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Citations sur Mystères (40)

On en parle avec admiration ; comme je l’ai dit, je dois être différent des autres, mais je n’arrive pas à admirer les gens charitables. Je ne peux pas. Qui diable ne préfère pas donner que recevoir ? Puis-je vous demander s’il n’y a pas un enfant sur terre qui ne préfère soulager les souffrants que souffrir lui-même ?
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Autre chose : vous arrivez dans une ville étrangère, et vous entrez dans une maison, mettons un hôtel, où vous n’avez jamais mis les pieds. Immédiatement vous avez l’impression qu’il y a eu une pharmacie dans le temps. Pourquoi cette impression ? Rien ne le laisserait supposer, personne ne vous l’a dit, aucune odeur de médicament, pas de marques sur les murs, pas de trace de comptoir. Et pourtant vous savez fermement au fond de vous-mêmes qu’il en est ainsi. Vous ne vous trompez pas, vous êtes saisi par cette certitude mystérieuse qui vous révèle des choses cachées. Cela ne vous est peut-être jamais arrivé ?
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Le petit flacon qui dépasse de ma poche de gilet là-bas, il contient du poison, de l’acide cyanhydrique, très précisément. Je le garde pas curiosité et parce que je n’ai pas le courage de m’en servir. Dans ce cas, pourquoi l’avoir acheté, et pourquoi l’avoir toujours sur moi ? Ça aussi, c’est du bluff, du bluff moderne, décadent, mais du bluff quand même, rien que clinquant et snobisme.
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Il allait mourir, il sentait bien que le poison commençait à faire de l’effet dans ses viscères. Pourquoi maintenant, pourquoi tout de suite ? […] Non, pas tout de suite, pas tout de suite ! […] Et soudain, une foule de réflexions se déversa sur lui avec une puissance extraordinaire. Il n’était pas prêt. Il lui restait mille choses à accomplir avant, et son cerveau s’enflamma à la pensée de tout ce qu’il aurait dû faire. Il n’avait pas réglé sa note d’hôtel, il avait oublié et par Dieu, quelle faute ! Il voulait la réparer ; il fallait lui faire grâce cette nuit, une heure, un peu plus d’une heure. Il avait aussi oublié d’écrire une lettre, deux même, un mot pour un homme en Finlande, il s’agissait de toute la propriété de sa sœur !... Il était si lucide dans son désespoir, son cerveau travaillait si intensément qu’il se souvint aussi des abonnements des journaux qu’il lisait. Il avait oublié de prévenir et ils arriveraient sans cesse, ne s’arrêteraient jamais d’arriver et finiraient par emplir sa chambre jusqu’au plafond. Que pouvait-il faire maintenant qu’il était déjà presque mort ?
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Comment vous expliquer ce que je ressens à votre propos ? Votre pureté d’âme me brutalise, toutes vos belles paroles et actions me dévient de mon but : vous faire tomber dans le piège. Je veux vous démasquer, et vous faire avouer votre vraie nature ; mon sang bout d’antipathie pour vous et je sais qu’au fond vous n’êtes qu’un faussaire. En ce moment même, il me semble que vous riez intérieurement, que malgré la mine désespérée et désolée que vous affichez, vous riez d’un rire secret et porcin, du fait que je ne puisse rien contre vous par manque de preuves.
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Mon Dieu, comme Tolstoï s’efforce de tarir les sources de non-vie de l’humanité et de rendre la terre grosse d’amour pour Dieu et les hommes ! J’en ai honte. Il est culotté de dire qu’un comte fait honte à un agronome, mais c’est la vérité… Je ne dirais rien si Tolstoï était un jeunot qui avait des tentations à dépasser, un combat à remporter pour ainsi prêcher la vertu et la vie saine. Mais c’est un vieillard, complètement desséché, sans la moindre trace d’humanisme. Toutefois, pourra-t-on rétorquer que cela ne touche pas à sa doctrine ! Ah ! oui, mais c’est seulement quand on est devenu coriace et imperméabilisé par la vieillesse, rassasié par les délices de la vie, qu’on va voir le jeune pour lui dire : « Renonce ! » Et le jeune réfléchit et reconnaît que c’est conforme aux Ecritures ; mais il ne renonce quand même pas et pèche allégrement pendant quarante ans. C’est dans la nature des choses ! Au bout de quarante ans, quand il est devenu à son tour un vieillard, alors là, il selle lui aussi sa jument blanche et s’en va avec une bannière de croisé dans sa main rugueuse intimer à coups de trompette aux jeunes de renoncer. Ah ! ah ! C’est la même comédie qui recommence tout le temps. Tolstoï m’amuse, je suis ravi que le vieil homme puisse encore faire tant de bien ; il finira par faire plaisir à son maître !
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- Le Christ, bien sûr ! […] Je suis heureux que nous soyons d’accord sur ce point… Le don de transcription, de prédication, cette façon d’avoir toujours la gueule grande ouverte, je l’estime très peu, en fait. Qu’est-ce au juste qu’un prédicateur professionnel ? Un homme qui accomplit l’œuvre négative de l’intermédiaire, un représentant de commerce. Et plus son chiffre d’affaire progresse, plus il acquiert de renommé dans le monde ! C’est ça, plus il crie sur les places, plus il agrandit son commerce. Mais à quoi bon prêcher auprès de mon bon voisin Ola Nordistuen Faust, sur la signification de l’existence ? Est-ce que ça changera quelque chose à la philosophie du siècle à venir ?
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Je suis un penseur qui n’a pas appris à penser.
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Je comprends que l'on fasse n'importe quoi pour vous. Même au moment où vous prononciez ces mots, qui ne sont pas réjouissants, votre voix était comme un chant. J'ai le sentiment de fleurir intérieurement en vous entendant parler. Comme c'est drôle! Vous savez, la nuit je suis souvent passé sous vos fenêtres dans l'espoir de vous apercevoir. Je me suis agenouillé dans la forêt pour prier pour vous, moi qui ne crois pas tellement en Dieu. Vous voyez cet arbre ? Si j'ai choisi de m'arrêter ici, c'est parce que c'est au pied de cet arbre que je suis venu plusieurs nuits, désespéré, perdu, parce que vous ne quittiez pas mes pensées. D'ici je vous ai souhaité bonne nuit tous les soirs, j'ai prié le vent et les étoiles de vous saluer et je crois que vous avez dû le ressentir dans votre sommeil.
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La seule chose qui me gênât un peu, c'était, malgré mon dégoût de la nourriture, la faim quand même. Je commençais à me sentir de nouveau un appétit scandaleux, une profonde et féroce envie de manger qui croissait et croissait sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement la poitrine ; un travail silencieux, étrange, se faisait là-dedans.
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