A Dieu vat

Quoi de mieux qu'une saga familiale qui mêle petite et grande Histoire pour passer un agréable moment de lecture!
Jean-Michel Guenassia est un admirable conteur et dans ce roman, à travers le destin de deux familles les Chardin et les Jansen, nous révèle une affaire d'état longtemps tenue secrète.
Famille Chardin: Irène et Georges, Georges est beau comme Rudolf Valentino et travaille comme technicien sur les plateaux de cinéma. Irène était serveuse et Georges l'a fait engager comme costumière. de leur union naîtra 3 filles, Arlène, Odette et Françoise.
Famille Jansen : Charles gère la fortune de Madeleine son épouse ainsi qu'un domaine de champagne à Epernay. Ils ont 2 enfants, les jumeaux Thomas et Marie. Jeanne la meilleure amie de Madeleine donne naissance à Daniel. Leurs destins entremêlés est le fruit de l'amitié entre Madeleine et Irène. Cette dernière est employée comme couturière chez les Jansen mais bientôt ce sont des liens d'amitié qui unissent les deux femmes, liens renforcés par leurs grossesses simultanées. Les quatre enfants vont grandir ensemble avec de grands liens d'amitié jusqu'à l'adolescence.
L'histoire est essentiellement centrée sur Arlène. Intelligente, travailleuse et déterminée, dès son plus jeune âge elle fait preuve d'une grande curiosité pour les sciences et d'une grande intelligence. Après son bac, elle veut aller en prépa et devenir ingénieur, mais à l'époque, c'est difficile pour une fille. A force d'obstination, elle réussie et se fait embaucher au CEA. A travers ce personnage, l'auteur met en lumière des faits longtemps tenus secrets: les premiers essais nucléaires dans le désert d'Algérie dont un essai raté qui a eu des conséquences dramatiques.
Daniel souhaite continuer la lignée familiale et rentrer à Saint-Cyr. Chez les Jansen, Thomas est sensible et poète, Marie, elle, est une "originale" , tour à tour styliste, artiste... Cependant le drame qui va arriver, va redistribuer les cartes du destin et changer le cours de leur vie.
Magnifique fresque sociale et humaine dans laquelle les personnages se séparent et se croisent, A dieu vat, est une belle illustration d'une époque pas si lointaine, des années 20 aux années 60, et un très beau portrait de femme courageuse et ambitieuse : Arlène.

Une histoire sur fond de la grande Histoire. JM Guenassia excelle dans ce genre de roman historique et social, tout en donnant une profondeur psychologique à ses personnages. Arlène, fille d'Irène et Georges, est de milieu modeste mais elle est brillante: elle devance Daniel, fils de bonne famille, qui vise Saint Cyr. Ils sont nés le même jour comme un mois plus tard les jumeaux Marie et Thomas. Ces derniers seront moins doués scolairement, Marie étant une fille, le père la laisse tranquille: elle sera femme au foyer mais il est d'une sévérité extrême par rapport à Thomas qui le craint. le pauvre est gaucher, ce qui est insupportable à l'époque de l'entre deux guerres (nb: ce ne sera pas mieux après la seconde guerre mondiale: on attachait le bras dans le dos en union soviétique...on m'a corrigée avec des discours moraux et mon mari l'a été à coups de baffes...)
C'est considéré comme une maladie, une tare. Thomas écrit ses poèmes de la main gauche, celle du coeur.
Les quatre sont inséparables jusqu'au bac mais Thomas sait qu'il va échouer et ne pas supporter la colère du père (il y a aussi une autre raison qu'on apprendra plus tard) il se pend. Arlène et Daniel culpabilisent de ne pas avoir su aider l'adolescent tandis que Marie estime que c'est le père qui est coupable et rompt tout lien avec lui.
Les trois deviennent adultes avec des relations sentimentales compliquées, Arlène est déterminée et lutte pour devenir une des premières femmes ingénieurs; elle va travailler dans le nucléaire et cela conduit Daniel à rompre: il refuse le danger de la bombe.
La seconde guerre mondiale, les guerres d'Indochine et d'Algérie vont impacter leur amitié.
Un livre passionnant, bien documenté où on apprend des choses. Un coup de coeur qui rejoint le Club des incorrigibles optimistes et sa suite avec les Terres promises et aussi La vie rêvée d'Ernesto G.
J'ai un peu moins aimé les trois autres mais j'ai souri lorsqu'on nous présente Georges, père d'Arlène, comme un sosie de Rudolph Valentino: il y avait déjà eu le sosie de David Bowie...
Un livre de près de 500 pages qui se lit sans problème tant l'intérêt est soutenu.

Un livre pratiquement coup de coeur c est parti

J était déjà prédisposé a aimer ce livre, l intrigue se passant dans la ville où j habite, les descriptions m ont rappelé mes souvenirs et ma vie ici et c est déjà un sentiment super quand on lit un roman.
Ensuite le style d écriture est absolument formidable et atypique que j ai personnellement adoré.
Le suspens et l intrigue m ont pris petit à petit sans que je m en rende compte et je me suis retrouvé dans le dernier quart de ma lecture à tourner les pages frénétiquement l angoisse dans le coeur car je m était attaché aux personnages et à l univers sans le savoir.
La fin m a donc laisser ce sentiment incroyable de ne pas vouloir enchaîner avec un autre mais de plutôt réfléchir et encore ressentir les émotions vécues pendant la lecture.
Malheureusement il y avait tout de même des moment tirés par les cheveux et des coïncidences très bien venues que j ai trouver un peu facile.
C est néanmoins un incroyable moment et une chaude recommandation.
A bientôt !

Je ne vous apprends rien en vous disant que Noël arrive à grands pas.
Qui dit Noël, dit cadeaux (que j'ai fini de faire ET d'emballer, désolé, il fallait que je le dise à quelqu'un 😎).
Qui dit Noël dit aussi histoires et légendes familiales.

Vous savez, ces histoires qu'on se raconte à chaque repas de famille important ?
Que nous finissons tous par croire avoir vécu alors que parfois nous n'étions même pas nés ?
 
Une des histoires de ma famille est la suivante :
Ma soeur, petite, a demandé à ma grand-mère, avec tout le sérieux possible,
“Dis Mamie, mais toi, tu les as connus les dinosaures ?” 🦕
 
Cela prête forcément au sourire (ou à la vexation 🤨),
Mais au fond,
Si je dois être honnête,
Même encore aujourd'hui j'ai du mal à me représenter ce qu'a pu être la vie de mes grand-parents avant nos naissances.
Je sais qu'ils n'y avaient pas de dinosaures (enfin je crois),
Mais pour autant,
Risquer sa vie à la guerre, ne pas pouvoir ouvrir un compte en banque sans l'accord de son mari, ces choses demeurent très abstraites.
 
Et puis il y a les auteurs comme Jean-Michel Guenassia capables de nous raconter des histoires.
Comme si elles avaient vraiment existé et qu'il ne faisait que nous les narrer.
Avec son dernier livre,
Il nous embarque pour une saga familiale des années 30 aux années 60.
Et tout en mêlant la petite histoire à la grande,
Il est capable de nous projeter dans une époque que nous n'avons pas vécue.
Et mon seul regret a été d'apprendre qu'aucune suite n'a été prévue (pour le moment) pour ce livre.
 
Je vais pouvoir confirmer lors du repas de Noël à ma soeur,
Que des années 30 à 60 il s'en passe des choses, dont un lot d'horreurs,
Mais que vraiment,
Des dinosaures,
Ils n'y en avaient pas.

Tout d'abord il faut que je vous dise, ce monsieur, Jean-Michel Guenassia, je l'ai eu comme formateur il y a une bonne quinzaine d'années dans le domaine des impayés. Je ne vous dis pas ma stupéfaction lorsque j'ai vu son nom sur une couverture de livre (le club des incorrigibles optimistes) quelques temps après. Alors forcément quand il publie un livre ça m'interpelle.
Après la première guerre mondiale, deux familles de milieux différents, que rien ne semblait rapprocher vont voir leur destin s'entremêler. Incompréhensions familiales, rivalités amoureuses, avec en fond les événements historiques que nous connaissons entre 1920 et 1960, voilà la trame de ce livre. de la deuxième guerre mondiale, à celle d'Indochine, puis d'Algérie nous suivons l'évolution des rapports entre tous les protagonistes. Les quatre jeunes, qui sont le fil conducteur de ce roman, sont quatre facettes de l'évolution au cours de ces quarante années. On est happé par le tourbillon de la vie de ces jeunes. Idées pacifistes, développement du nucléaire, gaullistes, évolution de la femme, autant de sujets retracés. le côté romanesque n'enlève rien à la véracité des faits relatés au travers du livre. J'ai, pour ma part, pris une belle leçon d'histoire autour du développement du nucléaire français.
Jean-Michel Guenassia a raconté un pan de vie de la société française. le récit ressemble tellement à ce que pourrait nous raconter nos grands-parents.
Vous l'avez compris ce livre m'a plu, et même plus j'ai adoré. J'étais tellement malheureuse d'avoir à l'abandonner pour vaquer à mes occupations. Je recommande sans restriction.

Paris, 1924. Irène, serveuse dans une guinguette, rencontre Georges, menuisier aux studios de cinéma, qui cultive sa ressemblance avec Rudolph Valentino. Après son mariage, Irène travaille chez Madeleine. Les deux femmes accouchent le même jour, la première donnant naissance à Arlène, la deuxième à Daniel. Les deux enfants grandissent ensemble, et se lient d'amitié avec Thomas et Marie, les jumeaux de Jeanne, une amie de Madeline. Ces quatre-là sont inséparables, malgré la différence de classe sociale, jusqu'à la guerre. Ils se retrouvent ensuite, chacun avec des choix à faire : Daniel se destine à Saint-Cyr, Marie opte pour le vitrail d'art et Thomas pour la poésie, tandis qu'Arlène, une excellente élève qui veut faire des études de physique, doit se battre pour poursuivre ses études puis pour trouver sa place dans un milieu exclusivement masculin et misogyne, si elle veut devenir ingénieure. le destin les sépare encore…

Une fresque romanesque et sociale des années 20 aux années 60, centrée autour du personnage d'Arlène, plein de contradictions, passionné. Avec son contexte historique et social, ses rebondissements, ses personnages haut en couleurs, ses thématiques – les liens familiaux, le déterminisme social, l'émancipation féminine – le roman a des airs de parenté avec ceux de Pierre Lemaitre. S'ajoutent l'indépendance d'Algérie et la course à l'armement nucléaire et les essais en plein désert algérien, et la contamination des équipes scientifiques et militaires ainsi que de la population passée sous silence. Sous la plume si particulière de Guenassia, qui use de la virgule en lieu et place des mots de liaison et raffole du discours indirect libre, on s'attache avec émotion à ces quatre personnages qui vivent, aiment, souffrent, espèrent, trahissent, se trompent, pardonnent parfois mais pas toujours – qui s'accomplissent.

Cette magnifique fresque romanesque permet de suivre le destin de 3 familles sur 3 générations frappées par 3 guerres. J'ai lu avec passion 30 ans de vie de 3 enfants survivants d'un quaduor enfantin. le tourbillon de leurs vies s'imbrique au rythme endiablé de l'Histoire : la guerre d'Algérie, la course au nucléaire, l'émancipation féminine, le déterminisme social et la difficulté d'accorder son pardon
L' écrivain distille avec grâce la nostalgie  de ce temps qui passe.
L'histoire
C'est dans l'euphorie d'un monde à reconstruire, en 1924, qu'Irène rencontre Georges. Elle est serveuse, il est menuisier aux studios de cinéma, et ressemble à s'y méprendre à Rudolph Valentino, ce qui en chavire plus d'une. le temps d'une valse sur les bords de Marne, ils tombent amoureux.
Leur fille aînée, Arlène, fera partie pendant son enfance du carré magique : à ses côtés, il y aura Daniel, qui se destine à Saint-Cyr, et Thomas et Marie, les jumeaux de bonne famille. Ils sont inséparables. Mais Arlène n'est pas comme eux. Malgré son humble extraction, elle va s'évertuer à être l'une des premières femmes ingénieurs atomiques en France.
Ce qui n'est pas sans embûches. Ce qui n'est pas sans sacrifices.

Chassé-croisé d'amours éperdues, de destinées funestes et de rendez-vous manqués sur fond de bouleversements sociaux et politiques, À dieu vat est aussi l'épopée d'un siècle : celui d'une jeunesse fracassée par trois guerres successives, des filles qui voulurent échapper à leur condition, et des gens modestes qui eurent de l'ambition.

Une épopée pleine de tendresse de personnages exceptionnels qui voguent sur l'existence en cherchant à ne jamais être abîmés par elle.

RL2023 #2
Coup de coeur pour A Dieu vat, le 7ème roman de Jean-Michel Guenassia que je lis!
Comme d'habitude, la plume de cet auteur est magique : elle nous transporte dans un autre univers, au plus près de personnages bien construits et, dès lors, hyper attachants.
490 pages de pur bonheur pour la lectrice que je suis ! Bon, la thématique ne m'est pas étrangère : une jeune fille qui fait des études d'ingénieur, un jeune homme qui se destine à la prestigieuse école militaire polytechnique de Saint-Cyr… certes, l'histoire se passe des décennies plus tôt mais, néanmoins, cela me parle! 🙂
490 pages dévorées en une semaine ! L'occasion d'en apprendre également encore un peu plus sur cette dramatique guerre d'Algérie – pays dont Jean-Michel Guenassia est originaire.
Je vous recommande ce livre de cette rentrée littéraire 2023 – une chouette rencontre avec l'auteur au Livre sur la Place 2023 !
Lien : https://letempslibredenath.w..

Une tranche du XXe siècle, 4 décennies, vue à travers les destinées entremêlées de 4 personnes. Les jumeaux Marie et Thomas, nés dans une famille extrêmement riche, Daniel le fils de militaire très haut placé, et Arlène, fille de couturière. Deux garçons, deux filles, des espoirs, des attentes, des sentiments, des conflits entre eux et dans le monde qui les entoure.
« À Dieu vat » peut être traduit par « Advienne que pourra », « Le sort est jeté ». Dans une situation délicate, il une décision doit être prise. On hésite, on se décide, on n'est sûr de rien, mais il faut y aller, alors on saute. À Dieu vat, pourvu que ce choix soit le bon. Les personnages de ce récit ont bien des occasions de se jeter à l'eau. Est-il préférable d'épouser celui-ci ou l'autre ? Que faut-il faire à cet enfant ? Quelle orientation professionnelle est la meilleure ? Doit-on toujours suivre aveuglément les préceptes des parents, alors qu'on est adulte ?
Marie est entière et excessive, elle ne tolère aucune concession, impose ses vues, ses décisions et sa façon de vivre à ceux qui l'entourent, elle aime ou hait avec la même passion absolue. Thomas est un poète maudit, tombé au mauvais endroit. Les deux personnages les plus attachants sont sans aucun doute Daniel et Arlène. Daniel, qui est porté par certaines convictions, et ne cesse pourtant de les trahir, et de se trahir lui-même. Quant à Arlène, elle est douée d'une intelligence hors du commun, déterminée à être ingénieure atomiste, dans une France où les femmes n'ont pas encore de voter, pas plus que celui de faire des études.
Le récit nous entraîne d'un personnage à l'autre, tout commence avant la naissance des quatre principaux. Les enfants occupent une part importante dans l'histoire, énormément de choses sont décidées en fonction d'eux, souvent sans garanties. À Dieu vat. J'aime ces biographies détaillées, qui donnent tant de relief et de crédibilité aux protagonistes d'un roman. Ils ont leurs qualités, leurs défauts, leurs petites particularités, et tout cela contribue à nous les rendre réels, nous croyons les connaître et parfois les reconnaître dans notre entourage. La plume de Jean-Michel Guenassia excelle à cet exercice pour le plus grand plaisir du lecteur.
La fin de cette histoire n'est pas l'aboutissement des intrigues en cours, énormément de points importants restent en suspens. Alors, une suite ? Je l'espère…

Je ne résiste pas à un « Guenassia ». C'est, depuis « le club des incorrigibles optimistes » un auteur que j'aime lire, j'ai lu tout ce qu'il a écrit.
Les rencontres sont souvent dues au hasard, sur les lieux de travail, dans les bals populaires ou tout simplement à l'école.
Il y a beaucoup de personnages dans ce roman. Parfois j'ai pensé « trop ». Ils se connaissent, se côtoient, se perdent de vue et se retrouvent.

Je n'ai pas aimé Irène, qui se dit femme d'un seul homme (Georges), le père de ses filles. (Mais à quand même un amant) On dirait que ses filles sont là pour travailler, pour ramèner de l'argent au foyer.
Arlène, ma préférée, devra lutter contre sa mère, Irène, pour faire des études. Surdouée à une époque où les femmes ne sont rien, elle devra sans cesse se battre pour affirmer sa vraie valeur ! Sa grand-mère Viviane est d'une grande aide morale, par sa présence et par son amour.
Je n'ai pas aimé Marie, qui ne sait pas faire la part des choses, et sans s'en rendre compte manipule et détruit son fils.
C'est toute une épopée que nous conte Guenassia.

Malgré tout quelques longueurs, les explications sur le nucléaire et les diverses utilisations m'ont parfois lassée.

Ce roman foisonne d'ambition, de rêves. Les guerres successives apportent leur lot de malheurs. de jolies histoires d'amour aussi. Des trahisons. Lutte des classes, lutte des femmes.
Un roman à lire pour redécouvrir toutes les luttes féminines, toutes les luttes de classe aussi.
Lien : https://leslecturesdejoelle...