligne qu'en plus, même coupable, ils s'en sortent toujours tranquille. Quand on a de l'argent le champ des possibles est vraiment plus large qu'un citoyen lambda. A la fin de l'ouvrage, les journalistes précisent que cela n'est pas le cas de tous les politiques d'être malhonnête. On peut se demander si c'est parce qu'ils ne sont pas assez important au sein d'un parti ou qu'ils ont une éthique professionnel en refusant de voler les citoyens ou de façon plus pragmatique qu'ils ne savent pas comment bien faire. Impossible de ne pas être révolté de ce manque de scrupule des politiques surtout en haut de l'affiche qui usent de communication mensongère. Grâce à eux, ils décrédibilisent un milieu et donnent envie à d'autres pour de mauvaise raison. Au final, on est ravie qu'il existe des médias pour dénoncer ces malversations. Jusqu'à quand? Cela va dépendre de la volonté des ministres de la justice et de l'intérieur qui n'apprécient guère ces focus. Eux non plus n'ont pas les fesses très propres.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je vous aime bien, au fond. Mais quand vous sortez ces histoires, qui ont peu d'intérêt selon moi, vous alimentez la défiance à l'égard des élus, le sentiment du tous pourris...
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Qu'est ce qui marche à quatre pattes le matin, en Berluti à midi, et rampe devant les puissants le soir?
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Plusieurs témoins des fameuses soirées de levées de fonds nous ont confirmé qu’Emmanuel Macron ne promettait rien de précis. Rien de plus que ce qu’il disait publiquement pendant sa campagne. Mais tous ont bien senti que ce candidat les comprenait. Et inversement. Emmanuel Macron a dénoncé le mode de financement de la vie politique en France. De fait, ce système pose des barrières quasi infranchissables pour un candidat qui n’appartient pas à un grand parti déjà installé. Néanmoins, pour arriver à ses fins, il a utilisé d’autres facettes du système qu’il dénonçait. Dans son livre Le prix de la démocratie (Fayard, 2018), l’économiste Julia Cagé détaille l’analyse de données fiscales auxquelles elle a eu accès en tant que chercheuse et que Bercy répugnait à donner depuis quelques années. Les plus aisés financent le jeu démocratique en France. Il y a très peu de gens qui donnent chaque année à un parti politique : 0,79% des foyers fiscaux. En revanche, c’est beaucoup plus chez les plus riches. Prenons un exemple : les 10% des Français les plus riches, on parle de gens aisés, environ 6.000€ mensuels de revenus pour un couple sans enfant. En moyenne, ils ne donnent que 4€ par an à un parti. Les 0,01% les plus riches, des gens très, très aisés (environ 58.000€ de revenus mensuels) donnent beaucoup plus, même proportionnellement. Eux donnent en moyenne 540€ par an. Ces généreux donateurs profitent à plein des réductions d’impôt et voient leurs préférences politiques massivement subventionnées par l’ensemble des contribuables.
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Un jour, l’un d’entre eux est venu déposer chez moi, en Alsace, 2 millions de francs en billets de 500. Je devais les garder quelques jours, puis les remonter sur Paris pour les donner à Balkany qui devait les remettre à Chirac. Manque de bol, il y a une perquisition à Levallois, chez Balkany. On est encore en pleine affaire COGEDIM. Je me dis que je devrais peut-être mettre cet argent à l’abri le temps que ça se calme. Je décide alors de l’enterrer dans les bois derrière chez moi. Trois jours plus tard, je reviens pour récupérer les deux gros Tupperwares dans lesquels j’avais caché les billets. Et là… Ils sont introuvables. Une horde de sangliers était passée entretemps. Ils avaient tout déterré ! On a mis deux heures à les retrouver. Les sangliers avaient poussé les boîtes sur 200 mètres. Heureusement, elles ne s’étaient pas ouvertes. Imaginez si j’avais dû rentrer à Paris et expliquer à Balkany que les billets avaient été bouffés par les sangliers.
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Examiner les comptes de campagne des candidats, une tâche aussi conséquente parait impossible pour le commun des mortels, mais pas pour l’équipe expérimentale des justiciers de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Qui sont-ils ? Neuf anciens hauts magistrats honoraires (c’est-à-dire à la retraite). En 2022, l’âge moyen du collège des commissaires est de 71 ans. Pendant 15 ans, de 2005 à 2020, elle a été présidée par François Logerot, 84 ans au moment de son départ. Cette commission manque de moyens. Pour examiner les comptes des candidats, elle fait appel à des hauts fonctionnaires à la retraite, assistés par des étudiants embauchés en CDD. Il est notoire que la commission n’a pas de pouvoir d’enquête. Elle est passée à côté d’au moins 20 millions d’euros de dépenses au-delà du plafond autorisé chez Nicolas Sarkozy en 2017. Ses rapporteurs n’ont par exemple pas le droit d’interroger les fournisseurs des candidats. Comment juger de la validité d’une facture dans ces conditions ? La commission n’avait pas vu non plus les sommes en liquide qui circulaient pendant la campagne de 2007, es prix d’amis pratiqués pour certains candidats comme en 2017.
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Vidéo de Élodie Guéguen
Dans le 135e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Dernier week-end de janvier que l’on doit à Bastien Vivès, édité chez Casterman. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : – La sortie de l’album Colorado train que l’on doit à Alex W. Inker et aux éditions Sarbacane – La Sortie de l’album L’impudence des chiens, album que l’on doit au scénario d’Aurélien Ducoudray, au dessin de Nicolas Dumontheil et c’est édité chez Delcourt – La sortie de l’album Très chers élus que l’on doit au scénario conjoint d’Élodie Guéguen et Sylvain Tronchet, au dessin d’Erwann Terrier et c’est édité chez Delcourt – La sortie de l’album Léo en petits morceaux que l’on doit à Mayanna Itoïz et aux éditions Dargaud – La sortie du cinquième tome de la série RIP, un album intitulé Fanette que l’on doit à Gaet’s pour le scénario, Julien Monnier pour le dessin et c’est édité chez Petit à petit – La réédition de l’album Une saison à l’ONU que l’on doit au scénario de Karim Lebhour, au dessin d’Aude Massot et c’est édité chez Steinkis
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