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sur 86 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'Inde du Sud, terre d'accueil ancestrale de la diaspora juive, semble être le dernier voyage pour Hochéa Meintzel, violoniste de renommée internationale.
Victime il y a quelques années d'un attentat à Jérusalem, il reste meurtri par les souvenirs qui engouffrent ses nuits dans un labyrinthe souterrain dont il se réveille épuisé.
Seul le lever du jour dissipe ses fantômes en le faisant renaître au monde extérieur de ce pays qu'il traverse : le bruit des klaxons, les cris de la foule bruyante sur les marchés de Pondichéry, le tapage luxuriant de la forêt tropicale, la furie de la tempête sur la ville côtière de Fort Cochin ou simplement le vrombissement des pales d'un ventilateur d'une chambre d'hôtel.
Toute cette vague de sensations que le vieil homme reçoit forme la musicalité et le rythme de ce beau texte dédié à la musique et à son pouvoir de consolation « les mélodies sont des âmes qui n'ont pas de corps ».
Au contrepoint des bruits et des sons s'harmonisent en une partition musicale les autres sens comme le parfum entêtant des fleurs, la senteur des épices ou les couleurs chatoyantes des saris que l'auteur magnifie par la beauté de ses mots.
Ce livre contient aussi des passages érudits sur les croyances, les religions, le cosmos et en général les idées intellectuelles de Hubert Haddad qui permettent aussi de mieux comprendre le conflit intérieur de Hochéa.
Dans cet environnement cosmopolite où le mélange des langues forme une musique insolite et aidé par Mutuswami, interprète et musicienne, le virtuose apprend la paix intérieure.

« Plus que tout art, la musique a soif d'images, elle donne un rythme aux jeux d'ombre, laisse se confier les créatures, raccorde aux cycles naturels leurs trajectoires confuses et restitue l'âme des choses ; tout deviens danse à travers elle ».
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A la fin d'un concert à Tel-Aviv, Hochéa Meintzel, violoniste virtuose, déclare ne plus vouloir « être juif, ni homme, ni rien qui voudrait prétendre à un héritage. »
Sifflé, hué, le vieil homme quitte Israël » sans idée de retour après une vie d'espoir et de colère. » Il accepte de partir en Inde, invité à un festival de musique carnatique à Chennai.
Il y est accueilli par une jeune interprète, Mutuswami, jeune femme délicieuse au timbre musical qui n'est pas sans lui rappeler Samra, sa protégée, presque sa fille adoptive.
Mutuswami l'accompagne sur les routes de l'Inde jusqu'à Pondichéry pour le laisser sur la côte du Malabar où, pendant un cyclone, Hochéa sera le participant inespéré de la prière au sein de la synagogue bleue.
Les légendes et la musique accompagnent ce voyage. Elles sont le visage de l'exil et de l'espoir.
Le vieux hazzan bègue de la synagogue raconte les légendes des naufrages qui ont amené le peuple juif en Inde. Adonias, échoué sur la côte du Malabar, peuple le sud de Kochi de juifs mariés aux basses castes, en créant la Jérusalem de l'Est.
» le mélande des langues en temps de paix est la plus belle musique. »
La musique, souvenir personnel d'Hochéa, celle d'un vieux rabbin dans le ghetto de Lodz. Là où périrent ses parents et sa soeur.
Hochéa est un » curieux personnage au beau visage triste« , un vieil homme usé sous le poids de la mémoire, un rescapé du ghetto et de l'attentat sur la route du Carmel où il était avec Samra.
» Samra était son dernier regard et la limite de sa raison. ».
» Depuis l'attentat, le monde lui parvenait à peu près exclusivement par les voies auditives, sous forme d'architectures et de paysages mêlés tout en vibrations internes. »
Hubert Haddad excelle en ce domaine. Il nous donne à voir et à entendre la beauté des paysages, le mélange des cultures, la puissance du cyclone et la force des légendes. le chemin et le passé de Hochéa sont semés de rencontres, des personnages qui ont une histoire, une origine et un havre de paix.

Dans ce récit hautement travaillé, riche de culture, Hubert Haddad fait vibrer l'usure d'un vieil, à l'image de tant d'exilés, qui n'attend plus qu'un tourbillon l'emporte au ciel.
« On aimerait mourir débarrassé de toute croyance. »

Les amoureux de la plume de Hubert Haddad seront conquis par ce nouveau roman. La construction et la culture de l'auteur peuvent décontenancer les lecteurs peu habitués à cet univers. Personnellement, j'ai beaucoup aimé la sensibilité d'Hochéa Meintzel.
» Juifs ou Palestiniens, la haine est un suicide. Nous sommes une même âme, un même chant d'avenir. »
A la fin d'un concert à Tel-Aviv, Hochéa Meintzel, violoniste virtuose, déclare ne plus vouloir « être juif, ni homme, ni rien qui voudrait prétendre à un héritage. »
Sifflé, hué, le vieil homme quitte Israël » sans idée de retour après une vie d'espoir et de colère. » Il accepte de partir en Inde, invité à un festival de musique carnatique à Chennai.
Il y est accueilli par une jeune interprète, Mutuswami, jeune femme délicieuse au timbre musical qui n'est pas sans lui rappeler Samra, sa protégée, presque sa fille adoptive.
Mutuswami l'accompagne sur les routes de l'Inde jusqu'à Pondichéry pour le laisser sur la côte du Malabar où, pendant un cyclone, Hochéa sera le participant inespéré de la prière au sein de la synagogue bleue.
Les légendes et la musique accompagnent ce voyage. Elles sont le visage de l'exil et de l'espoir.
Le vieux hazzan bègue de la synagogue raconte les légendes des naufrages qui ont amené le peuple juif en Inde. Adonias, échoué sur la côte du Malabar, peuple le sud de Kochi de juifs mariés aux basses castes, en créant la Jérusalem de l'Est.
» le mélande des langues en temps de paix est la plus belle musique. »
La musique, souvenir personnel d'Hochéa, celle d'un vieux rabbin dans le ghetto de Lodz. Là où périrent ses parents et sa soeur.
Hochéa est un » curieux personnage au beau visage triste« , un vieil homme usé sous le poids de la mémoire, un rescapé du ghetto et de l'attentat sur la route du Carmel où il était avec Samra.
» Samra était son dernier regard et la limite de sa raison. ».
» Depuis l'attentat, le monde lui parvenait à peu près exclusivement par les voies auditives, sous forme d'architectures et de paysages mêlés tout en vibrations internes. »
Hubert Haddad excelle en ce domaine. Il nous donne à voir et à entendre la beauté des paysages, le mélange des cultures, la puissance du cyclone et la force des légendes. le chemin et le passé de Hochéa sont semés de rencontres, des personnages qui ont une histoire, une origine et un havre de paix.

Dans ce récit hautement travaillé, riche de culture, Hubert Haddad fait vibrer l'usure d'un vieil, à l'image de tant d'exilés, qui n'attend plus qu'un tourbillon l'emporte au ciel.
« On aimerait mourir débarrassé de toute croyance. »

Les amoureux de la plume de Hubert Haddad seront conquis par ce nouveau roman. La construction et la culture de l'auteur peuvent décontenancer les lecteurs peu habitués à cet univers. Personnellement, j'ai beaucoup aimé la sensibilité d'Hochéa Meintzel.


Lien : https://surlaroutedejostein...
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Hochéa Meintzel, violoniste de talent, annonce à la fin d'un concert, qu'il estime être le dernier, sa décision de quitter le monde auquel il appartient...
Ce vieil homme, rescapé du ghetto de Lotz et également d'un attentat sur la route du Carmel est triste, usé par le poids des ans et de la mémoire...

Commence un voyage à travers le monde, d'Israël à l'Inde, parsemé d'innombrables références aux rites et aux croyances à la fois juive et indienne, avec un pannel de personnages atypiques, issus de milieux différents, de rencontres improbables, de paysages colorés, le tout ponctué de musique et de légendes, qui font de ce petit livre un pavé tant la richesse de la langue et le fourmillement des êtres rendent les descriptions palpables.

Encore une fois lire Hubert Haddad est un enchantement, tant l'écriture travaillée, le vocabulaire recherché, la culture offerte et la construction du récit sont peu ordinaires.
Un livre à déguster sans réserve.
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Hochéa Meintzel, violoniste de renommée internationale, usé par la violence de la vie, nous fait vivre son dernier voyage, avec pour destination l'Inde. En route pour un concert poétique!
Outre le portrait très touchant d'Hochéa, les figures féminines de Samra, sa fille adoptive, et de Mutuswami, la jeune musicienne qui le guide et l'accompagne tout au long de son voyage, m'ont également beaucoup touchée.
Traitant notamment les thèmes de l'exil, des racines et de la solitude, son périple le conduira de Pondichéry à Fort Cochin, où trouvant refuge pour des raisons météorologiques dans la synagogue bleue, il découvrira la vie de la diaspora juive exilée en Inde, exil que lui-même partage.
Un livre baigné de musique, mais aussi des bruits couleurs et odeurs du sud de l'Inde, qui ont ravivé dans ma mémoire les souvenirs d'un séjour dans cette région. Sans oublier, la description très détaillée et fidèle de la synagogue bleue.
Texte très poétique, érudit et travaillé : et c'est peut être là le point fort du livre, au risque d'éclipser par moments, mais aussi d'illuminer, une histoire très sombre.

Je me suis parfois un peu perdue dans l'histoire, et ce livre s'apparente pour moi davantage à un essai quasi philosophique qu'à un roman ; mais je me suis allègrement laissée porter et dépaysée par la musicalité de cette prose !
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir par ce second livre de l'auteur que j'ai lu, après "Ma", son style remarquable et magnifique, notamment lorsqu'il fait des descriptions. J'ai même préféré ce roman à "Ma". On est dépaysé mais pas seulement. C'est un roman qui nous plonge dans des légendes liées à l'exil des Juifs en Inde. le personnage d'Hochua est lui-même un exilé et le fait qu'il soit musicien n'est pas pour rien dans l'envie que j'ai eu de lire ce roman. Un roman qui nous fait réfléchir sur l'identité juive, la manière dont on vit cette dernière suite à certains événements, un attentat en l'occurence dans ce roman. Un livre puissant avec également beaucoup de poésie.
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En ces temps de repli identitaire et de violences, Hubert Haddad nous offre un magnifique roman, chant d'espérance et d'amour, dans un monde sensoriel, philosophique et poétique touchant à l'universalité. Sublime et inoubliable.
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Ce livre est une beauté absolue en terme de descriptions (personnages, paysages, odeurs, couleurs…) dès les premières lignes.
J'ai senti, j'ai ressenti l'Inde à chaque page, chaque mot bien que je ne connaisse pas du tout ce pays à ce jour.
Peu d'auteurs ont ce don, et je pense pouvoir dire que depuis la lecture du roman « le parfum » de Patrick Süskind cela ne m'était pas arrivée à ce point.

Ce livre est également une beauté absolue en terme de musicalité.
Grâce à Hochéa Meintzel, ces lignes sont une véritable partition qui mêle le sublime au tragique.

Une perception sensorielle, poétique du monde doublée d'une quête identitaire, spirituelle sur l'autel du deuil et de l'exil…
Hubert Haddad sait décidément faire voyager ses lecteurs comme personne.

Lien : https://arthemiss.com/premie..
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