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EAN : 9782707103390
Librairie François Maspero (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :


Témoignant sur les raisons de l'échec du Front populaire, Daniel Guérin, jeune homme érudit et hors normes inscrit au parti socialiste au début des années 1930, retrace son parcours.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un témoignage vécu


Daniel Guérin, responsable syndical, a participé aux grèves avec occupation des usines dès 1936. Il nous raconte cette période du Front populaire de l'intérieur, depuis la base jusqu'à la direction du parti socialiste.

Il était membre important de la Gauche Révolutionnaire du Parti Socialiste. A ce titre, il a connu la plupart des leaders des mouvements. Depuis Léon Blum, avec lequel il eut plusieurs entretiens à Zyromski et surtout Marceau Pivert dont il fut très proche.


Après nous avoir rappelé la situation politique, syndicale de la France de l'entre deux-guerres, la montée du fascisme, l'auteur retrace la naissance de ce Front Populaire.

Il y eut, pour lui, deux Fronts populaires.

le premier en 1936, rempli de tous les espoirs, de toutes les attentes du monde ouvrier. Celui qui permit toutes les avancées sociales mais également, pour l'auteur, celui des occasions manquées, notamment celle de renverser, de changer de système économique et social.

Le second, celui qu'il appelle le reflux, c'est l'effondrement de tous les rêves, l'abandon de toutes les grandes promesses, la compromission, le renoncement comme lors de la Guerre d'Espagne.
C'est la chute de Léon Blum qui, toujours pour Daniel Guérin, préfère la fuite plutôt que le combat.


L'auteur aborde, évidement, beaucoup d'autres thèmes, comme l'approche de la guerre, l'influence du parti communiste, ses échanges avec Trotsky, les divisions au sein du parti socialiste et, également, le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan qu'il créa après son exclusion du parti socialiste.

Daniel Guérin porte un jugement très négatif sur le Front populaire, surtout sur les principaux partis et hommes politiques de cette période et particulièrement sur la personnalité de Léon Blum. Ses propos correspondent sûrement à la déception immense que lui et tellement d'autres, ont du ressentir.

Il n'en reste pas moins que son ouvrage est captivant, très intense, il permet de vivre les évènements pratiquement au jour le jour et apporte une vision très complète et originale à la fois de ce mouvement et de cette période.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Nous connaissons ce jeu subtil de votre esprit ondoyant qui, excellant dans l'art de plaire, s'est efforcé de marier les contraires.
Mais gouverner ce n'est pas préparer des dosages florentins, ces ingénieux compromis, ce n'est pas effectuer ces virevoltes savantes entre la chèvre et le chou, ou ces laborieux croisements entre la carpe et le lapin.

Propos adressés à Léon Blum
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La revue du 14 Juillet avait été une fracassante manifestation "d'union de la nation française". Nos braves troufions avaient été ovationnés par une double haie de nationaux-communistes au poing levé et de fascistes à la main tendue, aux cris alternés de "vive l'armée républicaine" et de "vive l'armée" tout court.
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Pour la première fois un homme d'Etat français (Léon Blum) a proclamé que la paix ne peut être sauvegardée que si les pays pacifistes sont résolus à employer tous les moyens contre l'agresseur, y compris la guerre.
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