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4,09

sur 770 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Autant en emporte la foule déchainée ? Loin du vent ? Il n'y a pas à tortiller, ce livre m'a fait penser au best-seller de Margaret Mitchell, et Bathsheba à sa jumelle sudiste Scarlett O'Hara, l'héroïne de mes 15 ans.

Sauf que je n'ai plus 15 ans et que les coquettes qui perdent leur faculté de jugement devant le premier bellâtre qui passe ne me passionnent plus, elles m'agacent ! Donc oui, j'avoue, Bathsheba m'a tapé sur les nerfs avec ses caprices, ses réponses désinvoltes aux déclarations d'amour, son attitude ambiguë...

Son héroïne mise à part, ce roman est absolument somptueux ! Les trois héros sont très réussis, chacun dans son genre : le nerveux exalté, le joli coeur profiteur et mon chouchou le bourru sur qui on peut compter. Les descriptions de la vie à la ferme et de la nature sont justes et belles. Et, cerise sur le gâteau, le roman est féministe et plein de bon sens.

Mais il y a Bathsheba...
Paradoxalement, je l'ai bien aimée dans l'adaptation cinématographique de Thomas Vinterberg, un film qui m'a séduite et touchée, plus que le livre.

Merci malgré tout à Gwen21 de m'avoir présenté cette peste, et merci à Babelio et aux Editions Archipoche de m'avoir envoyé cette belle Masse Critique.
Challenge XIX 1/xx
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En 1874, Thomas Hardy publie ce roman mettant en scène une jeune péronnelle répondant au doux nom de Bathsheba Everdene qui vient d'arriver dans le Wessex, chez une tante .
Très belle mais aussi, très "vaniteuse" ( elle aime beaucoup les miroirs....), elle se verra demandée en mariage par le berger Gabriel Oak, qu'elle refusera . Ruiné, celui- ci sera embauché à quelques kilomètres de là, dans la ferme dont vient d' hériter Bathsheba. Sa position sociale lui interdisant tout espoir, il se contentera de la soutenir , l'aider, l'épauler et de la regarder subir d'autres prétendants...
Il a été dit que Bathsheba était un beau portait de femme, moi je l'ai trouvée à claquer ! Vaniteuse, superficielle, inconséquente avec le fermier Bodwood. Mais aussi : très impliquée dans son travail, se sentant responsable de tout un tas de personnes qui travaillent pour elle, ( malgré son très jeune âge, la vingtaine) , elle est la patronne et fait preuve d'une belle maturité. Ce en quoi, elle est assez moderne, car elle ne cherche pas une protection masculine , préférant la solitude à un mariage sans amour. Comment un personnage si fort peut-il quelques pages plus loin, être sensible au premier godelureau venu ? Là , est la question ...
J'ai trouvé ça assez illogique , mais je me suis " assise " sur mes impressions, essayant de replacer l'histoire dans son époque .
Je n'ai pas vibré devant le romantisme des histoires d'amour, aucune ne m'a satisfaite. Mon plaisir n'a pas été dans les portraits des personnages ,leur psychologie. Je n'ai pas été sensible à ( je cite ) : "l'humour corrosif de l'auteur ", je ne l'ai jamais décelé...
Non, ce qui m'a bluffée , c'est l'écriture, sa beauté, sa fluidité.
Et puis , il y a la nature en toile de fond, le monde paysan de cette fin du 19° siècle, si âpre, si dur, si vivant sous la plume de monsieur Hardy. ( La pluie qui peut détruire toute une récolte, l'orage qui gronde, le travail des chiens de berger...)
La campagne anglaise sublimée par Thomas Hardy, , devient davantage qu'un décor, c'est LE principal "personnage" du roman...
Loin de la foule déchaînée mais... si près de la terre...



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Quand on commence ce livre, on entre dans le Dorset de Thomas Hardy comme on reviendrait dans une maison de vacances pleine d'exquis souvenirs et de broderies au point de croix, à respirer à pleins poumons du romanesque anglais parfumé au jasmin.
Mais bien sûr, le jasmin ne parvient pas à masquer l'âcreté singulière de ce roman où se dissimule entre 2 tranches de Jane Austen une couche épaisse de Wuthering Heights. Le bonheur se paie ou plutôt ce sont les autres qui paient pour les heureux et le happy end se construit sur le massacre sinon des innocents du moins des peu coupables, qui ont un peu trop cru qu'il suffisait d'offrir son coeur sur un plateau pour être payé en retour.
Hymne aux valeurs bourgeoises et protestantes (Travaillez et faites fructifier votre bien, le reste vous sera donné de surcroît), Loin de la foule déchaînée est une églogue au charme fou.
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Pour mon premier Thomas Hardy, je dois dire que je ne suis vraiment pas déçue. J'aimais déjà l'ambiance campagne anglaise du 19ème de Jane Austen ou des soeurs Brontë, et là nous y revoilà, pour cette romance très sage qui raconte les déboires d'une jeune fermière très indépendante dans un monde d'hommes. Les descriptions de Hardy sont extraordinaires, on se croirait vraiment au milieu de cette campagne du sud-ouest de l'Angleterre, au creux de ses collines ou le long de ses falaises. Ses réflexions sur la nature humaine, livrées ça et là au lecteur comme en apparté, sont assez amusantes et toujours bien à-propos. Vraiment une belle découverte.
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Une nouvelle fois séduite par la plume incroyablement fluide et moderne de Thomas Hardy, qui nous propose ici une romance tragique bien loin de la foule déchainée en effet, dans cette magnifique campagne où les hommes vivent au rythme de la nature.
La première partie du récit fait d'ailleurs la part belle à la vie de la ferme et au passage des saisons, et celle-là m'aura plus emballée que la seconde, plus centrée sur l'intrigue amoureuse qui se noue autour des trois prétendants de la maîtresse des lieux.
Bien que peu encline aux romances, je dois avouer être à nouveau tombée, à défaut d'être transportée par l'histoire, sous le charme de cette écriture à la fois profonde et rythmée, et avoir suivi sans une once d'ennui les mésaventures amoureuses de cette fière et vigoureuse Bathsheba, héroïne déterminée et sombre qui change des standards féminins anglais cuculpralineux de l'époque!

Après Tess d'Urberville (un réel coup de coeur, celui-là) et Jude l'obscur, reste maintenant à tacher de maintenir mon engouement pour l'auteur sans succomber au Thomas Hardy de trop... M'est avis que "le maire de Casterbridge" devrait faire l'affaire ;)
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Depuis le temps que j'en entendais parler sur babelio... Je l'ai enfin lu.

Ah quelle belle découverte! J'ai vraiment apprécié cette longue et lente lecture, mais ne voyez pas ces deux adjectifs comme péjoratifs, bien au contraire. Il faut du temps pour installer le décor, l'ambiance, la sympathie pour cet environnement, d'où la lenteur. Et il fallait que ce soit assez long... On est un peu triste de voir -déjà- arriver la fin.

Pourtant, rien ne semble passionnant, ni au niveau de l'intrigue, ni les personnages, avec une réserve pour l'un d'entre eux. Clairement, c'est une époque que j'aime, ça a dû bien aider à me faire apprécier ma lecture, mais je ne me suis pas ennuyée du tout, et l'héroïne, dont on a dépeint un caractère à la fois fort et en avance pour son époque et d'un autre côté insensé, m'a juste semblée très humaine.

Alors je ne sais pas pourquoi j'ai aimé ce livre, magie des mots? ou juste peut-être le bon livre au bon moment?
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Dans la rudesse du monde rural de la campagne anglaise au 19ème siècle, Bathsheba est une femme jeune, belle et résolue. Elle est la fleur qui égaie le paysage masculin dans lequel elle évolue et suscite la convoitise. Avisée en affaire, elle ne craint les hommes que lorsqu'ils deviennent soupirants et qu'il s'agit de parler sentiment. Elle comprend bien dans ces circonstances qu'elle perd son statut de personne morale pour devenir une valeur marchande dans le grand commerce des alliances.

Avec les codes sociaux qui prévalent en ce lieu et cette époque, en perdant le seul soutien familial que lui procurait l'oncle qui vient de disparaître et lui laisser son exploitation, Bathsheba a bien compris qu'elle ne pourrait se refuser éternellement aux avances des hommes dont le rang social leur autorise l'ambition de l'épouser.

Au jeu de la séduction, Gabriel Oak le trop sage intendant, William Boldwood le voisin taciturne, ont perdu la partie face au fringant sergent Troy. "Mais toutes les romances s'achèvent avec le mariage" et la déception conjugale fragilise sa victime qui perd alors en témérité et en assurance.

Loin de la foule déchaînée, ouvrage pictural d'une campagne anglaise bucolique, est l'archétype de l'oeuvre romanesque où l'on confirme que la beauté des corps n'est pas forcément celle du coeur. Servie par un style direct et limpide elle est nourrie de nombreux dialogues policés, parfois un peu trop, forcément désuets. Mais à lire du classique il faut s'attendre à la phrase longue et ciselée, au vocabulaire riche et à l'incursion de références érudites. En ces temps anciens, seuls les lettrés écrivaient. Nous plonger dans leurs oeuvres redonne goût à la belle ouvrage lorsque la grammaire était confite au subjonctif.

Dans cette fresque des atermoiements du coeur, Thomas Hardy nous exonère du contexte misérable que l'on sait de la société rurale et ouvrière de cette époque. Véritable oeuvre d'art littéraire, ce genre d'ouvrage l'est aussi par le tableau qu'il dresse des moeurs de son temps, en les édulcorant quelque peu toutefois. L'adaptation cinématographique toute récente de Vinterberg a mis l'accent sur cet aspect aussi bien que sur le décor bucolique dans lequel se déroule la romance.
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A l'occasion de la sortie du film « Loin de la foule déchainée » au cinéma depuis le 3 juin dernier avec Carey Mulligan et Matthias Schoenaerts, les éditions Archipoche ont ressorti le livre de Thomas Hardy en format poche le 6 mai dernier. le chef d'oeuvre qui a inspiré Thomas Vinterberg pour son film. Roman dense, poétique parfois, profond, Loin de la foule déchainée sonde mieux que jamais les tréfonds de l'âme humaine.

Le romancier controversé des modernes et pessimistes Tess d'Urberville et Jude l'Obscur qui ont fait de lui l'une des figures remarquables de la littérature élisabéthaine, livrait avec son quatrième roman , mais premier succès public, une oeuvre foisonnante et lyrique .

Dans ce livre, Thomas Hardy parle avec insistance et une belle acuité des contigences sociales le, des barrières imposée par un monde "Bourgeois" du XIXème siècle, mais qui décrit aussi, avec un peu plus d'optimisme que dans ses oeuvres futures. l'avènement d'un féminisme qui vient redistribuer les cartes d'un jeu trop dont le machisme a assez perduré...

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Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sur fond de campagne anglaise du 19ème siècle, parmi les fermiers aisés, des histoires d'amour : 1 femme et 3 hommes aux antipodes les uns des autres !

Thomas Hardy n'est pas Jane Austen ! Beaucoup de clichés : le berger bourru, le soldat cavaleur, le triste sire qui devient fou et la belle qui s'en sort toujours !

Les dialogues atteignent parfois des sommités de niaiserie, ça m'a bien crispé et j'ai souvent eu l'impression de lire du Harlequin ! Les personnages secondaires m'ont semblé plus réels et plus crédibles que les « héros » de l'histoire.

Quelque peu déçue au final, j'en attendais plus et mieux !

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Thomas Hardy est un écrivain qui n'a pas d'équivalent parmi les auteurs de son époque. Je le connaissais à travers le mélodrame de Tess of the d'Urberville ainsi que par le récit bouleversant du personnage de Jude l'obscur, deux destins tragiques, deux victimes de la morale étriquée et des conventions de l'époque.

Aussi ai-je été surprise à la lecture de ce "Far from the madding crowd", dont le ton est plus optimiste et souriant. L'héroïne au nom impossible, Batsheba, au caractère autoritaire et capricieux, séductrice habile et meneuse d'hommes, fait irrésistiblement penser à Scarlett o'Hara, qui est elle aussi prête à tout pour arriver à ses fins. le beau Gabriel n'a rien de Rhett Butler, mais il parviendra à force de persévérance à triompher de ses rivaux. Une histoire d'amour, certes, mais surtout des personnages hors normes qui refusent la facilité d'une voie toute tracée, et qui ne renoncent pas.
C'est aussi l'éloge d'un comportement plutôt rare chez un simple berger: l'amour de la lecture, du savoir, de la méditation, allié à un sens esthétique du spectacle de la nature. Bref, ce Gabriel est un ange de patience et de bonté, qui finit par s'imposer malgré l'espiègle perversité de sa bien-aimée.
Sans doute Thomas Hardy a mis une bonne part de lui-même dans son personnage, comme l'indique sa biographie. Jeune apprenti à 16 ans dans un village du Dorset, il souffre de sa condition de fils de maçon et se forge une culture en autodidacte. Son premier roman a pour titre "The Poor man and the Lady". Sa vie amoureuse fut sûrement une source d'inspiration jusqu'à la fin de sa vie. A l'âge de 84 ans, amoureux d'une jeune actrice, il commence à réfléchir à une adaptation théatrale de Tess d'Urberville!
Il fut aussi un poète reconnu, et cette veine poétique transparait dans ses romans souvent imprégnés de nostalgie et d'émotions intimes.
Un écrivain à déguster, à découvrir et à relire.
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