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EAN : 9782902906345
Spartacus (01/05/1996)
4.29/5   14 notes
Résumé :
Ce livre est le témoignage précieux d'un des rares spectateurs qui, voyant naître et s'étendre le nazisme au jour le jour, en comprit immédiatement tout le sens, toute la portée, toute l'horreur. De 1932 à 1933, avant et après l'installation d'Hitler au pouvoir, Daniel Guérin accomplit deux voyages à travers l'Allemagne. Prenant conscience de l'ampleur du drame qui se jouait, il décida de rédiger ce témoignage, dans l'espoir malheureusement vain d'alerter le public ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La peste Brune est un témoignage impressionnant écrit par Daniel Guerin, militant d'abord communiste et ensuite anarchiste.
Ce livre est en deux partie: avant la catastrophe (1932) et après la catastrophe (1933).
Dans la première partie Daniel Guérin narre son voyage à pied à travers Allemagne de 1932 a la veille de l'élection décisive. Il y décrit l'ambiance dans les villages et les villes, le chômage de plus en plus important, les jeunes paumé entre le parti communiste et le parti national socialiste. Les ouvriers en colère contre la politique désastreuse du parti communiste allemand ( qui à cette époque n'anticipe pas la montée du nazisme, traite se alliés la social-démocrates de fascistes, et pour certaine choses s'allient au parti nazi ). D'autres qui croit avec espoir que la politique national socialiste, appliquera réellement le socialisme. Daniel Guérin y décrit un peuple plein d'incertitude, trahie par le parti communiste, attiré par le parti nazi...
La deuxième partie narre cette fois ci le voyage à bicyclette de Daniel Guerin à travers l'Allemagne de 1933, suite à l'élection d'Hitler. Daniel Guerin par ainsi à la rencontre de la jeunesse Hitlérienne, des sympathisants et de tout ceux qui croit au national socialisme, à tout ceux qui croit aveuglement que la politique anti ouvrière de Hitler est nécessaire pour instaurer le socialisme. Il y décrit une propagande national socialiste très démagogue et puissante. Il part également à la rencontre des militants socialistes et communistes qui continuent la lutte dans l'ombre et la clandestinité...
Un ouvrage passionnant pour comprendre ce qui à put se passer, pour que Hitler arrive au pouvoir.
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Très impressionnants récits et analyses d'un parcours, à pied et à vélo, dans l'Allemagne de 1932 et 1933.

Écrits et publiés sous formes d'articles en 1932 et 1933, puis enrichis de diverses préfaces et postfaces en 1945, 1954 et 1965, ces deux textes ("Avant la catastrophe - 1932" et "Après la catastrophe - 1933") de Daniel Guérin, à l'époque militant de la gauche de la SFIO, qui deviendra célèbre bien plus tard comme inlassable anthologiste et théoricien du marxisme libertaire et de l'anarchisme, restent extrêmement impressionnants de lucidité.

Âgé à l'époque de 28 ans, arpentant l'Allemagne pendant plusieurs mois, à pied et à vélo, notant soigneusement ses entretiens et ses rencontres, au hasard et au fil des auberges de jeunesse, des tavernes, des rassemblements nazis et des réunions de militants de gauche, socio-démocrates ou communistes, rencontrant d'ailleurs de toutes parts un accueil étonnamment chaleureux dans un contexte franco-allemand qui restait en apparence bien compliqué, l'auteur recueille une masse de témoignages et d'impressions de toute première main, qu'il analyse à chaud avec une lucidité qui force indéniablement l'admiration.

"Pourtant, il faut surmonter sa répulsion et essayer de comprendre. Jeter l'anathème sur les "bandits bruns" est un jeu facile. Mais la vague hitlérienne est un phénomène si extraordinaire (au sens propre du terme) que des épithètes vengeresses ne suffisent pas à l'expliquer. Elle a surgi du fond du peuple allemand. C'est parce qu'elle est POPULAIRE qu'elle fut irrésistible, qu'elle a tout balayé, que les partis ouvriers, divisés, n'ont pu lui faire front, que la vieille Allemagne réactionnaire et féodale a dû, à contrecoeur, lui céder la place.
Certes, la lie de la population a trouvé asile dans l'armée brune. Elle y matraque, elle y joue du revolver à coeur joie. Mais derrière elle, il y a la masse paysanne, souffrant de la mévente de ses produits ou de ses bas salaires, toute la classe moyenne en décomposition, ces petits-bourgeois ruinés par l'inflation, par la crise, luttant contre la concurrence du grand capital, contre la prolétarisation qui les guette ; et il y a aussi de larges couches ouvrières dont la faim et l'oisiveté ont détraqué les nerfs ; et surtout la jeunesse, sans pain, sans travail, sans avenir."
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"J’ai appris que, si la carence ouvrière se prolonge, le fascisme se généralisera dans le monde. Attendrez-vous, ici, que pleuvent les coups de matraque ? Le fascisme est essentiellement offensif : si nous le laissons prendre les devants, si nous restons sur la défensive, il nous anéantira. Il use d’un nouveau langage, démagogique et révolutionnaire : si nous ressassons, sans les revivifier par des actes, les vieux clichés usés jusqu’à la corde, si nous ne pénétrons pas jusqu’au fond de ses redoutables doctrines, si nous n’apprenons pas à lui répondre, nous subirons le sort des Italiens et des Allemands. Enfin, le fascisme est essentiellement un mouvement de jeunesse. Si nous ne savons pas attirer à nous la jeunesse, satisfaire son besoin d’action et d’idéal, elle risque de nous échapper et même de se retourner contre nous. Si nous ne purgeons pas notre action du moindre vestige de nationalisme, nous creuserons, nous aussi, sans le vouloir, le lit d’un national-socialisme. Qui sait, ce lit est peut-être, chez nous, déjà en train de se creuser..."
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"J’ai vu, de mes yeux, le fascisme. Je sais aujourd’hui ce qu’il est. Et je songe qu’il nous faut faire, avant qu’il soit trop tard, notre examen de conscience. Depuis dix ans, nous n’avons pas prêté au phénomène une attention suffisante. César de Carnaval, blaguait Paul-Boncour. Non, le fascisme n’est pas une mascarade. Le fascisme est un système, une idéologie, une issue. Il ne résout certes rien, mais il dure. Il est la réponse de la bourgeoisie à la carence ouvrière, une tentative pour sortir du chaos, pour réaliser, sans trop compromettre les privilèges de la bourgeoisie, un nouvel aménagement de l’économie, un ersatz de socialisme."
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A vrai dire, je n'ai pu trouver durant tout mon voyage un seul communiste qui, mis en confiance après un moment de conversation, s'affirme vraiment d'accord avec la tactique du parti.
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