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J'ai eu le privilège de rencontrer Emmanuel Guibert à la médiathèque de ma ville puisqu'il y avait été invité pour son autre ouvrage "L'Enfance d'Alan" car ce dernier a été sélectionné pour concourir pour le Prix littéraire des apprentis et lycéens de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. C'est à cette occasion que j'ai acheté cet ouvrage et que je l'ai interviewé pour un article pour la revue "J'y vais Provence" (revue dans laquelle j'ai non seulement quelques-unes de mes critiques littéraires mais aussi une page que je rédige d'après mes rencontres avec des auteurs ou selon les expos auxquelles je me rends. Il est vrai qu'habitant une petite ville, je ne peux pas prétendre à rencontrer de grands auteurs tous les mois mais toujours est-il que, jusque là, ce que j'ai rencontrés m'ont impressionnés.

Excusez-moi si je m'égare un peu mais je ne pouvais résister à faire ma petite publicité pour ce modeste magazine que vous pouvez lire en ligne.
J'en reviens donc à ce qui vous intéresse ici, à savoir ce que j'ai pensé de cet ouvrage "La guerre d'Alan". Eh bien, autant vous le dire, tout de suite, gros coup de coeur. Il est vrai que j'ai d'abord lu le livre qui a suivi, à savoir "L'enfance d'Alan" avec lequel je n'avais pas particulièrement accroché (surtout au point de vue des couleurs particulièrement criardes qui m'avaient dérangée) mais là..., dans cette Intégrale - il réunit en effet les trois tomes de "La guerre d'Alan"-, entièrement dessinée en noir et blanc, avec des dessins parfois à la limite du croquis (je vous rassure, c'est fait pour) et cette histoire d'Alan Ingram Cope (histoire vraie qui plus est), le lecteur ne peut pas pas en sortir indemne. Cette histoire est vraiment poignante puisqu'elle raconte elle aussi des événements dramatiques qui se sont réellement déroulés (ceux de la Seconde Guerre mondiale). Oui, il s'agit bien ici de la guerre d'Alan et non pas de celle que des milliers d'américains ont faite puisque chacun l'a vécue à sa manière et celle d'Alan est particulièrement émouvante. Certes, il nous raconte, à travers l'écriture et les dessins d'Emmanuel Guibert, comment il l'a, lui, Alan, vécue. Il y avait bien entendu les séances d'entraînement (communes à tous) mais il s'attarde aussi sur des petits détails que l'on ne trouva pas dans les livres d'Histoire et c'est ce qui fait toute la différence car qu'ils fusent allemands, français, japonais, russes, français ou américains, ils étaient avant tout des hommes ! Des adolescents pour certains qui n'avaient d'ailleurs, pour la majorité d'entre eux, jamais connu l'amour et bien d'autres choses encore !

Durant sa période de guerre, Alan sympathisa avec de nombreux camarades mais aussi avec celui qui allait devenir le compositeur de renom Gerhart Muench et celle qui fut son épouse Vera ou encore avec la famille Rossbauer (eh oui, ces personnes-là étaient des allemands mais qui dit allemand durant la Seconde Guerre mondiale ne dit pas forcément convaincu des idées nazies). Bref, une histoire très émouvante, avec des personnages extrêmement attachants...avec de nombreuses photographies en fin d'ouvrage de ces derniers et là, je peux vous assurer que le lecteur tombe de haut car soudain, il réalise "Mince, mais tout ce que je viens de lire, ce n'était pas de la fiction mais ça s'est vraiment passé !". Et là, j'ai eu une pensée pour mon grand-père qui, comme Alan, avait réussi les tests pour être opérateur radio ! Mais là n'est qu'un court passage de la vie d'Alan (vous ne croyez tout de même pas que je vais vous faire sa biographie en entier, je vous en dis que très peu au contraire, pour vous à venir découvrir le reste par vous-mêmes (inutile de chercher sut Internet, il n'y aura jamais toutes les informations que vous pourrez trouver dans ce précieux ouvrage).

Une dernière chose pour conclure cette critique et c'est d'ailleurs ce qui a fini par me convaincre pour attribuer les cinq étoiles à cet ouvrage est qu'Alan a été ami "au cours de sa guerre" avec un certain Jim, de son vrai nom James E; Post qui fut plus tard aumônier de la prison dans laquelle étaient détenus Perry et Dick, les deux malfrats qu'a suivi Truman Capote pour son livre "De sang-froid". Vous vous imaginez, j'ai rencontré un auteur 'Emmanuel Guibert) qui a eu pour ami un autre Alan Ingram Cope...jusqu'au décès de ce dernier en 1999) qui en a connu un autre (ce fameux aumônier) qui lui-même connaissait Truman Capote ! Pour ceux et celles qui ne me connaîtraient pas encore et comprendraient mal là où je veux en venir, je vous invite à lire le petite description de mon profil et vous comprendrez mieux pourquoi un tel enthousiasme.

A découvrir !
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Je suis pas fan des romans graphiques. Ceux que j'ai lu m'ont été offerts. Mais je dois avouer que La guerre d'Alan est une très belle réussite. Emmanuel Guibert y exprime les souvenirs d'Alan Cope, depuis son enrôlement dans l'armée américaine, et en suivant le fil des relations nouées pendant les années de guerre. Car l'essentiel du récit concerne les rencontres faites durant ces années-là. le ton est sobre, sincère et profond. Rien de trop n'est dit. Petit à petit c'est comme si l'on entendait la voix d'Alan, y compris l'accent américain que l'on suppose. Alan juge très peu, est généreux, sensible, mais aussi sincère quand il raconte des faits dont il n'est pas très fier. Il relate le trajet d'une vie au travers de ses relations, américaines et allemandes essentiellement. L'on ressort de cette lecture méditatif. Et c'est très bien ainsi.
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Non, ceci n'est pas un énième livre sur la seconde guerre mondiale. Ceci est un témoignage particulier, l'expérience personnelle d'un soldat qui n'a finalement pas combattu, un "Alan à la guerre" en quelque sorte. Et ce qu'il est sympathique cet Alan ! Il a l'air d'attirer les gens. Chaque personne qu'il rencontre, en Europe pendant la guerre, aux Etats-Unis pendant la formation, partout après. Il semble quasi magnétique, il est touchant, simple, tout semble couler de source avec lui. On aimerait tous boire un verre avec Alan. C'est Emmanuel Guibert qui a eu la chance de le faire. Et il nous offre ces souvenirs.
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Emmanuel Guibert et Alan Ingram Corpe se rencontrent par hasard sur l'ïle de Ré en 1994. de l'amitié qui s'instaure presque instantémant entre les deux hommes, naîtra cette émouvante bande-dessinée dont le héros n'est autre qu'Alan. Comme le dit Emmanuel Guibert, "la guerre d'Alan, c'est la rencontre d'un vieil homme qui racontait bien sa vie avec un jeune homme qui a ressenti le besoin de l'écrire et de la dessiner." (extrait de l'introduction). La guerre d'Alan raconte avec simplicité les souvenirs imparfaits de l'ancien GI. le récit commence avec le bombardement de Pearl Habour de 1941 qui va bouleverser la vie du jeune Alan. Celui-ci n'a pas encore atteint sa majorité lorsqu'il s'enrôle dans l'armée américaine : "Quand j'ai eu 18 ans, Uncle Sam m'a dit qu'il aimerait bien mettre un uniforme sur mon dos pour aller combattre un gars qui s'appelait Adolph, ce que j'ai fait." Pareil à tous les jeunes de son âge, il souhaite lui aussi combattre pour l'honneur de la patrie. Animé des meilleurs sentiments, il s'engage dans une aventure qui durera 50 ans. C'est avec beaucoup de distance et presque de candeur que le soldat devenu vieil homme se souvient : ses entraînements, ses rencontres, ses choix le mèneront vers des chemins peu conventionnels. Toutes ces petites choses qui semblent insignifiantes prennent avec ce récit une importance insoupçonnable. Alan Corpe ne demandait-il pas à juste titre : "Admettez-vous que les parties d'une vie ont leur importance et le droit d'être évoquées quand on brosse le tableau d'une existence ?" Loin du récit héroïque, La guerre d'Alan se présente comme le témoignage dépassionné d'un monsieur qui savait raconter les histoires. Un bel hommage rendu par le dessinateur à un vieil homme attachant devenu son ami...

Il ne faudra pas moins de 5 ans de discussions et d'enregistrements pour que cette bande-dessinée voie le jour. Lorsque parait le premier tome de la guerre d'Alan en 1999, Alan Corpe a passé l'arme à gauche. La parution du livre est la réalisation de cette promesse que s'était faite Emmanuel Guibert : celle de mener au bout son entreprise de raconter l'histoire du vieil homme. Par fidélité à la mémoire de son ami, le dessinateur s'est fait de ce projet, une affaire personnelle : "A mesure que j'avançais, j'ai ressenti le besoin, sans doute parce qu'Alan me manque, d'associer toujours plus étroitement mon histoire personnelle à la sienne." La guerre d'Alan émeut par la simplicité du récit et l'humanité de son héros. Pas d'actes de bravoure, ni de combats sanglants, le récit d'Alan donne, chose rare, la voix à un témoin anonyme de l'histoire avec un "h" minuscule...

D'un point de vue graphique, cette bande-dessinée fait l'objet d'un remarquable traitement en noir et blanc. La sobriété des traits se prête pertinemment aux propos rapportés. Si ce n'était les nombreuses retouches d'images qui ponctuent régulièrement l'ouvrage et qui diluent parfois les dessins d'Emmanuel Guibert, La guerre d'Alan se placerait probablement pour moi au rang des grandes bandes-dessinées. Dommage également que le troisième tome s'éloigne par sa teneur des deux premiers : comme si les événements rapportés dans les deux premiers volumes étaient plus précis dans l'esprit d'Alan, on a l'impression que le troisème volume rapporte pêle-mêle des souvenirs sans lien évident, ni continuité. La narration perd en conséquence en puissance et l'intérêt finit par s'étioler... Ce bel hommage reste cela dit, digne d'attention. Je lui préfère de loin, le photographe du même auteur (en collaboration avec Didier Lefèvre) qui m'avait personnellement beaucoup secoué. A vous de vous faire votre propre idée.
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Plus qu'une BD, ce roman graphique aurait pu s'intituler, selon Alan Cope, "la guerre c'est ainsi". Mais l'auteur a choisi la Guerre d'Alan.

Au commencement, une rencontre entre 2 hommes, rencontre qui n'avait pas vocation à donner un résultat bien défini. Rencontre entre un jeune dessinateur de 30 ans et un homme de 69 ans.
Très vite ils vont passer beaucoup de temps ensemble, échanger des centaines de lettres et de coups de fil avec comme ligne conductrice le récit par Alan des souvenirs de sa vie.
C'est une drôle de guerre que nous découvrons en suivant le parcours d'Alan; une seconde guerre mondiale faite de très nombreuses rencontres, de départs, de fatigue, de peu de haine et horreurs. Mais c'est sa guerre.
A la fin de celle-ci, Alan va choisir de rentrer dans son pays, les États Unis. Il va se marier, avoir un enfant, suivre des études pour être pasteur. Mais sa vie prendra un tournant différent lorsqu'il va réaliser non pas qu'il n'aime pas son pays mais la mentalité américaine à qui il "manque le fond de l'existence".
Alors il va repartir pour l'Europe et faire sa vie en France.
Il ne fera pas une carrière extraordinaire mais l'un de ses petits boulots lui permettra de s'exercer à voir son existence, depuis le début, très loin dans son enfance.
Sa conclusion: il n'aura pas vécu la vie qu'il aurait voulu mais celle que l'on a voulu pour lui.
Cette prise de conscience à plus de 50 ans marquera un tournant dans sa vie.

L'histoire peut paraître assez légère mais elle met en lumière les conséquences non voulues bien souvent, de nos choix, de nos actes. Elle nous éclaire sur l'importance du moment présent, sur les les incidences de nombreuses années après de nos actes.

Le texte prend souvent le pas sur le dessin. C'est parfois un peu dommage car le trait est agréable, marquant notamment pour tout ce qui est paysages.
Emmanuel Guidert avec les 3 tomes de la guerre d'Alan, aura contribué à faire de L'Association, à l'époque, un éditeur incontournable. Aujourd'hui le récit n'existe plus tel que sorti, c'est à dire en 3 tomes sur un papier dessin qui laisserait penser que l'auteur vient de dessiner ces carnets. Mais une intégrale de qualité a été ré-éditée.

Lecture donc que je recommande mais il faut du temps pour aller au bout et surtout en apprécier tout le fond et la forme.
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Dans ce témoignage d'un soldat américain, Alan Ingram Cope, vois ne trouverez pas de violents combats ou même de nombreux morts (quelques uns quand même évidemment). La force du récit est de découvrir le parcours d'un soldat ordinaire dans un quotidien ordinaire (enfin, c'est quand même la guerre) et d'un réalisme total.
On voit cet homme être entrainé comme soldat, puis devenir instructeur puis se retrouver finalement sur le front à la toute fin de la guerre.
Le style de la narration est plutôt déstabilisant ; c'est raconté comme une histoire au coin du feu avec ses approximations et les tics de langages. Mais ce style participe parfaitement à cette histoire vraie de soldat pendant la guerre. le contenu du récit est parfois un peu terne même si on découvre un aspect de la guerre et de l'armée complètement ignoré de tout livre de guerre : les missions de patrouille, l'entretien des armes et des engins, le repos des soldats et campagne, les moments de loisirs… le quotidien tout simplement ; rien n'est oublié de ces petits moments complètement zappé des livres l'histoire.
Du coup, c'est parfois assez long à lire et quelquefois moins passionnant. C'est d'ailleurs devenu, au fil du récit, moins intéressant et le style de la narration n'a pas aidé à rester attentif à la vie de ce soldat dans la Seconde Guerre mondiale. La version en trois tomes est peut-être plus adaptée à la lecture de ce récit.
Malgré ces inconvénients, le récit est très instructif sur cette période de l'histoire très documentée mais assez peu présentée sous cet angle de vue. Un témoignage intéressant mais qui souffre de longueurs parfois.
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La Guerre d'Alan fait partie de ces ouvrages importants qui donnent un regard différent sur la Deuxième Guerre Mondiale. Si un gros tiers de l'ouvrage n'est pas du tout consacré à la guerre ou ses préparatifs, cette guerre est quand même l'élément déclencheur essentiel de la vie d'Alan Cope. Parce que la guerre qu'on nous décrit n'est pas celle que l'on voit partout, cet ouvrage est déjà indispensable. Mais il permet également de comprendre comment un homme qui traverse une guerre comme soldat est nécessairement différent de n'importe qui d'autre. En fait, c'est vrai, c'est beaucoup plus difficile de faire une chronique drôle sur un bouquin qu'on a particulièrement aimé.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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J'avais beaucoup aimé la série sur le photographe en Afghanistan par Emmanuel Guibert. C'est pourquoi j'ai été attiré vers ce livre. Et encore une fois, l'auteur réalise une vraie oeuvre de témoignage touchante et honnête. Décidément, Guibert a vraiment un don pour rencontrer les bonnes personnes et les faire parler de leur expérience. Celle d'Alan commence lors de son engagement dans l'armée américaine qui part en guerre contre l'Allemagne en 1942. Il est très jeune et la première partie de la BD parle de sa formation de soldat. Plus tard, il partira en Europe avec sa compagnie et fera des belles rencontres. Sujet mille fois vu au cinéma et à la télévision, la seconde guerre mondiale, la préparation des GI, la progression des alliés, l'accueil des populations et l'après-guerre, sont ici traités avec le seul point de vue d'Alan. C'est original et souvent naïf, il le dit lui même. Sous les traits délicats de Guibert, Alan découvre les hommes et devient un homme, puis un philosophe. C'est un beau témoignage, lu avec beaucoup d'intérêt. Simple mais essentiel.
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La très jolie et émouvante amitié entre Emmanuel Guibert, alors âgé de 30 ans, et un Alan Cope vieillissant a débouché sur une belle et touchante oeuvre graphique. Il leur a fallu pas moins de cinq années de coups de fils, d'échanges de courrier pour retracer la vie de l'américain.
Alan Cope est un jeune adolescent californien insouciant. L'attaque de Pearl Habour en décembre 1941 changera le cours de sa vie et la face du monde. Comme des milliers de ses compatriotes, il s'engage dans l'armée et part au combat.
Le premier tome retrace la période comprise entre enrôlement et le débarquement en Normandie. Il y est surtout question de découvertes : les grandes villes comme Chicago et New York, la formation d'un soldat, la vie collective, l'attente minée par une sourde angoisse du futur... le deuxième tome raconte la guerre, pas forcément celle montrée dans les livres d'histoire ou les films, mais plus prosaïquement celle d'un jeune homme qui traverse un continent inconnu à bord d'un char d'où il ne voit et ne comprend pas grand-chose à ce qu'il l'entoure. L'après-guerre et son stationnement dans l'Europe centrale apportera à notre héros plus de confusion que de réponses. Enfin, le dernier opus de cette trilogie débute sur sa vie de salarié au service de l'US army dans une Europe en cours de reconstruction pour s'achever sur quelques-uns de ses derniers portraits et lettres. Entre temps, on fera connaissance avec les amis d'Alan qu'on accompagnera dans leurs moments de joie et de chagrin.
Le parti pris graphique (un dessin au lavis sépia, un très beau traitement des scènes de nuit et la manière de détourner les photographies) renforce un plus encore la profondeur de ce récit sensible conté à niveau d'homme. Réussi et terriblement attachant.
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Emmanuel Guibert raconte en bd les souvenirs de guerre d'un certain Alan Cope, obscur bidasse au sein d'un régiment de blindés yankee.

« Drôle de guerre », vu qu'Alan débarque en 1945 en pleine débâcle des Schleus : du coup les Yankees s'enfoncent comme dans du beurre, à qui arrivera le plus vite à Berlin, des Soviets ou de l'Oncle Sam.critique,bd,fanzine,zébra,emmanuel guibert,alan cope,l'association,bd

Détail amusant, on dirait que Guibert dessine avec du plomb, comme un vitrier, ce qui pour une histoire de trouffions et de canons tombe plutôt bien.

Un type ordinaire, Alan, jeune engagé inexpérimenté. C'est ce qui fait l'intérêt du récit ; car le jeu de la guerre et du hasard, cette espèce de gigantesque partie de poker à l'échelle de l'Europe dans laquelle Alan se retrouve embringué, tout ce ziggourat machiavélique va finir par le questionner.

Comme quoi les types ordinaires sont parfois moins cons que les héros, qui vont à la guerre se faire dégommer sans se douter de rien, quasi sans raison, pour la beauté du geste alors qu'il n'y a personne pour le filmer.

Tout ça a déjà été dit par d'autres anciens combattants, y compris le silencieux encouragement au sacrifice de parents restés à l'arrière, qui fait frémir. Soit. Disons que le mérite d'Alan, c'est de n'avoir pas eu besoin de se prendre des tonnes d'acier au coin de la gueule, ni vu le champ d'honneur parsemé de cadavres, de nous faire sentir la mort avec son confident-illustrateur Guibert «à l'économie».
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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