La sémiologie

La sémiologie est la science qui étudie les systèmes de signes. Guiraud reprend le schéma de Jakbson et part du principe que les fonctions "référentielle" ou objective et "émotive" ou subjective s'opposent. C'est donc sur ce postulat logique que se développe l'ouvrage où comprendre s'oppose à ressentir, comme les sciences aux arts, l'intelligence à l'affectivité. Pourtant, en fin d'ouvrage, sa conclusion indique que le monde est entré (nous sommes au tout début des années 70) dans l'ère de la publicité et de l'image, de la manipulation des populations et que cela se fait par les manipulations de signes. Il aurait pu alors se demander comment il se fait que le "public" soit si facile à persuader : est-ce qu'il "comprend", qu'il "ressent", mais alors si la compréhension diminue, comment expliquer que des comportements soient produits ? A moins qu'il n'y ait un lien entre comprendre et ressentir, mais il faudrait alors revoir tout l'ouvrage. Ce qui me gêne dans la sémiologie, c'est qu'elle part du principe que tout est figé : les signes, les relations, les signifiés, les compréhensions, etc. et que l'on pourrait créer des systèmes : ça ne marche pas, les mots changent sans arrêt, on emploie jamais les mêmes, on parle au second degré, etc. Si bien que la sémiologie me paraît toujours être davantage une autorité qui prescrit qu'une science qui étudie, une manière de forcer par autorité un système du monde, de l'imposer pour que tout soit bien ordonné, mais sans justifier sur quoi repose la structure - ce qui laisse la place à toutes sortes de motivations.