AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,27

sur 86 notes
Ce joli livre dormait sur mes étagères depuis quelques années...Une libraire - bonne fée me l'avait recommandé, un jour de pluie parisien, tout gris, sans rêve et sans musique, me promettant monts et merveilles ...

J'ai réveillé le bel endormi , et , comme dans les contes, son charme a agi : j'en suis sortie tout émerveillée.

Un joli sujet, une imagination débordante, une culture profonde et raffinée, un voyage dont je rêvais depuis longtemps, de la musique, de la musique avant toute chose...

Et une plume...enchantée !

Avec le talent de Hubert Haddad, dont je compte bien découvrir les autres facettes, j'ai découvert le Kérala où les hôtesses tamouls dessinent chaque matin, sur le seuil de leur maison, un merveilleux kolam de pigments colorés, cette "dentelle éphémère des trottoirs" qui augure si poétiquement du jour qui vient, se brouille avec les derniers pas, et s'efface au vent du soir.

Je suis entrée dans la synagogue bleue de Fort Cochin, où neuf vieux juifs de la diaspora en attendent un dixième pour le minyan , la grande prière, afin de convoquer tous leurs dons de conteurs pour raconter, une fois encore, à l'étranger nouveau venu, l'étonnante histoire vraie du royaume de Cochin où les Juifs de tout pays, fuyant pogroms et persécutions trouvèrent un refuge miraculeusement paisible et tolérant parmi les bouddhistes, les musulmans et les chrétiens de cet éden indien...

J'ai écouté les rumeurs de l'ouragan souffler sur les côtes de Malabar auquel s'opposait , fragile mais convaincu, le chant du hazzan bègue. La musique modale carnatique - sitar, tambour, luth arabe, bombarde et violon - m'a bercée de ses lentes mélopées hypnotiques, tandis que, dans la pension de Mâ, le piano de l'enfant monstrueuse du dieu Ganesh répondait au violon virtuose du vieil Hochea Mentzel.

Venu se perdre en Inde comme on se jette en un puits profond, Hochea Mentzel est seul, vieux, marqué douloureusement dans sa chair. Un attentat meurtrier lui a laissé l'âme détruite: le voici desormais sans plus d'espoir en l'homme, en rupture de ban avec cet eretz Israël qui avait été son havre après les déportations et l'horreur de l'holocauste, mais qui est à son tour devenu une terre d'intégrisme, de bruit et de fureur, où deux peuples ne peuvent plus fouler la même terre ni boire la même eau sans une haine féroce.

Mentzel n'imaginait pas trouver paix et tolérance au pays des castes et des intouchables.

Sans doute n'imaginait- il pas non plus y retrouver la passion de la musique, ni l'amour filial d'une jeune fille...

Un conte sensuel, une parabole apaisante sur la vieillesse, un voyage poétique et chamarré, auquel il est bon de s'abandonner, sans réserve, au son du sitar, dans les encens parfumés ..



Commenter  J’apprécie          557
Blessé dans sa chair et dans son coeur lors d'un attentat, le grand violoniste Hochea Meintzel quitte Jérusalem avec la volonté ferme de ne plus jamais y revenir. Déçu par Israël qu'il accuse d'avoir compromis tous les espoirs de paix avec la Palestine, le vieil homme trouve refuge en Inde, à Chennai, sous la protection de Mutuswami son admirative interprète qui lui rappelle tant Samra, sa fille adoptive. Troublé par cette rencontre, déboussolé par un pays en perpétuel mouvement, Hochea se retire à Fort-Cochin dans une modeste pension de famille. Là, alors que la ville est menacée par un cyclone, il est invité à se joindre au Kaddich dans la célèbre synagogue bleue. Il apprend ainsi l'histoire mythique de l'arrivée des juifs en terre indienne.

Un texte très poétique qui oscille entre rêve et réalité, légendes juives et réalités indiennes. Cependant, si la plume est fine, chaque phrase ciselée avec maestria, cette succession de belles phrases, justement, enrobe une histoire qui est finalement très confuse. Un exemple : ''La musique modale carnatique, intemporelle et savante, allait chercher sa maestria dans un registre si languissamment mélodique, avec ses cadences sinusoïdales, qu'elle semblait articuler les premières fluctuations du fond diffus cosmologique...''. C'est beau, c'est érudit, et pourquoi pas sublime, mais ça veut dire quoi ?! Peut-être faut-il être savant, fin connaisseur en musicologie, amoureux de l'Inde et aussi versé dans la théologie juive pour apprécier toute la beauté du propos...Mais le simple lecteur se perd dans les méandres d'une histoire difficilement compréhensible.
Bref, un rendez-vous raté avec l'Inde d'Hubert Haddad, source de plus de souffrances que de plaisir.
Commenter  J’apprécie          4510
L'Inde du Sud, terre d'accueil ancestrale de la diaspora juive, semble être le dernier voyage pour Hochéa Meintzel, violoniste de renommée internationale.
Victime il y a quelques années d'un attentat à Jérusalem, il reste meurtri par les souvenirs qui engouffrent ses nuits dans un labyrinthe souterrain dont il se réveille épuisé.
Seul le lever du jour dissipe ses fantômes en le faisant renaître au monde extérieur de ce pays qu'il traverse : le bruit des klaxons, les cris de la foule bruyante sur les marchés de Pondichéry, le tapage luxuriant de la forêt tropicale, la furie de la tempête sur la ville côtière de Fort Cochin ou simplement le vrombissement des pales d'un ventilateur d'une chambre d'hôtel.
Toute cette vague de sensations que le vieil homme reçoit forme la musicalité et le rythme de ce beau texte dédié à la musique et à son pouvoir de consolation « les mélodies sont des âmes qui n'ont pas de corps ».
Au contrepoint des bruits et des sons s'harmonisent en une partition musicale les autres sens comme le parfum entêtant des fleurs, la senteur des épices ou les couleurs chatoyantes des saris que l'auteur magnifie par la beauté de ses mots.
Ce livre contient aussi des passages érudits sur les croyances, les religions, le cosmos et en général les idées intellectuelles de Hubert Haddad qui permettent aussi de mieux comprendre le conflit intérieur de Hochéa.
Dans cet environnement cosmopolite où le mélange des langues forme une musique insolite et aidé par Mutuswami, interprète et musicienne, le virtuose apprend la paix intérieure.

« Plus que tout art, la musique a soif d'images, elle donne un rythme aux jeux d'ombre, laisse se confier les créatures, raccorde aux cycles naturels leurs trajectoires confuses et restitue l'âme des choses ; tout deviens danse à travers elle ».
Commenter  J’apprécie          440
Je suis totalement passée à côté de ce roman, dans lequel, pourtant, j'avais mis de grandes espérances, étant depuis longtemps attirée par l'Inde.
Si l'évocation des bruits et des odeurs, des animaux emblématiques de ce pays m'ont charmée, les personnages m'ont semblé bien trop fades pour retenir mon attention.
Le personnage principal, Hochéa Meintzel, violoniste virtuose blessé depuis un attentat, quitte Jérusalem pour se rendre à Pondichéry. C'est alors le début d'une pérégrination sans repos qui le mènera à Madras, puis à la synagogue bleue de Fort Cochin. Accompagné de Mutuswami, une jeune musicienne, Hochéa va rencontrer des personnages divers et devoir répondre à une demande.
J'ai eu du mal à comprendre les faits et gestes des personnages, ainsi que les nombreuses références religieuses qui ponctuent régulièrement le récit.
Dommage...
Commenter  J’apprécie          150
Magnifique texte, souvenirs d'israel et reveries en Inde.
Les couleurs, la chaleur ou le frais, l'ambiance, les bruits les odeurs tout es parfait. Par contre lent, nostalgique, contemplatif, ceux qui aiment l'action, les polars ou l'intrigue passez votre chemin.
Commenter  J’apprécie          110
Histoire tragique et à la fois poétique de ce vieux musicien israélien Hochéa Meintzel, qui bouleversé suite à un terrible attentat à Jérusalem, décide d'accepter l'invitation à un festival de musique carnatique à Chennai en Inde, musique traditionnelle de l'Inde du sud. Il en décide un aller sans retour. Il est accueilli par la jeune Mutuswani, son interprète qui va le guider. Après les premières neiges à Pondichéry, il va vivre un impressionnant cyclone à Fort Cochin où il va trouver refuge dans la synagogue bleue. Dans ce lieu antique il va être invité à réciter le Kaddish, la prière des morts.

Nous y sommes dans cette Inde du Sud, dans ce Kerala chaud en couleurs, en odeurs et en sons. Entre mysticisme, religion, histoire et vécu, l'auteur nous emmène ici dans un grand et extraordinaire voyage sensuel et poétique !
Commenter  J’apprécie          110
Phylactère, klezmorim, muezzin, argali, pampille, kurti, Vishnou, hazzan, Kerala, jaïniste, supraterrestre, etc. Ben moi suis supraHaddad . Abandon à 15 pages. Chaque phrase que je lis, moi pas comprendre les mots ni le sens. Il faut avoir en permanence le livre accompagné d'un dico. L'impression de ne plus savoir lire ou cerveau déconnecté. Peut-être destiné seulement aux lecteurs qui connaissent le judaïsme et l'Inde ?
Commenter  J’apprécie          115
A la fin d'un concert à Tel-Aviv, Hochéa Meintzel, violoniste virtuose, déclare ne plus vouloir « être juif, ni homme, ni rien qui voudrait prétendre à un héritage. »
Sifflé, hué, le vieil homme quitte Israël » sans idée de retour après une vie d'espoir et de colère. » Il accepte de partir en Inde, invité à un festival de musique carnatique à Chennai.
Il y est accueilli par une jeune interprète, Mutuswami, jeune femme délicieuse au timbre musical qui n'est pas sans lui rappeler Samra, sa protégée, presque sa fille adoptive.
Mutuswami l'accompagne sur les routes de l'Inde jusqu'à Pondichéry pour le laisser sur la côte du Malabar où, pendant un cyclone, Hochéa sera le participant inespéré de la prière au sein de la synagogue bleue.
Les légendes et la musique accompagnent ce voyage. Elles sont le visage de l'exil et de l'espoir.
Le vieux hazzan bègue de la synagogue raconte les légendes des naufrages qui ont amené le peuple juif en Inde. Adonias, échoué sur la côte du Malabar, peuple le sud de Kochi de juifs mariés aux basses castes, en créant la Jérusalem de l'Est.
» le mélande des langues en temps de paix est la plus belle musique. »
La musique, souvenir personnel d'Hochéa, celle d'un vieux rabbin dans le ghetto de Lodz. Là où périrent ses parents et sa soeur.
Hochéa est un » curieux personnage au beau visage triste« , un vieil homme usé sous le poids de la mémoire, un rescapé du ghetto et de l'attentat sur la route du Carmel où il était avec Samra.
» Samra était son dernier regard et la limite de sa raison. ».
» Depuis l'attentat, le monde lui parvenait à peu près exclusivement par les voies auditives, sous forme d'architectures et de paysages mêlés tout en vibrations internes. »
Hubert Haddad excelle en ce domaine. Il nous donne à voir et à entendre la beauté des paysages, le mélange des cultures, la puissance du cyclone et la force des légendes. le chemin et le passé de Hochéa sont semés de rencontres, des personnages qui ont une histoire, une origine et un havre de paix.

Dans ce récit hautement travaillé, riche de culture, Hubert Haddad fait vibrer l'usure d'un vieil, à l'image de tant d'exilés, qui n'attend plus qu'un tourbillon l'emporte au ciel.
« On aimerait mourir débarrassé de toute croyance. »

Les amoureux de la plume de Hubert Haddad seront conquis par ce nouveau roman. La construction et la culture de l'auteur peuvent décontenancer les lecteurs peu habitués à cet univers. Personnellement, j'ai beaucoup aimé la sensibilité d'Hochéa Meintzel.
» Juifs ou Palestiniens, la haine est un suicide. Nous sommes une même âme, un même chant d'avenir. »
A la fin d'un concert à Tel-Aviv, Hochéa Meintzel, violoniste virtuose, déclare ne plus vouloir « être juif, ni homme, ni rien qui voudrait prétendre à un héritage. »
Sifflé, hué, le vieil homme quitte Israël » sans idée de retour après une vie d'espoir et de colère. » Il accepte de partir en Inde, invité à un festival de musique carnatique à Chennai.
Il y est accueilli par une jeune interprète, Mutuswami, jeune femme délicieuse au timbre musical qui n'est pas sans lui rappeler Samra, sa protégée, presque sa fille adoptive.
Mutuswami l'accompagne sur les routes de l'Inde jusqu'à Pondichéry pour le laisser sur la côte du Malabar où, pendant un cyclone, Hochéa sera le participant inespéré de la prière au sein de la synagogue bleue.
Les légendes et la musique accompagnent ce voyage. Elles sont le visage de l'exil et de l'espoir.
Le vieux hazzan bègue de la synagogue raconte les légendes des naufrages qui ont amené le peuple juif en Inde. Adonias, échoué sur la côte du Malabar, peuple le sud de Kochi de juifs mariés aux basses castes, en créant la Jérusalem de l'Est.
» le mélande des langues en temps de paix est la plus belle musique. »
La musique, souvenir personnel d'Hochéa, celle d'un vieux rabbin dans le ghetto de Lodz. Là où périrent ses parents et sa soeur.
Hochéa est un » curieux personnage au beau visage triste« , un vieil homme usé sous le poids de la mémoire, un rescapé du ghetto et de l'attentat sur la route du Carmel où il était avec Samra.
» Samra était son dernier regard et la limite de sa raison. ».
» Depuis l'attentat, le monde lui parvenait à peu près exclusivement par les voies auditives, sous forme d'architectures et de paysages mêlés tout en vibrations internes. »
Hubert Haddad excelle en ce domaine. Il nous donne à voir et à entendre la beauté des paysages, le mélange des cultures, la puissance du cyclone et la force des légendes. le chemin et le passé de Hochéa sont semés de rencontres, des personnages qui ont une histoire, une origine et un havre de paix.

Dans ce récit hautement travaillé, riche de culture, Hubert Haddad fait vibrer l'usure d'un vieil, à l'image de tant d'exilés, qui n'attend plus qu'un tourbillon l'emporte au ciel.
« On aimerait mourir débarrassé de toute croyance. »

Les amoureux de la plume de Hubert Haddad seront conquis par ce nouveau roman. La construction et la culture de l'auteur peuvent décontenancer les lecteurs peu habitués à cet univers. Personnellement, j'ai beaucoup aimé la sensibilité d'Hochéa Meintzel.


Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          100
Apre, ardu, érudit , sans concession, ce récit est comme son héros narrateur, il oscille entre Histoire, fable, croyance et rêverie; les Hommes et les âmes voyagent pour tous finir au même endroit.
Commenter  J’apprécie          90
En suivant le parcours du vieux violoniste, j'ai refait le voyage de Chennaï jusqu'à Pondichéry, après une halte dans les montagnes des Nilgris nous sommes arrivés à Cochin.
J'ai même eu envie de croire qu'il a choisi le même hôtel où nous avons dormi, près du port où les bateaux ramènent leurs grands filets de pêche. J'ai marché avec le vieil homme dans les rues de Fort Cochin, passant devant les antiquaires et les entrepôts d'épices, jusqu'à la synagogue bleue. J'ai cherché le kaddish dont il parle pour entendre celui qu'il chantait lorsque la tempête soufflait.
Nos photos de voyage en Inde m'ont portée tout au long de ce roman. Heureusement, ces souvenirs sont plus légers et plus joyeux que l'écriture alourdie du poids de la culture de l'auteur Hubert Haddad.
Pourquoi n'a-t-il pas raconté ce roman avec plus de simplicité, ses digressions ont failli me perdre. Dans chaque phrase on déplore des mots de trop, des adjectifs affectés. le héros si triste est hélas peu sympathique. Et, que dire du titre du livre, ce titre si poétique « Premières neiges sur Pondichéry » sur la belle couverture ? La juxtaposition de ces mots n'évoque en aucun cas la réalité de l'Inde.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (169) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..