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Le Photographe tome 2 sur 4
EAN : 9782800135403
80 pages
Dupuis (08/09/2004)
4.47/5   382 notes
Résumé :
" Je ne sais pas combien de temps durera cette guerre, mais je sis que plus elle dure, plus elle déracine, ratiboise et mutile d'enfants et plus ce sera difficile d'en sortir. "

Fin juillet 1986. Didier Lefèvre quitte Paris pour sa première grande mission photographique accompagner une équipe de Médecins Sans Frontières au cœur de l'Afghanistan, en pleine guerre entre Soviétiques et Moudjahidin.

Cette mission va marquer sa viecomme cet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais pressenti, en achevant ma lecture du premier tome qu'il faudrait avoir le coeur bien accroché pour la lecture des deux suivants, et en achevant ma lecture du second opus de cette trilogie, je vois que j'avais visé juste. D'un autre côté, s'agissant d'un témoignage d'une mission effectuée par une équipe de MSF (Médecins Sans Frontières) en pleine période de guerre en Afghanistan, je vois mal comment il aurait pu en être autrement ! Je ne suis pas naïve à ce point-là !

Ici, notre narrateur et protagoniste , à savoir le photographe de l'équipe Didier Lefèvre et ses compagnon, après un voyage encore pénible et difficile, arrivent enfin à destination : le petit village de Zaragandara où ils devront établir leur hôpital (mais là encore c'est un grand mot car celui-ci est installé à ciel ouvert dans une modeste cour avec quelques espaces pour servir de salle de soins et de table d'opération). Je crois que nous nous ne rendons pas compte de la chance que nous avons d'avoir des services hospitaliers "de luxe" comme je les qualifierais avec toute l'hygiène qui va avec. Aussi, les premières visites commencent. Des blessures de guerre jusqu'aux blessures accidentelles, ménagères ou quotidienne, les deux toubibs n'on pas de quoi chômer et Didier à de quoi remplir ses pellicules pour le reportage qui lui a été commandé.

Une grande leçon d'humilité se lit au travers des récits et des images (que ce soient les dessins d'Emmanuel Guibert ou les propres photos de Didier Lefèvre) nous est offerte ici ! Un témoignage bouleversant et une lecture que je ne peux que vous recommander !
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L'équipe de Médecins Sans frontières arrivent à la fin de leur voyage à travers les montagnes d'Afghanistan. Après une marche longue et éprouvante d'un mois, voici qu'ils installent leur poste de soins à Zaragandara, un petit village proche du front. Là les blessés vont affluer.

Un second tome très poignant. Après le voyage, nous voyons les équipes s'occuper des malades et des blessés avec les moyens du bord. On comprend leur générosité, leur détermination, leur abnégation. On ne peut que ressortir ébahi de leur courage et de leur don de soi.
Didier continue de photographier. Des cas sont très tristes, d'autres plutôt drôle. Et à travers photos et témoignages ont comprend d'une certaine manière ce pays et ces habitants.

Un reportage photographique qui se mêle à merveille à la bande dessinée, pour nous faire découvrir une mission MSF en pleine guerre d'Afghanistan. Intéressant et poignant.
Admirative!
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La caravane achève sa marche forcée dans les montagnes. Après un mois éprouvant, l'équipe MSF arrive à Zaragandara et installe son hôpital dans une maison ouverte aux quatre vents. Les malades ne tardent pas à affluer : les chirurgiens traitent les victimes de la guerre et les accidents domestiques. Leur autre mission est de former des Afghans sur place : une fois que l'équipe de Médecins Sans Frontières sera repartie, les locaux devront se soigner seuls.

En dépit de la rudesse de la mission et des piètres conditions de vie, l'équipe reste soudée. « Tu connais l'expression “Avec eux, j'irais au bout du monde”. Ben on y est. Chacun d'entre nous est en situation de faire des choses pour lesquelles il n'est pas formé. On est tous voués, à un moment ou à un autre, à endosser une grosse responsabilité. C'est ça qui nous soude. » (p. 46) Cette entente réussie dépend surtout de Juliette, chef de la mission MSF. La jeune femme fait sensation auprès des Afghans avec ses pantalons et son aplomb. « Moi, j'ai cette chance de pouvoir aller partout. En tant que chef de mission, je peux aller chez les hommes et en tant que femme, je peux aller chez les femmes. Et j'aime mieux te dire que nos rapports sont tout ce qu'il y a de naturel et de spontané. » (p. 65) Pour autant, Juliette reste humble et respectueuse des traditions et des pudeurs afghanes. Son regard éclairé est débarrassé des clichés occidentaux.

Le photographe peut désormais cadrer ses photos. Sur les planches contact, on remarque des photos marquées au rouge, celles qu'il garde et celles qu'il rejette. Ce choix s'est opéré après son retour en France, quand il a pu développer les films. Au-delà de la mission photographique, Didier découvre un pays. « En dépit de la rudesse du voyage, mais aussi grâce à elle, je suis déjà très amoureux de l'Afghanistan, très attaché. » (p. 19) Didier photographie les opérations et les blessés. Sur ses clichés apparaît une misère courageuse, profondément bouleversante. Au terme de ce second volume, il décide de rentrer seul, sans la caravane de MSF : découvrir le pays en solitaire, voilà ce qui lui manque pour faire sa propre expérience de l'Afghanistan.
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Suite des pérégrinations afghanes du photographe Didier Lefèvre, mises en images dessinées et scénarisées par Emmanuel Guibert, et sobrement colorées par Frédéric Lemercier.
Didier Lefèvre, jeune reporter photographe, accompagne une caravane de Moudjahidins et de Médecins Sans Frontière partie de Peshar au Pakistan, pour aller fonder un nouvel hôpital de campagne dans la zone de guerre en Afghanistan. (Voir le photographe 1, lien vers critique en bas de page.)
Ce second opus est beaucoup plus dur que le premier. le long périple est achevé, et l'hôpital de campagne chichement installé – un préau vaguement abrité et une cour…- les malades et blessés affluent. Lefèvre, choqué lors de la première véritable vague de blessés de guerre, majoritairement des enfants, manque de laisser tomber son travail de reporter… Mais il a un sursaut de volonté, et devant le désarroi d'une mère qui vient de perdre ses deux enfants et le supplie de témoigner de cette violence absurde, il reprend son appareil et photographie le véritable visage de la guerre : celui d'un enfant défiguré, celui des enfants morts pour « dommages collatéraux »…
Vous l'aurez compris, âmes sensibles s'abstenir pour ce second tome, il faut avoir l'estomac bien accroché, ou tout simplement faire preuve d'empathie pour pouvoir lire cette suite sans concession ni fausse pudeur.
A la fin de ce tome, la caravane formée par Juliette, la responsable de cette expédition, ne rentrera pas directement au Pakistan maintenant que sa mission est terminée, elle compte faire un grand détour de plusieurs semaines pour aller visiter un autre hôpital de campagne. Cela ne convenant pas à Didier, qui commence à fatiguer des longues marches forcées, et qui estime avoir « rempli son contrat » avec MSF, il décide de partir avec une autre caravane qui retourne « à vide » à Peshar.
Il a besoin de s'affranchir de la bienveillance des occidentaux, il a besoin de se mesurer « seul » à ce voyage…
Toujours aussi intense et prenant, ce roman graphique hors-normes mélange avec justesse photos, dessins et narration. Suite et fin dans le troisième tome.

Lien : http://www.babelio.com/livre..
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Ce 2ème tome préserve les qualités du 1er, réussissant avec intelligence à transmettre toute l'horreur provoquée par la guerre tout en sauvegardant l'idée que personne ne peut se résumer à ce qu'il fait,et ceci est valable pour le combattant...Ce n'est pas aux combats qu'on assiste mais à ses conséquences.Les blessures physiques et morales parfois irréparables, des visions dignes des "gueules cassées" de 14/18, la poignante douleur d'une mère portant son enfant mort etc...Ce 2ème volet est clairement un hommage à MSF,mais n'est ce pas la moindre des justices? et puis,au delà de l'hommage c'est la reconnaissance de l'engagement,sa force et son pouvoir: celui d'ouvrir les yeux au monde sur l'inacceptable violence, celui d'apaiser les douleurs et de tenter de sauver des vies dans les pires conditions.Enfin,transversalement ,toujours avec le même humour ce volume mène un combat lui aussi , celui contre les clichés! On s'attendrit devant ces pères si doux avec leurs enfants, on sourit face à cette jeune épouse qui choisit une seconde femme à son mari pour avoir une amie en son absence (tiens les afghanes ne sont pas que de pauvres victimes sous leur chadri!?)...Les photos,les dessins, le texte n'ont rien perdu de leur force et leur beauté et j'ai déjà hâte de poursuivre ma lecture avec le dernier tome dans lequel D.L prend un nouveau virage puisqu'on le quitte en fin de lecture sur son désir d'"être livré à lui même et se débrouiller."
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le chadri, d'abord, c'est un phénomène essentiellement urbain. Dans un petit village, tout le monde est de la même famille. Pas besoin de se voiler. En plus, ça coûte cher, un chadri. Une paysanne en voudrait un qu'elle ne pourrait pas se le payer. Ensuite, il faut savoir que le chadri, c'est assez récent. À peu près un siècle. Auparavant, beaucoup de femmes des villes, de toute leur vie, ne mettaient pas le nez dehors de leur maison. [...] Le chadri a été un gain d'autonomie et de liberté. Elles ont enfin pu sortir de chez elles. De toute manière, on en fait un symbole exagéré et idiot de ce chadri. Les vraies priorités, pour les femmes, c'est l'accès aux soins, à l'éducation, au travail et à la justice, pas les fringues. [...] En ce moment, c'est un vrai outil de résistance. Beaucoup de femmes transportent des armes sous le chadri.
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"_J'ai remis de l'argent au commandant pour faire fonctionner l'école, pour montrer qu'il prend ça au sérieux, il nous a organisé cette séance mais en fait, l'école ne fonctionne pas.
_Ah non ?
_On est en septembre, c'est les récoltes, les enfants sont aux champs.
_Ils ont les mains dures, j'ai remarqué.
_Ils se débrouillent, à l'afghane, pour apprendre deux ou trois choses, mais dans l'ensemble, ce sont tout entiers des petits travailleurs ou des petits combattants.
Et ce qui est terrible, c'est que de plus en plus, leurs modèles uniques sont des adolescents qui ne savent faire que la guerre et qui s'en vantent. Pas d'alternative.
Personne pour expliquer que savoir des choses, ça vaut mieux que de s'étriper."
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"_Tu sais, la guerre, c'est toujours plus compliqué qu'on ne le pense. Tu peux très bien te pointer chez un commandant comme Bassir et le trouver en pleine discussion avec dix officiers russes autour d'un bol de chourchoï.
_Ah bon ?
_C'est pas de la collaboration, c'est pas la paix des braves, c'est des espèces de négociations sporadiques. "Laisse passer mon convoi, sinon je bombarde la route".
_La guerre n'est pas permanente, en fait."
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« Tu connais l’expression « avec eux, j’irais au bout du monde ». Ben on y est. Chacun d’entre nous est en situation de faire des choses pour lesquelles il n’est pas formé. On est tous voués, à un moment ou à un autre, à endosser une grosse responsabilité. C’est ça qui nous soude. » (p. 46)
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En fait, l'école ne fonctionne pas. on est en septembre, c'est les récoltes. Les enfants sont aux champs. Ils se débrouillent, à l'afghane, pour apprendre deux ou trois choses, mais dans l'ensemble, ce sont tout entiers des petits travailleurs ou des petits combattants. Ce qui est terrible, c'est que de plus en plus, leurs modèles uniques sont des adolescents qui ne savent faire que la guerre et qui s'en vantent. Pas d'alternative. Personne pour expliquer que savoir des choses, ça vaut mieux que s'étriper.
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