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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lekh lekha, va vers toi-même...

Ce pourrait être une jolie façon de résumer, en hébreu, Palestine, le beau livre de Haddad.

Cham, permissionnaire malchanceux de Tsahal, disparaît des écrans radars le premier jour de son congé : sans papier, sans arme, sans uniforme, il est enlevé par un commando palestinien dissident , ni Fatah, ni Hamas, dont tous les membres meurent dans une même déflagration. Choqué, blessé, amnésique, Cham  est soigné et recueilli par une palestinienne aveugle et sa fille, Falastin, qui veulent reconnaître en lui Nessim,  un fils, un frère disparu.

Le voici donc Nessim, palestinien, doté de papiers et entouré d'amour. Mais sans souvenirs.

Cham-Nessim vit alors une expérience schizophrénique instructive : il voit et vit sa ville, quelques semaines, avec les yeux, le corps , le coeur de l'autre, ceux de l'ennemi, ceux du  feddayin.

Quand cette connaissance cruelle aura achevé de faire de lui un autre, quand sa " mère", sa "soeur"auront noué leur destin à  la trame noire du malheur,  il ne lui restera plus qu'à accomplir  à son tour le sien, à faire les quelques pas, décisifs, qui le séparent encore de lui-même.

Lekh lekha, va vers toi-même...

Le cache-cache identitaire de Cham à Nessim, et de Nessim à Cham ,  un passeport perdu et retrouvé,  une soeur évanouie  contre un frère perdu pour jamais... le destin, on le sait,  aime les hasards ironiques, les chaises musicales macabres : le destin joue à la vie à la mort.

Une fable poignante et cruelle dont chacun doit chercher l'apologue : quelle reste la part d' espoir pour la paix dans un contexte aussi tendu, aussi exacerbé,  dans cette guerre fratricide entre deux peuples d'une même terre? Se mettre à la place de l'autre, certes, ouvre les yeux...mais on les referme pour pleurer et pour mourir.

Hubert Haddad ne donne pas sa réponse:  il en fait entendre plusieurs, mais la tonalité générale  et la conclusion, superbe, suspendue et néanmoins désespérée,   ne laissent pas grand espoir...

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Tragédie classique dans les territoires occupés.
Hébron, une des villes les plus explosives de Cisjordanie, où près de 700 colons juifs vivent armés et sous haute protection militaire, au coeur d'une communauté de 180 000 palestiniens dont les moindres pas sont entravés.
Cham, jeune soldat israélien est pris dans une embuscade. Blessé, il est recueilli par un commando palestinien qui veut en faire une monnaie d'échange. Au terme d'une poursuite, pris dans une souricière, Cham en réchappera miraculeusement et sera recueilli par Asmahane, une veuve aveugle et sa fille Falastin, qui verront en lui, grâce à une troublante ressemblance leur fils et frère disparu. C'est ainsi qu' amnésique et sans papiers, Cham, juif israélien, devient Nessim, palestinien, accepté comme tel par sa famille et les groupes terroristes qu'il intègre.
La Palestine est un imbroglio politico-miliaire inextricable et ancestral et Cham-Nessim, anéanti, découvre du jour au lendemain les brimades, la terreur, les humiliations que les occupants font subir à son nouveau peuple, le désespoir et la haine qui nourrissent le conflit entre les deux peuples et le terrorisme. Au fil des jours, il rencontrera aussi en Falastin, frêle jeune fille anorexique pleine de dignité, la femme qu'il a toujours recherchée. Mais Falastin à son tour, est broyée par le chagrin et il se laisse entrainer dans la voie du martyre.
Hubert Haddad nous plonge au coeur de ce terrible conflit, chargé de symboles, et nous conte dans une belle langue sobre mais très poétique un récit fondamentalement humaniste qui prône la nuance et dénonce les excès des deux camps, l'histoire d'êtres de chair, d'os et d'esprit, pris dans un conflit déshumanisé.
Un roman où j'ai plus appris sur la Palestine occupée que tout ce que j'ai pu lire avant…
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Je suis comme beaucoup, très loin du conflit israélo-arabe : j'en ai toujours entendu parler dans les médias, à croire pour ma génération qu'il a toujours existé. A force, on n'en connait ni les origines, ni les arcanes. Ce livre ne nous aidera pas à les comprendre : ce n'est pas un traité géo-religio-politique. Dans ce roman, Hubert Haddad nous fait vivre le quotidien des Palestiniens coincés dans leurs villes, par des constructions de colons toutes proches. Ils sont contrôlés, re-contrôlés, subissent brimades et tracasseries, se font arrêter, parfois sans raison apparente, voient leurs maisons réquisitionnées ou détruites pour des motifs fallacieux. de l'autre côté, les Israéliens ne sont pas tous des conquérants et des occupants : certains refusent de servir la cause et deviennent des "refuzniks". Tous sont plutôt victimes, subissent ce qui est décidé. Bien sûr, il y a les extrémistes de tous poils, mais ceux-là, Hubert Haddad n'en parle que très peu.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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Pour les rageux je commencerais par dire qu'Hubert Haddad est d'origine judéo-berbère il ne peut donc certainement pas être assimilé à un membre du Hamas palestinien. Dans "Palestine" il nous conte une histoire singulière qui se révèle d'une réelle beauté par son écriture mais surtout par rapport aux personnages tous très attachants. On pourrait dire d'ailleurs qu'il s'agit là presque d'un récit plutôt qu'un roman. Dans une Cisjordanie occupée des soldats israéliens tombent dans une embuscade palestinienne un seul en réchappe et ce dernier perd la mémoire. Contre toute attente il est accueilli par un couple singulier de 2 femmes, une jeune fille étudiante anorexique et sa mère aveugle. Toutes les pérégrinations du soldat israélien sont singulières et l'amènent à comprendre la situation des palestiniens sans savoir qu'il est israélien. Les descriptions sont belles malgré les grosses difficultés rencontrées dans leur vie de tous les jours : faim, multiples check points et humiliations diverses. Un livre poignant signé en 2007 mais affreusement d'actualité.
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Découverte Emmaus encore que ce livre même si je connaissais Hubert Haddad de nom. Une belle découverte... M. Haddad a une écriture érudite , poétique et en même temps qui sait dire l'indicible, l'insupportable presque au-delà des mots justement... pourtant il n'y a pas de trop, juste le minimum... et l'histoire est terrible et tellement réaliste, tragique, puissante en sentiments et émotions diverses. Il sait saisir toutes les questions liées à ce conflit qui semble insoluble. Une tragédie antique ...
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Cham est un jeune soldat israélien. Lors d'une patrouille avec un collègue, ils sont attaqués. L'autre est tué. Lui, blessé, est enlevé, puis relâché dans un vieux cimetière abandonné. Pourquoi ne peut-il pas servir de monnaie d'échange comme prévu par les assaillants ? Ça, je ne peux pas vous le dire, ce serait dévoiler le ressort de ce roman.
Amnésique, il va être recueilli dans une famille arabe, prendra la place d'un frère et d'un fils disparu.
A travers ce qu'il va vivre avec cette famille, il va éclairer la condition de vie dans les territoires occupés, le comportement des colons, les groupes de résistance arabes, entre pression, coup de feu et check-point à tous les carrefours.
Jusqu'à ce que la mémoire lui revienne. Mais dans quelle circonstance !
On comprend alors l'insistance sur un indice du début (celui du ressort de l'histoire du paragraphe 1 dont je ne peux pas vous parler !)
Une belle histoire sur une dure réalité d'aujourd'hui.
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Ce roman explore le conflit israélo-palestinien à travers les personnages de Cham/Nessim et Falastìn. Cham, un soldat israélien enlevé par des Palestiniens, se retrouve amnésique et prend l'identité de Nessim, le frère disparu de Falastìn. Il vit ensuite avec une famille palestinienne pacifiste, ce qui lui permet de découvrir la réalité et la souffrance des Palestiniens.

Le livre aborde les tragédies collectives et individuelles liées au conflit, ainsi que les divisions au sein des deux sociétés. Il met en lumière les espoirs de paix, la perte d'identité, la recherche de vérité et les souffrances des personnages.

Premier livre lu de cet auteur, lui-même d'origine juive et arabe, qui apporte une perspective unique et nuancée sur le conflit.

J'ai vraiment apprécié cette façon poétique et plein de de nuances pour aborder le conflit israélo-palestinien, tout en explorant les tragédies individuelles et collectives qui en découlent. L'histoire complexe et les personnages bien développés portent réflexion sur les enjeux de la paix, de l'identité et de la compréhension mutuelle.
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Quelque part en Cisjordanie un soldat israélien est enlevé par un commando palestinien. Recueilli par deux Palestiniennes, il change malgré lui d'identité en prenant celle de Nessim, le frère et le fils disparu de ces femmes. Personne ne croit avoir retrouvé le frère ou le fils en question mais on "fait comme si" et le soldat israélien, amnésique et blessé, va vivre la vie d'un Palestinien.
Sa "mère" est en fait l'épouse d'un responsable politique abattu lors d'une embuscade. Pour cette raison, la famille est étroitement surveillée. Un amour étrange et impossible lie le pseudo Nessim et sa "soeur" Falastin. Il la suit dans des actes de résistance politique à l'occupant, sans se douter qu'il fait partie du peuple envahisseur. Quand une exclamation en hébreu finit par jaillir de sa bouche, devant des soldats israéliens, il est le premier surpris mais trouve une explication plausible.
Des scènes de la vie quotidienne, absurde et ordinaire, nous sont rapportées: le transport d'un mort dans son cercueil , en taxi, depuis Hébron vers Israël, cercueil qui reviendra à vide, prêt pour un nouveau transport, on rentabilise au maximum! Les soins donnés au mort, les costumes (keffieh, hijab, chéchia), les coutumes, les paysages, grandioses malgré le danger permanent, les contrôles tatillons aux check - points, toutes notions qui donnent vie au récit et informent le lecteur sur la vie de tous les jours en Palestine.
Il y aussi de l'émotion, de l'humour, du suspens, de la tendresse. Une belle écriture, déliée, rapide et évocatrice.

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L'objet (bravo aux éditions Zulma) est à la hauteur du contenu : superbe. Une belle découverte due à mon libraire.
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Le destin de Cham, jeune soldat israélien va complètement basculer à cause de deux actes à priori banals. Il va perdre son portefeuille près du tombeau des patriarches puis en passant par hasard près d'un observatoire d'angle, il se voit contraint d'accepter une ronde de surveillance avec son adjudant Tzvi le long de la frontière de sécurité alors que c'est son premier jour de permission.
Un soir de surveillance comme tant d'autres dans les territoires occupés :
En limite d'horizon, au-delà d'une lame de ténèbres figurant la mer Morte, les brumes du soir noient la dentelle mauve des montagnes du Moab.
- C'est bon, dit l'adjudant Tzvi. On rentre se dégoupiller une canette fraîche. (Extrait de Palestine p. 10)
Et c'est le drame : l'attaque surprise d'un commando palestinien. Tzi meurt sur le coup, Cham tombe blessé à la tête.
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