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3,98

sur 1354 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plusieurs commentaires sur ce site m'avaient donné envie de découvrir ce livre. le challenge multidéfis proposant de lire un roman épistolaire (correspondances acceptées), je me dis que c'est l'occasion d'essayer.
Première surprise : en dépit de son intitulé "roman" on est en fait dans un vrai échange de courriers. L'auteure avait gardé les courriers reçus, a récupéré ceux qu'elle avait envoyés et les a rassemblés dans ce recueil. Je n'ai découvert ce fait qu'à la fin de ma lecture.
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J'aime les romans épistolaires. Là je trouvais ça gentillet sans plus. Mais en fait il ne s'agit pas d'un roman épistolaire mais d'une vraie correspondance. Bon en plus je manque sans doute des références de littérature anglo saxonne. le tout a fait que, heureusement que le livre est court, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages (normal qu'ils restent distants, on n'est pas dans un roman !) et je l'avoue, je me suis un peu ennuyée. En fait ce livre n'est pas le roman épistolaire auquel je m'attendais. Je l'aurais peut-être lu différemment si j'avais su que c'était une vraie correspondance (sans recherche littéraire).
Bon sinon je reconnais que les lettres de l'Américaine sont drôles, envolées, parfois caustiques. Notre Anglais est totalement dans la réserve "so British".
Mais bon, sans plus....
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N'étant pas férue des correspondances en général (elles apportent bien souvent des éclairages passionnants sur leurs auteurs, mais elles ne sont pas toujours agréables à lire), je me suis lancée dans ce livre avec quelques appréhensions.

J'ai d'abord été, avec les premières lettres, assez sceptique : quoi de plus normal quand l'instigatrice de ces lettres, Helene Hanff, a l'air d'être une femme plutôt désagréable, une véritable chieuse en fait, irrespectueuse et impolie ! Et puis, au fil de ma lecture, mon point de vue sur elle a totalement changé : j'ai découvert, derrière cette première image assez grossière, une femme généreuse, une lectrice sensible et passionnée par les livres au point de se les procurer en Angleterre alors qu'elle vit à New York, exactement comme je le suis. Je me suis donc attachée à elle et à ses correspondants : Frank Doel, son principal interlocuteur avec qui elle a une relation épistolaire qui devient plus qu'ambigue, ainsi que sa femme, Nora ; Cecily Farr et Megan Wells, les secrétaires de la librairie, et bien d'autres encore.

Ce qui est aussi intéressant dans cette correspondance, c'est qu'elle dépeint le gouffre culturel et social qui existait, au début des années 50, entre les Etats-Unis et l'Angleterre : j'ai ainsi appris qu'encore à cette époque, les anglais étaient victimes de rationnement, alors que la Seconde Guerre Mondiale était terminée depuis 5 ans. Et ce qui m'a choqué au départ quant à l'attitude d'Helen n'était en fait qu'une attitude typiquement américaine, encore plus choquante comparée aux manières anglaises plus qu'aristocratiques.


84, Charing Cross Road a donc été une lecture sympathique, vraiment drôle et inattendue, surtout que cela avait très mal démarré : je n'ai en effet pas saisi tout de suite l'intérêt de cette correspondance, et j'ai vraiment eu du mal avec le personnage qu'était Helene Hanff dans ses premières lettres. Jusqu'à ce que je sois charmée par elle et son extravagance, touchée par l'amitié qui s'est instauré entre elle et les employés de la librairie au fil des années, leur correspondance se terminant sur un évènement funeste et éminement triste.

Comme quoi, il faut parfois attendre un certain nombre de pages pour apprécier ou pas une lecture !
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De mon adolescence, suite au Liaisons dangereuses, j'ai gardé une certaine aversion, voire une aversion certaine, pour les romans épistolaires. En fait, je pense que tout lire au passé, ce qui est en général le cas dans les romans épistolaires, ne m'intéresse pas trop. Puis, il y a le jeu des ellipses... qui demandent parfois pas mal d'énergie au lecteur. Surtout quand il y a des correspondances croisées. Enfin, et c'est certainement la partie la plus intéressante, en ce qui me concerne, il y a tout un univers de projections, de choses phantasmées, rêvées, comme on en écrit dans des lettres, mais pour lesquelles la réalité est différente.

Il y a un peu tout cela dans ce roman. le pitch est visiblement très connu, mais pour ma part, je n'en ai appris l'existence que dans le cadre du Challenge Multi-Défis 2022. 20 ans de correspondance entre une écrivaine bibliophile américaine et l'employé anglais d'un bouquiniste. L'astuce consiste pour l'autrice à se mettre en scène, comme si elle avait entretenu cette correspondance. Cela donne un côté vivant à l'ensemble.

Les échanges formels cèdent la place à des traits d'esprit plus décontractés où commencent à poindre une amitié qui ne sera jamais consommée. Un peu comme quand le fan d'une chanteuse apprend qu'elle va venir en récital à deux pas de chez lui, mais n'ose pas aller la voir, afin de garder intacte l'image qu'il a de la star. Helene Hanff carressera le souhait de venir à Londres, voir et rencontrer toute cette équipe de bouquinistes, sorte de "famille" soudée autour de l'amour du livre.

Car c'est aussi ce qui ressort du roman. Cet amour du livre, du mot juste. Il y a de bonnes vibrations véhiculées par ce roman épistolaire. Quelques épisodes "post-guerre" sont également fort appréciables, sur le rationnement, les pénuries, la reconstruction, la géopolitique (le mari d'une employée par dans le Golfe, Irak...). Tout cela apporte des touches intéressantes qui auraient pu, auraient dû, être creusées davantage, à mon avis. Les ellipses sont assez peu travaillées et structurées. Lepropos est linéaire, pas d'intrigues croisées. On peut sans peine avouer que le lecteur n'a pas d'effort à fournir pour combler les non-dits des ellipses.

Par ailleurs, les clichés "américain vs. anglais" m'ont assez vite lassés. J'ai eu parfois l'impression d'évoluer dans un ectoplasme des Carnets du Major Thompson de Pierre Daninos, qui jouait avec un certain brio du second degré. Ici, le second degré est loin (à mon avis) d'être aussi net. Lecture plaisante, qui me réconcilie partiellement avec les romans épistolaires.
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Waouh je ne m'attendais pas à lire des correspondances aussi intéressantes et bien écrites !
J'ai beaucoup apprécié la personnalité d'Hélène. Ses lettres sont si expressives et si drôles.
De belles amitiés se sont créées, autour de la lecture, des livres et des vies parfois compliquées durant la seconde Guerre mondiale.

Belle découverte je ne suis pas déçue d'être tombée dessus.
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Une femme de lettres

Ce livre est un recueil de correspondances (authentiques) entre une demoiselle américaine de New York (Helène Hanff) et une librairie anglaise (Marks & Co., située au 84, Charing Cross Road) à Londres.

Passionnée de lecture mais faiblement argentée, Hélène Hanff s'adresse à partir de l'année 1949 à Marks & Co pour acheter des livres anciens d'occasion.

Cette correspondance prendra définitivement fin …en octobre 1969.

Au fil des commandes, Hélène va tisser un lien amical et exclusivement épistolaire avec son principal correspondant, le bouquiniste Frank Doel, puis avec tout le personnel de la librairie et même avec certains membres de leur famille.

Ce livre assez court (moins de 140 pages) n'est composé que de lettres, d'un style très simple, privilégiant souvent le côté pratique. Néanmoins, la personnalité d'Hélène Hanff, le rend immédiatement accrocheur. Bousculant ses interlocuteurs, les interpellant toujours avec humour, elle parvient rapidement à briser la réserve initiale des anglais qui à leur tour, vont se mettre au service de sa passion et montrer qu'ils possèdent également le sens de l'humour.

Au travers de ces dialogues, on peut y voir les traits caractéristiques que l'on attribue sans doute trop facilement aux ressortissants de ces 2 nations. L'américaine est directe, franche, ne s'embarrasse pas d'une retenue excessive, houspille ses correspondants et sa prose est toute en décontraction. Les anglais et notamment Franck Doel, sont longtemps dans la retenue, se réfugient derrière l'aspect commercial des échanges, puis vont se laisser emporter (avec modération) par la fougue de leur amie : ce n'est que le 14 février 1952 (!) que Franck abandonnera le "Mademoiselle" pour un "Chère Hélène"...

Tous parlent à peu près la même langue, mais les lettres montrent pourtant de subtiles différences culturelles.

Cela commence par la nécessaire conversion entre les livres (£) et les dollars($), cela se poursuit par l'usage délicat du terme de Madame ou la recette du pudding !

Et je suppose que quand Franck (qui décidément a bon goût) avoue en octobre 1965 bien aimer les Beatles (mais un peu moins leurs fans qui crient trop selon lui), Hélène ne doit même pas savoir de qui il s'agit…

Mais le fossé est aussi économique et Hélène prendra sur ses maigres ressources pour adresser des colis de nourriture à ses correspondants qui connaissent les privations de l'après-guerre.

Bien sûr, toutes les lettres ne se valent pas et le caractère commercial des missives rejaillit forcément sur certains passages moins intéressants que d'autres. On aimerait aussi parfois, en savoir plus sur la vie des différents correspondants.

Mais l'ensemble reste touchant et l'on se surprend à rêver d'une correspondante telle qu' Hélène Hanff, capable de faire partager son amour du livre (elle dit ne s'intéresser qu'au contenu et ne pas s'attacher à l'objet, mais il faut "l'entendre" apprécier le dorage sur 3 tranches, la qualité du papier vélin ou la croûte de cuir des couvertures…) et son amour de l'Homme. Car au fond, sous ses allures parfois un peu brusques, cette dame allergique aux romans, manifeste en permanence un esprit curieux et plus ouvert qu'elle voudrait le laisser croire.

A noter pour finir, les textes très intéressants en postface.
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84 Charing Cross Road est une histoire vraie. L'histoire d'une correspondance entre une américaine adorant les livres d'occasion anciens, et un libraire de Londres.

J'ai beaucoup aimé le ton rapidement impertinent que prenait cette dame, tandis que le libraire en face semblait rester sur son quant-à-soi. Semblait.

Cette correspondance est évidemment extrêmement riche d'une liste de livres recherchés par cette dame. Quasiment aucun roman, et beaucoup de livres d'histoire ou de la poésie.

Ce livre m'aurait déjà beaucoup plu, même s'il ne s'agissait "que" d'un roman, mais de savoir que ce fut un moment de vie entre deux personnes, me ravit !
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La correspondance entre Helene Hanff et le libraire londonien Frank Doel est drôle, enlevée et attendrissante ! Un brin nostalgique.

Comment ne peut-on être attendri par les échanges entre une Américaine originale, plutôt exigeante dans le choix de ses livres, introuvables à New York ou au prix inabordable et un libraire londonien à qui elle demande de faire des recherches pour trouver des livres rares lorsqu'il ne les a pas dans son magasin. Au fil des ans, les échanges épistolaires se transforment en amitié grandissante. Progressivement aussi, avec le personnel, puis la famille, les amis !

La correspondance entre Helene Hanff et le libraire londonien Frank Doel est drôle, enlevée et attendrissante ! Et un brin nostalgique.

C'est drôle et touchant quand elle envoie régulièrement à Franck de la viande et des oeufs en poudre à tout le personnel de la librairie ! du bacon à Noël, des oeufs de Pâques à Pâques, et tant d'autres victuailles reçues avec joie, et tout le monde en profite gaiement ! D'autant qu'avec les pénuries en Grande-Bretagne, la vie n'est pas facile à cette époque.
Une lecture très agréable que ce petit roman !
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A la recherche de livres anciens, rares, Helen Hanff, auteure américaine plutôt désargentée écrit Franck Doel qui travaille pour la librairie Marks and Cohen dont la spécialité est « les livres épuisés ». Les commandes plutôt exigeantes d'hh commencent 1949 et s'étaleront sur 20 ans.
Leur amour des livres, leur sens de l'humour bien que discret chez Franck, la générosité de l'une qui bien que fauchée envoie des colis de nourriture à Londres encore sous le coup du rationnement d'après-guerre, celle de l'autre, que l'on soupçonne de bien se démener pour dénicher les perles rares que convoite Helene vont peu à peu créer une relation amicale durable.
Un récit épistolaire bien mené permet au lecteur de combler les vides, les non-dits de lettres manquantes. C'est le cas ici.
Les correspondants extérieurs au duo donnent du sel à cette relation atypique : Nora l'épouse de Frank, la vieille voisine pour ne citer qu'elles.
Challenge Multi Défis 2021
Challenge des 50 objets 2021-22
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J'apprécie le genre épistolaire, mais il est rare que mes lectures soient à la hauteur de mes attentes.
Ici, Hélène Hanff nous invite à découvrir l'échange qu'elle a réellement entretenu avec un libraire anglais pendant 20 ans. Et cette véracité apporte indubitablement de l'intérêt au livre. Tout comme l'écart entre le franc parler d'Hélène et le ton plus formel de Frank. À l'origine, Hélène écrit parce qu'elle cherche des livres qu'elle ne trouve pas à New York. Ne pas avoir les références de ces livres m'a ennuyée au début, mais finalement ce n'est pas gênant.

Il y a quelque chose d'amusant à lire un roman épistolaire conseillé par quelqu'un avec qui on entretient soit-même une relation épistolaire. Merci Christian pour la mise en abyme !
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A travers des lettres qui ont réellement été écrites, on va suivre les échanges entre Helene Hanff et les employés de la librairie anglaise pendant une vingtaine d'années. Helene va régulièrement passer commande pour se procurer des livres d'occasion, et une amitié va naître entre toutes ses personnes. J'ai adoré l'humour d'Helene qui était souvent en décalage avec l'attitude calme et posée du propriétaire de la librairie. C'est plein de bienveillance, et on enrichit sa culture générale avec les nombreuses références faites à la littérature anglaise (de nombreuses informations sont fournies en bas de page sans pour que cela coupe et gène la lecture). Je recommande ce livre qui se lira très vite à tous les amoureux du livre !
Lien : https://littlemeggy.wordpres..
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