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EAN : 9782362792014
134 pages
Alma Editeur (06/10/2016)
4.03/5   36 notes
Résumé :
Le cri des cochons. Le beuglement des vaches. Le bêlement des moutons. Parce qu'il n'en peut plus de les ramener, chaque soir, dans son lit, Joe se décide à tout plaquer. Á fuir, une bonne fois.
À l'abattoir où il travaille, le voilà qui vole une bétaillère, six vaches à l'arrière, et prend la clé des champs. Non sans embarquer avec lui le petit Sam, l'orphelin couvert de bleus, dans des vacances aux allures de cavale. L'instinct vital a parlé.
Un homm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Aujourd'hui, c'est son jour de congé. Qu'il passe, comme tous ses jours de congé à oublier. Oublier le cri des bêtes, les yeux écarquillés, le sang. Pour être moins gris, il se rend à l'hôpital où l'infirmière Joséphine lui administre sa dose hebdomadaire d'un liquide arc-en-ciel. Mais Joe est déçu aujourd'hui d'apprendre que Joséphine est en repos. C'est l'infirmière Gisèle qui s'occupera de lui. de retour chez lui, il avale rapidement son déjeuner, se permet une sieste puis s'en va acheter des bonbons qu'il ira offrir à Sam dont la pommette est, aujourd'hui, ornée d'un petit bleu vif. À la fin de la journée, sous un ciel tout gris, Joe se sent cafardeux. Après une nuit très courte qu'il a passé à réfléchir à la phrase d'une vieille dame entendue à la télé, il a pris sa décision. Aujourd'hui, il ne franchira pas la porte de l'abattoir. Au nez de l'éleveur, occupé à rire de bon coeur avec son collègue, il volera son camion, chargé de six vaches, et prendra la fuite. Avant d'aller trouver le bonheur, il ira chercher le petit Sam, certain que lui aussi à droit à sa petite dose...

Comme son père et son grand-père, Joe travaille à l'abattoir. Un métier qu'il n'a visiblement pas choisi, lui qui est fragile et qui ne supporte ni les bêlements des moutons, ni les beuglements des vaches. Alors, Joe a décidé de s'enfuir, emmenant avec lui six vaches, qu'il sauve d'une mort certaine, et le petit Sam, qu'il sauve lui aussi de sa famille d'accueil (qui n'en porte que le nom), pour leur faire découvrir la montagne et ses prés verts. Mais la liberté et le bonheur ont un prix, Joe le sait bien... En attendant, il cueille ses petits moments de bonheur, qu'il aime aussi offrir, et profite de sa fuite, en dehors de sa vie et un peu en dehors du temps. Il profite de l'air et du vert des montagnes, de ses retrouvailles avec son ami d'enfance, des sourires de Sam, de son amour secret pour l'infirmière Joséphine, de la générosité de ceux qu'il rencontre. Empreint de tendresse, d'un brin de mélancolie, ce road-trip doux-amer, tout à la fois grave et léger, déborde de vie, de poésie et d'émotions. Une ode à la fuite et aux rêves à laquelle la plume de Guillaume Siaudeau permet de croire et d'espérer...

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Pas trop saignant est un court ouvrage absolument percutant, déployé au moyen de chapitres concis mais gorgés d'une rage athlétique et d'un grand coeur. L'auteur confesse un récit fragile -parce que l'on sent qu'il nous échappe- et fugace : le·a lecteur·rice est isolé, sans pour autant être rejeté, et devient bel et bien le·a témoin d'une course vers deux antipodes, la vie et la mort, réconcilié autour d'un même désir, celui d'être libre. La plume de Guillaume Siaudeau, poétique vigoureuse, dévoile alors une cavale démente, aux pétales délicates, un conte doux-amer qui vient, non sans humour, écorcher quelques anomalies de la société. Le·a lecteur·rice butine alors un peu de mélancolie mais surtout beaucoup de tendresse dans ce récit qui est une véritable fracture temporelle, un arrêt dans le temps qui constelle le cerveau du·de la lecteur·rice en d'innombrables étoiles d'affection.
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Sympa, d'autant que le sujet principal est la liberté. Cette liberté que se donne, un jour, cet homme qui travaille dans un abattoir. Il va libérer six vaches condamnées à mort et un petit voisin malheureux dans sa famille d'accueil. La cavale va démarrer. Un humour, limite noir, avec une analyse de notre société absurde. Auteur découvert par hasard, dont je vais m'empresser de lire ses précédents romans. Conquise par son style décalé.
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Le cri des cochons ou celui des vaches, un matin, Joe décide qu'il ne peut plus les supporter. Car ces cris envahissent sa vie, son repos, ses nuits, ses rêves. Ce n'est pourtant pas une décision simple à prendre lorsque l'on travaille dans un abattoir.

Chaque semaine, Joe doit recevoir des perfusions pour arriver à vivre à peu près normalement. Et dans ces moments-là, son seul rayon de soleil, c'est l'infirmière Joséphine. Il faut dire qu'elle aussi habite les nuits de Joe, ses rêves, sa folie douce et ses envies d'ailleurs. Mais rêver n'est plus suffisant, car ça ne fait pas vivre heureux.

Il en est sûr désormais, le bonheur est dans la fuite, loin de l'odeur du sang, celui des bêtes et celui des perfusions, loin de l'hôpital et de la mort.

Alors ce matin-là, le premier éleveur qui pose sa bétaillère devant l'abattoir à la surprise de la voir s'envoler avec ses six vaches à l'intérieur. Et Joe trace la route, mais n'oublie pas de récupérer au passage le jeune Sam, cet enfant élevé par des tuteurs qui ont confondu maison de redressement et éducation familiale.
Ils se font la belle. Par l'autoroute, par les petites routes, jusqu'à la montagne et ses verts pâturages ensoleillés. Ou pas. Il peut faire gris et froid dans les montagnes quand on n'a rien à manger et que l'on est entouré par quelques voisins trop bavards.

Quelle heureuse surprise. J'ai apprécié ce court roman aux chapitres brefs, qui fleure bon douceur et mélancolie, teinté d'un humour grinçant et parfois si réaliste. Il y a beaucoup de tendresse et de douceur dans ce road-trip pour la vie, dans ce texte aux intonations douces amères qui nous ramène indiscutablement à la banalité et la dureté du quotidien.

Chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/02/18/pas-trop-saignant-guillaume-siaudeau/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Troisième roman de ce jeune auteur né en 1980 et troisième fois que je me laisse embarquer dans son univers décalé, à la frontière du rêve et de la réalité. On suit ici le parcours de Joe, équarisseur dans un abattoir ne supportant plus la vue du sang et le cri des bêtes condamnées à une mort atroce. Un solitaire qui décide un jour de tout plaquer pour partir sur les routes au volant d'une bétaillère dérobée sur son lieu de travail et contenant des vaches destinées à finir en steaks hachés. Après un détour pour kidnapper Sam, un enfant placé et maltraité dont il est devenu le meilleur ami, Joe roule vers la montagne et trouve d'abord refuge chez son vieux pote Jacques. Il rencontre ensuite Robert, veuf bourru au coeur grand comme ça qui prend fait et cause pour les fuyards tandis que la traque s'organise et que les policiers de tout le pays se lancent aux trousses de la bétaillère et de ses drôles d'occupants.

Y a de la joie et de la tristesse dans cet inclassable petit texte, une gravité affleurant en permanence sous des faux airs de légèreté. La liberté a un prix, la fuite ne pourra jamais être que temporaire et on sait la partie perdue d'avance mais cela renforce l'infinie empathie que le lecteur ressent pour Joe et ses comparses. A l'opposé les forces de l'ordre en prennent pour leur grade, un matraquage en règle sous l'angle de la moquerie et de l'humour noir offrant une représentation aux accents anar certes caricaturale mais pour le coup vraiment drôle.

C'est une confirmation, j'aime beaucoup la plume et le ton de Guillaume Siaudeau, son regard lucide, désabusé et pétri d'humanité, sa capacité à mettre en scène des gens du peuple aussi attachants que solaires et ses histoires douces-amères dont la petite musique nous reste en tête longtemps après avoir tourné la dernière page.

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Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
Les rêves sont impitoyables. Ils sont tout ce qu'il reste à l'homme lorsqu'il ne sait plus à quel saint se vouer. Ils feraient n'importe quoi pour vous persuader qu'un jour la vie se mettra à sourire. Les rêves n'ont aucune preuve, aucun alibi. Ils vendraient père et mère pour faire croire au plus triste des hommes que le bonheur est à portée de main.
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Joe pense être chez Jacques en fin de matinée. Il ne l'a pas prévenu de son passage et espère qu'il répondra présent. Le fait qu'ils ne se soient pas vus depuis des lustres n'est pas un problème. C'est à ça qu'on reconnaît les amis d'enfance. Avec les années, les retrouvailles deviennent de plus en plus banales. Peu importe le laps de temps qui sépare chacune d'entre elles. Les amis d'enfance sont une machine à souligner le ridicule du temps qui passe.
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Il se souvient parfaitement de l'odeur de sa chemise de nuit. Il pourrait la reconnaître encore aujourd'hui parmi mille odeurs de chemise de nuit. Si on planquait la chemise de nuit de sa mère dans le plus grand magasin de chemises de nuit du monde, Joe saurait la retrouver en moins de deux. Parce que cette odeur avait le parfum d'un sauvetage.
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Quand Joe le voit s'extasier, plus rien n'a d'importance. Il se dit que si le monde devait s'écrouler d'une minute à l'autre, c'est précisément là qu'il aimerait s'arrêter pour attendre la fin. Au bord d'un sourire d'enfant.
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Je reste persuadé, malgré les apparences, qu'on ne fuit pas pour éviter quelque chose. On fuit pour se retrouver.
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