"Et on sait pas si un geste n'aurait pas pu changer son destin."
J'ai rencontré Alan Cope par hasard, en lui demandant mon chemin dans la rue. C'était en juin 1994, il avait soixante-neuf ans et moi, trente. Il vivait avec sa femme sur l'île de Ré, où je mettais les pieds pour la première fois. L'amitié nous est tombée dessus.
On a appris à devenir des soldats. Je me suis trouvé dans les blindés avec une période d'entraînement de trois mois, parce que c'était nouveau, les blindés, et qu'on avait à apprendre énormément. Les gars qui étaient à infanterie, eux, avaient quelques semaines d'entraînement et puis on les envoyait se faire tuer.
Au bout de dix-huit mois, j'en suis arrivé à la conclusion que je n'avais pas vécu ma propre vie. Je n'avais pas vécu la vie de la personne que je suis. J'avais vécu la vie de la personne qu'on voulait que je sois, c'est différent. Et cette personne-là n'a jamais existé.
Quand j'ai eu 18 ans, Uncle Sam m'a dit qu'il aimerait bien mettre un uniforme sur mon dos pour aller combattre un gars qui s'appelait ADOLF . Ce que j'ai fait. Alan Ingram Cope
"Il m'impressionnait, parce qu'il avait l'air doux et fort à la fois. C'est rare, chez une personne."
C'est peut-être un peu bizarre de dire ça mais, tout compte fait, le jour où j'ai reçu la lettre de Lou a été probablement le plus beau jour de ma vie. Encore plus beau que la naissance de mes fils. Quand vous croyez que quelqu'un est mort et que vous découvrez qu'il ne l'est pas, ça produit un effet extraordinaire. C'était merveilleux de penser qu'il était vivant et qu'il pouvait m'écrire une lettre.
Parce que pour moi, voyez vous,
Étant donné qu’il FALLAIT aller à la guerre,
Je m’étais toujours dit :
Je vais prendre ça comme une aventure
Je ne vais pas trembler
Je ne vais pas dire que c’est une tragédie personnelle
Je fais comme tout le monde
Et c’est peut-être pour ça que je n’ai jamais eu peur.
"Aussitôt, on a vu le chien dresser les oreilles, venir à Polski et japper. Il connaissait les jurons et il était polonais. Je ne sais pas comment il est arrivé là mais c'était un chien polonais qui ne comprenait que le polonais."
J'ai adoré la tempête. On n'avait pas le droit de sortir, mais on a trouvé une porte mal fermée qui donnait sur un petit poste d'observation juste au-dessus des vagues. Alors on ne disait rien à personne et on sortait, Dominque et moi, regarder la tempête. Le matin, les vagues étaient immenses et quand on était dans le fond d'un creux, on voyait le soleil se lever à travers l'eau. ça faisait une couleur extraordinaire.