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Gabrielle Danoux (Traducteur)
EAN : 9781073311934
49 pages
Auto édition (11/06/2019)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Quelques textes épars d'Emil Gulian, auteur roumain né le 15 mai 1907 et décédé en décembre 1942, ami de Mihail Sebastian.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour ceux qui ont lu Eugenia de Lionel Duroy, le nom d'Emil Gulian n'est pas totalement étranger. Il est évoqué dans le livre à travers le Journal de Mihail Sebastian qui était son ami. Emil Gulian est mort sur le front de Sibérie, à l'âge de 35 ans, en 1942. Licencié en droit et en philosophie il a eu le temps de traduire en roumain les poèmes d'Edgar Allan Poe, mais aussi de nombreux auteurs français : Paul Claudel, Valéry Larbaud, George Duhamel ou François Mauriac. La présente traduction, qui vient de paraître, lui rend hommage en réunissant deux nouvelles publiées en 1937 dans une prestigieuse revue littéraire, ainsi 19 poèmes, dont plusieurs appartiennent à l'introuvable aujourd'hui recueil Duh de basm [Espit de conte], paru en 1934 et couronné du prix de la Société des écrivains roumains. Les textes réunis ici sont tous un vibrant message d'amour impossible. le départ sur le front induit un sentiment d'urgence devant la nécessité de déclarer et de consommer les passions amoureuses. L'érotisme y est subtil et élégant. La nature est un personnage ambivalent, car elle se montre à la fois bienveillante et sombre. 50 pages qui se lisent avec grand plaisir.
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Traduit du Roumain.

Emil Gulian est décédé en décembre 1942.

Deux nouvelles "le prisonnier" et "le bal de l'auberge".

La première les adieux de deux amoureux, lui bien engoncé dans l'étau de ses idées "tout où rien" ; elle franche et indépendante.

La deuxième : dans une auberge déserte où deux "vieux" sont là assis à observer arrive un groupe qui se met à boire et à danser au son d'un phonographe.

On y retrouve les amoureux Alin et Ana dans un bal d'adieu.

Suivis de poèmes assez sombres.

(un grand merci à Tandarica qui m'a fait découvrir cette parenthèse roumaine qui m'est totalement inconnue).
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Bonsoir,
De la littérature classique ce soir : le bal de l'auberge d'Emil Gulian
Il s'agit d'un recueil de deux nouvelles et de poésies d'Emil Gulian. Emil Gulian est un auteur roumain du début du 20eme siècle. Un style correspondant bien à l'époque qui nous parle de l'amour et de la capacité de chacun à l'affronter ou à renoncer même si cela est douloureux.
Info de l'éditeur : Quelques textes épars d'Emil Gulian, auteur roumain né le 15 mai 1907 et décédé en décembre 1942, ami de Mihail Sebastian.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Paysage

Nous vivons dans la mort comme un jour couvert
Où dans une centaine d’années
La serviette dans la rue qu’on nous repère
Marchant sur des feuilles qui fleurent la monnaie

Comme dans un nuage, marchant sur des feuilles humides
Nous serons de bleus spectres traversant les années.

En feuilletant de gros livres sur nous, eux
Sauront comment le chapeau nous portions
Et comment nous marchions, la fugacité construisions
Pour arracher des rêves à partager à deux.

Un doux égarement nous avons tenté
Dans la vie où nous n’avons fait que languir ;
Que notre vers leur inspire
Que nous les avons aimés, que nous avons frissonné
Pour leur rêve dans lequel nous ne sommes pas entrés.

Et notre vers dans leur livre écrit,
Qu’il soit vert-de-grisé ou qu’il soit scélérat
Qu’ils sachent qu’il nous fut d’amour empli
Comme quand il se fortifia
Et qu’il nous fut brûlant aussi.

Et voilà que les morts tombent, la plaine ombrageant,
Et voilà que parmi eux nous aussi sommes venus ;
Nous avons peur d’entrer dans
Le bleu paysage où tous sont nus.
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Val de fer

Avec le front sur le ciel des montagnes érigées
Secouèrent leurs rivières dans le val de fer,
Se clairsemèrent les labours, se dénudèrent les rochers,
Les oiseaux les forêts cherchèrent.
La foudre blanche frappa le cornemuseur,
De sous le sapin isolé, le chanteur.

Avec des bras en os les branches sont des pendaisons…
(Les fourmis s’affairent sur le squelette avec témérité)
Sur la carte de la vie tous savent de la mort la raison,
Seuls les revenants songent à l’immortalité.

Nous qui vivons à la porte
Le cimetière avec des vers comme une prune morte
Car voici que le soleil aux paupières coupées
Ne descend pas rouge vers l’éternité.
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Lunaire

Fille aux grelots
Que la fleur de la chair te fasse sonner !
Blanche, de fleurs du lac,
Vers la lune te hisser
Et vers de vieux anneaux
Tel l’or sur le lac.
Dans le parc des arbres à la poix
Effilochent leur bois
Et des bourgeons froids,
Sur un fil de la Vierge
Dans des recoins de verges
Vacille la boucle d’oreille.
Des nervures nouées pendent
Boucles aux oreilles,
Sur les anneaux de l’eau
Les astres brillent en couples.
Je regarde à travers ton corps
(Comme le nénuphar sous la lune)
Fille aux grelots
Que la fleur de la chair te fasse sonner !
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Déclin

Il fermente à la chaleur, il coule, putride, dans ses veines
Le vieux vice qui porte sa mission dans le corps décati
Des pensées sans limites tournent dans sa tête, la momie.
Elle secoue ses yeux globuleux et ses paupières lourdes se maintiennent
Ouvertes, pour voir avec un ricanement hideux et affaibli
Du lit allumé, dehors, un large soleil couchant
Comment les nuages noirs et violacés s’enveloppent de sang
De rouges poignards de soleil s’implantent profondément et rient
La tristesse l’emporte sur la cruelle santé…
Du ficus aux branches brisées comme de vieille sorcières défigurées
Tombent des feuilles fortes, amères quand on les mord et empoisonnées
Comme des sons arrêtés par le parchemin, cirés.
Et à la nuit tombée violacée et rouge où périt
L’effroi de tentatives ultimes, silencieusement
Quand de petits démons sortent des recoins soudainement
Une tête à la langue molle pend sur le tapis.
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Le train a démarré. Il court encore derrière elle, la main tendue comme pour un salut dans l’éternité. Il ne voit plus que sa tête, légèrement penchée sur la fenêtre, ramollie comme une anémone dorée. Il entre ensuite dans la salle d’attente où des gens mouillent le sol et le balayent. Des larmes coulent… Pourquoi ? Pourquoi sommes-nous les prisonniers de nos propres pensées ?
(p. 18)
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