C'est en ce qui me concerne une nouvelle expérience que de me plonger dans ce genre là. Et c'est un peu par hasard que je découvre cette collection, Flesh Bones ainsi que la curiosité et le désir de m'ouvrir à d'autres choses qui m'ont poussé à m'en procurer quelques volumes. Enfin, certains titres me font penser furieusement à un genre de films que j'affectionnai dans ma jeunesse ( les slasher pour parler large) et j'ai voulu voir ce qu'il en était dans ce format comics.
Il y a bien longtemps, je lisais les aventures de Conan de chez Marvel, dans un format noir et blanc et c'est donc déjà en terrain conquis que j'abordai ce comics. le choix N&B me paraît judicieux étant donné le genre abordé, il convient parfaitement aux ambiances et permet de mettre en valeur certains contrastes, qui seraient écrasés par des couleurs.
Même si le scénario est bien construit, il n'amène rien de nouveau dans le genre. Qui connaît ce genre, n'aura aucun mal à deviner assez vite la conclusion, mais il faut reconnaître une certain habileté au scénariste Rémi Guérin pour attraper son lecteur et le garder jusqu'au dénouement, pourtant relativement attendu. Son truc, c'est l'émotion forte, vive, pure et crûe.
Le récit est en effet parsemé des découvertes de corps tous plus ensanglantés les uns que les autres, ainsi que par des événements qui touchent de près l'héroïne, à laquelle on s'attache, ou du moins on s'intéresse, immédiatement. Et ceci par le biais d'une introduction choc, qui la montre tantôt dans une position de faiblesse, tantôt dans une position forte. Ce parallèle provoque une réaction, consciente ou pas mais présente quand même, chez le lecteur, qui va deviner d'emblée que l'intrigue tournera autour de la psychologie de ce personnage, et que finalement tout ce qui suivra ( les meurtres, le jeu du tueur en série), ne sera en réalité qu'un faux jeu de piste, pour détourner le lecteur du véritable enjeu, de la véritable tourmente qui assaille l'héroïne.
Mais il faut reconnaître que le tout est bien mis en scène, et en page. J'aurais apprécié un peu plus de contenance dans les pistes et les indices que laissent le tueur dans son petit jeu ( l'auteur cite tout de même Seven, le film de
David Fincher, un must dans le genre).
Ce thriller est donc pour moi un bonne réussite dans la mesure où on le juge pour ce qu'il est et non en comparaison d'autre chose, pour ce qu'il apporte d'émotion ( et là c'est gagné!), pour son rythme haletant ( l'auteur ne laisse que peu de répit au lecteur pour reprendre son souffle), et pour la qualité de ses graphismes, mais le dénouement final ne pourra surprendre qu'agréablement le lecteur lambda.
Pour ma part, ce fut une belle première rencontre avec cette collection,dont je vais poursuivre la découverte, d'autant qu'un certain
Christophe Bec, dont j'apprécie certaines oeuvres par ailleurs ( Prométhée, Carthago, Olympus Mons entre autres), est au commandes de certains titres.